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L'application des regles du droit international humanitaire dans les conflits internes en afrique: Etude du cas Ivoirien et Congolais (RDC)

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par Sedar Sengor Nouwezem
Université de Nantes - DU de troisiéme cycle en droits fondamentaux 2003
  

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PARAGRAPHE 2: LE LAXISME DE LA COUR PENALE INTERNATIONALE ET DU

CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES

La rétrospection des événements qui ont endeuillé la Côte d'Ivoire et la RDC jointe à la

prévision des événements à venir, recommandent vivement que soit mis fin à l'impunité

grandissante par la répression des graves crimes commis contre la dignité humaine.

Nonobstant ce besoin urgent et pressant de justice, les multiples appels lancés à l'ONU

sont restés sans suite, laissant les deux pays en situation d'attente, dans une sorte d'aporie.

Face à cette situation aussi alarmante que cela puisse paraître, on note une tentative de

réaction de la part du conseil de sécurité (A) et la cour pénale internationale (CPI) à la recherche

de ses marques (B).

145 Voir IRIN ; "Le CIRC préoccupé par le nombre des victimes civiles" précité p 7.

146 Voir Binaifer Nowrojee, Bronwen Mamby & Alison Desforges ; Côte d'Ivoire, précité p 4

59

ALa

tentative de réaction du Conseil de sécurité des Nations Unies

Eu égard à la situation croissante d'impunité liée aux conflits ivoirien et Congolais,

s'impose un besoin pressant de répression ; de justice et de paix. La côte d'ivoire et la RDC

vivent des horribles conflits armés où l'impunité pour les crimes de guerre et les crimes contre

l'humanité, a été et continue à être la norme. Les attaques perpétrées contre la population civile

les massacres et l'usage de la violence sexuelle se poursuivent jusqu'à présent. Ces crimes ne

s'arrêteront pas aussi longtemps que ceux qui les commettent ne devront pas répondre de leurs

actes.

En effet, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est à maintes reprises inquiété des

violences commises en RDC et en côte d'ivoire et a souligné le besoin de passer par une période

de transition où les responsables des crimes doivent rendre des comptes. Face à cette situation

croissante d'impunité, qui impose le besoin urgent de répression, de justice et de paix, le Conseil

de sécurité, au titre du chapitre VII de la charte des Nations Unies, a déployé dans le cadre de la

mission des Nations Unies des forces multinationales dans ces zones de conflits afin d'essayer de

limiter et mettre fin aux atrocités.

En effet, c'est depuis 1998 que le Conseil de sécurité a été saisi de la situation calamiteuse

dans laquelle sombre le Congo Kinshasa. En exprimant sa profonde inquiétude et constatant que

ce conflit constituait une menace pour la paix et la sécurité internationale, il a procédé à un

déploiement d'une force de maintien de la paix au Congo à travers la mission des Nations Unies

(MONUC), afin de limiter la perpétration des actes de barbaries et d'essayé de mettre fin à

l'impunité147.Aussi a til

diligenté des enquêtes sur les crimes commis afin de poursuivre ou

retrouver les différents auteurs148.

Pour ce qui est de la Côte d'ivoire, le Conseil de sécurité, compte tenu de la situation qui

prévaut dans le pays depuis le déclenchement des hostilités, a adopté une résolution aux termes de

147 Par la résolution 1291 du Conseil de sécurité de l'ONU, votée le 24 février 2000, Voir L'Afrique des Grands Lacs :

République Démocratique du Congo (RDC), in http://www.croixrouge.be/img/db/RDC.pdf. Voir aussi Journal Le

Monde, 05/03/04 ; Des milliers de congolais fuient la région de Katanga, in www.lemonde.fr

148 Rapport alternatif de l'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme (ASADHO) et du Centre

International des Droits de la Personne et du Développement Démocratique (CIDPDD) sur la déclaration du

Président du Conseil de sécurité du 13/07/98 in http://www2.minorisa.es/inshuti/asadho5.htm

60

laquelle il a décidé de créer une mission des Nations unies en Côte d'ivoire149.Aussi ,faisant sien

les accords de LinasMarcoussis,

il a condamné les graves violations aux droits humains et au

DIH intervenues depuis le 19 septembre 2002 et a souligné la nécessité de traduire en justice les

présumés coupables. Aussi a til

mis sur pied une commission internationale devant diligenter les

enquêtes et établir les faits sur l'étendu du territoire nationale depuis le déclenchement des

hostilités150.

En dépit de cette tentative de réaction de la part du conseil de sécurité contre la situation

grandissante d'impunité, les espoirs sont restés bloqués, vains ; lorsqu'on sait ces deux conflits

constituent de par leur ampleur une menace à la paix et à la sécurité internationale et que sur le

terrain s'intensifie toutes formes d'atrocités aux droits humains fondamentaux. Face à une telle

situation, la cour pénale internationale devrait s'imposer en véritable rempart contre diverses

atrocités commises.

BLa

Cour Pénale Internationale vers la répression des infractions

Commises

L'adoption du statut de Rome le 17 juillet 1998 a été accueillie dans le monde comme

comme un progrès le plus important réalisé dans la lutte contre l'impunité au XXemesiècle.

Institution permanente qui peut exercer sa compétence à l'égard des personnes pour les crimes les

plus graves ayant une portée internationale, la cour pénale internationale, face aux crimes et

exactions commis en RDC et en Côte d'ivoire respectivement, ne saurait rester bras croisés devant

de tels atrocités qui comprennent les crimes de guerre, des crimes s'apparentant au génocide et

certains crimes renvoyant au crime contre l'humanité. C'est ainsi qu'elle a pu ouvrir des enquêtes

149 Considérant que la situation en Côte d'Ivoire constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales dans

la région, le Conseil de sécurité a créé la MINUCI le 13 mai 2003 avec pour mandat de faciliter la mise en oeuvre par

les parties ivoiriennes de l'Accord de LinasMarcoussis

et comprenant une composante militaire.

150 Voir, Le rapport de l'ONU sur la Côte d'Ivoire ; Accélérer le processus de paix, in

http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2003_24_04/

61

indépendantes sur certains des crimes commis151 ; car la reconstruction de ces deux pays devant

passer par le jugement de ceux qui ont perpétré des graves crimes

En effet, la RDC en raison du chaos qui règne en son sein, est incapable à travers son

système judiciaire, d'enquêter de façon approfondie, de poursuivre ou de réprimer les crimes les

plus graves commis, et à mettre fin à l'impunité152. Cependant, la CPI a clairement indiqué que ce

qui se passe en RDC plus précisément dans la province d'Ituri, relève de la compétence du statut

de Rome ; d'où l'ouverture d'une enquête indépendante sur les crimes commis en RDC153.

Pour ce qui est de la côte d'ivoire, notons tout simplement, malgré le fait qu'il n'a pas

encore ratifié le statut de la CPI, l'article 13.b) du traité adopté à Rome, donne compétence au

conseil de sécurité pour saisir la cour « en agissant en vertu du chapitre VII de la charte des

Nations Unies » ; c'est à dire en cas de danger pour la paix et la sécurité internationale. Cette

possibilité permet ainsi de soumettre les Etats non parties au statut à la justice internationale154.

En revanche, les graves exactions commises en côte d'ivoire par les parties au conflit

constituant à minima des crimes de guerre pour lesquels la CPI est compétente, l'appel lancé par

le Conseil de sécurité pour la création d'une commission nationale des droits de l'homme tel que

prévu dans les accords de Marcoussis, ainsi que la mise en place d'une commission internationale

d'enquête témoigne de la volonté de la communauté international de réprimer les actes de

barbarie perpétrés durant ledit conflit

En somme, les conflits ivoirien et congolais ayant atteint un degré de victimisation à

outrance155, l'action de la CPI et du conseil de sécurité ne devrait être d'une urgente nécessité ; ils

devraient prendre toutes mesures possibles pour donner la vie sauve à certaines victimes de ces

deux conflits ; la cour pénale internationale devrait, vu l'ampleur de ces deux conflits agir en

151 Voir, Communiqués de presse archivés ; Le Procureur sur la coopération avec la République Démocratique du

Congo et d'autres Etats au sujet de la situation en Ituri, RDC, in http://www.icccpi.

int/newspoint

Voir aussi, Les crimes perpétrés en Ituri peuvent constituer un génocide... in http://www.digitalcongo.net/fullstory .

152 Voir Droit international et justice précitée, in www.hrw.org/french/reports/2003/Ituri0703

153 Voir, > Communiqués de presse archivés > Article ; Le Procureur sur la coopération avec la République

Démocratique du Congo et d'autres Etats au sujet de la situation en Ituri, RDC, précité ; in http://www.icccpi.

int/newspoint , voir aussi Communiqué de presse ; communications reçues par le bureau du procureur de la

CPI ;16/juillet 2003, in www.icccpi.

int/library/newspoint/ mediaalert/ ,voir également intervention du procureur de

la CPI ,M. Luis MorenoOcampo

devant l'Assemblée des Etats parties le 8 septembre 2003 au siège des Nations

Unies in www.icccpi.

int/library/organs/

154 Voir Crise en Côte d'ivoire ; le RSF saisit le conseil de sécurité... in www.rsf.org/article.php3

155 Compte tenu du nombre de victimes de ces deux conflits en si peu de temps; aussi pour ce qui est du conflit

congolais, d'aucun l'on taxé de guerre le plus meurtrier au monde depuis la deuxième guerre mondiale.

62

toute priorité pour réprimer, un tant soit peu, cette impunité. En dépit d'une action vraiment

positive, toutes sortes d'atrocités continuent d'être perpétrées ; sans oublier celles commises par

les forces de maintien de la paix en mission dans ces conflits comme c'est le cas dans le conflit

congolais156.

Aussi, estil

aussi à noter qu'une telle attitude laxiste de la part de la cour pénale

internationale et du conseil de sécurité à l'égard de la répression des crimes et violations ne

pourra en aucun cas faciliter le processus de paix dans les deux pays mais plutôt l'impunité. En

s'inscrivant dans la même logique que le Pape Jean Paul II157 pour qui "la paix exige la correction

des erreurs, la réparation des abus, la réhabilitation des victimes et la réconciliation des parties

offensées", la CPI devrait, compte tenu des travaux et rapports déjà effectués sur le terrain en la

matière, agir avec urgence et en toute priorité afin de rétablir la paix, la justice et l'ordre dans ces

pays.

En somme, aux termes de cette analyse, il résulte que beaucoup d'hésitations subsistent

quant à la répression des infractions commises dans les conflits ivoirien et congolais, malgré les

travaux déjà fait en ce sens dans les deux conflits.

En effet, bien d'autres mesures peuvent contribuer à la mise en oeuvre des règles du DIH

dans les conflits internes en Afrique.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore