1.1.2. Menaces à Moyen et long et
terme
ü Le
réchauffement climatique dû à l'intensification de l'effet
de serre*
Dans le cadre d'un scénario typique de
" laisser-faire ", les émissions de dioxyde de carbone
passeront de 7 milliards de tonnes par an en 1990 à 20 milliards en
2100. Ce scénario, qui tient compte des effets des autres
émissions de gaz à effet de serre, traduits en équivalent
dioxyde de carbone (en effet, la plupart des autres GES émis par
l'activité humaine ont un pouvoir absorbant plus fort que celui du CO2
et une plus longue durée de vie, même s'ils sont émis en
quantités plus petites) signifierait que les concentrations de CO2
doubleraient d'ici à 2030 et tripleraient d'ici à 2100 par
rapport à l'époque préindustrielle.
Même s'il ne faisait que doubler par rapport à
l'ère préindustrielle, un tel niveau d'émissions de
dioxyde de carbone correspondrait à des concentrations de gaz à
effet de serre à longue durée de vie plus élevées
qu'elles ne l'ont été depuis plusieurs millions
d'années.
Pour les scientifiques, le niveau de pollution lié aux
émissions de gaz à effet de serre, générés
principalement par la combustion des énergies fossiles (pétrole,
charbon, gaz), est tel que le climat de la terre se réchauffe. De
combien de degrés et à quelle échéance ? Les
prévisions divergent.
Un rapport des experts du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat) rendu publique le 19 février 2001 prévoit
pour le XXI° siècle une hausse de la température moyenne de
la Terre comprise entre 1,4°C et 5,8°C et une augmentation du niveau
des océans comprise entre 9 et 88 cm.
*cf. Glossaire et Annexe 3 (schéma de processus de l'effet
de serre)
Quoi qu'il en soit, les conséquences d'une augmentation
moyenne de 2° (prévision basse) à échéance de
2100, seraient considérables :
Elévation du niveau des mers
La fonte déjà amorcée d'une partie des
glaces polaires et le réchauffement des océans pourrait
entraîner une élévation du niveau des mers, menaçant
92 millions de personnes vivant dans les zones côtières. En
France, certaines régions côtières seraient
affectées, notamment les espaces deltaïques (delta du Rhône).
Famines, santé des populations
Les risques de disette alimentaire et de famine peuvent
s'accroître dans certaines régions de la planète. Les
vagues de chaleur seront plus intenses et plus longues: on prévoit donc
un accroissement consécutif des maladies cardio-vasculaires;
indirectement, un certain nombre de maladies se transmettront plus facilement
(paludisme, dengue, fièvre jaune, encéphalites).
Crues et sécheresses, précipitations
Une augmentation est à prévoir de la
fréquence et de la durée des grandes crues et des grandes
sécheresses. En France, en cas d'augmentation de 2°C de la
température moyenne, les précipitations d'hiver augmenteraient de
20 %, les précipitations d'été diminueraient de 15 %.
Modification des courants marins
Certains chercheurs envisagent la possibilité d'un
ralentissement du "gulf stream " au niveau du Nord de l'océan
atlantique, ce qui aurait pour conséquence un fort refroidissement de la
température moyenne en Europe occidentale alors que le niveau de cette
température aurait tendance à s'élever sur le reste du
globe.
Cette modification rapide du climat mondial accentuerait son
instabilité et se traduirait par une augmentation de la fréquence
des catastrophes naturelles, cyclones, sécheresse, inondations, etc...
L'agriculture serait bouleversée et des déplacements massifs de
population deviendraient inévitables entre les régions
sinistrées (zones côtières inondées, accroissement
des déserts, etc...) et les zones préservées
entraînant les tensions politiques habituelles dans ce genre de
situation.
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