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Francophonie et médiation des crises politiques en Afrique francophone: le cas de Madagascar

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par Rodrigue TASSE MOTSOU
Institut des Relations Internationales du Cameroun et en cotutelle avec l'Université Jean Moulin de Lyon III en France - Master II en Science politique option Relations Internationales 2012
  

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A- FRANCOPHONIE

De manière générale, la Francophonie peut être présentée comme une organisation internationale regroupant en son sein des Etats et gouvernements ayant en partage la langue française.

Historiquement, d'après Xavier Deniau, le mot Francophonie semble avoir été inventé par le géographe français Onésime Reclus (1837-1916) en 188010(*). Ce dernier prévoyait une francophonie, symbole et résumé de la solidarité humaine, du partage de la culture et de l'échange. Mais, le mot et l'idée disparaissent de la conscience collective et des écrits avec O. Reclus, pour ne réapparaitre qu'en novembre 1962 dans un numéro spécial de la revue Esprit intitulé « le français dans le monde ».C'est LéopoldSedar Senghor (1906-2001), agrégé de grammaire et poète de langue française qui donne au mot et à la notion une audience internationale.Il définit alors la Francophonie comme « une symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races qui se réveillent à leurs chaleurscomplémentaires » (revue Esprit, novembre 1962).Plus tard dans le journal le Monde, de février 1969, Senghor parle de la Francophonie comme cet « humanisme intégral qui se tisse autour de la terre ».Le projet de communauté organique de la Francophonie qu'a voulu Léopold Sedar Senghor, inspirateur et père fondateur de la Francophonie politique, se concrétise avec l'organisation du premier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement ayant en commun le français en février 1986 à Versailles en France. La Francophonie s'institutionnalise progressivement avec la création des instances politiques de haut niveau (sommet, conférence des ministres, conseil permanent), des opérateurs, du poste de secrétairegénéral...La charte adoptée à Hanoï en 1997 et amendée à Antananarivo en 2005 permet à l'Organisation internationale de la francophonie de devenir l'unique organisation francophone intergouvernementale regroupant en son sein 77 Etats et gouvernements membres. Elle oeuvre pour la diversité culturelle, la démocratie, la paix et le développement solidaire dans l'espace francophone. La Francophonie est indiscutablement un acteur émergent du système international et accueille à chaque sommet de nouveaux membres11(*).

B- LA MEDIATION

Le terme « médiation » vient du latin mediare qui signifie «  s'interposer »12(*). Ce terme apparait dans les travaux nord-américains au milieu des années 1970, mais il est essentiellement évoqué au sein du mouvement radical CriticalLegalStudies. Il est évoquédans le champ de la science politique dans la seconde moitié des années 1980 par quelques ouvrages et revues spécialisées dans les PeaceStudies, comme le Journal of PeaceResearchou le Journal of ConflictResolution. Il n'atteint les revues généralistes de la discipline que plus tardivement. Mais la médiation n'y est pas abordée en tant que processus politique. Elle est le plus souvent évoquée en tant qu'outil, plus ou moins efficace, dans la résolution des conflits politiques.13(*) De manière globale, la médiation se définit comme l'intervention d'un tiers indépendant et impartial dans la résolution d'un conflit. Elle a été codifiée par les Conventions de la Haye de 1899 et 190714(*) et, depuis, consacrée dans le dispositif normatif des différentes organisations internationales. Bien que ces organisations aient constamment recours à la médiation, la majeure partie d'entre elles n'en donnent pas une véritable définition. L'article 33 du chapitre VI de la Charte des Nations Unies se contente juste de la citer comme l'un des modes de règlement pacifique des différends sans en apporter une définition claire. Cependant de nombreux écrits ont pallié ce manque de définition de la charte des Nations Unies en proposant à travers plusieurs publications des définitions qui varient selon les acteurs de la médiation. Ainsi, selonJean SALMON, la médiation est un mode de règlement diplomatique des différends par lequel, de leur propre initiative et avec l'accord des parties ou à la demande de celles-ci, un ou plusieurs tiers (à savoir un ou plusieurs Etat (s), ou un organisme international, ou même une personne privée) s'entremet entre les parties à un différend ou un conflit afin de les amener à entamer ou reprendre et poursuivre des négociations sur la base de propositions de règlement fondées sur la conciliation des intérêts en cause et dépourvues de caractère obligatoire15(*).Dans le même sensI. William ZARTMAN et Saadia TOUVAL, définissent la médiation comme « l'intervention d'un tiers dans un conflit avec l'objectif affiché de contribuer à sa réduction ou sa résolution au moyen de la négociation »16(*). Pour les réalistes17(*) comme Jacob BERCOVITCH, la médiation constitue « un processus de gestion de conflit, où les parties adverses sollicitent l'assistance ou acceptent l'offre d'aide d'une partie extérieure au conflit, qui soit en mesure de changer leurs perceptions ou leurs comportements sans devoir recourir à la force ou invoquer les règles de droit ».

Pour les libéraux18(*) comme, MIALL, RAMSBOTHAM et WOODHOUSE, la médiation est « un mode de négociation dans lequel un tiers parti aide les parties en conflit à développer une solution qu'elles n'ont pas encore trouvées elles-mêmes »19(*).Dans le même sens, Jacques FAGET définit la médiation comme un « processus consensuel de gestion des conflits dans lequel un tiers impartial, indépendant et sans pouvoir décisionnel, tente, à travers l'organisation d'échanges entre les personnes ou les institutions de les aider, soit à améliorer ou établir une relation, soit à régler un conflit »20(*).

Le médiateur, c'est un tiers qui s'entremet entre deux ou plusieurs parties à undifférend pour les amener à une solution par la médiation. Il peut s'agir d'un chef d'Etat ou de gouvernement, du Secrétaire ou du Directeur général d'une organisation internationale, ou de toute autre personnalité nommée à cette fin par un Etat ou groupe d'Etats ou une organisation internationale. Le rôle du médiateur consiste à concilier les prétentions opposées et à apaiser les ressentiments qui peuvent s'être produits entre les Etats en conflit21(*)(Convention de la Haye (I) de 1907 pour le règlement des conflits internationaux,article 4). Il a enfin pour mission de favoriser l'échange de vues entre les parties et de proposer une solution au différend qui les oppose22(*).

* 10 Deniau (Xavier), La francophonie, Paris, Puf, coll. « Que sais- je ? », 1998, p.9

* 11 Ramel (Frédéric) et Phan (Trang), « La Francophonie au prisme des théories : Etats des lieux et perspectives » dans Guillou (Michel), Phan (ThiHoaiTrang)(dir), Actes des sixièmes entretiens de la Francophonie. La Francophonie sous l'angle des théories des relations internationales, Iframond, Université Jean Moulin-Lyon 3, Lyon, 2007, p.89.

* 12 Lange (Jean Marie), Une introduction à la médiation, Liège, cefal, 2003, p.90, cité par Tsakadi  (Komi)« approche terminologique et typologie de la médiation et de la facilitation » dans, Médiation et facilitation dans l'espace francophone : Théorie et pratique, VETTOVAGLIA (Jean- Pierre) et al, op.cit., p.11

* 13Faget (Jacques), « Les métamorphoses du travail de paix : Etat des travaux sur la médiation dans les conflits politiques violents », Revue française de science politique, Vol.58, No 2, avril 2008, p.311

* 14 Voir Convention de la Haye sur le règlement pacifique de conflits internationaux du 20 Juillet 1899 et la

Convention de la Haye sur le règlement pacifique des conflits internationaux du 18 Octobre 1907

* 15Salmon (Jean) et al. Dictionnaire de droit international public, Bruxelles, Bruylant, 2001, p. 688

* 16 I. William ZARTMAN et Saadia TOUVAL, « International Mediation : Conflict Resolution and Power Politics » in Journal of Social Issues, Vol.41, No 2, 1985, p.27-45

* 17 L'école réaliste a une « Approche fondée sur l'obtention de la puissance par les Etas afin de préserver lapaix », selon DAVID (Charles- Philippe), la guerre et la paix : approches contemporaines de la sécurité et de la stratégie, Paris, Presses des Sciences Po, 2006, p. 369

* 18 L'école libérale prône « Une approche positive de la paix, fondée sur l'établissement de valeurs, de réseaux et de mécanismes multilatéraux pouvant assurer à long terme la pérennité d'un système international stable » selon David (Charles-Philippe),op.cit, p.367

* 19Miall (Hugh) and Ramsbotham(Oliver) and Woodhouse (Tom), Contempory Resolution Conflict, Cambridge, Polity Press, 1999, p.159,cité par David (Charles-Philippe), op.cit, p.296

* 20Faget (Jacques), « Les métamorphoses du travail de paix : Etat des travaux sur la médiation dans les conflits politiques violents », Revue française de science politique, Vol.58, No 2, avril 2008, p.309-333

* 21Salmon (Jean) et al. Op.cit.p.688

* 22Smouts(Marie- Claude), Battistela (Dario), Vennesson (Pascal), Dictionnaire des relations internationales,2e édition,Paris, Dalloz, 2006,p. 375

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote