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La gouvernance, Etat des lieux et controverses conceptuelles

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par Cheikh NDIAYE
Université du Littoral - Doctorat 2008
  

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2. LA GOUVERNANCE, DES GENESES CONCEPTUELLES MULTIPLES

L'économie et la gestion, la géographie, la science politique et la sociologie représentent les principales matrices disciplinaires de la notion de la gouvernance. La rigueur des définitions initiales n'a néanmoins pas résisté à l'hybridation.

2.1. La gouvernance en économie et en géographie

La gouvernance, comme gestion des transactions d'entreprises : telle est la vision de la nouvelle économie institutionnelle. Deux économistes américains, Coase, prix Nobel en 1991, et Williamson, ont mis en évidence ce que l'on appelle les coûts de transaction. Nous appuyons notre argumentation sur la lignée de pensée de ces deux auteurs. En réalité, l'entreprise est quelque chose d'aberrant par rapport à la vision de l'économie néo-classique où le marché règne en maître. L'entreprise est une boîte noire : comme il n'y a pas, en son sein, de transactions marchandes, l'économie ne sait rien en dire. Pourtant les acteurs économiques, salariés, chefs d'entreprises, s'y échangent des compétences, de l'argent... : ils « rentrent en transaction ». Ces transactions ont évidemment un coût, comme les coûts de transport, les coûts d'information : demander des devis, passer un contrat..., toutes ces démarches demandent du temps et de l'argent. Toute une série de transactions sont ainsi nécessaires au fonctionnement de l'économie. Elles peuvent s'effectuer de différentes manières, « du marché à la hiérarchie », pour reprendre les termes du titre d'un ouvrage de Williamson.

-La transaction par le marché, c'est la place du marché où tout se négocie à tout moment.

-La hiérarchie, c'est le chef qui donne des ordres à ses subordonnés. C'est une transaction, qui a un coût, parce qu'il a fallu embaucher, élaborer un contrat, des règlements, un travail de coordination.

Entre ces modèles extrêmes, qui n'existent pas sous une forme pure et parfaite, il y a toute une série de modalités intermédiaires de coordination que l'on appelle modalités de coordination en réseau, qui comprennent un peu de marché, un peu de contrat, un peu de hiérarchie, mais aussi de l'informel. Ce sont ces modalités intermédiaires de coordination, que nos auteurs appellent « dispositifs de gouvernance », donc des dispositifs de coordination qui vont au-delà des pures relations marchandes ou hiérarchiques.

Selon le paradigme de «Coase-Williamson-Scott», les firmes arbitrent entre les coûts d'organisation et les coûts de transaction entre entreprises, car contrairement au postulat des économistes néoclassiques, les coûts de transactions (rechercher de l'information, donner un ordre, passer une commande, rédiger un contrat..) ne sont pas nuls. Dès lors, dans son acceptation large, la gouvernance fait référence aux diverses institutions (structures et procédures) susceptibles de prendre en charge ces transactions. Dans un sens plus restrictif, la gouvernance se rapporte aux seules transactions de l'entreprise et désigne des relations de pouvoir et de coordination plutôt non marchandes, formes hybrides empruntant au rapport hiérarchique comme à la relation partenariale. A ce niveau, nous pouvons reprendre l'exemple du quartier de Sentier à Paris qui est souvent cité par les spécialistes du développement local, où une multitude de petites entreprises travaillent dans la confection. Selon les années, l'une ou l'autre devient leader et sous-traite une partie de sa production aux autres. Ce fonctionnement fait jouer le marché, bien sûr, et un peu la hiérarchie, mais il faut surtout jouer la connivence, la stratégie10...

10 Voir à ce sujet les travaux du laboratoire RII ULCO sur « le milieu innovant » notamment sur la proximité organisationnelle (Uzunidis D.).

Par ailleurs, la notion de gouvernance a suscité l'intérêt de la géographie économique, en particulier des spécialistes des districts industriels et autres systèmes de productions localisés. En référence aux problématiques de développement local, la gouvernance désigne alors les modes de régulation de la sphère économique mettant en jeu la spatialité des dispositifs organisationnels, les proximités entre les acteurs et, partant, les institutions et procédures locales. Cependant, face aux défis du développement territorial, de nombreuses recherches ont démontré le caractère désuet et inadapté des options de régulations cloisonnées. C'est dans cette perspective que s'inscrivent certains travaux du laboratoire RII pour appréhender la gouvernance territoriale comme étant l'alchimie à trouver ou du moins à comprendre pour la conduite des organisations et systèmes de plus en plus complexifiés vers un ou des objectifs bien identifiés11.

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