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Approche pluridisciplinaire de l'absentéisme maladie, de l'accidentéisme et de l'externalisation des coûts de santé au travail : Le cas d'une entreprise de la grande distribution en France : CASINO

( Télécharger le fichier original )
par Daniel SANCHIS
Université Paris I - DEA Politiques sociales et société 2006
  

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b) Une faible proportion de personnel permanent48

La part du personnel permanent sur l'effectif moyen mensuel permet d'approcher un certain degré de précarité en première analyse.

Pour Casino, on constate en premier lieu :

· Une proportion de personnel permanent inférieure à 1 salarié sur 2 en 2005 avec une inversion de tendance en 2001, année où une remontée s'amorce après une baisse continue de 1992 à 2000.

· Il convient de rappeler que les effectifs considérés n'intègrent pas les stagiaires des écoles et universités (2447 en 2005), les intérimaires et le personnel extérieur (respectivement 431 et 1183 équivalents temps plein en 2005). L'ensemble de ces deux derniers types de contrats représente près de 10% de l'effectif moyen mensuel en 2005 (fig. 29) et en forte progression depuis 2002. L'importance du recours à la sous-traitance et à l'intérim interroge sur la pression que cela peut constituer sur le personnel Casino en termes de concurrence directe et, par conséquent les inquiétudes que cela peut susciter parmi le personnel.

· La proportion de temps partiel chez Casino est légèrement inférieure à celle de la moyenne des grandes surfaces (voir Fig.3 et 30). En 2002, elle atteint 45,7% du personnel, soit 2 points de moins que celle du secteur. Les femmes ont ce type de contrat 4 fois plus fréquemment que les hommes, cependant on peut noter une certaine stabilité de la proportion des hommes à temps partiel depuis 1999, tandis que celle des femmes baisse sensiblement simultanément (de 64,8 à 56,9%). On remarquera la progression constante du temps partiel pendant la période 1992-1999 qui correspond à celle pendant laquelle les pouvoirs publics ont consenti des exonérations de charges patronales pour ce type de contrat.

48 Le personnel permanent (Indicateur 112 du bilan social) se définit par un contrat CDI à temps complet et par sa présence dans l'entreprise toute l'année civile considérée. Sont, par conséquent exclus les temps partiel, les CDD et les CDI embauchés ou partis dans l'année.

Fig. 30 Fig. 31

60%

50%

40%

30%

20%

70%

10%

0%

Evolution de la proportion de Temps partiel par sexe
(1992-2005)

Année

Total Femmes TP

Total Hommes TP

Total TP

100%

40%

20%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

10%

0%

Evolution de la proportion des embauches en CDD par catégorie
(1992-2005)

Année

Cadres

Employés

ouvriers coef. 150 et +

Employés ouvriers coef, <150

Total emb CDD

Maîtrise

% Temps partiel

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Hommes < 20 h

3,5%

3,0%

2,6%

2,8%

3,3%

4,0%

4,3%

4,3%

5,8%

6,5%

7,0%

6,1%

6,6%

Hommes 20 - 30 h

4,7%

5,8%

7,6%

8,0%

8,4%

9,2%

10,5%

1 1,2%

8,4%

8,2%

7,9%

7,5%

7,2%

Hommes 30 - 34 h

0,7%

0,1%

0,3%

0,1%

0,1%

0,1%

0,2%

0,4%

0,7%

0,6%

0,5%

0,4%

0,4%

Femmes <20 h

5,7%

5,6%

4,8%

5,7%

6,2%

7,0%

6,9%

7,1%

7,9%

8,3%

8,5%

8,5%

8,9%

Femmes 20 - 30 h

50,9%

52,4%

52,0%

52,9%

53,7%

53,9%

55,5%

56,9%

53,0%

51,3%

49,5%

47,9%

45,6%

Femmes 30 - 34 h

0,4%

0,5%

1,2%

1,1%

1,0%

1,0%

0,9%

0,8%

2,5%

2,2%

2,2%

2,0%

2,4%

Total Hommes TP

9,0%

8,9%

10,5%

10,9%

11,8%

13,3%

14,9%

15,9%

14,8%

15,4%

15,5%

14,1%

14,2%

Total Femmes TP

57,1%

58,4%

58,0%

59,6%

60,9%

61,8%

63,3%

64,8%

63,4%

61,8%

60,2%

58,5%

56,9%

Total TP

37,6%

38,4%

40,0%

41,2%

42,2%

43,2%

44,8%

46,1%

46,7%

45,7%

44,6%

42,9%

41,9%

% CDD dans les embauches

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Cadres

0,0%

2,6%

2,5%

16,1%

3,9%

10,8%

4,3%

3,8%

8,6%

8,7%

2,9%

2,9%

1,0%

Maîtrise

2,3%

45,1%

77,8%

73,4%

54,8%

41,3%

34,3%

16,5%

0,8%

0,4%

0,6%

1,5%

1,6%

% CDD dans les emb Employés ouvriers coef. 150 et +

992

47,6%

93 14

33,9%

19

53,5%

199

50,3%

997

54,6%

1998

59,0%

1999

65,2%

001

75,5%

02 23

78,3%

78,2%

24

80,1%

82,2%

81,8%

Cdes

Employés ouvriers coef, <150

Mîtie

0,0%

90,2%

23%

,6%

88,2%

78%

5% 1%

93,4%

73%

3

92,1%

10,8

92,2%

4,3%

92,5%

38%

92,6%

165%

8,6%

93,0%

,7%

91,5%

9%

90,0%

6%

9%

91,7%

5%

%

93,1%

%

93,5%

Total emb CDD

Employés ouvriers

86,9%

76%

,1%

82,2%

9% 55%

90,3%

54,

50%

88,7%

54

41,3

88,8%

590

34,3%

88,4%

652%

87,4%

755%

0,8%

87,6%

83%

,4%

84,9%

2% 81%

82,8% 82%

84,0%

84,8%

%

83,8%

 

Fig. 32 Fig. 33

40%

20%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

10%

0%

Rotation du personnel CDI + Mutations (1992-2005)

Cadres

Maîtrise

Total rotation CDI+ Mutations Employés ouvriers coef. 150 et + Employés ouvriers coef, <150

350%

300%

250%

200%

150%

100%

50%

0%

Rotation du personnel CDD + Saisonniers (1992-2005)

Cadres

Maîtrise

Total rotation CDD + Saisonniers Employés ouvriers coef. 150 et + Employés ouvriers coef, <150

Rotation CDD+ Saisonniers

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Cadres

0,2%

0,1%

0,3%

0,1%

0,4%

0,2%

0,1%

0,3%

0,4%

0,1%

0,1%

0,1%

Maîtrise

10,5%

13,3%

12,2%

10,3%

6,6%

5,3%

2,5%

0,2%

0,1%

0,1%

0,2%

0,3%

Employés ouvriers coef. 150 et +

4,0%

7,6%

5,0%

5,0%

6,7%

11,5%

21,3%

39,3%

51,0%

52,0%

50,1%

54,3%

Employés ouvriers coef, <150

157,2%

246,9%

186,1%

219,7%

253,5%

307,5%

335,1%

320,0%

249,6%

283,8%

251,4%

271,7%

Total rotation CDD + Saisonniers

68,9%

92,8%

66,5%

71,0%

69,7%

71,4%

75,6%

84,4%

81,3%

76,7%

65,9%

67,1%

 

Rotation CDI+ Mutations

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Cadres

7,3%

48,7%

2,7%

4,1%

4,2%

6,6%

5,0%

5,2%

6,5%

7,8%

5,3%

6,1%

Maîtrise

13,3%

65,6%

4,7%

9,6%

9,9%

11,3%

13,5%

21,2%

22,2%

20,6%

15,9%

15,4%

Employés ouvriers coef. 150 et +

7,8%

58,6%

5,2%

4,8%

4,8%

7,3%

7,2%

11,2%

11,6%

13,4%

12,9%

11,6%

Employés ouvriers coef, <150

21,2%

77,2%

16,3%

20,5%

20,9%

24,9%

26,0%

28,0%

30,1%

37,1%

31,5%

23,0%

Total rotation CDI+ Mutations

13,1%

65,4%

8,8%

10,0%

9,4%

11,3%

11,2%

15,3%

16,0%

17,3%

15,1%

12,9%

 

Source : Bilans sociaux Casino 1992 - 2005 et calculs personnels

 
 
 

Auchan

Carrefour

Casino

TOTAL

13,1%

15,6%

25,6%

21,6%

54,2%

50,0%

30,8%

38,4%

15,0%

23,7%

17,4%

18,7%

9,2%

8,4%

13,9%

12,0%

8,5%

2,4%

12,3%

9,4%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

 

Entreprise

Dépass. Hor.

jamais
heures supl. payées ou récup.
heures compl.
dépass.occas. non comptabilisés
dépass.régul. non comptabilisés
TOTAL

Par ailleurs, lorsqu'on interroge les salariés, une grande majorité exprime un non choix pour ce type de contrat (2 sur 3).

Question 14.- Quelles sont les raisons du temps partiel de votre contrat ?

TOTAL

100,0% 100,0% 100,0%

100,0%

Rais.TPart.

élever 1 enfant
on ne vous a pas laissé le choix
travail trop pénible
travail chez autre employeur
revenus familiaux le permettant
poursuivre des études
autre

Entreprise

Auchan Carrefour Casino

29,1%

54,5%

0,0% 5,7% 3,3%

3,6% 3,3% 3,3%

3,6% 9,8% 7,8%

7,3% 10,7% 3,7%

1,8% 2,5% 0,0%

52,5% 65,1%

15,6%

16,7%

TOTAL

60,3%

17,9%

6,1%

0,9%

3,6%

3,4%

7,8%

Question 48 : Qu'est-ce qui vous semble prioritaire pour améliorer votre vie ?

n°216 : « Il y a des années que je demande à travaillée à temps complet ».

n°530 : « Je suis à temps partiel depuis 13 ans et je souhaiterai une augmentation de contrat ».

n°205 : « Construire une famille nécessite de l'argent. Ce n'est pas en travaillant à 22 h en CDD que je pourrais construire quelque chose ».

Il faut souligner que même quand certains salariés souhaitent un temps partiel, les horaires qu'on leur impose ne leur conviennent pas :

n°392 : « Un mi-temps m'intéresserait à condition que les heures soient bien réparties ».

Les résultats de l'enquête montrent bien le paradoxe du « sur travail » et du « sous emploi » avec à la fois des personnels qui souhaiteraient travailler d'avantage, comme nous venons de le voir et des salariés qui dépassent leurs horaires habituels, sans en avoir toujours de contrepartie rémunérée.

Ils sont plus de 1 sur 4 dans ce cas de manière régulière ou occasionnelle. La proportion élevée (30%) de salariés effectuant des heures supplémentaires (payées ou récupérées) constitue également, une forme de « sur travail » mal supporté par les salariés :

n°24 : « réduire le temps de travail nous travaillons chacun entre 50 et 66 heures par semaine ! »

Question 16. - Dépassez-vous les horaires de votre contrat de travail ?

La proportion d'embauches en CDD qui dépasse les 80% au niveau de l'entreprise et les 90% pour les employés ouvriers peu qualifiés (fig.31), confirme bien le caractère de norme sociale que ce contrat revêt, en lieu et place de la période d'essai légale.

Cette catégorie de personnel qui représente près d'1 salarié sur 10 dans les effectifs moyens mensuels et qui ne compte que 3,5% de plus de 50 ans en 2005, apparaît bien ainsi, comme une catégorie en perpétuel renouvellement vouée aux tâches les moins gratifiantes de l'entreprise.

Les réponses obtenus dans notre enquête font souvent état dans ces conditions de témoignages poignants significatifs d'une souffrance récurrente :

Question 48 : Qu'est-ce qui vous semble prioritaire pour améliorer votre vie ?

n°60 : « Garantir mon emploi, même en CDD ? Nous ne sommes jamais vraiment sûr à l'heure actuelle c'est envisager l'avenir des enfants, une maison, etc. »

n°377 « Pouvoir faire des projets à long terme ».

· Cette pratique se traduit par une rotation49 du personnel très importante pour les CDD (voir Fig. 33). Elle atteint 67.1% en 2005 globalement et 271% pour les employés ouvriers les moins qualifiés ! Cela correspond en moyenne à près de 3 CDD par an pour le même poste de travail. La série de données sur la période 1992-2005 montre une situation ancienne puisqu'en début de période déjà la rotation atteignait 157%. Elle confirme le caractère structuré de la politique de l'emploi dans l'entreprise.

· Pour les CDI, au contraire, on constate (voir fig.32) une rotation relativement faible en moyenne, qui atteint 12,9% en 2005, même si on peut observer une pointe à 17,3% en 2002. La forte pointe de 1994 n'a pas d'autre signification que technique, puisqu'elle correspond à l'intégration du personnel Rallye. Ce sont les cadres avec 6% et les employés ouvriers qualifiés avec 11,6% qui sont le moins mobiles.

Nous avons calculé des indices de mobilité externe ou taux de sortie de l'emploi50 en distinguant le caractère contraint (licenciement, fin de CDD) du choix du salarié (démission, retraite). Ce type d'indicateur peut nous permettre d'approcher les comportements vis-à-vis de l'emploi et leur évolution dans la période (voir annexe A, les aspects méthodologiques).

49 Nous avons calculé la rotation par le rapport entre la somme des embauches dans l'année et les effectifs au 31 décembre de l'année précédente.

50 Ces indices sont calculés en rapportant le nombre de départs (choisis ou contraints) à la somme des effectifs au 31 décembre de l'année précédente et du total des embauches de l'année considérée.

Fig. 34

44%

64%

54%

34%

24%

14%

4%

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004

Evolution comparative des indices de mobilité Total Casino
(1992-2005)

Indice de mobilité imposée Indice de mobilité choisie Indice total de mobilité

y = 0,0074x + 0,4009

y = 0,0005x + 0,0758

y = 0,0069x + 0,3251

Total Casino

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Indice de mobilité imposée

35,9%

32,7%

29,8%

36,3%

36,7%

36,5%

37,1%

39,0%

41,6%

39,6%

40,5%

38,3%

Indice de mobilité choisie

6,9%

10,4%

6,5%

7,2%

6,7%

7,5%

8,3%

9,3%

8,5%

8,0%

7,6%

8,2%

Indice total de mobilité

42,9%

43,1%

36,3%

43,4%

43,4%

44,0%

45,4%

48,4%

50,0%

47,6%

48,1%

46,4%

 

Fig. 35 Fig. 36

71%

61%

51%

41%

31%

21%

11%

1%

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004

Evolution comparative des indices de mobilité des cadres
(1992-2005)

Indice de mobilité imposée Indice de mobilité choisie Indice total de mobilité

y = -0,0016x + 0,0572

y = -0,0015x + 0,1169

y = 4E-05x + 0,0597

41%

71%

61%

51%

31%

21%

11%

1%

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004

Evolution comparative des indices de mobilité des maîtrise
(1992-2005)

Indice de mobilité imposée Indice de mobilité choisie Indice total de mobilité

y = 0,0002x + 0,0813

y = 0,0001x + 0,0601

y = 0,0003x + 0,1414

Cadres

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Indice de mobilité imposée

7,9%

4,6%

8,3%

4,0%

2,5%

1,4%

3,6%

4,7%

5,4%

5,0%

4,5%

4,5%

Indice de mobilité choisie

4,8%

6,1%

5,8%

5,5%

6,1%

5,8%

11,1%

5,5%

5,6%

4,5%

4,9%

6,3%

Indice total de mobilité

12,7%

10,7%

14,0%

9,4%

8,5%

7,2%

14,7%

10,2%

11,0%

9,5%

9,3%

10,8%

 

Maîtrise

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Indice de mobilité imposée

9,7%

4,1%

6,5%

5,5%

5,0%

3,9%

5,3%

6,3%

6,0%

7,2%

6,7%

6,7%

Indice de mobilité choisie

6,3%

11,7%

6,3%

7,9%

7,3%

8,7%

9,1%

9,5%

8,6%

7,4%

7,9%

8,1%

Indice total de mobilité

16,0%

15,8%

12,8%

13,4%

12,3%

12,7%

14,4%

15,8%

14,6%

14,7%

14,6%

14,9%

 

Fig. 37 Fig. 38

41%

71%

61%

51%

31%

21%

11%

1%

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004

Evolution comparative des indices de mobilité des employés
ouvriers 150 et plus (1 992-2005)

Indice de mobilité imposée Indice de mobilité choisie Indice total de mobilité

y = 0,0267x - 0,0145

y = 0,0284x + 0,0637

y = 0,0017x + 0,0782

41%

71%

61%

51%

31%

21%

11%

1%

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004

y = 0,0158x + 0,585

Evolution comparative des indices de mobilité des employés
ouvriers < 150 (1992-2005)

Indice de mobilité imposée Indice de mobilité choisie Indice total de mobilité

y = 0,01 78x + 0,5046

y = -0,002x + 0,0803

Employés ouvriers coef. 150 et +

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Indice de mobilité imposée

7,8%

8,5%

6,9%

7,3%

6,3%

7,1%

10,3%

17,4%

26,1%

29,2%

31,6%

32,3%

Indice de mobilité choisie

6,1%

11,2%

6,6%

8,2%

8,2%

9,0%

9,6%

11,0%

10,1%

9,4%

8,9%

9,1%

Indice total de mobilité

13,9%

19,7%

13,5%

15,6%

14,5%

16,1%

19,9%

28,4%

36,2%

38,6%

40,5%

41,4%

 

Employés ouvriers coef, <150

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Indice de mobilité imposée

53,4%

51,0%

48,9%

58,5%

61,8%

65,9%

67,8%

66,2%

66,6%

65,9%

69,8%

68,4%

Indice de mobilité choisie

7,5%

10,0%

6,5%

6,5%

5,6%

6,2%

6,8%

8,0%

6,7%

6,1%

5,1%

5,8%

Indice total de mobilité

60,9%

61,0%

55,4%

65,1%

67,4%

72,1%

74,6%

74,2%

73,3%

72,0%

74,9%

74,2%

 

Source : Bilans sociaux Casino 1992 - 2005 et calculs personnels

ISST - Paris I - DEA Politiques Sociales et Société 2006 / D. Sanchis sous la direction de M. J.M. MONNIER 72

Les graphiques ci-contre font ressortir plusieurs résultats significatifs :

· Ce sont les cadres dont l'indice total est le plus faible (autour de 10%), même si il est proche de celui des agents de maîtrise (autour de 15%). Pour l'encadrement, cet indice total se répartit en parts équivalentes entre l'obligation et le choix de la mobilité. Ils sont globalement stables sur l'ensemble de la période considérée.

· On observe, parallèlement, une forte progression pour la mobilité imposée parmi les deux catégories d'employés ouvriers. Celle-ci est multipliée par 4 pendant la période pour atteindre 32,3% pour les coefficients 150 et plus et passe de 53,4 à 68,4% pour les coefficients inférieurs à 150. Par contre, les indices de mobilité choisie pour les deux catégories se révèlent également stables et à un niveau faible, tout comme pour l'encadrement.

Ces indices rendent compte d'un taux de sortie moyen de l'emploi dans l'entreprise qui englobe à la fois le « noyau stable » composé de l'encadrement, de la majorité des employés et ouvriers qualifiés et d'une très faible part des employés ouvriers de coefficient inférieur à 150 qui correspond pour l'essentiel, comme nous l'avons vu précédemment, à un statut provisoire lié à une période d'essai de fait.

L'analyse de l'évolution de l'ancienneté moyenne, va nous permettre de mieux caractériser chez Casino, les phénomènes de précarité et d'instabilité qui suscitent un vif débat entre les économistes du travail. Ce débat oppose les « évolutionnistes », qui diagnostiquent une hausse de l'instabilité de l'emploi et les « fixistes », qui récusent ce diagnostic (L'HORTY Y. 2004 et RAMAUX Ch. 2006).

15

13

11

9

7

5

3

1

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004 2005

y = -0,0111x + 15,551

y = 0,1775x + 9,0373

y = -0,2391x + 4,736

Evolution comparative de l'ancienneté moyenne par
catégorie (1992-2005)

Cadres

Maîtrise

Employés ouvriers coef. 150 et + Employés ouvriers coef, <150

y = 0,066x + 11,617

y = -0,1106x + 11,783

Fig. 39

Source : Bilans

sociaux Casino

1992 - 2005 et calculs personnels

Ancienneté moyenne

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Cadres

15,9

15,8

15,0

15,4

15,4

15,3

15,3

15,7

15,6

15,4

15,5

15,6

15,3

Maîtrise

12,4

11,5

11,3

11,2

10,9

10,8

11,0

11,3

10,2

10,5

10,6

10,8

10,7

Employés ouvriers coef. 150 et +

11,3

11,5

11,5

12,0

12,1

12,3

12,6

13,0

12,2

11,8

12,0

12,3

12,3

Employés ouvriers coef, <150

4,3

4,3

5,1

4,6

3,9

2,6

1,7

1,9

2,1

2,1

2,3

2,4

2,5

Total Casino

9,2

9,2

9,5

9,8

10,0

10,3

10,6

10,8

10,2

10,5

10,9

11,3

11,4

 

Le graphique (fig.39) montre une ancienneté moyenne en augmentation significative (+24,4%), mais qui résulte de plusieurs phénomènes distincts :


· Une seule catégorie, celle des employés ouvriers de coefficient 150 et plus enregistre une progression de l'ancienneté moyenne pendant la période. Cette progression de +8,7%, ne se vérifie que de 1992 à 1999. Depuis 2001, l'ancienneté reste stable.

· L'ancienneté moyenne de cadres baisse très légèrement (-4,3%), mais affiche une courbe de tendance quasi horizontale (pente de 0,01).

· L'ancienneté moyenne des agents de maîtrise affiche une baisse plus significative (-14,2%, pente de -0,11), mais là encore, la baisse se concentre sur la période 1992-1997 et on assiste plutôt à une progression depuis 2001.

· Pour les employés ouvriers de coefficient inférieur à 150, on constate une baisse de l'ancienneté moyenne très significative (-41,4% et une pente de -0,24), avec une rupture de tendance en 1999, à partir de quand s'affiche une progression continue. Néanmoins, l'élément majeur, pour cette catégorie et bien une ancienneté moyenne très faible (5 fois inférieure à celle de leurs homologues plus classifiés. Cet écart, confirme bien une caractérisation de cette catégorie qui relève plus de la précarité statutaire et contractuelle que de la grille de classification professionnelle.

· Enfin, la progression notable, du poids des employés ouvriers de coefficient 150 et plus pendant la période, explique l'augmentation globale de l'ancienneté moyenne.

L'analyse de la proportion de salariés ayant moins d'un an de présence dans l'entreprise au 31 décembre confirme les éléments précédents (fig. 40).

46%

41%

36%

31%

26%

21%

16%

11%

6%

1%

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 2004 2005

y = 0,0009x + 0,092

y = 0,0066x + 0,3734

y = 0,0107x - 0,0096

Evolution comparative du % moyen de salariés dont la
présence est < à 1 an par catégorie (1 992-2005)

Cadres

Maîtrise

Employés ouvriers coef. 150 et + Employés ouvriers coef, <150

y = 0,0016x + 0,0147

y = 0,0005x + 0,1419

Fig. 40

% salariés < 1 an de présence

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

Cadres

2,9%

1,5%

1,4%

1,4%

1,8%

2,6%

3,6%

2,9%

3,1%

2,1%

2,5%

3,3%

4,7%

Maîtrise

5,5%

9,4%

8,4%

12,4%

13,2%

10,2%

9,3%

8,8%

13,3%

10,4%

8,3%

9,0%

9,9%

Employés ouvriers coef. 150 et +

2,4%

2,3%

2,0%

2,2%

2,5%

2,8%

4,8%

6,5%

12,4%

12,7%

11,8%

11,0%

12,0%

Employés ouvriers coef, <150

39,0%

33,3%

35,3%

38,5%

41,0%

46,6%

47,5%

46,1%

46,3%

47,3%

41,7%

39,0%

43,9%

Total Casino

15,9%

14,0%

13,8%

14,3%

13,4%

12,6%

13,0%

14,3%

18,6%

16,8%

14,5%

13,1%

14,2%

 

Source : Bilans sociaux Casino 1992 - 2005 et calculs personnels

On se trouve bien devant un phénomène de marginalisation provisoire51 d'une partie du personnel constituée, pour l'essentiel par des jeunes, embauchés en CDD, en intérim ou en sous-traitance, qui ne rendent pas le travail plus instable, mais qui participent nettement à imposer une représentation d'insécurité professionnelle structurée. Cette représentation est amplifiée par le poids du chômage qui a touché plus d'un salarié sur deux à Casino et plus de 2 sur 3 des 30-40 ans.

20. - Avez-vous déjà été au chômage ?

Chômage

jamais
1 fois
plusieurs fois

TOTAL

Entreprise

Auchan Carrefour Casino

100,0% 100,0% 100,0%

47,3%

38,0%

14,7%

45,5% 48,9%

36,9% 36,0%

17,6%

15,0%

TOTAL

100,0%

46,8%

37,5%

15,6%

19. - Si vous avez déjà changé d'entreprise, c'est suite à ?

moins de 25 de 25 à 30 de 30 à 35 de 35 à 40 de 40 à 45 de 45 à 50 de 50 à 55 55 et plus

TOTAL

Chgmt entreprise

15,9%

64,2%

50,8%

30,4%

6,0%

8,4%

66,7%

64,7%

39,2%

licenciement économique
fin CDD
fin de stage
licenciement autre cause
vous avez démissionné

14,9% 9,1% 4,5% 6,4% 0,0% 4,1% 2,4% 0,0%

13,4% 20,8% 28,6% 42,2% 52,8% 65,6%

4,5% 11,2% 19,6% 20,2% 21,7% 13,9% 21,4% 29,4%

3,0% 8,1% 8,9% 8,3% 9,4% 11,5% 7,1% 5,9%

38,4% 22,9% 16,0% 4,9% 2,4% 0,0%

TOTAL

100,0%

100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Entreprise

TOTAL

Chgmt entreprise

16,3%

14,7%

16,6%

16,0%

33,7%

27,6% 30,6%

30,1%

6,2%

8,4%

34,8%

40,0%

39,8%

39,3%

TOTAL

100,0%

licenciement économique
fin CDD
fin de stage
licenciement autre cause
vous avez démissionné

Auchan Carrefour Casino

100,0% 100,0% 100,0%

6,5% 7,1% 5,7%

8,7% 10,7% 7,2%

Age_C

(chi2 = 216,46, ddl = 28, 1-p = 99,99%).

Les réponses de l'enquête montrent également des changements d'entreprise avant l'emploi chez Casino suite à une démission dans 4 cas sur 10, mais surtout, suite à une fin de CDD ou de stage (36,3%) et après un licenciement (23,8%). En d'autres termes et pour reprendre Jean DE LA FONTAINE : « Ils n'en mouraient pas tous, mais tous (une majorité, en l'occurrence) étaient touchés ». Les témoignages des salariés sont sans ambiguïté sur les conséquences d'un tel processus :

Question 48 n°69 : « A 52 ans, je n'ai pas la possibilité de faire autre chose je voudrais garder mon emploi jusqu'à la retraite avec toutes les garanties et pouvoir bénéficier des avantages de la SS pour me soigner dans de bonnes conditions ».

51 Nous utilisons le terme de provisoire, dans la mesure ou plusieurs études (LEFRESNE, 2003, MARCHAL et alii, 2004, RAMAUX, 2006) , ont montré que la très grande majorité de ces jeunes ont trouvé un emploi stable dans les trois ans qui suivent leur entrée dans le monde du travail.

Cela nous amène à interroger les résultats économiques et financiers de l'entreprise afin de les confronter au champ des possibles, démarche nécessaire à l'élaboration de pistes alternatives qui participent à une approche plurielle des performances des entreprises.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle