2.2.3. Sur le plan financier :
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Investissement Socialement Responsable (ISR)
Lancé au début du siècle par des
communautés religieuses aux Etats Unis, l'investissement
"éthique" ou responsable est sorti de l'ornière alternative avec
le lancement fin 1999, par la très classique firme Dow Jones, d'un
indice boursier spécialisé sur les entreprises leaders en
matière de développement durable.
L'ISR peut prendre 3 formes principales :
Les fonds socialement responsables ou de développement
durable : ils intègrent des critères sociaux et
environnementaux d'évaluation d'une entreprise cotée qui sont
croisés avec des critères financiers pour sélectionner les
compagnies les plus performantes d'un point de vue développement
durable.
Les fonds d'exclusion : plus répandus dans les pays
anglo-saxons, ils excluent, pour des raisons morales ou religieuses, certains
secteurs comme l'armement, le jeu, le tabac...
L'engagement actionnarial : il consiste, pour les investisseurs,
à exiger des entreprises une politique de responsabilité sociale
plus forte par un dialogue direct, mais aussi par l'exercice des droits de vote
en assemblées générales.
En 2003, le marché de l'ISR en France
pèse près de 2 milliards d'euros (3 milliards si on
inclut les fonds étrangers) soit un peu moins d'1% des fonds que
distribuent les banques aux investisseurs institutionnels et particuliers. Ceci
dit, il est en forte progression. Le nombre de fonds a été
multiplié par plus de deux, entre fin 2001 et septembre 2003, et les
montants investis, eux, ont été multipliés par cinq, entre
99 et 2003.
L'Investissement Socialement Responsable se développe
parce qu'un certain nombre de financiers ont acquis la conviction que
la prise en compte de critères sociaux et environnementaux permet de
mieux identifier les sociétés performantes, à moyen et
long terme.
En effet, le monde financier prend, lentement mais
sûrement, conscience des effets vertueux des stratégies de
développement durable pour anticiper les contraintes et prévenir
les risques (sociaux, écologiques, juridiques, d'image, etc.), pour
réduire les coûts liés à la consommation de
ressources ou à la production de déchets, pour innover et se
différencier sur le marché, ou encore pour attirer puis
fidéliser employés et clients, etc.
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Agences de notation sociale et environnementale
Créées à la fin des années 90 et
au début des années 2000, les agences de rating social et
environnemental évaluent et notent la politique de responsabilité
sociale et environnementale des entreprises. Elles travaillent pour des
investisseurs, à partir d'analyses des documents publics, de
questionnaires spécifiques, et de rencontres avec des responsables
d'entreprises. Chacune a sa propre méthodologie ce qui ne simplifie pas
le travail de réponse des entreprises et la comparaison entre leurs
différentes notes. (Cf. Agences remarquables sur le
plan international en Annexe 8)
En France, il existe une dizaine de structures proposant leurs
services d'évaluation des politiques sociale et environnementale des
entreprises soit aux investisseurs soit aux entreprises elles-mêmes dans
une démarche d'audit. Deux d'entre elles sont des agences à part
entière :
Vigeo
Dirigée par Nicole Notat, Vigeo a été
créée en juillet 2002, et a absorbé Arese, première
organisation française de ce type, créée en 97. Ses
actionnaires sont à la fois des entreprises, des syndicats et des
institutions financières parmi lesquels on compte la Caisse des
dépôts et les Caisses d'Epargne. Vigeo dispose de 15
analystes et 6 auditeurs. Cette agence propose du rating développement
durable "classique" (vendu aux investisseurs) et de la notation
sollicitée (réalisée pour les entreprises à leur
demande).
Core Ratings
Financée par Fimalac, holding propriétaire de
l'agence de notation financière Fitch, Core Ratings a été
créée en octobre 2002. L'agence franco-anglaise compte 22
analystes spécialisés. Croisant l'expertise développement
durable et la rigueur de l'analyse financière, la méthodologie de
Core Ratings repose sur une analyse des risques économiques, sociaux et
environnementaux liés au secteur d'activité des entreprises
étudiées. Le bureau français est dirigé par
Geneviève Ferone, fondatrice d'Arese.
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