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Le droit de l'enfant a l'éducation est le deuxième objectif du millénaire pour le développement: essai sur l'effectivité d'un droit à  réalisation progressive dans le contexte congolais.

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par Justin BAHIRWE Mutabunga
Université Catholique de Bukavu - Licence en droit 2008
  

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B. L'adieu aux frais de scolarité au Kenya.

Au Kenya, il y a cinq ans l'enseignement primaire se heurtait à des problèmes sérieux comme ceux de la RDC. Cette situation défavorisait plusieurs enfants plus vulnérables en raison de la pauvreté et surtout pour ceux dont les parents sont morts du SIDA. Avant 2003, les frais scolaires étaient alourdis par le coût des cahiers, des uniformes et examens, et les responsabilités familiales, telles que les soins à apporter à des parents malades continuaient d'empêcher des familles pauvres d'une grande partie du Kenya d'envoyer leurs enfants à l'école comme dans la plupart des pays en développement.

L'UNICEF indique qu'à KIBERA par exemple, le plus gros bidonville de Nairobi, la plupart des parents n'avaient pas les moyens d'inscrire leurs enfants à l'école. Avec un revenu mensuel moyen d'environ 27 dollars, une somme qui doit servir à payer le loyer ; la nourriture, l'eau et les soins de santé, il leur était bien difficile de trouver l'argent pour la scolarisation de leurs enfants. Il était donc difficile pour un parent d'un tel rang, de payer les 133 dollars d'inscription, sans parler des 27 dollars que coûte l'uniforme de l'école159. La question la plus importante est celle de savoir alors comment le Kenya est-il parvenu à se tirer du gouffre des frais scolaires ?

Il est important de noter que le Kenya n'a pas connu un régime politique aussi instable comme celui de la RDC. Néanmoins, ce pays est compté parmi ceux de la région où

158 CWBCI, op.cit, p.73.

159 UNICEF, op.cit, 2004, p.36.

le nombre d'orphelins du SIDA, affectés non seulement par la pauvreté mais aussi par la stigmatisation sociale et la maladie, augmente rapidement. Et pourtant, en dépit de cet état de chose, les enfants étaient prêts à aller à l'école pourvu que l'on supprime les frais de scolarité.

Cette expérience a été une réalité au Kenya. Depuis janvier 2003, plus d'1,3 million d'enfants sont allés à l'école pour la première fois dans le cadre d'une politique d'éducation primaire gratuite pour tous. La suppression des frais scolaires a fait passer les inscriptions à l'école primaire publique nationale de 5,9 millions à 7,2 millions d'élèves.

Des expériences similaires ont été rapportées au Malawi, en République-Unie de Tanzanie et en Ouganda. Le tableau qui suit illustre davantage ce qui vient d'être énoncé160

Tableau récapitulatif

Pays Nombre d'inscriptions avant la

suppression des frais de
scolarité.

Nombre d'inscriptions après la suppression
des frais de scolarité.

KENYA 5,9 millions 7,2 millions (augmentation de 22%, soit 1,3

million, durant la 1ère semaine de 2003) MALAWI 1,9 Million 3 millions

OUGANDA 2,5 Millions (1997) 6,5 millions (2000)

Rép-Unie 1,4 Million 3 millions
de Tanzanie

Cette montée en flèche du nombre d'inscriptions au Kenya n'est pas allée sans problèmes. L'Ecole AYANI par exemple, a enregistré 100% du nombre d'inscriptions et, comme beaucoup d'établissements du pays, a souffert d'une pénurie de pupitres, de papiers et de fournitures scolaires. Dans une salle de classe prévue pour 35 élèves, d'un coup on y a retrouvé 70 élèves.

Face à cette situation, le ministère Kenyan de l'éducation en collaboration avec l'UNICEF, a lancé l'initiative dite « pour une école primaire adaptée aux enfants ». Cette initiative vise d'améliorer la qualité de l'enseignement, de sorte qu'une fois que les enfants ont commencé les classes, ils y restent et y acquièrent les compétences de base de l'enseignement primaire. Ainsi, le pays est parvenu à rendre effectif l'enseignement primaire gratuit et obligatoire grâce aux efforts nationaux et, surtout pour avoir été partie à l'équipe de 20 pays qui ont bénéficiés les avantages de la FTI. La crédibilité du Kenya en face de la

160 UNICEF, Idem, p.35.

Communauté internationale a permis à la Banque Mondiale, le Department for International Development du Royaume-Uni et l'UNICEF de fournir les livres ainsi que du matériel d'éducation et des équipements récréatifs. Cela a permis en plus aux enseignants qui avaient été formés en 2002 de transformer les classes de base de premier niveau en un environnement mieux adapté et qui stimule l'apprentissage. L'UNICEF a en plus contribué à la formation de quelque 1.000 enseignants et il en a formé environ 5.000 de plus durant le premier semestre 2003.

Cette expérience montre bel et bien que la RDC a du pain sur la planche. Il ne suffit pas de consacrer la gratuité des frais scolaires dans la Constitution. Il faut en plus tenir compte de plusieurs paramètres comme ceux rencontrés au Kenya et au Rwanda d'une part, et ceux envisagés en terme de stratégies aux difficultés qui affectent l'éducation en RDC. A côté de cela, le respect des engagements pris au niveau international demeure d'une importance capitale.

§2. Le respect des engagements pris au niveau international.

Point n'est besoin de revenir sur tous les engagements internationaux pris par la RDC en matière d'éducation. Néanmoins, il sied de rappeler qu'il y a à peine 7 ans depuis que 189 Etats s'étaient réunis au siège de l'ONU pour mettre sur pied la déclaration du millénaire. Au cours de la même année, 164 gouvernements, ainsi que des organisations partenaires du monde entier, prenaient ensemble l'engagement de développer spectaculairement les possibilités d'éducation offertes aux enfants, aux jeunes et aux adultes à l'horizon 2015. Tel avait été l'engagement des participants au Forum mondial sur l'éducation, tenu à DAKAR du 26 au 28 avril 2000, à l'occasion ils ont fait de cet engagement une vision globale de l'éducation ancrée dans les droits de l'homme, réaffirmant l'importance de l'apprentissage à tous les âges et soulignant la nécessité de mesures spéciales pour atteindre les groupes les plus démunis, les plus vulnérables et les plus défavorisés de la société.161

Nous allons focaliser notre attention sur la stratégie d'accélération : 25 d'ici 2005, et le séminaire international sur l'Abolition des frais scolaires.

161 UNESCO, Rapport mondial de suivi sur l'EPT , 2008, p.3, disponible sur www.unesco.org

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