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L'instance équité et réconciliation et la problématique des droits de l'Homme au Maroc

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par Mohamed ASWAB
Hassan II Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Casablanca - Licence en droit public 2006
  

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Chapitre I : Définition de l'IER :

Il y aura lieu en présentant dans ce premier chapitre l'instance équité et réconciliation, d'entamer successivement ; la nature et statuts de l'IER (section 1) les attributions (section 2) et enfin les activités de l'IER (section 3).

Section I : nature et statuts de l'IER :

L'instance équité et réconciliation (IER) a été créée le 7 janvier 2004 en vertu de l'approbation royale de la résolution du conseil consultatif des droits de l'Homme et des statuts de l'IER publiés par dahir royal en date du 12 avril 2004.

Dans le discours royal prononcé à cette occasion et qui constitue la référence d'orientation des activités et le fondement de l'approche de l'IER, le souverain lui a confié des responsabilités éminentes en la définissant comme une commission pour la vérité, l'équité et la réconciliation.

L'IER est composée d'un président et de 16 membres de différentes sensibilités, issus pour moitié du CCDH, tous unis autour des mêmes objectifs de protection et de promotion des droits de l'Homme.

Afin de renforcer son indépendance, l'IER a procédé elle-même à l'élaboration de ses statuts, qui ont été approuvés par dahir en date du 10 avril 2004.

Dans ces statuts (comportant 27 articles répartis en six chapitres) l'IER a précisé et détaillé les missions dont elle est investie, les violations objet de son mandat et les modalités d'organisation de son travail.

L'IER a disposé de 23 mois pour examiner une période de 43 ans, période de référence couverte par son mandat et qui s'est étendue du début de l'indépendance du pays en 1956 à la date d'approbation par sa majesté le roi de la création de l'instance indépendante d'arbitrage en 1999.

Ses modalités d'action ont comporté l'investigation, la recherche, l'évaluation, l'arbitrage et la présentation de recommandations et de propositions de réformes.

Les investigations ont porté sur les violations graves des droits de l'Homme qui ont revêtu un caractère systématique et/ou massif, ayant eu lieu durant la période précitée et qui ont englobé la disparition forcée, la détention arbitraire, la torture, les violences sexuelles, les atteintes au droit de la vie du fait notamment de l'usage disproportionné de la force et l'exil forcé.

Section II : les attributions de l'IER :

Les attributions de l'IER sont déterminées par les articles 6, 7, 8 et 9 de ses statuts. Se sont en fait des attributions non judiciaires c'est-à-dire qu'elles n'invoquent pas la responsabilité individuelle dans les violations.

La compétence de l'IER est limitée à la fois en ce qui concerne le temps et le type des violations ;

d'une part l'IER est compétente pour traiter des violations commises durant la période allant de l'indépendance à la date de l'approbation royale portant création de l'instance indépendante d'arbitrage chargée de l'indemnisation des victimes de la disparition forcée et la détention arbitraire.

D'autre part sujet de la compétence de l'IER sont la disparition forcée (1) et la détention arbitraire (2) puisque ces types de violation ayant un caractère systématique et/ou massif.

(1) La disparition forcée est définie selon les statuts « l'enlèvement ou l'arrestation d'une ou plusieurs personnes et leur séquestration, contre leur gré, dans des lieux secrets en les privant indûment de leur liberté, par le fait de fonctionnaires de l'autorité publique, d'individus ou de groupes agissant au nom de l'Etat, ou la non reconnaissance de ces faits et le refus de révéler le sort qui leur est réservé les soustrayant à toute protection juridique ». (Article 5).

(2) La détention arbitraire est définie selon les statuts »est toute séquestration ou détention non conformes à la loi et intervenant en violation principes fondamentaux des droits humains, en particulier le droit des individus à la liberté, à la vie et à l'intégrité physique et ce, en raison de leurs activités politiques ou associatives. (article5).

 De façon globale les attributions de l'IER comportent l'évaluation, l'enquête, l'investigation, l'arbitrage et la proposition.

· l'évaluation : L'instance Equité et Réconciliation procède à une évaluation globale du processus du règlement du dossier de la disparition forcée et de la détention arbitraire, en concertation avec le gouvernement, les autorités publiques et administratives concernées, les organisations des droits de l'homme, les victimes, leurs familles et leurs représentant

· l'enquête et l'investigation : l'IER procède à l'investigation, le recueil d'informations, la consultation d'archives officielles et la collecte auprès de toute partie, d'informations et de données utiles à la révélation de la vérité.

· l'arbitrage : l'IER continue le travail déjà entamé par l'instance indépendante d'arbitrage en ce qui concerne la prise de décision en matière de réparation des préjudices subis par les victimes des graves violations et leur ayant droit.

· la proposition : dans le cadre de cette compétence l'IER élabore un rapport final et propose des recommandations destinées à préserver la mémoire et garantir la non reproduction des violations.

L'IER assure, dans le cadre de ces attributions les missions suivantes :

· Etablir la nature et l'ampleur des violations graves des droits de l'homme commises par le passé, examinées dans leur contexte et à la lumière des normes et valeurs des droits de l'homme ainsi que des principes de la démocratie et de l'Etat de droit, et ce par l'investigation, le recueil d'informations, la consultation d'archives officielles et la collecte auprès de toute partie, d'informations et de données utiles à la révélation de la vérité ;

· Poursuivre les recherches sur les cas de disparition forcée dont le sort demeure inconnu, déployer tous les efforts pour enquêter sur les faits non encore élucidés, révéler le sort réservé aux personnes disparues et proposer les mesures adéquates pour les cas dont le décès est établi ;

· Déterminer les responsabilités des organes de l'Etat ou de toute autre partie dans les violations et faits objets d'investigations ;

· Indemniser pour les préjudices matériels et moraux subis par les victimes ou leurs ayants droit et ce, en poursuivant l'action de l'ancienne Instance d'arbitrage indépendante chargée de l'indemnisation et en statuant sur toutes les demandes :

Soumises à l'Instance précitée après expiration du délai fixé auparavant à fin décembre 1999 ;

  Soumises à l'Instance Equité et Réconciliation dans le délai d'un mois nouvellement fixé du 12 janvier 2004 au vendredi 13 février 2004 ;

   et soumises par les ayants droit concernant les cas des victimes de la disparition forcée dont le sort est encore inconnu ou dont le décès est établi et ce, après avoir procédé aux enquêtes et investigations nécessaires ;

· Veiller à la réparation des autres préjudices subis par les personnes victimes de la disparition forcée et de la détention arbitraire, et ce par la formulation de propositions et de recommandations en vue d'assurer la réadaptation psychologique et médicale, la réintégration sociale des victimes susceptibles d'en bénéficier et le parachèvement du processus de règlement des problèmes administratifs, juridiques et professionnels et des questions relatives à la récupération des biens ;

· Elaborer un rapport en tant que document officiel énonçant les conclusions des enquêtes, investigations et analyses effectuées aux sujets des violations et de leurs contextes, et formuler des recommandations portant des propositions de mesures destinées à préserver la mémoire et garantir la non répétition des violations, remédier aux effets des violations et restaurer la confiance dans la primauté de la loi, et le respect des droits de l'homme ;

· Développer et promouvoir une culture de dialogue, et asseoir les bases de la réconciliation orientées vers la consolidation de la transition démocratique dans notre pays, le renforcement de l'édification de l'Etat de droit et l'enracinement des valeurs et de la culture de citoyenneté et des droits humains.

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