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La pratique des sports de combat et les dispositions du code pénal camerounais sur la violence

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par Alain Clotaire FEZE
INJS- CAMEROUN - CAPEPS II 2003
  

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SECTION II : LES INTERVENTIONS POSSIBLES AU NIVEAU DE LA PRATIQUE DES SPORTS DE COMBAT

Au niveau de la pratique des sports de combat, les actions à envisager ici peuvent se faire au niveau des structures dirigeantes (§I) et au niveau des autres parties prenantes (§ II)

§ I : L'APPORT DES STRUCTURES DIRIGEANTES

Les principales structures dirigeantes qui interviennent dans la gestion des sports sont les fédérations (A) et les clubs (B).

A. LA CONTRIBUTION DES FEDERATIONS

C'est au niveau des commissions de discipline que se situe la tâche à accomplir. Le rôle des commissions de discipline entre autres : est de veiller à ce que soient respectés les principes de la discipline pratiquée. Elles interviennent aussi dans les règlements des litiges qui pourraient opposer les licenciés de la fédération en question. Afin d'éviter toute confusion entre la réglementation sportive et la réglementation pénale, les fédérations doivent lutter pour la sauvegarde d'un esprit sportif et pour une bonne formation des arbitres et athlètes. L'action des chambres de discipline doit être préventive.

1 :La lutte pour la sauvegarde de l'esprit sportif.

«L'esprit sportif est l'esprit de la pratique dans le respect des règlements de l'activité sportive ... il est universel ».57(*) Les chambres de discipline doivent lutter contre la tricherie et la montée de l'insécurité en sport. Pour cela, elles peuvent s'inspirer du modèle français. En France, face à la montée de l'indiscipline et de l'inobservation des règles de sécurité dans les arts martiaux, le ministère de la jeunesse et des sports a lancé une campagne de sensibilisation .Cette campagne basée sur la promotion de l'esprit sportif a porté le nom de «code de déontologie ». Il s'agissait d'une initiative des instances fédérales orientée vers les enfants (exemple : la création d'un diplôme du samouraï). Le principe est simple : il s'agit d'inculquer dès les premières années d'étude le respect des valeurs fondamentales des sports de combat aux tous petits.

La motivation de la décision ci-dessus citée vient du fait que le ministère de la jeunesse et des sports en collaboration avec les fédérations des sports de combat (FFKDA, FFJUDO, FF BOXE) ont constaté que :

- les Athlètes ont une connaissance parfaite des règlements de la discipline ( confère tableau 1-4) ;

- les athlètes ignorent néanmoins le règlement disciplinaire de leur fédération confère tableau 2-4). Ils sont surpris par les sanctions administratives qu'on leur inflige.

Au Cameroun, ces règlements existent mais restent ignorés par les pratiquants.

En effet, il ressort de nos investigations que les pratiquants ignorent le contenu des différents règlements disciplinaires de leurs fédérations. (confère tableau 2- 4). Il est important que l'on insiste sur la divulgation des règlements intérieurs de fédérations concernées, et sur l'assimilation du code moral (voir annexe).

La maxime selon laquelle nul n'est censé ignorer la loi ne doit pas être appliquée ici. Le problème qui apparaît au niveau de ces règlements intérieurs est le suivant : nulle part il n'est fait mention de la manière par laquelle peuvent être gérés les actes que posent un pratiquant hors du club. Les fédérations doivent penser à réglementer tout écart de comportement des athlètes. Le développement d'un esprit sportif doit être complété par le respect de l'éthique sportive.

2- Une formation orientée des entraîneurs, arbitres et athlètes dans le sens de l'éthique.

Il s'agit de faire comprendre aux arbitres qu'il revient à eux de sanctionner sans état d'âme et sans complaisance. Les athlètes qui mettent en danger la sécurité de leur adversaire. Les règlements de la FIJ autorisent un arbitre à arrêter un combat lorsqu'un compétiteur se trouve dans une situation où sa propre vie est en danger. C'est le cas d'un judoka qui bien que subissant un étranglement refuse d'abandonner le combat.

Le combat ne doit pas nuire aux principes de la discipline. A cet effet, la règle XIII (A) AIBA énonce que : « le bien être du boxeur est le premier souci de l'arbitre ». la règle XIII (B) demande que l'arbitre veille à ce que les règles et le fair-play soient respectés ; l'arbitre doit arrêter un combat s'il juge qu'un boxeur est blessé ou n'est plus apte à continuer le combat. La contribution des entraîneurs a toute sa raison d'être. Le problème qui se pose est le suivant : généralement les entraîneurs contribuent à la montée de la violence. C'est dans ce sens qu'il a été dit que : « les athlètes éprouvent un grand respect pour les entraîneurs qui peuvent les porter à sur valoriser ses instructions aux dépens de leurs propres principes moraux. Les entraîneurs partagent donc une grande responsabilité dans l'élimination de la violence ».58(*)

En plus des fédérations, les clubs et associations sportives interviennent dans l'amélioration de la compatibilité entre les sports de combat et la législation pénale sur la violence.

B. LES CLUBS ET ASSOCIATIONS SPORTIVES

L'action des clubs et associations peut se situer à deux niveaux : au niveau de l'enseignement de la réglementation sportive et pénale sur la violence (1) et au niveau d'une bonne formation technique des athlètes (2)

1. La place de l'enseignement de la réglementation sportive et pénale.

En 1995 dans sa lutte pour la promotion de l'éthique, le ministre de la jeunesse et des sports avait fait un certain nombre de propositions. Il avait proposé que les principes moraux des disciplines sportives soient répétés avant, pendant et après les entraînements. Les responsables des clubs devraient informer leurs athlètes sur toute complication pouvant survenir lorsqu'on ne respecte pas les règlements. De plus en plus les règlements sportifs durcissent leur position par rapport à la tricherie. Les récentes modifications des règlements de la FIJ accordent beaucoup d'importance aux fautes anti-sportives, qui sont sanctionnées par une disqualification.

2. La formation technique des athlètes

Le principe de départ est qu'un athlète bien formé fera moins de fautes de négligence ou d'imprudence susceptibles d'engager sa responsabilité. Pour exécuter par exemple une technique comme «OKURI ASHI BARAI »59(*), en compétition, l'athlète devra comprendre que cela ne peut se faire qu'en déplacement. S'il se contente de donner un coup violent sur le pied de son adversaire, il sera sanctionné par l'arbitre. De plus s'il blesse son adversaire , il pourra éventuellement faire l'objet de poursuites judiciaires puisque à ce moment une des conditions de l'art. 288 C.P n'est plus respectée. Le rôle des fédérations et des clubs peut être complété par l'action des arbitres et des athlètes.

* 57 - P AMA, « Foot Ball esprit sportif et société », in Journal de l'AFC, N° 002, Juillet 2002, p 6

* 58 CIO, Cours pour dirigeants de sport, op. cit, p 58

* 59 - OKURI ASHI BARAI :balayage des deux pieds in,A PARISI et J NORRIS op.cit, p 29

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