WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'identification de l'acte de contrefaçon de marque en Tunisie

( Télécharger le fichier original )
par Kaïs Berrjab
Faculté des Sciences Juridiques, Ploitiques et Sociales de Tunis - DEA en Sciences Juridiques Fondamentales 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Une marque usuelle dans le commerce :

Selon l'article 36, la marque doit devenir usuelle dans le commerce du produit ou du service en question. Le mot commerce doit être entendu dans son sens large qui couvre les professionnels ainsi que les consommateurs, car une marque ne devient générique que si elle est perçue comme telle par un large public qui s'empare, par la même, du signe qui la constitue pour faire de lui le nom commun du produit.

Bien entendu, le caractère usuel s'apprécie dans le commerce du produit couvert par la marque, ceci dit, la déchéance joue exclusivement à l'encontre du produit ou service pour lequel la marque est devenue effectivement une désignation usuelle.

-3- Une marque devenue usuelle par le fait de son titulaire :

Cette solution a le mérite d'être juste, car pour que l'on puisse admettre le fait de dépouiller le propriétaire de ses droits, il est nécessaire de retenir contre lui une sorte de négligence ou d'inertie face à la vulgarisation et à la détérioration du pouvoir distinctif de sa marque.

La dégénérescence de la marque semble souvent résulter du fait du public qui, en employant le signe comme terme générique, opère une sorte d'expropriation de la marque au profit du langage courant. Dès lors, il serait injuste de ne pas reconnaître au propriétaire le droit de défendre sa marque contre un tel usage.

C'est pourquoi, il est appelé à jouer rôle déterminant afin de sauvegarder le caractère distinctif de sa marque, toutefois, on ne peut exiger du propriétaire qu'il procède à une action généralisée 1 et systématique afin de défendre sa marque.

Raisonnablement, il lui suffit souvent d'un communiqué de presse, d'une compagne publicitaire ou encore plus radicalement entamer des poursuites en justice contre des personnes ayant fait un usage usuel de la marque. Peu importe la stratégie adoptée ou même le fait qu'elle ait été couronnée de succès ou non, le propriétaire doit manifester le souci de voir le caractère distinctif de sa marque reconnu et respecté autant que possible.

Parfois, il arrive que l'usage d'une marque soit tellement généralisé qu'elle devient irrémédiablement générique par excès de notoriété malgré les efforts de son propriétaire, dans ce cas, le caractère générique ou usuel de la marque ne touchera en rien à la validité de la marque.

Concernant le volet procédural de ce type de déchéance, en l'absence de dispositions spéciales, on doit admettre par analogie que les procédures applicables à la déchéance pour défaut d'exploitation le sont aussi pour la déchéance de la marque devenue usuelle.

Reste à déterminer la date à laquelle la déchéance prend effet ? La date de l'introduction de la demande semble la plus appropriée puisque la date à laquelle la marque est devenue usuelle ne peut être déterminée avec exactitude au jour près.

Qu'elle soit prononcée en vertu de l'article 34 ou 36, la déchéance est encourue par le titulaire actuel de la marque même s'il venait de l'acquérir car il ne saurait avoir autant de droits que l'ancien propriétaire, de plus, la marque lui est transférée dans son état au moment de la cession avec tout ce qui en découle comme risques.

Pour conclure, il importe de dire que les développements précédents nous ont permis de cerner succinctement les caractéristiques que doit revêtir toute marque propre à être défendue avec succès contre tout atteinte qui lui est perpétrée par les tiers. En effet, il s'agit d'une marque enregistrée, valable et opposable.

Toutefois, comme tout droit de propriété, le droit sur la marque n'est en rien absolu car, d'une part, il n'a de substance et de portée que celles que lui reconnaît la loi des marques, d'autre part, la marque n'est protégée par la loi n°36-2001, que dans la mesure où un tiers porte illégalement atteinte aux droits exclusifs qui reviennent au propriétaire de la marque en vertu de l'enregistrement.

1 Il faut reconnaître que la mise au point d'une stratégie de défense systématique de la marque nécessite beaucoup de temps et d'argent, ce qui n'est pas toujours abordable pour les PME. Par contre une telle stratégie devient vitale quand il s'agit d'une marque notoire car, par son effet d'osmose sur le public, la notoriété provoque souvent la dégénérescence.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille