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L'application des regles du droit international humanitaire dans les conflits internes en afrique: Etude du cas Ivoirien et Congolais (RDC)

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par Sedar Sengor Nouwezem
Université de Nantes - DU de troisiéme cycle en droits fondamentaux 2003
  

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SECTION II LES

REGLES ISSUES DE LA JURISPRUDENCE DES TRIBUNAUX

PENAUX INTERNATIONAUX RELATIVES A LA REPRESSION PENALE DES

INFRACTIONS COMMISES EN SITUATION DE CONFLIT ARME

Il s'agit ici des règles du DIH telles que développées par le TPIY et le TPIR relatives à la

répression des infractions au DIH.

En effet, longtemps avant la création de ces deux tribunaux ad hoc, la communauté

internationale s'est toujours préoccupée au nom du DIH90, à réprimer les violations commises en

situation conflit armé. Mais celleci

ne se limitait que dans le cadre des CAI comme l'atteste les

deux cas de répression internationale organisée au lendemain de la première guerre mondiale par

le traité de Versailles et surtout celle menée devant les tribunaux de Nuremberg et de Tokyo91.

Mais au lendemain des années 1990, s'est opéré un changement de conflictualité ; les

conflits internes qui émergent de plus en plus complexes, ambiguës et recrudescents, suivis de

l'importance des moyens de guerre, occasionnent de graves violations et atrocités à la personne

humaine.

Aussi, l'ampleur des crises humanitaires dont nous avons été témoins surtout

dans l'exYougoslavie

et au Rwanda ainsi

que la gravité des violations aux droits humains fondamentaux

perpétrées à l'encontre des civils92, ont amené le Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter

de nombreuses mesures parmi lesquels la création du TPIY et du TPIR dont la fonction était de

réprimer ces conduites et punir les responsables des atrocités commises. Ces deux tribunaux, à

travers leurs décisions, ont configuré une jurisprudence permettant la consolidation de certains

progrès dans le corpus des normes du DIH à savoir la répression pénale des infractions du DIH

(paragraphe 1) et la reconnaissance de la responsabilité pénale internationale de l'individu de

toute situation de conflit armé (paragraphe 2).

90 Djiena Wembou, TPIR : Rôle de la cour dans la réalité Africaine, RICR N° 828, 30/12/1977, p 732.

91 Le tribunal de Nuremberg avait été créé par l'accord de Londres du 8 août 1949 et celui de Tokyo par une

déclaration du commandant des forces Alliées le 19 janvier 1946.

92 Julio Jorge Urbina La protection des personnes civiles au pouvoir de l'ennemi l'établissement d'une et juridiction

pénale internationale, précité p1.

34

PARAGRAPHE 1: LA REPRESSION PENALE DES INFRACTIONS AU DIH EN

TOUTE SITUATION DE CONFLIT ARME

Bien avant 1994, la pratique des Etats tout comme la jurisprudence internationale

montraient que la répression des infractions du DIH relevait de la compétence exclusive de l'Etat

qui avait le pouvoir et/ou le devoir de punir luimême

ou d'extrader les auteurs présumés desdites

infractions. La note présentée en mars 1994 par le gouvernement Suisse en vue de la réunion

d'experts intergouvernementaux pour la protection des victimes de guerre (Genève 2327

Janvier

1995), est explicite sur ce point93 :

"Depuis l'adoption des conventions de Genève, la répression pénale des violations du

DIH a exclusivement dépendu de la volonté de chaque Etat de poursuivre ou d'extrader les

personnes suspectées d'être des criminels de guerre et arrêtées sur le territoire. Pour diverses

raisons, ce système de dissuasion et de répression n'a pas toujours fonctionné de manière

satisfaisante".

Ainsi, la création du TPIY et du TPIR respectivement par les résolutions 827 du 23 mai

1993 et 955 du 8 novembre 1994 du conseil de sécurité des Nations Unies marque un tournant

dans le développement du DIH en matière de répression des infractions commises.

Il faut souligner que le conflit en ExYougoslavie

a un double aspect : un aspect

international et l'autre interne. C'est ce qui le différencie du conflit armé rwandais qui est

essentiellement interne .En effet, la compétence ratione materiae des deux tribunaux englobait

respectivement tous les crimes commis en exYougoslavie

et au Rwanda. Ainsi, dans leurs statuts

figurent le génocide et les crimes contre l'humanité. Quant aux crimes de guerre, le statut du

TPIY envisage deux catégories : les infractions graves aux conventions de Genève de 1949

(article 2) et les violations des lois et coutumes de guerre.

En revanche, le statut du TPIR se rapporte aux violations de l'article 3 commun aux

quatre conventions de Genève de 1949 et au protocole II de 1977. Ainsi, le conseil de sécurité a,

pour ce qui est des CANI, inclus dans la compétence du tribunal les violations qui peuvent, soit

être commises à la fois dans le cadre des CAI et des conflits armés internes telles le crime de

génocide et les crimes contre l'humanité (A), soit être commises uniquement dans le cadre des

93 Droit international humanitaire: théorie générale et réalités africaines, avant propos M. Bedjaoui précité p 154.

35

conflits internes (B) telles que les violations de l'article 3 commun aux quatre conventions de

Genève ; développé à l'article 4 du protocole de 1977.

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