4. La Responsabilité Sociale et
Environnementale : un avantage financier
4.1. La
réduction des coûts
4.1.1. Les économies en
matière d'achat et de consommation
Il s'agit d'appliquer une gestion de « bon
père de famille ». En effet, Thierry Vincent a constaté
dans les entreprises qu'il a suivies que « dès qu'une
entreprise commence à suivre sa consommation (d'eau et d'énergie
par exemple), elle baisse ».
Ceci est confirmé par Nature & Découvertes
où les compteurs d'eau sont relevés une foi par mois, surtout
dans les entrepôts (le nettoyage consomme beaucoup quand il n'est pas
surveillé).
L'eau coûte de plus en plus cher et son prix augmentera
encore à l'avenir. Le captage, le traitement et la distribution d'eau
potable ainsi que le transport et le traitement des eaux usées dans les
stations d'épuration consomment beaucoup d'énergie et
nécessitent de nombreuses infrastructures. Une gestion plus rationnelle
de l'eau permet donc à l'entreprise de réaliser des
économies intéressantes.
C'est aussi vrai pour l'énergie, les fournitures,
matières premières...
La bonne maintenance des équipements, l'analyse des
pertes éventuelles au cours du process, les économies
d'énergie, permettent une réduction des consommations.
On retiendra que tout ce qui n'est pas consommé
ne doit ni être payé, ni être traité.
En ce qui concerne les achats, outre le coût d'achat, il
faut également tenir compte de tous les coûts liés au
produit au cours de son cycle de vie:
ü Coûts directs d'exploitation (énergie,
consommation en eau et autres substances)
ü Coûts indirects (achat de matériel
supplémentaire de dépollution ou de sécurité en
fonction de nouvelles lois environnementales)
ü Coûts administratifs (achat de substances
dangereuses nécessitant des contrôles et des dispositions
spéciales (transport et stockage)
ü Coûts d'investissement supplémentaire dans
le futur pour faire des modifications nécessitant des économies
d'énergie, de consommation d'eau
ü Recyclabilité
ü Coûts d'élimination (ex.:
intégration du coût d'élimination des déchets ou
reprise des emballages par les fournisseurs dans les critères
d'achat)
ü Ecolabels.
Quand on considère le coût global, un
produit qui semble peu bon marché peut se révéler
être, au final, plus coûteux qu'un autre qui aurait
intégré en amont les contraintes écologiques et
sociales.
4.1.2. Les économies en
matière de taxes
Les taxes peuvent, dans une certaine mesure,
être considérées comme "le prix de la consommation
d'environnement". Elles s'appliquent aux rejets de polluants dans
l'air, l'eau et le sol, ainsi qu'aux émissions sonores. Pollueurs et
consommateurs sont tenus de payer à la collectivité la valeur de
la ressource qu'ils détruisent. Les redevances peuvent avoir un
aspect dissuasif en modifiant les prix relatifs des produits polluants
tels que les combustibles, les engrais, les pesticides, les batteries, etc.
Elles ont aussi un pouvoir redistributif car, la plupart du
temps, les recettes sont utilisées pour financer le traitement collectif
et la recherche sur les nouvelles techniques de dépollution.
Par exemple, en France, la loi relative à la lutte
contre le bruit institue une taxe destinée à couvrir les
dépenses d'aide aux riverains des aéroports. Elle est due par les
exploitants d'avions et dépend du nombre de décollages.
La Taxe générale sur les activités
polluantes (TGAP) regroupe l'ensemble des taxes visant à modifier les
comportements dans un sens plus favorable à l'environnement. Elle porte
sur un ensemble d'activités polluantes et est collectée par la
Direction générale des douanes et des droits indirects. Cette
taxe permet non seulement de dégager des ressources suffisantes pour
réparer les dommages liés aux activités polluantes des
entreprises, mais également de dissuader les pratiques polluantes.
La TGAP vise à faire apparaître le
véritable coût de la pollution. Il faut néanmoins ajouter
à cette taxe, la taxe sur l'énergie, la taxe
Éco-emballages, la taxe sur les produits pétroliers, la redevance
à l'Agence de l'eau et la TGAP pour les installations
concernées.
En outre, le CNDD va lancer un « chantier
d'une réforme fiscale » permettant d'aller vers plus
de durabilité dans l'économie française.
L'objectif est de « transférer progressivement, d'ici
2014, 10% des recettes fiscales pesant sur le travail (charges
sociales et patronales) vers l'environnement » en
étendant notamment la TGAP.
Faut-il attendre 2014 pour décider que les taxes sur
l'environnement coûtent trop cher à l'entreprise ? Plus
tôt les entreprises gèreront leur impact sur l'environnement, plus
elles feront d'économies.
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