WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Reflexions sur la fonction consultative de la cour internationale de justice (CIJ)

( Télécharger le fichier original )
par Kpatcha Lazare EWAROU
Université de Lomé -Togo - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA), Droit public 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2 : Le souci d'équilibre et les pesanteurs politiques

L'idée de la réforme de l'organisation et du fonctionnement de la Cour se trouve heurtée d'abord au souci majeur d'équilibre des organes au sein de l'organisation (A) et ensuite aux intérêts politiques de certaines supers-puissances de l'organisation mondiale (B).

A- L'exigence de l'équilibre institutionnel

L'équilibre dans le fonctionnement des organisations internationales a toujours été un des soucis principaux des fondateurs. Les débats qui ont présidé à la création de l'organisation des Nations Unies ont été marqués foncièrement par ce souci d'équilibre. Le problème était de savoir quel sera parmi les organes politiques et l'organe judiciaire celui qui aura la prééminence sur les autres165.

Il est évident que la réponse à cette interrogation sur le plan purement théorique n'a pas de réelles difficultés. En effet, les différents organes principaux de l'organisation mondiale, suivant les dispositions de la Charte, fonctionnent sur la base des principes de complémentarité et d'égalité ou plus exactement de la non subordination.

Dans la pratique cependant, les choses en vont autrement surtout envers l'organe judiciaire. L'institution de la Cour parmi les organes principaux de l'ONU avait pour objectif d'assurer une protection contre les excès de pouvoir d'un certain autre organe notamment politique. Cette prétention a été contestée par certains auteurs qui ont vu en cette institution le gouvernement des juges166. C'est sur ce point justement que les hostilités se renforcent toujours face à l'idée de réformer le fonctionnement de la Cour. Le Conseil de sécurité n'a pas été et ne sera jamais tendre lorsqu'il s'agit de reconnaitre à la Cour la capacité à exercer un contrôle de légalité sur ses actes.

165 Voir BENDJAOUI (M.), Nouvel ordre mondial et contrôle de la légalité des actes du Conseil de sécurité, Bruylant, Bruxelles, 1994, p. 573.

166 Les propos du gouvernement britannique à l'égard de la Cour européenne des droits de l'homme et de son appréciation des effets de l'état d'urgence sont illustratifs « they are not matters to beassessed ... those again are politicaldecisions and cannot in ourviewbedecided on purelylegal grounds », in, BENDJOUI (M.) op. cit., p. 573.Pour John Foster Dulles, « Le Conseil de Sécurité n'est pas un organe qui simplement applique le droit convenu. Il est par lui-même un droit » BENDJOUI (M) in, Nouvel ordre mondial et contrôle de la légalité des actes du Conseil de Sécurité, Bruylant, Bruxelles, 1994, p. 11.

82

Le souci d'équilibre est la base des justifications avancées pour ne pas admettre l'ouverture de la saisine de la Cour en matière consultative au Secrétaire générale de l'organisation des Nations-Unies. Il a été avancé qu'ouvrir le prétoire de la Cour au Secrétaire général reviendrait à fausser l'équilibre de la Charte. On a craint une certaine autonomie du Secrétaire général vis-à-vis des autres organes principaux politiques notamment le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale. Aussi, le principe de spécialité exigé dans la sollicitation de l'avis de la Cour serait battu en brèche si cette autorisation était validée étant prouvé que le Secrétaire général n'a pas un domaine de spécialité propre.

Le même raisonnement peut être mené s'agissant de l'idée d'autoriser les Etats à solliciter l'avis de la Cour. Il est craint ici le sevrage du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale d'une importante partie des affaires au profit de la Cour. Ceci risquerait, en outre, de porter sans nul doute une atteinte sérieuse aux intérêts de certaines grandes puissances.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand