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Approche pluridisciplinaire de l'absentéisme maladie, de l'accidentéisme et de l'externalisation des coûts de santé au travail : Le cas d'une entreprise de la grande distribution en France : CASINO

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par Daniel SANCHIS
Université Paris I - DEA Politiques sociales et société 2006
  

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Chapitre VI - Conclusion générale

Le choix, même d'un sujet, dans un travail de cette nature, constitue à lui seul, une question douloureuse, dans la mesure où il consiste à laisser de côté de nombreuses questions, certes en lien parfois direct avec la problématique choisie, mais supposant un effort de recherche, en soi suffisant, pour ne pas les traiter de manière superficielle. Nous avons conscience, à l'issue de notre travail de ne pas toujours avoir su se prémunir de ce défaut et débordé du sujet à propos de questions qui nous tiennent à coeur, mais qui auraient mérité mieux qu'un simple survol. Nous souhaitons, ici, nous en excuser, par avance. C'est sans doute, l'une des principales difficultés que nous avons rencontré et sans doute, la principale limite de ce travail.

L'approche pluridisciplinaire que nous avons choisie pour analyser le phénomène de hausse de l'absentéisme maladie et de l'accidentéisme dans le cas d'une entreprise de la grande distribution a montré les dérives d'une analyse, le plus souvent sous l'angle de la rentabilité financière, sans référence à la réalité des systèmes de santé au travail et des besoins réels des salariés.

Cette approche pluridisciplinaire soulève de vastes questions que la présente recherche n'avait pas l'ambition de traiter. Plus modestement, elle se voulait une contribution au débat sur le lancinant enjeu de la tension efficacité-santé, à partir des connaissances et des expériences acquises en milieu professionnel, sur la réalité du travail.

Nous avons tenté de montrer que le compromis de cette tension a toujours été géré au détriment des salariés au regard des dégâts engendrés par des logiques d'organisation, tributaires de la rationalité économique qui considère le travail comme un « coût » dans le processus de valorisation de la production et comme une « contrainte » dans le calcul économique.

Nos résultats mettent en évidence le besoin de développer d'autres grilles de lecture et la construction de nouveaux indicateurs, autres que comptables, pour nourrir le nécessaire débat pluriel dans le traitement des questions soulevées dans notre recherche.

En effet, les indicateurs comptables n'enregistrent que des flux visibles et quantitatifs qui sont loin de refléter l'ensemble des flux invisibles (mobilisation de la subjectivité au travail, activité psychique, intensité, densité du travail, etc.). Et même la réalité du travail ne peut se limiter à une liste, aussi exhaustive soit-elle, de contraintes plus ou moins juxtaposées pour décrire l'homme au travail et le réel de l'activité.

Ces questions concernent toute la société parce qu'elles touchent plus globalement des enjeux qui dépassent la seule sphère de l'entreprise, pour toucher plus directement la santé publique dont la santé au travail ne constitue qu'une des dimensions. Celle-ci est, cependant, essentielle parce que la santé se construit aussi dans le travail.

La santé, c'est aussi « ne pas la perdre à gagner sa vie » au regard des risques auxquels les salariés sont exposés au quotidien. Nous reprenons le voeu formulé par Philippe ASKENAZY, stigmatisant « l'urgence à reposer le travail » (ASKENAZY, 2006).

C'est dans cette perspective que l'approche pluridisciplinaire peut trouver sa légitimité face aux défis de la complexité où chaque sujet, chaque acteur peut apporter sa contribution avec ses méthodes et ses outils, avec ses connaissances et expériences du travail, dans des cadres de co-analyses, et dans des réseaux d'échanges, de confrontations et de coopérations impliquant des règles communes de conduite, clairement définies et partagées au service ultime de la collectivité et de la cohésion sociale.

De tels cadres ne peuvent que contribuer à la construction de démarches et de méthodologies d'analyse qui favorisent l'effort de questionnement dans l'explicitation des choix, des limites, des compromis et des enjeux induits dans la gestion de la tension santé-efficacité permettant de donner enfin sens au fameux leitmotiv véhiculé par les cultures managériales et les projets d'entreprise qui proclament que « l'homme en est la principale richesse ».

Encore faudrait-il le reconnaître, autrement, que par des slogans, en s'en donnant les moyens. Ils pourraient déboucher sur des expérimentations concrètes, permettant aux salariés et plus généralement aux citoyens, de s'impliquer dans le débat et dans l'action participative.

Ces questions, nous paraissent avoir un caractère d'urgence dans leur traitement, sous peine de s'enliser dans un processus inefficace et couteux pour la société et pour les individus. Notre système social a largement prouvé ses avantages dans le passé et présente encore, aujourd'hui, des principes et des résultats avantageux, notamment, au regard des systèmes dominés par leur caractère marchand, comme celui des Etats-Unis. Il nous reste à montrer les capacités individuelles et collectives pour le renouveler.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld