- Un des
pionniers : Monoprix
Il y a plus de 15 ans, Monoprix fut la première
entreprise du secteur de la grande distribution à jouer la carte du
développement durable. Elle a été la première
à faire entrer dans ses rayons des fruits et légumes bio, ainsi
que des produits issus du commerce équitable. Elle a d'ailleurs
lancé depuis sous sa marque de distributeur Monoprix quelques produits
labellisés Max Havelaar. Concernant ses efforts dans le domaine du bio,
depuis 1999, elle a engagé un système de partenariat avec les
filières agricoles qui fournissent ses magasins. Concrètement,
ses fournisseurs doivent remplir un cahier des charges très
précis notamment concernant le mode de production qui doit
répondre à trois principes : le respect de l'environnement,
la recherche de la qualité gustative, et la maîtrise de la
sécurité alimentaire. Ils doivent apporter la preuve de leur
engagement à travers des certifications reconnues tels que le label AB,
l'Eurep Gap, et toute certification de notoriété
européenne.
Monoprix ne s'est pas arrêté à
l'alimentaire : la rédaction de la charte pour le
développement durable en 1996 a vraiment pris tout son essor à
partir de 2000 quand l'entreprise a décidé d'intégrer le
développement durable dans sa stratégie d'entreprise. De plus,
le groupe a développé une gamme de vêtements 100% coton
biologique et lancé en 2003 des produits d'entretien Monoprix Vert issus
de matières premières essentiellement végétales.
L'engagement de Monoprix ne s'arrête pas uniquement
à une simple offre de produits verts, puisqu'elle a décidé
de créer le magasin « idéal »,
c'est-à-dire que le développement durable est
intégré dans toutes les dimensions : bâtiment,
fonctionnement, management, etc. Le site pilote d'Angers lancé en 2003
semble être une belle réussite puisque l'extension du projet est
prévue pour les années à venir. De nombreuses autres
initiatives sont à souligner comme le fait de privilégier le
transport fluvial pour les grands imports, investir dans la formation et la
sensibilisation du personnel.
Certains détracteurs reprocheront à Monoprix
d'axer sa communication sur le bien être du consommateur, le bio et
commerce équitable afin de bénéficier d'une image de
marque positive et différente des autres enseignes même si en
réalité, la vente de ces produits
« durables » ne représente qu'un pourcentage minimum
de son chiffre d'affaire global, comme les produits labellisés Max
Havelaar qui constituent 1% du CA final.
Cependant, même les plus réfractaires soulignent
les efforts réalisés par Monoprix, qui n'est d'ailleurs pas le
seul. La suppression totale des sacs plastiques distribués aux clients
fut amorcée par E.Leclerc en 1996.
Quoi qu'il en soit même si les distributeurs cherchent
à tirer profit de leurs efforts en terme d'engagement responsable et
à les mettre en avant dans leur communication, on ne peut qu'encourager
ces réalisations en espérant que ce petit pourcentage de vente de
produits verts devienne la majorité dans quelques années.
Désormais, le développement durable semble bel
et bien intégré dans beaucoup d'entreprises qu'elles soient
petites ou grandes. Chacune à son échelle tente et réussit
à appliquer un concept qui pourrait sembler flou au départ. La
mise en place d'une telle stratégie n'est certes pas simple tous les
jours mais elle mérite vraiment les efforts qu'on lui accorde. En effet,
même si aucun indice ni statistique n'a été encore
avancé dans aucun secteur suite à l'adoption de ce choix
stratégique, les effets positifs semblent indéniables en terme
d'image institutionnelle. Mais que se passe t-il quand il s'agit du quotidien
d'une entreprise responsable ? Les outils marketing habituels sont-ils
alors devenus obsolètes ? Mes actions tentent à prouver que
non et pour mieux comprendre comment une démarche conceptuelle peut
devenir opérationnelle, il vous est proposé ci-dessous un
aperçu des initiatives possibles.
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