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Inhospitalité du lieu de travail
Stress des managers
Selon une enquête en ligne réalisée par Le
Journal du Management, la majorité des managers estiment supporter un
niveau de pression élevé dans le cadre de leur travail.
(novembre 2003)
Les causes de ce stress sont, aux yeux des lecteurs,
principalement de trois natures : les objectifs à respecter
(32,3 %), l'ambiance générale de l'entreprise (27,6 %)
et le rythme de vie globale (20,2 %). On notera que dans la
catégorie "autres", trois causes sont évoquées de
façon répétitive : le manque de reconnaissance, le
manque d'équité et le style de management.
Face à cette pression, la majorité des lecteurs
admettent que les conséquences sont multiples. Largement en tête,
s'installent les erreurs commises dans le travail (43,8 %). Le besoin de
récupération par des jours de repos (24,9 %) ou les
velléités de mobilité interne et externe (21,5 %)
apparaissent également comme des effets non négligeables. Enfin,
dans la catégorie "autres", de multiples conséquences sont
spontanément citées par les participants. On retiendra notamment
la baisse de productivité, la démotivation, la déprime,
l'agressivité ou encore la perte de sommeil. Autant de maux qui
confirment le poids du stress dans l'univers professionnel.
Cette enquête n'a qu'une valeur indicative, mais ce qui
est particulièrement intéressant, ce sont les réponses
faites spontanément dans la partie « autres ». Il en
ressort une mise en cause directe du management (reconnaissance,
équité, style de management). Parmi les conséquences,
l'impact sur l'entreprise est évident (la baisse de productivité,
la démotivation, la déprime ... ne sont pas des conditions
idéales pour le bon fonctionnement de l'entreprise).
Le stress n'est pas l'apanage des cadres, chaque maillon de
l'entreprise y est plus ou moins soumis, et cela constitue tant un
coût pour la collectivité (prise en charge des soins et
arrêts de travail) que pour l'entreprise (baisse de la
productivité, mauvaise qualité du service, arrêts du
travail...)
Harcèlement moral, violences...
Selon le rapport du Bureau international du Travail (BIT), qui
représente l'étude la plus approfondie jamais
réalisée au niveau mondial sur la violence sur le lieu de
travail, celle-ci provient d'un ensemble de causes qui inclut l'individu, le
milieu et les conditions de travail, les rapports entre employés, les
rapports entre ces derniers et les clients et, enfin, les rapports entre la
direction et les employés.
Les différentes études réalisées
ces dernières années ont permis d'apporter de nouvelles preuves
de l'impact et du préjudice causés par la violence non physique,
à laquelle on se réfère souvent sous le terme de
violence psychologique et qui englobe le comportement abusif
ou tyrannique vis-à-vis d'un subalterne ou d'un pair ainsi que le
harcèlement psychologique exercé par le groupe à
l'encontre d'un individu (cf. 2 types de violences au travail en Annexe 4).
«Le concept de la violence au travail est en train d'évoluer en ce
sens que l'on accorde désormais autant d'importance aux comportements
psychologiques qu'aux comportements physiques et que l'on reconnaît
pleinement la portée des actes de violence secondaires,» explique
Vittorio Di Martino, coauteur du rapport du BIT.
La violence sur le lieu de travail a un
coût : elle provoque une rupture immédiate et
souvent durable dans les relations interpersonnelles, dans l'organisation du
travail et dans le milieu de travail pris dans son ensemble, précise le
rapport. Les employeurs assument le coût direct du travail perdu et des
améliorations sur le plan de la sécurité, mais la violence
génère aussi des coûts indirects, tels que la baisse de
l'efficacité, de la productivité et de la qualité des
produits, la détérioration de l'image de marque de l'entreprise
et la diminution de la clientèle. En Allemagne, le coût direct de
la violence psychologique dans une entreprise de 1 000 employés a
été estimé à 112.000 dollars (équivalent en
euros) par an, auxquels viennent s'ajouter 56.000 dollars en coût
indirects.
En France, un état des lieux a été
dressé par IPSOS en juin 2000. Il montre que 30% des
salariés français déclarent subir un harcèlement
moral au travail.
Longtemps "tabou", le thème du harcèlement moral
sur le lieu de travail est aujourd'hui considéré comme un
réel problème, omniprésent au sein du monde de
l'entreprise
Selon cette enquête, trois salariés sur dix ont
le sentiment d'avoir déjà été l'objet de
harcèlement moral sur leur lieu de travail, c'est à dire d'avoir
été l'objet de conduites abusives, qui se sont manifestées
notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes ou des
écrits répétés, pouvant porter atteinte à
leur personnalité, à leur dignité ou à leur
intégrité physique et psychologique, mettant en péril leur
emploi ou dégradant le climat social. Par ailleurs, plus du tiers des
salariés français (37%) disent avoir été
témoin du harcèlement moral d'un collègue. Pour une forte
majorité d'entre eux, les brimades sont multiples,
répétées et systématiques.
Ce phénomène est donc assez répandu et
constitue un méfait pour tous les acteurs de la société.
L'entreprise elle-même est une des plus grandes victimes à long
terme car ces violences entraînent une rupture de la nécessaire
confiance des salariés en leur entreprise.
Dans le contexte actuel de crise économique,
lié particulièrement à une crise de l'emploi, le climat
social est tendu. Traditionnellement reprochée à l'Etat, la
mauvaise conjoncture commence à être attribuée par
l'opinion publique à l'irresponsabilité des entreprises en
matière sociale.
Pour récapituler, 30% des richesses naturelles de la
planète ont disparu en 25 ans ; chaque jour, nos voitures, nos usines,
nos maisons consomment une quantité d'énergie que la
planète a mis 10 000 jours à créer ; chaque année,
une surface de forêts équivalente à la moitié de
l'Italie et une surface de terres arables égale à la
totalité des champs de blé en Australie disparaissent de la
surface du globe ; sur six milliards de personnes, un milliard est sans emploi
et un autre milliard vit dans une extrême pauvreté (sources :
rapport "Planète Vivante" du WWF et "The Ecology of Commerce" de P.
Hawken).
La grogne sociale se fait de plus en plus pressante. Beaucoup
de citoyens prennent conscience de tous les problèmes
développés plus haut, et leur « envie
d'agir » se fait de plus en plus impérieuse (cf. chanson en
Annexe 5)
Au-delà de la menace de l'espèce
humaine, le déclin des écosystèmes et les problèmes
sociaux concernent toutes les entreprises de tous les secteurs
économiques. En effet, elles fondent leur activité sur
la consommation de ressources dont elles ont souvent pris l'habitude de
considérer qu'elles étaient inépuisables alors que
certaines sont d'ores et déjà quasi épuisées. Quant
à un mauvais contexte social, en interne, il peut freiner le
développement de l'entreprise, et à l'externe, lui interdire des
débouchés.
Pour inverser cette tendance et passer à un
développement durable, l'action de tous (entreprises,
collectivités locales et citoyens) à tous les niveaux
(international, national et local) est nécessaire.
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