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La problématique de la gouvernance locale dans la région de l'est-Cameroun: une analyse de la perception du maire par les populations de la ville de Bertoua

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par Bertille Arlette JIOKENG NDOUNTIO
Universite Catholique d'Afrique Centrale - Master en Gouvernance et Politiques publiques 2010
  

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INTRODUCTION GENERALE

La gouvernance locale offre la possibilité de rapprocher les services publics des populations. Elle permet le transfert de pouvoirs, de compétences, de biens et de ressources du niveau central aux niveaux régional et local ; le renforcement des capacités des collectivités locales concernées et le développement des initiatives de proximité. Les enjeux d'une gouvernance locale sont multiples et sont principalement d'ordre politique et socioéconomique.

Au plan politique, la gouvernance locale constitue une exigence du processus démocratique1(*), car au-delà du pluralisme politique et de la transparence elle autorise, sinon favorise, l'initiative et le contrôle populaire2(*). Elle encourage la participation et est porteuse de beaucoup d'espoirs pour les populations, notamment, l'émergence d'une vie politique locale active.

Au plan socio-économique, la gouvernance locale apparaît comme un instrument privilégié du développement3(*), car elle favorise l'émergence des initiatives de base en matière d'élaboration et de vote de plans/programmes de développement pouvant être considérés comme les choix des populations elles-mêmes. Les pouvoirs publics en attendent une meilleure mobilisation des ressources locales pour impulser la dynamique de lutte contre la pauvreté. La gouvernance locale peut permettre le renforcement de l'efficacité de l'aide. Elle transfère aux collectivités les prérogatives de programmation des actions et de gestion des infrastructures dans les domaines de la santé, de l'éducation, du sport, des arts et de la culture. Un des axes majeurs de la politique de gouvernance locale sera l'élargissement de l'accès aux équipements de base tels que les points d'eau potable, les infrastructures sanitaires, scolaires et culturelles. A cela, il faut ajouter l'accès des communes et de leurs populations à l'énergie et aux technologies de l'information qui participent du bien-être des populations.

En réalité, les populations se voient, désormais, placées au coeur de l'élaboration des politiques visant à affecter leurs destins. Leur adhésion aux politiques élaborées se traduit généralement par l'adoption de pratiques et comportements adaptés aux diverses situations qui se présentent à elles. Afin de traduire dans les faits la politique de la gouvernance locale, l'Etat doit prendre appui sur les élus locaux et à cet effet, le maire passe le plus souvent pour l'un des acteurs, sinon l'acteur principal de l'élaboration des politiques locales. Aussi, sa fonction, ses attributions tout autant que sa personne se voient impliquées d'une manière ou d'une autre dans la mise en oeuvre de ladite gouvernance locale. Pour mieux rendre compte de cet état des choses, il convient de replacer notre étude dans le contexte qui est le sien.

I. Contexte de l'étude

Notre étude s'inscrit dans le contexte d'une Afrique en pleine transition sur les plans politique et social. Les États organisent la décentralisation pour atteindre les objectifs politiques que sont la légitimation de l'État de droit et la participation populaire aux processus de prise de décision4(*). De façon générale, les gouvernements centralisés ont initié un processus de réformes qui a pour objet le transfert de certaines compétences, tâches et ressources aux niveaux local et périphérique du gouvernement. Le but est de rapprocher les pouvoirs publics du peuple de manière à améliorer ses besoins essentiels. Faisant partie du chantier de la gouvernance locale, les autorités locales constituent le moyen législatif, institutionnel et financier pour les gouvernements d'opérer et de rendre les services essentiels aux populations tant urbaines que rurales5(*).

Au Cameroun, la dynamique de dévolution définitive des pouvoirs aux maires constitue une partie du cadre de la politique nationale de démocratisation entamée dans les années 90. Le chantier de la gouvernance locale au Cameroun est vaste et comporte non seulement des potentialités et opportunités mais aussi des contraintes en capacités humaines, matérielles et financières. Il implique de pouvoir gérer les collectivités locales dans toute leur complexité et en tenant compte de l'environnement organisationnel, institutionnel et politique qui prévaut.

Les communes et leurs élus, déjà institués, sont invités à s'associer au processus de préparation du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE)6(*), au même titre que tous les groupes d'acteurs. Mais le mécanisme d'ensemble reste bien piloté et guidé depuis le « haut », et dans les faits l'association des élus et collectivités à la définition des stratégies nationales est le plus souvent marginal et incident.

* 1 A. KONARE, Éditorial. Décentralisation, Journal d'information et de réflexion sur la décentralisation, Bamako, 1994, p.1, cité par B. BÉRIDOGO, « Processus de décentralisation et pluralité de logiques des acteurs au Mali », in Décentralisation et pouvoirs en Afrique, ouvrage issu du colloque international Pouvoir et décentralisations en Afrique et en Europe, Bamako, 11-13 novembre 2002, IRD éditions, collection Colloques et séminaires, Paris, 2006, p.212.

* 2 P. LONCLE et A. ROUYER, « La participation des usagers : un enjeu de l'action publique locale », in Revue Française des Affaires sociales 4/2004, N° 4, pp. 133-154.

* 3 T. AYEVA, B. JEAN (Sous la dir. de), « Gouvernance locale et renforcement des capacités. Quelques pistes de réflexion pour un développement territorial durable des collectivités rurales », Rapport de recherche No 3, Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT), 2003, p.18.

* 4 J. FELIX, « L'élaboration de la politique de décentralisation au Mali : des logiques plurielles », in Bulletin de l'APAD, No 11, 1998, p. 140.

* 5 C. CHEKA, « Etat des lieux du processus de la Décentralisation au Cameroun », disponible sur http://www.dschangshuss.net/etat_des_lieux/lieu.htm, consulté le 18 janvier 2010, à 11h15 min.

* 6 En remplacement du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté en 2003, et qui tablait sur un taux de croissance annuel moyen de 5,5% sur la période 2003-2007 pour réduire la pauvreté dans le pays, le DSCE définit le cadre global et sectoriel des actions gouvernementales pour les dix prochaines années (2010-2020). D'après le Ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire (MINEPAT), le DSCE se distingue du DSRP par son intégration dans une perspective globale de développement.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe