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Reflexions sur la fonction consultative de la cour internationale de justice (CIJ)

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par Kpatcha Lazare EWAROU
Université de Lomé -Togo - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA), Droit public 2012
  

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B- Les pesanteurs politiques

Les contraintes politiques sont considérables et imputables aux Etats. En effet, qu'il s'agisse de la procédure de révision ou de la procédure d'amendement de la Charte, il est procédé indiscutablement à des négociations politiques entre les Etats sur les différents points à soumettre à leur approbation.

L'aboutissement heureux de toute démarche de modification de la Charte et donc de réforme d'un organe des Nations-Unies est strictement conditionné aux succès préalables - au plan politique - entre les Etats. Les Articles 108 et 109 de la Charte font du consensus non seulement entre les Etats membres de l'organisation mais aussi des membres du Conseil de sécurité un élément nécessaire pour toute réforme.

Il est patent, sur ce point justement que, les points de vue des Etats sur des sujets de réforme divergent. Cette divergence reste le plus souvent le résultat des intérêts politiques de chacun des Etats. Ce qui constitue un obstacle sérieux à la réforme des organes des Nations-Unies. L'exemple actuel de la réforme du Conseil de sécurité illustre plausiblement cette réalité. D'abord sur le plan des intérêts politiques propres, les membres permanents se sont toujours montrés hostiles à toute idée d'élargissement du Conseil de sécurité. Qu'il s'agisse des Etats

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Unis d'Amérique167, de la Chine168, de la France169, de la Russie170 ou du Royaume Uni171, chacun joue sur ces intérêts qui risquent ou non de disparaître en cas d'élargissement des membres permanents. S'agissant ensuite de la divergence des points de vue, illustrons avec les conceptions disparates qui sont avancées dans le cadre de la réforme du Conseil. En effet, les Etats africains ne s'accordent pas sur la procédure de la réforme. Alors que certains soutiennent et défendent l'idée de membres permanents (on y retrouve l'Afrique du Sud, le Nigéria), d'autres optent pour un système de rotation (l'Angola, l'Egypte, le Sénégal).

Ces exemples empruntés aux difficultés qui font obstacle à l'aboutissement de la réforme du Conseil de Sécurité s'appliquent parfaitement à la Cour internationale de justice.

Ainsi, relève Bendjaoui (M.) « L'essentiel pour l'avenir immédiat de la Cour est donc que s'affirme dans les chancelleries la volonté politique de lui porter un regard neuf, plus empreint de réalisme »172.

167 Pour les Etats Unis, l'élargissement du Conseil de sécurité risque fortement de paralyser le fonctionnement de l'organe. Ils posent en outre des conditions qui sont loin de faire l'unanimité notamment la condition de démocratisation des pays en développement. Cette condition à laquelle ne souscrivent pas certains Etats comme la Russie et le Chine. Le souci pour la super puissance mondiale est de garder sans nul doute son influence sur cet organe qui décide de l'état des relations mondiales.

168 La Chine montre son hostilité vis-à-vis de la candidature du Japon qui risque de concurrencer son rôle de leader en Asie. Elle n'hésitera donc pas à brandir son veto en cas d'une candidature de son rival de longue date.

169 S'agissant de la France, son intérêt immédiat se mesure par rapport à l'Allemagne, locomotive de l'économie de l'Union Européenne. La présence de l'Allemagne en qualité de membre permanent du Conseil de sécurité ne fera qu'enfoncer le rayonnement de la France qui se trouve déjà en mauvaise posture sur la scène internationale.

170 Pour la Russie, l'admission des pays émergeants en qualité de membres permanents auront pour principal inconvénient son effacement progressif sur la scène internationale eu égard à sa faible économie et à son instabilité économique.

171 Le Royaume Uni - eu égard à sa politique extérieure - peut s'adapter aisément à toute réforme du Conseil.

172 Voir Bendjaoui (M.), RADIC, Septembre 1996, Volume 8, numéro 3, p. 546.

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