WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Enseigner les mathématiques en zone difficile

( Télécharger le fichier original )
par Sandrine Kernéis
Institut universitaire de formation des maà®tres de l'académie de Rouen - Master EFCS spécialité mathématiques 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2 Déroulement de la séance

J'ai donc commencé cette séance en annonçant aux élèves qu'aujourd'hui ils allaient réaliser un nouveau type d'exercice qu'ils n'avaient jamais rencontré auparavant. Un exercice dans lequel, contrairement à ce dont ils étaient habitués, ce qui serait mis en avant serait la recherche effectuée et non pas uniquement le résultat. J'ai essayé de leur expliquer le plus clairement possible que tout le monde pourrait avoir une bonne note à condition de jouer le jeu, de vraiment faire un effort de recherche durant la séance. J'ai, le mieux que j'ai pu, mis en avant le fait que ce qui était important n'était pas de trouver la solution au problème, mais bien la recherche et le raisonnement permettant ou non de mener à ce résultat ; le but étant de faire apparaître sur la copie un maximum de choses. Thibault m'a alors demandé s'il pouvait écrire n'importe quoi sur la copie, s'il suffisait de la remplir pour avoir une bonne note, ce à quoi j'ai répondu que ce qui figurait sur la copie devait tout de même avoir un lien avec le problème posé et que le but de l'exercice était d'en chercher la ou les solutions. Loïc a alors demandé la confirmation que s'il fournissait pendant la séance un travail sérieux, et même s'il ne trouvait pas la solution, il aurait une bonne note ; ce à quoi j'ai acquiescé. J'ai ensuite précisé aux élèves que tout ce qui apparaissait sur leur feuille devait être commentée, je leur ai en fait expliqué que ce qui allait figurer sur leurs copies devait me permettre de comprendre le cheminement de leur raisonnement, que chaque démarche devait donc être commenté, qu'il fallait qu'ils expliquent pourquoi ils choisissaient une méthode en particulier, pourquoi cette méthode fonctionnait ou non, et cætera.

J'ai ensuite distribué les sujets et j'ai lu l'énoncé avec eux. Il s'est avéré utile de rappeler ce à quoi correspondait le chiffre des unités qui semblait ne pas faire partie du vocabulaire de certains élèves. J'avais sur le sujet re-précisé les critères d'évaluation ainsi que ce qui devait figurer sur les copies des élèves et qui serait donc évalué. Les élèves avaient ainsi accès à tout moment aux consignes sans avoir besoin de me demander à nouveau. Je n'avais pas pensé à préciser quels outils étaient autorisés pour résoudre l'exercice et quand Joris me l'a demandé, il a eu l'air surpris que tous les outils, cahiers de cours, d'exercices et même la calculatrice soient autorisés. Presque tous les élèves ont alors sorti leur calculatrice pour calculer les premières puissances et répondre ainsi à la première question. Au bout de quelques minutes, Élodie complétement désemparée m'a interpellée pour me signaler que sa calculatrice ne donnait pas le résultat de 132011 et qu'elle ne pouvait par conséquent pas répondre à la question. Beaucoup d'élèves on eut une réaction similaire, et j'ai été assez étonnée de voir à quel point les élèves étaient pris au dépourvu lorsque leur calculatrice ne

pouvait plus les aider, mais également de la confiance absolue qu'ils avaient en leur calculatrice : « si elle ne peut pas calculer alors moi non plus ». Suite à cela, quelques élèves n'ont plus cherché à résoudre le problème, ils ont complètement laissé l'exercice de côté en étant convaincu qu'il n'admettait pas de solutions étant donné que la calculatrice ne pouvait pas en trouver. Même en essayant de les remotiver, de leur assurer que la réponse existait bel et bien, je n'ai pas réussi réellement à les remettre au travail. La perspective d'une mauvaise note ne les a pas plus motivés et je me suis trouvée dépourvue de solutions. Cela dit, ça n'a pas été le cas de tous les élèves et une majorité a continué à chercher la solution. Lors de la phase de recherche individuelle, certains élèves, Juliette notamment, avaient déjà bien avancé dans la recherche en ayant remarqué la répétition des chiffres des unités, il ne lui restait plus qu'à trouver une stratégie permettant de savoir sur lequel de ces chiffres allait tomber 132011. Je l'ai donc encouragée à continuer dans cette voie, sans lui donner d'indices étant donné l'avancement de son raisonnement. En circulant dans les rangs, j'ai pu aider quelques élèves ne trouvant pas de pistes pour avancer en leur disant notamment qu'il fallait remarquer quelque chose concernant la répétition des chiffres des unités. S'en est suivie la phase de travail en groupe, les élèves ont eux même choisi leur partenaire. Je ne voulais pas leur imposer dans la mesure où l'exercice était déjà suffisamment perturbant pour eux de part sa nouveauté. Il y a eu une phase de « flottement » durant laquelle chaque membre des binômes a expliqué à l'autre membre sa réflexion et le travail qu'il avait déjà effectué, puis les binômes se sont remis au travail. Dans certains groupes, le fait de travailler à deux et de profiter des idées qu'avait pu avoir un autre élève a été un déclic et la réunion des idées a permis une avancée considérable de la réflexion. Florine et Inès par exemple qui n'avaient pas eu énormément d'idées lors de la recherche individuelle se sont mises ensemble pour la phase de travail à deux et ont d'un seul coup eu beaucoup d'idées. Même si toutes n'aboutissaient pas, leur copie était très riche car pleine de pistes de recherches. Dans d'autres groupes en revanche, surtout lorsque la première phase n'avait pas été productive, la mise en commun n'a pas été concluante ; certains groupes se sont contentés uniquement de refaire à deux les premiers calculs, sans chercher à aller plus loin. Ils s'étaient mis en tête que l'exercice était trop difficile pour eux et n'ont pas réussi à surmonter cette difficulté. Dans un autre ordre d'idée, certains élèves ont bien travaillé pendant la séance, mais n'avaient visiblement pas bien compris le principe de la narration de recherche : la copie de Loïc par exemple était pleine de calculs sans aucune explication, sans aucune phrase justifiant sa démarche.

Je mets en annexe 11 quelques copies d'élèves commentées.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand