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Le mouvement syndical haitien: luttes et conquêtes dans le secteur de l'éducation 1986-2000

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par Leonel l PIERRE
Université d'état d'Haiti INHAGEI - Licence en admnistration publique 2004
  

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CHAPITRE 2

BREF HISTORIQUE DU SYSTEME EDUCATIF HAITIEN

Les Indiens, qui peuplaient Haïti avant sa découverte par Christophe Colomb ne possèdaient pas d'écriture ni aucun enseignement organisé. La situation ne changea pas avec l'arrivée des Espagnols en 1492 et des premiers Noirs en 1503. Ce n'est qu'en 1685 avec les lois règlementant les rapports des trois classes de la colonie (le code Noir) que les affranchis furent plus ou moins sensibilisés à l'instruction et même les plus riches envoyèrent leurs enfants étudier en France. Pour les esclaves, l'instruction se transmettait clandestinement. Cette situation a prévalu jusqu'à l'indépendance en 1804.

Les premières démarches pour établir une structure éducative dans le pays ont été entreprises par Henry Christophe dans la République du Nord en 1807. Il voulait créer des écoles dans tous les arrondissements, mais il manquait de professeurs préparés. Dès son avènement, il résolut d'appliquer dans le royaume du Nord les méthodes de l'École Lancastérienne, alors en vogue en Angleterre. Il fit appel à des instructeurs anglais, ce qui constituait une réaction contre l'emprise culturelle française.

Douze écoles de garçons soumis à une discipline très sévère contrôlées de très près par Christophe lui même furent ainsi créées, le régime disciplinaire était compensé par une apparente non discrimination sociale.

Dans la partie Ouest du pays avec Pétion comme président fut fondé en 1816 le lycée de Port-au-Prince, qui porte actuellement son nom, le pensionnat des demoiselles, l'école lancastérienne, une école secondaire avec le concours de professeurs Haïtiens et étrangers.

Avec la loi du 4 juillet 1820, Boyer décida qu'il serait établi aux frais de l'État, quatre écoles primaires destinées à l'instruction gratuite élémentaire des enfants des citoyens qui auront rendu des services à la patrie. Cependant, ces intentions s'arrêtent au discours. Après l'annexion de la partie Est de l'île, Boyer fera fermer les Universités de la République Dominicaine, qu'il occupa militairement pendant vingt cinq années parce qu'il voyait une menace pour son pouvoir.

En janvier 1844, le gourvenement de Rivière Hérard crée un ministère de l'Instruction Publique et en confie la direction à Honoré Fery. Il fait appel au Pasteur Wesléyen Bird, pour créer une école primaire communale mixte. L'institution fonctionnera de 1846 à 1858 et sa fréquentation atteindra jusqu'à trois cents élèves.

Sous le règime de Faustin 1er, le ministre de l'Éducation Francisque fit voter la loi du 29 décembre 1848 sur le règlement scolaire. Des écoles primaires rurales furent fondées et la loi prévoyait des écoles de médecine, de droit, des écoles normales pour la formation des professeurs.

Une autre loi du 2 juillet 1852, complétant celle de 1848, faisait obligations aux chefs de famille, fermiers propriétaires ou locataires d'envoyer au moins un de leurs enfants à l'école primaire de leur paroisse sous peine d'amendes. L'administration de Geffrard se signala par la présence d'éminent ministre tels que: Elie Dubois et J.B. Damien. L'enseignement supérieur était réorganisé et furent créées l'École de Droit, les Lycées de Gonaïves et de Jacmel, ainsi que des écoles primaires, laïques et religieuses, à travers tout le pays. Par exemple les Frères de l'Instruction Chrétienne débarqués à Port-au-Prince en mai 1864, les soeurs de St Joseph de Cluny en juin 1864, le pensionnat de Lalue s'ouvre en mai 1865.

En 1879 seules les institutions congréganistes avaient conservé un certain niveau d'études. Dans le même temps l'État ne se donne pas les moyens d'organiser un système d'éducation nationale malgré la révolution de 1843 qui prendra l'allure d'un mouvement des lumières favorables à l'éducation populaire, à l'application des méthodes dynamiques et efficientes dans l'administration publique et à l'appel aux capacités intellectuelles de la jeunesse haïtienne.

En 1919, le ministre de l'Instruction publique, Etienne Mathon, signe avec l'Archevêque d'Haïti J. Conan, une convention créant des écoles presbytérales à travers les campagnes.

Les «révolutions» de 1946 ( le peuple réclame un peu plus de justice sociale et moins de ségrégation entre Mulâtres privilégiés et Noirs) et de 1957 (l'idéologie noiriste) proclament par des textes les victoires populaires en matière d'éducation prolongeant et recréant un discours mystificateur. Mais la réalité des faits montre que la volonté exprimée par le pouvoir de faire de l'éducation un domaine destiné à la jeunesse haïtien-ne de tout bord ne peut se concrétiser. En effet on assiste à la multiplication des écoles non-haïtiennes dans la plupart des villes haïtiennes et qui perpétuent le choix d'un système éducatif réservé aux classes privilégiées.

Alors que Duvalier cherche à renverser cet ordre par la force, des groupes importants de la classe moyenne dont est issu le chef de l'Etat haïtien, lui-même obtempère pour maintenir le statu quo c'est-à-dire, une école élitiste.

De 1956 à 1985 sous le règne des Duvaliers, des groupes importants des classes moyennes forcent les portes de l'école haïtienne, mettant en question les termes des rapports élitistes sans pour autant chercher à les renverser, et surtout sans remettre en question les contenus pédagogiques. Face à cette difficulté, les Duvaliers se contenteront de domestiquer les institutions d'enseignement formel et organiseront des structures non-formelles pour disseminer leur propagande politique sous le couvert de l'éducation populaire à l'intention des masses de la classe moyenne et de l'arrière pays.

Ainsi de la période esclavagiste au gouvernement des Duvaliers jusqu'à nos jours une constante se dégage nettement de la lecture historique des faits, tous les gouvernements, tous les responsables politiques et tous les maîtres à penser s'intéressent à l'éducation comme instrument privilègié de socialisation et de formation à l'usage du pouvoir d'État conquis ou à conquérir du système économique et des structures de production.

Enfin, pour les 193 années de gestion, 140 responsables avec rang de ministre se sont succèdés à ce porte feuille, avec une durée moyenne de 16,7 mois de gestion par responsable il est très difficile d'imaginer une quelconque continuité administrative et idéologique.

Après le bref historique du système éducatif de 1685 à 1957, nous allons analyser son évolution de 1957 à nos jours à travers les objectifs fixés par les différents gouvernements qui se sont succédés et, procèder à l'analyse statique du système éducatif et surtout du rendement observé pour la période considérée.

Section 1 : Analyse Statique du Systeme Educatif Haitien.-

Une des conditions du progrès économique et social d'un pays est la valorisation de ses ressources humaines. Il est reconnu dans le monde entier qu'une population non ou insuffisamment éduquée a un effet négatif sur la rentabilité des investissements, quelque soit le secteur considéré.

Ainsi à l'heure actuelle, 80% des haïtiens âgés de 10 ans et plus sont analphabètes tandis que 52,56% de la population ont pu fréquenter le niveau primaire, 43,9% le niveau secondaire et 12% les niveaux professionnel (technique) et supérieur.

La population scolarisée demeure toujours très faible à 60% bien que Haïti figure parmi les premiers à proclamer à l'aube de son indépendance l'enseignement primaire obligatoire. Par delà, cette position officielle, on ne peut comprendre la réalité scolaire haïtienne sans s'arrêter à l'organisation spécifique du secteur éducatif du pays: Une des images fortes, surtout à Port-au-Prince, celle laissée par les «écoles borlettes». Celles-ci sont diverses et, dans certains cas, il est difficile de savoir si l'on a réellement affaire à une école ou non (durée d'enseignement très variable, programmes peu contrôlés, enseignants peu formés, cadres physiques non-appropriés... etc.)

Pour l'enseignement traditionnel, la séparation entre le pré-scolaire et le primaire n'est pas toujours explicite en raison des sections enfantines. Certains prétendent que ces sections peuvent être considérées comme une première classe de l'enseignement primaire puisque l'on y commence l'apprentissage scolaire alors que d'autres les considèrent comme partie intégrante du primaire. Aujourd'hui les statistiques tendent à décomposer les deux niveaux, toutefois des problèmes liés à la taille de l'école à plusieurs niveaux; laissent demeurer le problème d'enregistrement statistique.

Au niveau primaire, le système de certification, c'est-a-dire l'attestation, par les autorités scolaire que tel enfant a acquis un niveau de connaissances qui lui fait passer un certain seuil, est beaucoup trop limité en Haïti. Après un cycle d'études de 6 ans auquel n'accède qu'une proportion d'élèves, ce qui laisse la majorité des enfants sans une formation de base fonctionnelle qu'ils puissent utiliser dans la vie politique.

Le cycle complet d'éducation prè-Universitaire s'ètend en moyenne sur 13 ans dont 6 ans en primaire et 7 ans en secondaire.

Depuis des années, des critiques fusent de partout: parents, élèves, professeurs, directeurs d'écoles sont unamines à reconnaître la nécessité d'une remise en question de ce sous-système. Les buts ne sont pas définis, les programmes se résument à des contenus notionnels sans objectifs généraux, spécifiques ni suggestions d'activités sont pour la plupart lourds et frisent l'anachronisme. Ils ne facilitent point le développement intégral du jeune Haïtien. Les deux plus grands problèmes de ces ordres d'enseignements primaires et secondaires résident dans la carence en professeurs compétents et la précarité des salaires offerts au personnel enseignant. Les enseignants du secondaire qui détiennent un diplôme représentent 43% de l'effectif du secteur privé et 18% du secteur public. La plupart de ceux qui travaillent dans les institutions d'État ne recevaient jusqu'à récemment que des salaires de famine (500gdes / mois). A cela, il convient d'ajouter le caractère élitiste du système: l'adoption du français (jusqu'à récement) comme langue exclusive d'enseignement dans un pays créolophone, le caractère livresque de l'enseigne-ment dispensé sur un fond de mémorisation et une concentration des enseignants environ la moitié dans les zones urbaines. Le niveau professionnel est peu performant dans l'ensemble, les institutions qui existent dispensent un enseignement n'ayant aucune prise sur le vécu Haïtien. Bien qu'il y ait dans la région de Port-au-Prince un tissu industriel relativement dense, les techniciens qualifiés capables de faire marcher les usines font énormement défaut. Il est triste de souligner le faible intérêt que manifeste le pays pour ce type d'enseignement. Pendant environ deux siècles, les jeunes n'ont jamais été amenés à accorder de l'importance aux métiers manuels en raison du manque de prestige qui y est attaché. C'est pourquoi les artisans qualifiés ( maçons, menuisiers, charpentiers, tailleurs etc.) constituent de plus en plus des espèces rares dans le pays. Une fois de plus l'école privée est majoritaire dans ce secteur et les provinces sont nettement défavorisés, sur le plan du nombre d'institutions ou de la carte scolaire par rapport à la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Comme les autres niveaux d'enseignements la formation Universitaire est dispensée dans les établissements publics et privés. Ainsi d'après le décret loi du 27 Décembre 1944 qui fixa l'acceptation moderne du concept «Universitaire» c'est à dire celle d'un organisme technico-administratif englobant uniquement les institutions supérieures. Ce décret a, sans doute, influencé tout l'enseignement supérieur qui, dès lors ne cessa de prendre des proportions de plus en plus importantes.

On en est actuellement à repenser la structure du système universitaire haïtien, public et privé et à définir son rôle dans le développement du pays. Les troubles politiques des dernières années ont été ressenties avec une accuité particulière dans ce secteur et ont entraîné une baisse significative de la qualité de l'enseignement supérieur dispensé en Haïti et ce, même si les effectifs sont en constante augmentation.

Par contre, les besoins sont immenses, l'économie haïtienne n'a pas les moyens d'employer les diplômés universitaires. Aussi, un nombre significatif de médecins, spécialistes des sciences humaines, dentistes, agronomes se retrouvent-ils en état de chômage?

Dans une telle conjoncture le Ministre de l'Éducation Nationale n'est pas resté inactif. Il a mis en route vers la fin des années 70 un projet de réforme dont l'objectif est de préparer un système éducatif qui, d'une part permettra l'insertion de l'enfant haïtien dans son environnement socio-économique et, d'autre part, formera à toutes les étapes du système scolaire non seulement des salariés mais des êtres responsables et capables de devenir eux-mêmes des accélérateurs du développement économique et social de l'ensemble de leurs concitoyens. Réforme que nous allons analyser dans les pages qui vont suivre.

1-1 LES OBJECTIFS GÉNÉRAUX.-

En vue de faire du système éducatif haïtien l'un des instruments fondamentaux du développement économique et social de la Nation, le gouvernement de la République et par le biais du Ministère de l'Éducation Nationale s'est fixé les objectifs suivants :

§ l'école haïtienne est nationale, elle se doit d'affirmer l'identité de l'homme haïtien.

§ réconcilier l'haïtien avec sa culture et son environnement et constituer un facteur de cohésion et d'intégration.

§ former et développer le sens de la responsabilité et de l'esprit communautaire chez les jeunes.

§ mettre en place un système d'enseignement unique mais qui respecte les spécificités propres à chaque région ou zone urbaine et rurale.

§ assurer à tous l'accès au savoir et à la science en adoptant notamment une structure et un mode de fonctionnement donnant l'égalité des chances à tous.

§ l'école haïtienne doit être un instrument de développement économique et social et elle constitue un investissement planifié et rentable pour la nation.

§ élaborer des contenus et des programmes à partir des données de la réalité haïtienne tout en demeurant ouverte sur le monde extérieur.

§ favoriser la formation de citoyens capables de modifier les conditions physiques matérielles, morales et spirituelles du milieu pour créer plus de richesses, de bien et de services et contribuer à l'amélioration de la qualité de la vie.

L'école haïtienne est un processus global et harmonieux de formation humaine et individuelle qui prend également en compte les aspects suivants : la formation physique et sportive, la formation morale et religieuse, le développement de la conscience nationale et patriotique, l'initiative à la science et à la technologie, orientée vers le développement économique et social. L'orientation et les contenus de tous les aspects de la formation seront définis par le Département de l'Éducation en concertation avec les Ministres concernés.

A tous les niveaux du système éducatif les rapports enseignants-enseignés sont fondés :

§ sur la nécessité; pour le maître, de se pénétrer de ses devoirs et de ses responsabilités vis-à-vis de l'enfant: respect de la personne physique et de la personnalité morale de l'enfant, pratique sociale fondée essentiellement sur la justice et l'équité;

§ sur la participation active de l'élève à sa formation;

§ sur la valorisation des activités d'apprentissages, développement des capacités applicables à des situations réelles et pratiques au service du développement continu de l'individu et de la communauté;

Ces objectifs ont été fixés sous le gouvernement de Jean Claude Duvalier vers l'année 1970.

Plusieurs raisons ont contraints les autorités haïtiennes à faire cette réforme. L'école traditionnelle est jugée archaïque, inadaptée, incapable de faire face aux besoins du pays en matière de développement économique et social.

Ce système scolaire reste prisonnier des schémas importés de France et produit une élite intellectuelle étrange à sa propre réalité; à sa propre culture, incapable d'appréhender comme elles sont les données socio-culturelles de notre sous-développe-ment économique.

L'utilisation du français comme langue d'enseignement dès le début de la scolarité fait que l'enseignement adopte des schémas de pays développés.

Enfin, le rendement au sein du système scolaire est très mauvais : les taux de redoublement sont élevés et les abandons sont nombreux. De plus, des élèves d'âges très avancés, par rapport aux normes habituelles, fréquentent le système scolaire primaire.

Ce qui est considèré comme une faillite de l'école traditionnelle a conduit peu à peu à l'idée d'une réorientation complète des objectifs de l'école et de son organisation. Ainsi, depuis 1979 jusqu'à nos jours la réforme rencontre beaucoup de problèmes dans sa mise en application. Avec l'utilisation du créole comme langue d'enseignement, les couches aisées des villes ont considéré ce changement comme une volonté de bannir le français du curriculum et ont cherché à stopper cette réforme en s'adressant notamment aux établissements privés qui à cette date, dans leur grande majorité avaient réfusé d'appliquer la réforme.

Les curricula et les manuels scolaires sont d'un haut niveau pédagogique. Ils posent l'énorme problème de leur utilisation par un corps enseignant dont le niveau de compétence est insuffisant pour utiliser correctement un matériel aussi sophistiqué. Le niveau de formation des enseignants est tellement faible de telle sorte qu'il est très difficile pour les autorités de faire passer des modifications ambitieuses de la réforme dans les actes.

Le personnel de supervision et d'encadrement est insuffisant pour assurer la qualité de l'enseignement dans les écoles et les moyens de déplacements permettant aux agents de supervision d'effectuer leur travail. La réforme a été élaborée en déhors du secteur privé et sans concertation avec celui-ci, devant les difficultés rencontrées par le secteur public dans la mise en place de la réforme, le secteur privé s'est montré très sévère, jouant même des phénomènes de rejet par une partie de la population pour attirer une nouvelle clientèle.

Aujourd'hui il est difficile de faire un bilan de la réforme 20 ans après son succès ou son échec ? peu importe finalement ce qui est sûr, c'est que la réforme à introduit des changements importants et des innovations dans le fonctionnement du système scolaire au point que la distinction entre enseignement traditionnel et enseignement réformé se vide peu à peu de son sens.

Et avec le peu de données disponibles nous analysons l'évolution des effectifs concernant les quatres (4) ordres d'enseignements.

1-2 LES STRUCTURES PAR ORDRES D'ENSEIGNEMENT.-

Avant la réforme du système d'enseignement entreprise vers la fin des années 1970 sous le gouvernement de Jean Claude Duvalier, le système éducatif haïtien comprenait :

- un enseignement primaire urbain et rural théoriquement de six ans chacun comme toutefois dans beaucoup d'écoles primaires rurales, le cycle d'enseignement d'une durée de sept ans qui était en place avant la fusion de l'enseignement primaire rural en 1975 continuait à prévaloir.

- un enseignement secondaire de sept ans;

- un enseignement supérieur de trois à 5 ans suivant les options suivies;

- un enseignement professionnel dont l'entrée est dans certains cas subor-donnée à l'achèvement de l'enseignement primaire (CEP);

- un enseignement supérieur conduisant à diverses licences ou diplômes

universitaires.

Cet enseignement était dispensé en français, langue officielle, bien que la grande majorité de la population rurale ne parle que le créole. C'est ainsi qu'en 1979 le Ministre de l'Éducation Nationale Joseph Bernard, lança la réforme de l'Éducation. D'après cette réforme, il est crée quatre (4) ordres d'enseignement et une structure para, péri et post scolaire.

§ le premier ordre d'enseignement est constitué par l'enseignement Maternel d'une durée de trois (3) ans qui se dispense exclusivement dans les jardins d'enfants et les centres intégrés de Nutrition et d'Éducation Communautaire (CINEC).

§ le deuxième ordre d'enseignement est constitué par l'enseignement Fondamental d'une durée de dix (10) ans et sanctionné par le diplôme d'Études Fondamentales.

Il est subdivisé en 3 cycles dont le 3ème comporte un jeu d'options permettant d'orienter les élèves en fonction de leurs aptitudes et des besoins de la nation, vers les formations générales, techniques ou professionnelles. Ces dernières constituent les enseignements professionnelles du premier dégré, sanctionné par un certificat ou un diplôme de technicien.

§ le troisième ordre d'enseignement est constitué par les Enseignements secondaires comprenant les lycées et collèges d'enseignement classique ou technique, les écoles normales primaires et les écoles professionnelles du 2ème degré sanctionné par un certificat de fin d'étude secondaire, ou professionnel et / ou technique.

§ le quatrième ordre d'enseignement est constitué par les facultés et les instituts universitaires regroupés au sein de l'Université d'État d'Haïti ou de centres universitaires reconnus par l'UEH et sanctionné par la licence.

1-2-1 L'ÉDUCATION PRÉ-SCOLAIRE.-

Elle a pour l'objet :

§ de contribuer au développement de la personnalité de l'enfant sous toutes ses formes (corporelle, affective, intellectuelle et scolaire), en l'entrainant à l'usage de ses différents moyens d'expression

§ de préparer l'enfant à recevoir ensuite la formation donnée par l'École Fondamentale.

L'Éducation pré-scolaire a également pour but de favoriser l'égalisation des chances tout au long de la scolarité ultérieure. Elle dure en principe 2 ans. L'enfant y entre à l'âge de 4 ans et en sort en principe à 6 ans.

L'Éducation pré-scolaire est dispensée dans les jardins d'enfants et les écoles maternelles, ainsi que dans les Centres Intégrés de Nutrition et d'Éducation Communau-taire (CINEC). L'Éducation pré-scolaire ne comporte d'initiation ni à la lecture, ni à l'écriture.

1-2-2 L'ÉCOLE FONDAMENTALE.-

Elle remplace l'école primaire et les trois premières années des lycées et collèges de l'ancien système. Ces derniers sont au terme de l'application intégrale de la Réforme Educative, réduits aux classes de secondes, Rhéto et Philo. L'École Fondamentale a pour but de permettre aux élèves de recevoir sur les mêmes bases, une formation générale de dix ans qui doit les conduire à un niveau de connaissances générales à leurs accessions aux établissements de niveau secondaire ou à leur entrée dans un processus de production.

Les dix années sont organisées en trois cycles.-

· Les quatres premières années constituent le premier cycle de l'Enseignement Fondamental. L'Enseignement qui y est dispensé crée une intégration des apprentissages en introduisant des inter-relations entre les contenus et les méthodologies des principales disciplines. C'est le cas en particulier, pour le langage, les mathématiques, les activités d'éveil.

· Les trois années suivantes constituent le deuxième cycle de l'Enseignement Fondamental. L'Enseignement qui y est dispensé porte d'une part sur les mêmes domaines vue le premier cycle qu'il consolide et complète et pour part, sur les disciplines ou activités à caractère pré-professionnel. Cet enseignement prépare l'orientation prévue à la fin du cycle.

Les trois dernières années constituant le troisième cycle de l'Eseignement Fondamental offrent un jeu d'options conduisant les élèves, soit vers une formation générale appuyée par des activités de caractères pré-professionnelles préservant et renforçant au besoin les acquis en matière de connaissances générales.

Les dix années d'études à l'École Fondamentale sont sanctionnées par le diplôme d'Études Fondamentales.

Le créole est langue d'enseignement et langue enseignée tout au long de l'École Fondamentale. Quant au français, il est enseigné tout au long de l'École Fondamentale et constitué la langue d'enseignement à partir de la 6ème année fondamentale.

C'est pour cela qu'en 5ème année de l'Enseignement Fondamental, l'enseignement du français est renforcé en vue de son utilisation comme langue d'enseignement en 6ème année.

1-2-3 L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.-

Les titulaires du Diplôme d'Études Fondamentales peuvent accéder aux établisse-ments de niveau secondaire constitué par les nouveaux lycées et collèges à trois classes (2ème, 1ère, terminale), les écoles professionnelles du 2ème degrés et les écoles normales.

Les enseignements du niveau secondaire ont pour objectif, l'acquisition au terme des trois années de scolarité, soit des connaissances générales indispensables à l'entrée dans le cycle universitaire, soit des connaissances théoriques et des compétences indispensables à l'exercice d'une activité dans le domaine de la production.

1-2-4 L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.-

Cet enseignement, par la diversité des domaines qu'il étudie, doit permettre de répondre aux besoins de la communauté haïtienne et en particulier sa jeunesse qui cherche à transformer son milieu le plus immédiat et participer ainsi, au processus de changement souhaité par tous.

Ainsi, l'enseignement Supérieur public compte huit (8) Facultés, quatre (4) Écoles, les Instituts, les Département et Centres.

LES FACULTÉS

1) Faculté de Médecine :

nombre d'années d'études : six (6) ans

diplôme délivré : Docteur en Médecine

Les Écoles affiliées à cette faculté :

- École de Pharmacie :

nombre d'années d'études : trois (3) ans

diplôme délivré : Pharmacien

- École de Technologie Médicale :

nombre d'années d'études : deux (2) ans

diplôme délivré : Technicien Médical

2) Faculté d'Odontologie :

nombre d'années d'études : cinq (5) ans

diplôme délivré : Chirugien Dentiste

3) Faculté des Sciences :

nombre d'années d'études : cinq (5) ans

diplôme délivré : Ingénieur civil

Ingénieur Architecte

Ingénieur électro-mécanique

École affiliée à cette faculté :

- École de Topographie:

nombre d'années d'études : deux (2) ans

diplôme délivré : Topographe

4) Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire

nombre d'années d'études : cinq (5) ans

diplôme délivré : Agronome (équivalent du grade d'Ingénieur Agronome conféré dans les Universités latino-Américaines et du B.S Américains)

mention de l'option : Economie rurale, Genie rural, Physiotechnie, Ressources Naturelles, production animale, technique alimentaire.

5) Faculté des Sciences Humaines :

nombre d'années d'études : cinq (5) ans

diplôme délivré : Licence en Psychologie, Service Social, Communication, Sociologie.

6) Faculté d'Ethnologie :

nombre d'années d'études : six (6) ans

diplômes délivrès : Licence (4) ans, maîtrise (2) ans

Licence en Antropologie, en Sociologie et maîtrise en Science du Développement.

7) Faculté de Droit et des Sciences Économiques

nombre d'années d'études : quatre (4) ans

diplôme délivré : Licence en Droit et / ou en Sciences Économiques.

8) Faculté Linguistique Appliquée :

nombre d'années d'études : quatre (4) ans

diplôme délivré : Licence en Linguistique.

LES ÉCOLES

1) Ecole Normale Supérieure :

nombre d'années d'études : quatre (4) ans

diplôme délivré : Licence en lettres, langues vivantes, Philosophie, Sciences sociales, Mathématiques, Physiques, Chimie- Sciences Naturelles.

2) Ecole Nationale des Arts :

nombre d'années d'études : quatre (4) ans

diplôme délivré : Licence en Arts plastiques, Danse, Musique, Art dramatique, histoire de l'art.

3) Ecole Supérieurede technologie :

nombre d'années d'études : trois (3) ans

diplôme délivré : diplôme en Gestion

4) Les Ecoles Nationales d'infirmières des Cayes de Port-au-Prince et du Cap-Haïtien :

nombre d'années d'études : Trois (3) ans

diplôme délivré : Licence d'Infirmière-Nursing

LES INSTITUTS, DEPARTEMENTS et CENTRES

1) Institut National d'Administration de Gestion et des Hautes Etudes Inter- nationales (INAGHEI) :

nombre d'années d'études : quatre (4) ans

diplôme délivré : Licence en Administration

mention de l'option : Gestion des affaires, Administration publique et Sciences Comptables.

Licence en science politique spécialisée en relation internationales

Diplôme en sciences comptables

Des certificats en gestion des affaires en Administration publique et en science politique.

2) Département des Sciences du Développement (affilié à la faculté d'Éthnologie) :

nombre d'années d'études : deux (2) ans

diplôme délivré : Maîtrise en Science du Développement

3) Institut d' Études et de Recherches Africaines d'Haïti (IERAH) :

nombre d'années d'études : quatre (4) ans

diplôme délivré : Licence en Études Africaines, Afro-américaines et

Caraïbéennes.

4) Centre Technique de Planification et d'Économie Appliquée :

nombre d'années d'études : quatre (4) ans

diplôme délivré : Licence en Statistique, Planification, et en Economie appliquée.

1-3 ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DES ORDRES D'ENSEIGNEMENTS.-

L'analyse des données des ordres d'enseignements nous indique clairement que les effectifs ont connu un accroissement spectaculaire lié à une forte demande au cours de ces 25 dernières années.

1-3-1 L'ENSEIGNEMENT PRÉ-SCOLAIRE.-

Le programme du pré-scolaire a été fixé par le MENJS en 1984 comme un ensemble de conditions préréquises aux apprentissages scolaires du primaire réformé. Cet enseignement est tout particulièrement impulsé par la coopération internationale (CARE, UNICEF). Actuellement, son importance est croissante en Haïti, car il fait l'objet d'une demande sociale relativement forte, l'éducation pré-scolaire apparaît aux familles haïtiennes comme la clé d'entrée la plus efficace dans l'enseignement.

La tutelle de fait de cet enseignement n'est pas toujours très claire à établir entre le Ministère de l'Éducation Nationale, le Ministère des Affaires Sociales et celui de la Santé publique et de la population. Les informations relatives à ce niveau d'enseignement sont rares et éparses. En 1988-1989, on estimait à 328 000 le nombre d' enfants dans les classes pré-scolaires et enfantines dont 89% dans les écoles privées. Et selon les statistiques publiés par le MENJS l'effectif total est de 452ll3 (1993-1994) soit une moyenne de 45 élèves par salle de classe l'effectif total des élèves du pré-scolaire se répartissait comme suit: 50 000 pour le public et 402 113 pour le privé, soit une augmentation de l'ordre de 27%. Si l'on considère la période comprise entre 1988 à 1994 les Écoles Publiques étant beaucoup moins nombreuses, il est fort probable que le taux général de fréquentation des enfants d'âges pré-scolaire ne dépasse pas 25%.

1-3-2 L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.-

On estime que trente ans après l'Indépendance d'Haïti, le taux de scolarisation primaire atteignait à peine 1% avec une population scolaire primaire de 1000 élèves. Et en seconde moitié du 19e siècle, la population scolaire est passée à environ 45 000 élèves en 1900, soit un taux de fréquentation pour la tranche d'âge proche de 15%. Mais durant les premières années du siècle, l'instabilité politique allait gravement influencer la population scolaire, celle-ci chutant à 27 000 élèves autour de 1905 pour remonter à 47000 après 1913. Durant la période d'occupation américaine, des progrès sensibles furent enregistrés avec une population scolaire primaire proche de 100 000 en 1929.

Comme l'indique le tableau No.1 ci-dessous publié par le MENJS / DPCE l'effectif dans l'enseignement primaire est passé de 741 313 à 1 156 937 (1988 / 1989 et 1994 / 1995 soit un accroissement de 56% en six ans seulement. Les proportions des élèves en milieu rural (42,1% du total) et des filles (48,2% du total) sont restées constantes, ainsi que la proportion fréquentant les écoles primaires du secteur privé de 66,5% à 68,5% des effectifs seulement pendant cette même période. En trois ans, entre 1988 / 1989 et 1991 / 1992, selon les chiffres disponibles, le taux net de scolarisation des enfants âgés de 6 à 12 ans est passé de 37,2% à 44,1%. Dans l'ensemble nous pouvons noter une augmentation de l'ordre de 2,3% par an. En milieu rural ce progrès de 19,5% à 23,3% était modeste, de moins de 1,3% par an; alors qu'en milieu urbain, il était fort spéctaculaire, montant de 78,1% à 90,8% soit une croissance de 4,2 % l'an.

TABLEAU 1

EFFECTIFS DES ELEVES AUX ECOLES PRIMAIRES

PAR SECTEUR, 1988 / 1989 à 1994 / 1995.

 

88/89

89/90

90/91

91/92

92/93

93/94

94/95

Ensemble

741313

808712

865415

926095

1024409

1073916

1156937

Public

2411361

267211

285946

305996

358157

358376

387818

Privé

499952

541501

579469

620099

666252

715540

769119

% Privé

0.7

0.7

0.7

0.7

0.7

0.7

0.7

Source: Annuaire Statistique de MENJS, 1987 / 88 à 1991 / 92, Annuaire FONHEP, 199 3 / 94, MENJS 1994 / 95.

En effet, malgré une croissance économique négative depuis les années 60, la République d'Haïti a vu durant les dernières années ses effectifs scolaires multipliés par trois (3) et son taux de scolarisation primaire passé de 47,8% en 1981-82 à 52,56% en 1994-95. Au cours de la période allant de 1981-82 à 1994-95 l'Enseignement primaire a connu un élan considérable au niveau de la scolarisation. Les effectifs sont passés de 658.102 à 1.156.937 avec un taux brut de scolarisation variant de 73,2 à 88,69%. Par contre, nous avons assisté à une baisse au cours de l'année 88/89, où l'effectif qui était 780.658 en 87/88 est passé à 741.313 en 1988 / 89. Cette baisse s'explique par la dégradation de la situation économique des parents et également de la crise politique qu'a connu le pays. Les estimations relatives à l'année 1989 / 90 laissent voir un rétablissement des effectifs des élèves de l'enseignement primaire.

1-3-3 L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.-

La progression au niveau de l'enseignement secondaire a été relativement assez rapide. L'effectif dans l'enseignement secondaire est passé de 7.308 en 1950 à 55.212 en 1975 (secondaire générale). Les effectifs de l'enseignement secondaire sont passés de 98.570 en 1981 / 82 à 195.418 en 1994 / 95, ce qui représente une augmentation globale de 13,79% soit approximativement 3,2% par an, avec un taux d'accroissement dans les lycées publics légèrement plus élevé que dans les établissements privés. Plus de 81% des élèves du secondaire fréquentaient alors des établissements privés.

TABLEAU 2

EVOLUTION DES EFFECTIFS DES ELEVES DANS LES ETABLISSEMENTS

D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE PAR SECTEUR, 1987/88 À 1991/92

 

81 / 82

87 / 88

88 / 89

89 / 90

90 / 91

91 / 92

94 / 95

Croissance

87 / 88 - 91 / 92

Ensemble

98570

160608

166474

171786

176368

181230

195418

1.13

Public

15868

28225

30655

31632

32476

33372

35207

1.18

Privé

82702

132383

135819

140152

143892

147858

160211

1.12

% Privé

82%

81.6%

81.6%

81,6%

81.6%

81.6%

82%

 

Source : Annuaire Statistique de MENJS, 1987/88 à 1991/ 92

1-3-4 L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL.-

Les effectifs des enseignements techniques et professionnels sont restés par contre stables entre 1950 et 1960 avec environ 4000 élevés dans les établisements publics ou privés reconnus et un peu plus de 4000 dans les établissements privés en attente de reconnaissance. Actuellement, les écoles de formation professionnelle rélevant du secteur public et du secteur privé reconnu donc sous la tutelle de l'Institut National de Formation Professionnelle (INFP) ont été classés en 6 catégories comme l'indique le tableau ci-après.

TABLEAU 3

NOMBRE D'ÉCOLES PAR CATEGORIE D'ÉTABLISSEMENT D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE OU PROFESSIONNEL 1995

Catégorie

Type d'École

Nombre d'École

Effectif

Élèves en % du Total

Catégorie 1

École d'Énseignement

Technique

5

110

0,2

Catégorie 2

Ecole d'Enseignement

Moyen

0

0

-

Catégorie 3

Centre de Formation

Professionnelle

Ecole d'Enseignement

Professionnel

 
 
 

Catégorie 4

23

3588

0.6

Catégorie 5

Ecole de Formation

Agricole

0

0

-

Catégorie 6

Centres Menagères

10

1085

0,2

TOTAL

-

38

5783

1.0

Source : INFP, 1995

L'INFP a mis en place en 1987 un annuaire statistique qui montre que dont l'effectif des élèves est de 3148 en 1986/1987 et de 3610 en 1987/88 et passe à 5783 1994 / 1995.

Le système de collecte d'informations statistiques sur l'enseignement technique et professionnel n'est pas fiable pour ne dire inexistant. Présentement les services de la planification de l'INFP ont du mal a produire les informations les plus élémentaires sur les activités des Écoles professionnelles publiques et privées.

1-3-5 L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.-

En 1981-1982 l'effectif au niveau de l'enseignement supérieur se chiffrait à 3597 étudiants dans les 11 facultés, écoles et instituts supérieurs de l'université d'État en 1982-1983 l'effectif des étudiants a connu une légère diminution des inscrits soit 3464 inscrit.

TABLEAU 4

EFFECTIFS DE L'UEH PAR FACULTÉS, ÉCOLES ET INSTITUTION,

1981 / 1982 A 1996 / 1997.

Institution

EFFECTIFS

1981 / 1982

1989 / 1990

1994 / 1995

1995 / 1996

1996 / 1997

Agronomie

 

282

309

309

318

Droit et Sciences

Economiques

 

1024

2491

2491

3900

Ecole Normale

Supérieure

 

538

689

757

730

Ethnologie

 

366

1000

708

950

Linguistiques appliquées

 

166

279

218

500

Médecine et Pharmacie

 

645

757

700

689

Odontologie

 

84

125

116

115

Sciences

 

310

441

442

426

Sciences Humaines

 

447

932

720

734

INAGHEI

 

2226

3180

3180

2650

IERAH

 

190

243

141

225

TOTAL

3597

6278

10446

9782

11237

Source : Note dans les calculs présentés, par les différentes facultés, écoles et institutions de l'UEH.

L'étude du tableau montre que l'accroissement des effectifs reflète une évolution importante de la demande sociale dont la pression sur les structures de l'enseignement supérieur ne peut que s'accroitre sur les prochaines années. Ainsi, les effectifs des étudiants de l'UEH sont passés de 6278 étudiants en 1989 / 90 à plus de 9782 inscrits en 1995 / 96, une légère réduction par rapport à 1994 / 95 (formation courtes de 2 années en Facultés des sciences et en médecine exclues) et enfin à 11.237 inscrits pour 1996 / 97. Cette augmentation est considérable, 56% en 10 ans alors que la capacité d'accueil n'a pas augmenté. L'INAGHEI, la Faculté de Droit et des Sciences Economiques, la Faculte d'Ethnologie, la Faculté des sciences Humaines et de linguistique Appliquée reçoivent 76 % des étudiants. A elle seule, L'INAGHEI abrite 33% de l'effectif total. La proportion des étudiants en sciences, médecine, odontologie, sciences et disciplines scientifiques de l'ENS ne représente que 18% du total. Si l'on suppose que la répartition dans les sections scientifiques de l'ENS n'a pas changé cela représente une réduction par rapport aux 24 % en sections scientifiques qui prévalent en 1989-1990.

A coté de l'Université d'État s'est développé de façon remarquable depuis 1918 un secteur privé au niveau de l'enseignement supérieur. Les effectifs des étudiants inscrits dans l'enseignement privé sont passés de 2053 en 1984 / 85 à plus de 8000 soit une augmentation de 290%((*)1). On considère qu'une moyenne variant entre 8000 et 10.000 étudiants fréquentent aujourd'hui l'enseignement supérieur privé, le dénombre-ment précis étant rendu difficile par le caractère volatile d'un grand nombre des établissements du secteur particulièrement frappées par la crise des dernières annèes. Les ètudiants de l'Enseignement supérieur privé sont répartis sur une cinquantaine d'établis-sements, mais en réalité une demi-douzaine dont les effectifs vont de 500 à 1000 étudiants regroupent l'essentiel de la population étudiante inscrite dans le secteur privé.

1-4 PHÉNOMÈNE DES SUR-AGES.-

La présence d'adolescents dans les classes pré-scolaires ou primaires pose un problème. En effet, leur expérience de la vie et leur maturité physique rendent le curriculum complètement inapproprié et inadapté. L'enseignant aura tendance à utiliser le curriculum de première année en lieu et place de celui du pré-scolaire proprement dit. Il convient d'étudier les options non formelles pour des enfants d'âge non conventionnels afin qu'ils puissent s'épanouir en compagnie de leurs pairs. Selon les statistiques disponibles en 1993/94, environ 14% seulement des enfants d'âge prescolaire fréquen-taient les établissements prescolaires privés avec un pourcentage équivalent de sur-âges. En Haïti, le taux net est de 52 %. Alors que le taux brut est de 88 % de scolarisation. En moyenne, 60 % des élèves inscrits dans le primaire sont en retard. Le nombre d'élèves en retard influe considérablement sur les méthodes et conditions d'enseignement et sur les capacités d'apprentissage des élèves.

Les sur-âges représentent la moitié des effectifs de l'enseignement fondamental. Ce fait réduit la capacité d'accueil des établissements et entraine des problèmes pédagogiques sérieux. Le cas des élèves sur-âges constitue un phénomène particulier du système d'éducation et explique en grande partie l'écart important constaté entre le taux net et le taux brut de scolarisation. La distance trop longue à parcourir amènent les parents à différer l'entrée des enfants à l'école et explique en partie le phénomène des sur-âges.

La présence d'enfants en âge théorique de fréquentation de cette classe n'est pas un phénomène exceptionnel dans la plupart des systèmes éducatifs du monde notamment ceux des pays pauvres, mais nulle part ce phénoméne n'atteint des proportions aussi étendues qu'en Haïti. Il concerne en effet 70% des élèves au classe Pré-scolaire 1 et 88,7% dans le classe Moyen deux si l'on retient une définition large c'est-à-dire si l'on considère que l'âge normal est de 7 ans en CPI et de 12 ans en CM2 et de 96,2% en CM2 et si l'on retient la définition stricte (entrée à 6 ans en CPI et à 11 ans en CM2). Le phénomène est donc bien massif, l'âge moyen en CM2 étant de 15,3 ans soit 3-4 ans de plus que l'âge théorique. Ce système se caractérise par une proportion élevée d'enfants en retard dans tout le secteur. C'est ainsi que la deuxième enquête sur la mortalité, la morbidité et l'utilisation des services réalisés en 1994 / 95 indique que parmi les enquêtés, 73% des enfants âges de 6 à 15 ans, 61% des 16 à 20ans et 30 % des 21 à 24 ans fréquentaient l'école (sans précision sur le niveau). Cela laisse à penser que de nombreuses personnes âgées de 16 à 20 ans sont en fait inscrites dans une école primaire et non secondaire.

1-5 ACCROISSEMENT DU NOMBRE D'ÉCOLES.-

Au cours de ces vingt cinq (25) dernières années nous avons constaté une expansion impressionante du nombre d'établissements d'enseignement pré-scolaire, primaire, secondaire et supérieur dans le pays. En un mot nous pouvons dire que cet accroissement des structures d'accueil s'explique sur la forte demande en éducation au niveau des 4 ordres d'enseignement.

1-5-1 L'ENSEIGNEMENT PRÉ-SCOLAIRE.-

L'accroissement du nombre d'écoles au niveau du pré-scolaire apparaît visible à Port-au-Prince et dominé par le secteur privé. Ainsi ce programme d'enseignement qui en réalité a commencé depuis 1987 avec l'ouverture des six premiers centres CINEC se poursuit avec l'action conjuguée du Ministère des Affaires Sociales et de celui de l'Éducation Nationale avec un effectif de 317 centres en 1994 / 95 pour le secteur public et entre 1982 / 83 et 1994 / 95 pour le secteur privé et l'effectif du nombre d'écoles pré-scolaire est passé de 96 à 1018.

1-5-2 L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.-

Si nous remontons depuis 1875, Haïti comptait 165 écoles primaires urbaines publiques et 200 écoles rurales. A la veille de l'occupation américaine de 1915, 730 écoles publiques fonctionnaient. Au cours des années 80, la très forte poussée du taux de scolarisation sans différence significative entre les effectifs de garçons et de filles explique l'évolution du nombre d'établissements tant dans le milieu urbain que dans le milieu rural. En effet, dans l'ensemble du pays, au cours de la période allant de 81/82 à 94/95, le nombre d'établissements primaires est passé de 3.221 à 10.071.

TABLEAU 5

EVOLUTION DU NOMBRE D'ÉCOLES PRIMAIRES SELON LE SECTEUR,

1987 / 1988 A 1991 / 1992.

Secteur

81 / 82

87 / 88

88 / 89

89 / 90

90 / 91

91 / 92

94 / 95

Ensemble

3221

4799

5103

5412

5747

6111

10.071

Public

1000

986

1005

1005

1005

1005

1100

Privé

2.221

3813

4098

4407

4742

5106

8971

% Privé

0.7

0.8

0.8

0.8

0.8

0.8

0.8

Source : Annuaire Statistique du MENJS, 1987 / 88 à 1991 / 92.

Dans le secteur privé le nombre d'écoles primaires a connu une progression plus marquée passant de 2.221 à 8971 contre 1000 à 1100 dans le public. Cela traduit un accroissement de 2% du nombre d'écoles et des effectifs du primaire avec une augmentation annuelle de 6% du nombre de salles, imputables essentiellement au secteur privé.

Cette prolifération des écoles privées constitue un phénomène sociologique assez exceptionnel et peut être une chance pour Haïti d'arriver assez rapidement à la scolarisation universelle. L'évolution du nombre de salles de classe d'après l'annuaire statistiques du MENJS 1987 / 1988 à 1991 / 1992 est passé de 15.736 à 19.088 soit une croissance de 82 % (public et privé). Globalement, le rapport élèves / classe s'est amélioré sur la période passant de 49,61 élèves par salle à 46,28 en 1988 / 1989. mais le niveau a connu une progression en 1989 / 90 et en 1991 / 92, passant de 47, 60 à 48 élèves par classe. Ce niveau peut être considéré comme tout à fait convenable dans un pays où les ressources allouées à l'éducation sont modestes.

TABLEAU 6

RAPPORT ELEVES / SALLE DE CLASSE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

SELON LE SECTEUR, 1987 / 1988 A 1991 / 1992.

Secteur

87 / 88

88 / 89

89 / 90

90 / 91

91 / 92

Ensemble

49.61

46.28

47.60

47.97

48.28

Public

47.56

46.81

48.87

49.25

49.56

Privé

50.61

46.03

47.01

47.37

47.67

Source : Annuaire Statistique du MENJS, 1987 / 88 à 1991 / 92.

Cependant, l'absence de données récentes a handicapé notre analyse.

Ces données montrent une répartition de plus de quatre établissements primaires, privés pour chaque établissement public (1100) pour l'année 1994 / 95, ainsi qu'une répartition urbain/rural de 6 sur 4. Les écoles primaires en milieux urbains et ruraux représentent 75% des effectifs du secteur privé. Grâce aux missions protestantes, aux églises catholiques et au secteur laïc communautaire, la demande d'éducation reçoit une réponse dans les milieux défavorisés, ce qui contribue à accélérer le processus de scolarisation universelle. En effet, déjà à la fin des années 70, une enquête menée par le MENJS, L'UNESCO et la Banque Mondiale avaient révélé que le taux de croissance de l'école privée était de 11% alors que celui de l'école publique était de 5%. Cette capacité de croissance rapide de secteur privé est encore confirmée par les récentes enquêtes menées par la FONHEP. Et en 1993 une enquête diagnostic réalisé par cette instution a relevé l'existence de 8400 écoles primaires privées. L'actualisation de ces données en 1996 montre qu'il existe aujourd'hui plus de 10.000 écoles primaires privées à travers le pays.

1-5-3 L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.-

En ce qui concerne le niveau secondaire, on a observé aussi l'ouverture de plusieurs établissements publics et privés.

Ainsi, de 1981/82 à 1994/95 le nombre d'établissements secondaire est passé de 244 à 776 dont 116 pour le public et 660 pour le privé. Près de la moitié des établissements sont situés à Port-au- Prince. Cinq ans plus tard, soit en 1987/88 avec un total de 33 lycées, le secteur public ne représente que 7%. Pendant cette période, le secteur privé a considérablement augmenté, le nombre de ses établissements passant de 219 à 509 soit 93% des écoles et un taux moyen d'accroissement de 12,1%.

TABLEAU 7

EVOLUTION DU NOMBRE D'ÉTABLISSEMENTS SECONDAIRES

1987 / 1988 à 1994 / 1995.

Croissance

87 / 88

88 / 89

89 / 90

90 / 91

91 / 92

94 / 95

Croissance

87 / 88- 91 / 92- 87 / 88-94 / 95

Ensemble

542

562

548

607

630

776

1.16

1.34

Public

33

40

49

58

67

116

2.03

3.52

Privé

509

522

535

549

563

660

1.11

1.2

% Privé

93.9 %

92.9 %

91.6 %

90.4 %

89,4 %

85.0%

 
 

Source : Annuaires Statistique du MENJS, 1987/88 à 1991/92. MENJS/DES,1995.

En analysant ce tableau nous voyons que le secteur public est passé de 25 établissements en 1981/82 à 116 en 1994/95 soit un accroissement de 3.52%. Le secteur privé a considérablement augmenté, le nombre de ses établissements passant de 219 en 1981 / 82 à 660 en 1994 / 95 soit 85 % des établissements et un taux moyen d'accrois-sement de 1.20%, environ 7 fois celui du secteur public.

Le nombre de salles de classe pour le secteur public et privé est passé de 1.836 en 1981/82 à 4556 en 1991/92.

L'analyse rapport-élève par salle de classe de l'enseignement secondaire suivant le secteur d'après ce tableau, est passé de 42.53 élèves par salle à 39.78 de 1987 / 88 à 1991 / 92.

TABLEAU 8

RAPPORT ELÈVES / SALLE DE CLASSE DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

SELON LE SECTEUR, 1987 / 88 A 1991 / 92.

 

87/ 88

88 / 89

89 / 90

90 / 91

91 / 92

Ensemble

42.53

42.08

41.42

40.55

39.78

Public

64.29

71.29

70.14

68.37

67.28

Privé

39.67

38.52

37.92

37.14

36.42

Source : Annuaires Statistique du MENJS, 1987 / 88 à 1991 / 92.

Pour l'enseignement secondaire technique et professionnel le nombre d'écoles est passé de 26 en 1988 / 89 à 38 en 1994 / 95 répartis en 6 catégories. (voir tableau 3)

A côté de cet enseignement technique reconnu, il est vraisemblable qu'il existe un enseignement technique privé. La présence de ce secteur dans l'offre de formation est une réalité visible et même si les statistiques ne sont pas disponibles la plupart des responsables du sous-système estiment que le nombre des écoles privées sont déjà plus importants que dans le public.

1-5-4 L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.-

Les circonstances historiques dans lesquelles Haïti a eu son indépendance, en 1804 ne lui ont pas permises de bénéficier de la colonie de St Domingue d'un certain héritage institutionnel sur le plan de l'Enseignement supérieur, De 1880 à nos jours l'UEH compte huit (8) Facultés, quatre (4) Ecoles et deux (2) Instituts. D'après le diagnostic technique du système éducatif haïtien réalisé par Research Triangle Institute, the Academy for Educational Development Educat SA en Juillet 1995, pour le secteur privé au niveau du Droit et des Sciences Economiques on compte huit (8) pour les sciences commerciales vingt (20) en santé communication et religion et huit (8) institutions polyvalentes.

Ce qui donne un total de 50 institutions d'enseignement supérieur public et privé. Le rectorat ne possède pas d'informations sur les établissements privés à l'exception des données transmises spontanément par les établissements pour appuyer leur demande de licence de fonctionnement.

TABLEAU 9

EFFECTIFS DE L'UEH PAR INSTITUTION 1989 / 90 à 1994 / 1995 AVEC RÉPARTITION DES INSCRITS EN PREMIÈRE ET EN DERNIÈRE ANNÉE, 1994 / 1995

 

Effectif

% du Total inscrits

1994 / 1995

INSTITUTION

1989 / 90

1993 / 94

1994 / 95

en Première / en dernière

Année Année

Agronomie

282

309

309

25 %

19,4 %

Droit et Sciences Economiques

1024

2491

2491

48 %

12,2 %

Ecole Normale Supérieure

538

689

757

37 %

20,3 %

Ethonologie

366

1000

708

23 %

31,8 %

Linguistiques appliquées

166

279

218

38 %

9,2 %

Médecine

645

757

700

20 %

18,3 %

Pharmacie

 
 
 

35 %

 

Odontologie

84

125

116

22 %

16,4 %

Sciences

310

441

442

41 %

11,5 %

Sciences humaines

447

932

720

33 %

23,5 %

INAGHEI

2226

3180

3180

n.d

n.d

IERAH

190

243

141

n.d

22 %

TOTAL

6278

10446

9782

 
 

Note Dans les calculs présentés, les formations courtes de 2 années en faculté des sciences et en Médecine, ainsi que les internes en Medecine ( qui ne suivent pas de cours ) sont exclus du total.

Source : UEH, 1995

1-6 EVOLUTION DU NOMBRE DE MAITRE.-

L'évolution du nombre de maître s'exprime, pour chaque niveau d'enseignement, de la manière suivante.

1-6-1 AU NIVEAU DU PRÉ-SCOLAIRE.-

Le nombre d'enseignants dans le secteur public au niveau du Pré-scolaire est actuellement difficile à déterminer avec exactitude, les sources que ce soit le MEF, la fonction publique, ou les différents services du MENJS (personnel), les données statistiques (services de paiements) se révelant hétérogènes quant aux taux. Jusqu'à présent de nombreux instituteurs enseignent simultanément à des élèves du pré-scolaire et à des élèves du primaire.

Le tableau ci-dessous présente le nombre d'instituteurs au niveau du Pré-scolaire privé par département. L'éffectif total est de 9997 instituteurs pour les 9 départements du pays.

TABLEAU 10

NOMBRE D'INSTITUTEURS DANS LES PRES-COLAIRES PRIVES, 1993/ 94.

Département

Urbain

Rural

Bidonvil

Total

Artibonite

540

1515

24

2079

Centre

216

577

14

805

Gd Anse - Nippes

73

268

4

345

Nord

345

777

31

1153

Nord- Est

99

132

0

231

Nord-Ouest

133

517

10

660

Ouest

1235

969

601

2805

Sud

269

926

15

1210

Sud-Est

104

600

3

707

TOTAL

3014

6281

702

9997

Source : Annuaires Statique de la FONHEP, 1993/94.

1-6-2 AU NIVEAU PRIMAIRE.-

Au niveau primaire, au cours de la période allant de 1980/81 à 1994 / 95 l'effectif des enseignants du primaire est passé de 14581 à 30.205. En l'année scolaire 1993 / 94, les statistiques officielles indiquent qu'il y avait 29174 enseignants travaillant dans le niveau primaire, dont 71,7% dans le secteur privé. Depuis 1987 / 88, on assiste à un fort accroissement du corps enseignant à ce niveau, de plus de 30%. Cet accroissement a pu maintenir un taux d'encadrement dans le secteur privé de 33 à 35 élèves par enseignant 1987 / 88 jusqu'à 41 élèves par enseignant en 1993 / 94. La plupart des Normaliens préfèrent, à l'issue de leur formation dans les écoles Normales, servir plutôt dans les centres urbains et les zones rurales d'accès relativement aisé. Ainsi, l'effectif est passé de 6934 en 1980 / 81 à 11855 en 1992 / 93 (enseignants dans les zones rurales) d'après l'analyse du tableau 10.

TABLEAU 11

EVOLUTION DU NOMBRE DES ENSEIGNANTS DES ECOLES PRIMAIRES

SELON LE SECTEUR ET LE MILIEU, 1980 / 81 à 1994 / 95.

Secteur / Milieu

80 / 81

87 / 88

88 / 89

89 / 90

90 / 91

91 / 92

92 / 93

93 / 94

94 / 95

Ensemble

14581

22421

21381

22676

24079

25604

24935

29174

30205

Public

5359

6333

6058

6425

6823

7255

4115

8772

8192

Privé

9222

16088

15323

16251

17256

18349

20820

20402

22013

% Privé

0.6

0.7

0.7

0.7

0.7

0.7

0.8

0.7

0.7

Urbain

7647

12578

11987

12713

13500

14355

13080

 
 

Rural

6934

9843

9394

9963

10579

11249

11855

 
 

% Rural

0.4

0.4

0.4

0.4

0.4

0.4

0.5

 
 

Source : Annuaires Statistique du MENJS, 1987/88 à 1991/92; Annuaire FONHEP, 1993/94,

MENJS, 1995.

1-6-3 AU NIVEAU SECONDAIRE.-

Les effectifs enseignants du secondaire ne permettent pas de distinction entre le premier et le second cycle du secondaire. Le tableau ci-dessous retrace l'évolution du corps enseignant sur la période de référence ainsi que le taux d'encadrement en distinguant les secteurs d'enseignement.

TABLEAU 12

EVOLUTION DU NOMBRE DE PROFESSEURS DES ETABLISSEMENTS SECONDAIRES SELON LE SECTEUR, 1980 / 1981 à 1994 / 1995.

 

80 / 81

87 / 88

88 / 89

89 / 90

90 / 91

91 / 92

Croissance

87 / 88

91 / 92

94 / 95

Ensemble

4031

10290

10898

11541

12222

12945

1.26

15275

Public

730

1288

1284

1360

1438

1527

1.19

1712

Privé

3301

9002

9614

10181

10784

11418

1.27

13563

% Privé

82%

87.5%

88.2%

88.2%

88.2%

88.2%

 
 

Source : Annuaires Statistique du MENJS, 1987 / 1988 à 1991 / 1992.

Ainsi l'évolution des effectifs enseignants n'a pas parfaitement suivi celle des élèves. De 1980 / 1981 à 1994 / 1995 l'effectif est passé de 403l à 15.275. En 1987 / 88 le personnel enseignant a augmenté de 26% soit 10290 à 12949 en 1991 / 1992. Cette évolution plus forte dans le secteur privé a permis au taux d'encadrement de rester assez stable à 22 élèves par enseignant dans le public, et même de s'améliorer légèrement dans le privé de presque 15 élèves par enseignant en 1987 / 1988 à moins de 13 en 1991 / 1992. Vu que les enseignants sont souvent des vacataires ou ne travaillent pas à temps plein, ces chiffres ne devraient pas être interprétés comme indicateurs de la taille des classes. La vie à la campagne est pénible sans possibilité culturelle, maigre salaire, les professeurs préfèrent rester en ville cela accasionne une grande disparitée entre les ratios enseignants élèves en milieu urbain et élève / enseignant en milieu rural.

1-6-4 AU NIVEAU DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL.-

Pour l'ensemble de l'enseignement technique et professionnel, on recensait en 1987 / 1988, 298 enseignants et sept ans plus tard c'est-à-dire en 1995 on a un effectif total de 552. Si l'on considère que les enseignants à temps partiel étaient en moyenne à mis-temps, on obtient un taux d'encadrement de 15,8 soit un taux d'encadrement un peu meilleur que dans l'enseignement secondaire classique (30 %) trente pour cent des enseignants ont un niveau de formation égale ou supérieure au baccalauréat 2ème partie.

Les données relatives au corps enseignant se limitent aux informations provenant des états d'émargement du ministère relatif aux montants des salaires perçus. Ainsi d'après le tableau ci-dessous, sur l'effectif de 552 enseignants seulement 390 sont payés par l'Institut National de Formation Professionnelle (INFP).

TABLEAU 13

EFFECTIFS DES EMPLOYÉS DES ENSEIGNANTS ET DES ENSEIGNANTES PAYÉS PAR L'INFP PAR CATÉGORIE D'ÉTABLISSEMENT, 1995

Catégorie

Employés

Total

Enseignants

Total

Dont payés par

l'INFP

Ecoles d'enseignement Technique

192

120

85

Ecoles d'enseignement Moyen

0

0

0

Centres de Formation Professionnelle

35

18

14

Ecoles d'enseignement Professionnel

447

352

257

Ecole de Formation Agricole

0

0

0

Centre ménagères

40

62

34

TOTAL

714

552

390

Source : INFP, 1995

1-6-5 AU NIVEAU DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.-

Vers la première moitié des années 80, l'enseignement supérieur était assuré par un ensemble de 108l professeurs environ dont 926 hommes et 155 femmes. Des 1081 enseignants se détachaient environ 59 étrangers qui prétaient leurs concours dans la formation académique. Ces étrangers de nationalités différentes enseignaient particulière-ment aux facultés de médecine et de pharmacie, d'Ethnologie, d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire, des sciences, à l'École Normale Supérieure à l'Institut National d'Administration de Gestion et des Hautes Etudes Internationales, à la faculté de Linguis-tique Appliquée, au séminaire Théologique Baptiste d'Haïti et à d'autres institutions. Ces étrangers se recrutent souvent parmi les experts d'organisations internationales et non gouvernementales.

TABLEAU 14

EVOLUTION DU NOMBRE DE PROFESSEURS A L'UNIVERSITE D'ÉTAT D'HAITI.

 

80 / 86

93 / 94

94 / 95

96 / 97

Public

1 081

871

871

905

Privé

N.d

N.d

N.d

N.d

Total

1081

871

871

905

Source : Rectorat. 1998

Ainsi, après le renversement de Jean Claude Duvalier en Février 1986, la plupart des professeurs étrangers ont laissé le pays. On peut citer à titre d' exemple l'INAGHEI. L'effectif qui était de 1081 de 1980 à 1986 est passé à 905 en 1996 / 97 dont 63 à temps plein et 842 à temps partiel ce qui équivaut à l professeur pour 12 étudiants d'après les fichiers de rénumération du Rectorat de l'UEH. Un examen plus approfondie de l'état d'emargement montre que les enseignants sont comptabilisés par chaire d'enseignement, une chaire d'enseignement équivalent à une charge horaire variant entre 3 et 5 heures selon le cas en raison de la présence du même personnel dans les établissements différents.

Concernant les enseignants privés, le Rectorat ne possède pas d'information à l'exception des données transmises spontanément par les établissements pour appuyer leur demande de licence de fonctionnement.

* (1) Diagnostic technique du système Educatif Haïtien P 65

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille