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L'application des regles du droit international humanitaire dans les conflits internes en afrique: Etude du cas Ivoirien et Congolais (RDC)

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par Sedar Sengor Nouwezem
Université de Nantes - DU de troisiéme cycle en droits fondamentaux 2003
  

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HESITATIONS QUANT A LA REPRESSION DES INFRACTIONS

COMMISES

Partant de l'idée selon laquelle la sanction fait partie intégrante de toute construction

juridique cohérente et que la menace de sanction est un élément de dissuasion, le DIH a, en effet,

consacré une large place à la répression des infractions aux droits humains en situation de conflit

armé qui, depuis l'adoption des conventions de Genève, relevait de la compétence exclusive de

l'Etat. Celleci

s'est avérée par la suite non satisfaisante pour la communauté internationale au

profit de l'institution des juridictions pénales internationales pour juger les crimes de guerre.

Cette institution pourrait alors découler d'un accord entre Etats sous forme de traité international

à vocation universelle ou d'une décision du conseil de sécurité comme cela a été notamment le

cas pour le Tribunal pénal international pour juger des personnes sur le territoire de l'exYougoslavie

depuis le 1er janvier 1991 par sa résolution 827 de 1993 et pour la création du TPIR

par sa résolution 955 en 1994.

La création de ces tribunaux est un pas important pour mettre réellement en oeuvre

l'obligation de punir les crimes commis et pour la mise sur pied d'une juridiction pénale

internationale. Ainsi, par la création de ces deux tribunaux, suivis de la création d'une cour

pénale internationale en 1998, la communauté internationale a manifesté une réelle détermination

dans la répression des crimes et sa contribution à mettre fin à l'impunité des criminels de guerre

les plus odieux.

En effet, c'est depuis août 1998 et septembre 2002 respectivement que la RDC et la Côte

d'Ivoire sombrent dans des conflits et crises humanitaires multiformes caractérisés par de graves

atrocités et violations humanitaires commises en toute impunité. Face à de telles violations et

actes effroyables menaçant la paix et la sécurité internationale, et en dépit du besoin croissant de

répression et de justice, tout ceci accompagné de la saisine du conseil de sécurité par rapport à

ces situations conflictuellespar

la société civile et les ONGl'impunité

persiste et les violations

55

ne font que prendre de l'ampleur dans les deux conflits. L'étude du problème de l'impunité

précédera (paragraphe I) celle du laxisme de la cour pénale internationale et du conseil de

sécurité (paragraphe II) visàvis

de ces deux conflits.

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PARAGRAPHE 1: LA RECRUDESCENCE DE L'IMPUNITE

En l'absence de toute répression des infractions aux droits humains et au DIH commises

dans le cadre de ces deux conflits, l'impunité persiste et continue à sévir. C'est ainsi qu'on

examinera cette impunité d'abord dans le cadre du conflit congolais (A) afin de l'aborder dans

celui de la Côte d'Ivoire ensuite (B).

AL'impunité

dans le conflit congolais

C'est depuis août 1998 que ce phénomène a commencé à prendre de l'ampleur en RDC. En effet,

enlisée dans un cycle de violence et de guerres civiles aux conséquences politiques, socioéconomiques

incalculables, le Congo a été victime de l'appétit des seigneurs de guerres qui ont

fait du conflit congolais le conflit le plus meurtrier depuis la fin de la deuxième guerre

mondiale137.

Ainsi, les parties au conflit ont profité de cet état d'impunité pour commettre toutes

formes d'exactions, de violations aux droits humains fondamentaux et au DIH sans faire l'objet

d'aucune enquête, d'aucune réparation sur le plan juridique et d'aucune compensation pour les

victimes. L'impunité dont jouissent les auteurs de violations des droits de l'homme et notamment

les officiers supérieurs de l'armée gouvernementale et les commandants des diverses forces

rebelles est un obstacle majeur à une paix durable en RDC138.

C'est aussi sur la base et au nom de cette impunité que ces parties au conflit se sont

livrées à des actes de cannibalisme et mutilations des cadavres, aux actes de torture et à

l'esclavagisme, aux travaux forcés et n'ont jamais été traduit en justice139. Cette culture de

l'impunité ,a alimenté encore davantage des cycles de violence et a fait du Congo une jungle ; un

"état de guerre de tous contre tous" et ou "seule la raison du plus fort est la meilleure".

137 Avec plus de 3 millions de morts ; voir crise humanitaire au Congo, précité p1.

138 Voir communiqué de presse : CS/2447, Conseil de sécurité 4705e séance, 13 février 2003 ; in

http://www.sangonet.com/Fich5ActuaInterAfric/fin_culture_impuniteRDC.html

139 Voir Remy JeanPhilippe

; Actes de cannibalisme au Congo, P3 ; in

http://www.grandslacs.net/html/new/052003.html

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Ainsi, pour les citoyens congolais, les droits de l'homme établis en vertu du droit

international et qui devraient les protéger de ces exactions n'ont aucune signification

concrètement. Et on ne peut que déplorer cette persistance de l'impunité car malgré de multiples

efforts menés en RDC par le Conseil de sécurité des Nations Unies et la société civile congolaise

pour protéger les civils et mettre fin au conflit, c'est au nom de cette impunité qu'on assiste à la

subsistance du conflit à l'Est du pays140 : Ituri est couvert de sang et continu d'être devant le

regard passif de la communauté internationale.

CL'impunité

dans le conflit ivoirien

Depuis le déclenchement des hostilités, l'impunité en Côte d'Ivoire reste une question sur

laquelle on devrait se pencher si une Côte d'Ivoire stable doit sortir de ce complexe conflit141 ; elle

reste l'une des causes sousjacentes

importantes du conflit Ivoirien.

Le maintien de l'impunité dans le conflit ivoirien demeure un problème fondamental. En

dépit de la reconnaissance nationale, régionale et internationale des graves abus commis pendant

le conflit et lors de la violence liée aux élections de 2000, à ce jour, il n'y a eu aucune avancée

significative faite pour traduire les responsables d'abus devant la justice142.

Au nom de cette impunité, le conflit ivoirien est devenu une guerre par procuration dans

laquelle les parties ont fait appel aux mercenaires étrangers pour mener leurs activités ; c'est

toujours au nom de cette impunité que les parties et surtout les forces gouvernementales143 ont

commis de violations exécrables à l'endroit des civils et des règles du DIH ; en procédant à des

agressions arbitraires, tortures et frappes nonsélectives,

homicides et viols, l'utilisation des

enfants soldats, esclavagisme sexuel. Jusqu'à présent, beaucoup de personnes responsables n'ont

pas été accusées pour leurs actes commis ; les racines du conflit se trouvent ainsi ainsi dans

l'impunité dont ont joui jusqu'à présent les auteurs des violations des droits humains144.

140 Voir, Commission des Grands Lacs : déception et révolte, MarcOlivier

Herman, Broederlijk Delen, Indra Van Gisbergen in

Le Soir en ligne, Bruxelles, 2003 ; http://users.skynet.be/wihogora/deceptionlsoir

141 Référence faite au nombre de parties au conflit et au nombre de victime.

142 Voir Binaifer Nowrojee Branwen, Mamby & Alison Desforges, Côte d'Ivoire, Human Rights Watch, précité p2.

143 Et c'est ce qui est à déplorer ici car, ce sont ces forces gouvernementales qui sont chargées de protéger les droits et

la dignité de la personne humaine.

144 Voir Côte d'ivoire ; Appel pour la paix, 31janvier 2003, www.fidh.org/communiq/2003/

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En somme, l'impunité est l'une des causes de la profilération des conflits ivoirien et

congolais. Il y'a nécessité d'un besoin urgent de s'assurer que les agressions menées par les

parties concernées au conflit soient soumises à une enquête et que ceux qui sont portés

responsable de ces crimes soient appelés à comparaître devant la justice145.

Il faut toujours que la communauté internationale se mobilise pour intervenir de manière

efficace car, le besoin de justice pour les massives violations aux droits humains commises dans

ces deux conflits s'impose. Combien de tragédies, d'atrocités ont été commises dans ces deux

conflits dans l'indifférence totale et en toute impunité ? Le conseil de sécurité des Nations Unies

a certes condamné ces violations aux droits humains et au DIH et a affirmé à plusieurs reprises

que les auteurs de ces crimes seraient tenus pour responsables de leurs actes146. De tels propos

sont si bien positives mais sontils

importants, nécessaires devant une telle victimisation à

outrance des peuples ivoirien et congolais ? Il est ironique de constater que c'est sur le continent

plus pauvre que les problèmes relatifs à la protection des droits humains est reléguer à plus tard, à

une date ultérieure lorsque sur le terrain progressent l'horreur, les hécatombes de toutes sortes.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon