1.2.2. Climat social dans les pays
développés
Les problèmes en matière sociale ne concernent
pas uniquement le pays pauvres et en voie de développement.
Dans nos pays riches, dans les grandes villes, nombre
d'injustices font partie de notre quotidien et empêchent
l'épanouissement de chacun dans un contexte d'équité
sociale.
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Exclusion sociale
La misère existe aussi dans nos pays
développés.
« 1 million d'enfants vivent sous le seuil
de pauvreté en France » : voici l'information
principale martelée les 17 et 18 février 2004 sur toutes les
chaînes TV et radio.
Sa manifestation la plus flagrante est l'augmentation
constante du nombre de sans abris (il n'y a pas de recensement
précis, mais il suffit de prendre les transports en commun à
Paris pour s'en rendre compte). Il y a de multiples causes à ce
phénomène, mais la plus récente et la plus effrayante est
celle de la spirale qui suit la perte d'un emploi, viennent alors le
chômage de longue durée, l'impossibilité de payer ses
traites, conjugué à l'absence de famille à même de
les aider, ils sont exclus du système.
D'autres exclus du système sont les
chômeurs de longue durée qui vivent avec le
RMI.
Mais les femmes aussi rencontrent des
difficultés dans le milieu du travail:
Manque
de flexibilité des entreprises en ce qui concerne l'aménagement
du temps et du lieu de travail, ce qui pénalise particulièrement
les mères de famille occupant des postes à
responsabilité
Discriminations salariales, favorisées par l'absence de grilles de
salaire ou de normes objectives permettant les comparaisons
Discriminations en matière de promotion ; on barre l'accès
des femmes aux échelons les plus élevés de la
hiérarchie
Préjugés négatifs, subtils mais réels, concernant
la reconnaissance des compétences ou les pressions relatives au choix de
fonder une famille.
Et enfin, les personnes handicapées
sont aussi exclues de l'emploi, bien qu'elles soient souvent capables
d'effectuer certaines tâches normalement. Mais à choisir, et
malgré les subventions, les entreprises préfèrent
embaucher des personnes « valides ».
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Multiplication des plans sociaux
Les restructurations à grande échelle
observées en Europe suscitent des inquiétudes chez l'ensemble des
salariés et autres parties prenantes, car la fermeture d'une entreprise
ou des suppressions massives d'emplois peuvent provoquer une crise
économique, sociale ou politique grave dans une communauté. Peu
d'entreprises échappent à cette nécessité de
restructurer, qui prend souvent la forme d'une réduction des effectifs;
au cours de l'année 2000, le nombre de fusions et d'acquisitions a
atteint un niveau historique. Il apparaît que peu de restructurations
atteignent leurs objectifs et parviennent à réduire les
coûts, augmenter la productivité et améliorer la
qualité et le service à la clientèle, car elles sont
souvent préjudiciables à la motivation, à la
loyauté, à la créativité et à la
productivité du personnel (source : Livret vert de la
Commission européenne).
« Depuis quelques mois, les licenciements
économiques, les fermetures d'usine, de sites se multiplient et
n'épargnent aucune région » accusent des militants de
gauche début 2003 en France. Nombre d'exemples de suppression d'emplois
au journal de 20 h sont là pour étayer leurs accusations envers
les patrons :
- 13 000 emplois à France Télécom dont 7
500 en France
- 3 500 emplois à Air Lib sans compter les emplois dans
les entreprises sous-traitantes du bassin d'emploi d'Orly
- 830 emplois à Metaleurope
- 170 emplois à Daewoo en Lorraine
- DANONE a annoncé la fermeture anticipée des
usines LU de Ris-Orangis (416 salariés) et de Calais (247
salariés).
Ces licenciements sont très médiatisés en
raison de la forte mobilisation des salariés. Mais beaucoup
d'entreprises non médiatisées continuent à mettre la
clé sous la porte. Au 1er semestre 2002, près de 23
000 sociétés ont déposé leur bilan, soit une
augmentation de 12,7 % par rapport à la même période de
l'année précédente et tous les secteurs sont
touchés. Cela s'est traduit par une augmentation considérable du
nombre de salariés inscrits à l'ANPE après un licenciement
économique : 55 000 sur les 200 000 nouveaux inscrits.
Ces restructurations, la manière dont les dirigeants
communiquent (ou pas) sur les raisons de ces restructurations, et les
manifestations qu'il y a autour, créent un climat de conflit entre les
« travailleurs » et les entreprises et un sentiment
d'insécurité chez les salariés.
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