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Le rôle de l'Eglise dans le processus de démocratisation en République Démocratique du Congo (1990-2006) Nécessité et Perspectives

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par Jimmy MUNGALA FETA
Abomey-Calavi/ Chaire Unesco pour les droits de la personne et de la démocratie - Diplôme d'Etudes Appronfondies (DEA) 2009
  

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Paragraphe 2. Le poids de l'Eglise dans le dialogue inter congolais

De Pretoria à Sun City, la présence et l'implication de l'Eglise dans le Dialogue Inter Congolais (DIC) ont été bénéfiques à plus d'un titre. D'abord, elles ont constitué une opportunité de continuer à pousser par des pressions sur les acteurs politiques en présence.

C'est le cas de l'exhortation à l'unité faite par le Primat de l'Eglise catholique congolaise en la personne de Son Eminence Fréderic Cardinal ETSOU NZAMBI BAMUNGWABI face à une impasse qui pouvait faire dérailler le train suffisamment avancé des négociations pour la conclusion d'un Accord politique satisfaisant.

A. L'exhortation à l'unité

Devant l'impasse des négociations intervenue à l'étape décisive de Pretoria, Son Eminence Frédéric Cardinal ETSOU NZAMBI BAMUNGWABI s'y rendit pour aider à aplanir les différends nés d'un désaccord serré autour du partage des responsabilités et la reconnaissance des grades au sein des Forces Armées de la RD Congo (FARDC) des officiers et sous-officiers ayant servi dans les rébellions.

Se fondant sur l'Evangile, le primat s'adressa aux délégués en ces termes : « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume-là ne peut subsister. Et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison-là ne pourra se maintenir» (Marc 3,24-25).

En outre, vis-à-vis des positions tranchées des protagonistes, l'Eglise catholique par le Cardinal, appuyée par les autres membres des forces vives dont les délégués des mouvements associatifs féminins, avait pesé de tout son poids, sa personnalité, son prestige, son influence de Pasteur et Père spirituel pour faciliter une solution consensuelle. Sans cesse, le Cardinal ETSOU répéta les propos du Pape Jean-Paul II que toutes les parties en cause dans ce drame aient le courage du dialogue pour la recherche sincère des voies d'une véritable réconciliation dans la justice et le respect de la personne humaine. Cette exhortation amena les délégués à conclure les termes d'un Accord qui était très attendu comme le dénouement historique.

B. Le dénouement historique

A l'instar des différentes concessions intervenues ça et là dans les négociations, l'implication personnelle du Cardinal ETSOU avec des propos pathétiques a raisonné comme une voix de sagesse pour tous. Ainsi, le dénouement historique a permis aux négociations d'accoucher le 17 décembre 2002 de l'Accord Global et Inclusif (AGI). Ce document eut le mérite d'avoir permis théoriquement la fin de la guerre, la réunification et la quasi pacification du pays et prévoyait l'installation d'un nouvel ordre politique.

Adopté en plénière le 01 Avril 2003 à Sun City, promulgué le 04 Avril 2003 par le président de la République, Joseph KABILA KABANGE, cet Accord, sur la base duquel la Constitution de transition fut élaborée, prévoyait curieusement une formule inédite au monde à savoir un Exécutif composé d'un président de la République, chef de l'Etat assisté de quatre vice-présidents de la République au sein du gouvernement de transition. Celui-ci regroupait toutes « les composantes et entités »74(*) au dialogue, pour conduire le peuple congolais aux élections libres, démocratiques et transparentes, pour la mise en place d'un régime constitutionnel démocratique. Cependant, il convient de déplorer que cet Accord semblait avoir comme principale faiblesse de donner une prime à ceux qui avaient opté pour la guerre.

En effet, une des critiques notoires résidait dans l'absence de condamnation du recours à la force comme moyen d'accéder au pouvoir, mais laissait ouvertement se tirer à bon compte les présumés coupables de nombreuses violations des droits humains, et surtout, il restait muet sur les sanctions à infliger à ceux des signataires qui s'écarteraient de ses dispositions. En revanche, le principal mérite de l'Accord était de substituer la logique de paix et de dialogue à celle de l'affrontement armé. Plus fondamentalement, l'Accord constituait une cinglante réponse à tous ceux qui, à travers le monde, s'activaient pour la balkanisation de la RD Congo.

En somme, sa finalité demeura la préparation des élections générales et non moins le partage du pouvoir. Tout le peuple espérait qu'avec une volonté politique affirmée, et surtout avec la détermination de la population, la longue transition mise en route avec la Conférence Nationale allait finalement aboutir par des élections libres, démocratiques et transparentes.

Dans cette perspective, l'Eglise a, dans le quota qui lui était réservé en tant que membre de la Société civile, été associée au sein des Institutions politiques de transition.

* 74 Les composantes et entités désignent les parties prenantes au dialogue inter congolais à savoir le Gouvernement, l'Opposition armée RCD&MLC, l'opposition politique ou opposition non armée et la société civile dont font partie les confessions religieuses.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon