WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Exploitation et développement durable de l'écosystème forestier. analyse critique du code forestier de la République Démocratique du Congo

( Télécharger le fichier original )
par Baudouin-Gilbert AKPOKI MONGENZO
Université protestante au Congo - Licencié en droit 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 4 : Des impacts de l'activité humaine sur les écosystèmes

Les activités anthropiques ayant un impact sur les écosystèmes congolais concernent la récolte du combustible ligneux, l'agriculture, l'exploitation forestière, la récolte des produits forestiers non ligneux, la pratique des feux de brousse, l'exploitation minière, la chasse et la pêche.

4.1. Impacts de la récolte des combustibles ligneux

L'énergie-bois représente environ 88 % de la consommation totale d'énergie dans les secteurs domestiques, industriels et de transport face aux autres formes d'énergie (pétrole, électricité et charbon). Au regard des potentialités forestières énormes du Congo, on serait porté à croire qu'il ne peut y avoir une pénurie d'énergie-bois. La réalité est toute autre. Dans certaines régions, la demande en bois de feu excède la capacité régénératrice des terres forestières. Seules les régions relativement peu peuplées ou très boisées de la Cuvette Centrale semblent n'avoir que peu de problèmes d'approvisionnement en combustibles ligneux, hormis quelques périmètres autour des grandes agglomérations et des villes.

4.2. Impacts de l'agriculture

Près de 60 % de la population congolaise seraient constitués des ruraux. Ces derniers pratiquent essentiellement une agriculture de subsistance. Pour ce faire, le milieu forestier leur procure un meilleur rendement que les conditions de savane. Par ailleurs, plusieurs cultures destinées à l'exportation ou au marché intérieur (café, cacao, palmier, etc.) s'accommodent mieux d'un type forestier climacique. L'agriculture extensive est préjudiciable au maintien des forêts, surtout en zones de forte densité où le raccourcissement de la période de jachère ne permet plus à la forêt de se reconstituer.

En République Démocratique du Congo, l'accroissement des surfaces cultivées entraîne une destruction massive des écosystèmes forestiers et savanicoles et donc de leur biodiversité. Dans ce dernier écosystème, la situation est aggravée par les feux de brousse saisonniers, tardifs et incontrôlés. L'agriculture traditionnelle, qui utilise une technologie rustique à faible production, favorise la reconstitution forestière par le système de jachère. Mais l'accroissement rapide des besoins alimentaires consécutif à une démographie galopante incite les paysans à raccourcir la durée de la jachère. Cette pratique appauvrit les sols et oblige les agriculteurs à chercher de nouvelles terres en forêt. Les pratiques agricoles modernes s'imposent de plus en plus en faisant appel à des variétés cultivées mises au point par la biotechnologie, au détriment des variétés locales mieux adaptées. L'usage de plus en plus répandu d'engrais biologiques et chimiques pour accroître les rendements des cultures ainsi que l'utilisation des pesticides peuvent entraîner la contamination des sols, des cours d'eau et des nappes phréatiques et provoquer des problèmes de santé chez les populations.

Par ailleurs, le surpâturage et la transhumance des troupeaux provoquent une dégradation rapide des sols spécialement sur les terrains accidentés. Cette situation est particulièrement grave dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Bas-Congo, la province orientale et le Katanga.

4.3. Impact de l'exploitation forestière

Au Congo, l'exploitation forestière de bois d'oeuvre se déroule selon la méthode sélective. Elle consiste à récolter les belles tiges des essences commerciales recherchées, laissant derrière une forêt écrémée. Le risque d'épuisement de ces espèces prisées est donc permanent dans ce type d'exploitation, surtout lorsqu'elle est répétitive. Elle provoque un déboisement annuel de l'ordre de 6.000 hectares. Toutefois, les superficies définitivement déboisées, représentées par les routes ouvertes, les beach (parcs à bois), les camps et autres ouvrages d'exploitation sont estimées à 2.000 hectares par an. Une telle exploitation n'est en soi que peu préjudiciable à l'écosystème forestier.

Le bois couvre environ les trois-quarts des besoins énergétiques de la République Démocratique du Congo. On estime la consommation annuelle moyenne de bois de feu dans l'ensemble du pays à 1 m3 équivalent / bois par personne. En termes de charbon de bois, par exemple, les besoins annuels estimés pour Kinshasa sont de l'ordre de 400 à 500 000 tonnes. Cette situation entraîne un déboisement aigu dans les régions péri-urbaines et provoque une surexploitation des espèces préférées par les producteurs de charbon de bois. Par ailleurs, les mesures d'efficacité énergétique pouvant restreindre la demande en bois de feu se heurtent à la pauvreté quasi chronique et au niveau insuffisant d'instruction des populations rurales et urbaines.

Par ailleurs, les écosystèmes côtiers, plus particulièrement ceux de la région de Moanda, sont dégradés par les déversements d'hydrocarbures en provenance des navires et des exploitations pétrolières offshores.

Les conséquences de l'exploitation de ces forêts sur la conservation des ressources de la biodiversité sont de plus en plus évidentes, étant donné l'existence des interrelations étroites entre le monde végétal et le monde animal. Ainsi, les conséquences néfastes de cette exploitation se manifestent sur la faune sauvage à la suite de la disparition d'arbres nourriciers et d'arbres refuges. C'est le cas notamment des chenilles dont les espèces les plus appréciées vivent sur les arbres des familles des Méliacées et des Césalpiniacées, qui comportent malheureusement la plupart des essences commerciales intensivement exploitées.

4.4. Impacts des autres formes d'exploitation

Les formes de pression que subissent les ressources naturelles ne sont pas les moindres du point de vue de la conservation des ressources de la biodiversité. Elles sont ainsi regroupées simplement par le fait d'un manque de données chiffrées, fiables pour rendre compte de leurs impacts.

4.4.1. De la récolte des produits forestiers non ligneux


Les produits forestiers non ligneux comprennent tous les produits tirés de la forêt à des fins autres que l'utilisation conventionnelle de la matière ligneuse. Ces produits, servant tant à la pharmacopée traditionnelle qu'à l'alimentation humaine, sont parfois localement exploités de manière intensive et procurent des revenus substantiels aux ruraux par leur mise.

La réglementation en cette matière est insuffisante et imprécise. Aucun mécanisme devant assurer la pérennité de ces produits n'est mis en place. Les statistiques par ailleurs échappent à l'administration; d'où la difficulté d'une planification pour leur exploitation rationnelle.

4.4.2. De la pratique des feux de brousse


Le feu est l'outil privilégié des agriculteurs traditionnels pour l'installation de leurs champs après défrichement de la forêt. Pour l'éleveur, l'utilisation de feu favorise l'apparition des jeunes repousses des graminées vivaces très appréciées par le bétail.


En zone humide, les feux sont généralement maîtrisés. Les conditions climatiques ne favorisent pas leur extension en dehors des zones mises à feu. Dans les zones sèches particulièrement, la maîtrise du feu est difficile et des incendies incontrôlés peuvent anéantir en quelques jours les réserves ligneuses et herbacées sur des milliers d'hectares. C'est surtout la végétation ligneuse et les herbacées annuelles qui en souffrent.

Les principaux effets de ces feux de brousse sont l'accélération de l'érosion, particulièrement en zones accidentées et à forte pluviosité, la destruction de l'humus conduisant à la perte de la fertilité des sols et l'appauvrissement de la flore par la destruction des graines des plantes annuelles.

4.4.3. De l'exploitation minière


L'exploitation minière, tout particulièrement lorsqu'elle est pratiquée à ciel ouvert sur des grandes superficies, est préjudiciable au maintien de la biodiversité. Les activités extractives ou minières, même organisées de manière rationnelle pour l'exploitation des gisements, conduisent très souvent à la dégradation des ressources de l'environnement. La gravité et l'ampleur de cette dégradation sont fonction du volume des ressources exploitées et du type de ressource susceptible de générer des pollutions particulières nuisant aux éléments biotiques du milieu.

Dans les régions minières de la République Démocratique du Congo, l'ouverture de carrières tant artisanales qu'industrielles aliène certains territoires forestiers ou agricoles et constitue une source potentielle d'accidents pour les animaux. Dans la plupart des cas, ces carrières, même une fois remblayées, restent impropres à l'utilisation agricole. Des terres et de nombreux cours d'eau sont contaminés par les métaux lourds issus du lavage des minerais et disséminés dans l'environnement par l'eau et l'air. Cette pollution a des effets néfastes sur nombre d'espèces animales et végétales.

4.4.4. De la chasse et pêche


Au Congo, on estime qu'environ 75 % des protéines animales proviennent de la chasse, régulièrement pratiquée autour des villages et le long des voies de communications.
La chasse de subsistance est moins nocive et participe même à la préservation de la ressource cynégétique dont la forêt constitue la réserve, en autant que la pression démographique ne soit pas forte. La chasse commerciale, par contre, née de la nécessité de répondre à la demande des populations urbaines en viande de gibier, peut devenir destructrice.


Le développement des routes facilite l'évacuation des produits de la chasse vers les centres urbains et induit des déséquilibres faunistiques, amplifiés par un braconnage professionnel orienté vers la récolte des trophées, d'ivoires, ou la capture d'animaux de compagnie (oiseaux, serpents, singes, etc.). Ces activités provoquent la raréfaction, voire la disparition pure et simple de certaines espèces.


Quant aux ressources halieutiques naturelles en eaux continentales, on note une augmentation des prélèvements sélectifs concentrés sur quelques espèces recherchées par les consommateurs (par exemple: le capitaine du fleuve Congo). Ceci conduit à un déséquilibre écologique par élimination de certaines espèces.

L'importance de conserver la diversité biologique est indéniable en vue de pérenniser les ressources biologiques indispensables au développement socio-économique durable du pays.


Pour la République Démocratique du Congo, dont l'abondance et la variété des ressources biologiques en font une grande puissance environnementale tant au niveau du continent africain qu'à celui de la planète, les systèmes socio-économiques formel et informel existant dans le pays semblent mettre en dualité l'urgence de conserver les ressources biologiques avec l'impérieuse nécessité de survie des populations et de développement.


Du point de vue de la biodiversité, les facteurs humains comptent parmi les éléments fondamentaux de la gestion des écosystèmes. En effet, l'homme joue tour à tour le rôle de destructeur et de protecteur de l'environnement.

CHAPITRE I : DE L'EXPLOITATION DE L'ECOSYSTEME FORESTIER AU REGARD DE LA LOI N° 011/2002 DU 29/08/2002 PORTANT CODE FORESTIER

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway