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La problématique des conflits en Afrique: le cas de la Somalie, de la Côte d'Ivoire et de la RDC

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par Salif Kà¢
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise en science politiques 2012
  

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Section II : Sur le plan socio-politique

Compte tenu des informations recueillies au cours des enquêtes effectuées, l'on constate que la principale origine des conflits est généralement liée à la conquête, à l'exercice et à la conservation du pouvoir politique. Pour illustrer cette argumentation, il s'avère nécessaire de mettre l'accent sur le double niveau interne (Paragraphe I) et externe (Paragraphe II) de l'origine socio-politique des conflits en RDC, en Somalie et en Côte d'Ivoire.

Paragraphe I : Au niveau interne

Les causes principales socio-politiques des conflits au niveau interne des Etats sont essentiellement liées à la confiscation du pouvoir de manière antidémocratique, aux dérives institutionnelles, au processus de démocratisation, à la consolidation de l'Etat-Nation, au néopatrimonialisme, à la corruption et à l'application politique du concept d'ivoirité.

En effet, pour ce qui concerne ce dernier point, il faut dire qu'il aurait été en grande partie à l'origine de la crise politique et sociale ivoirienne de 2002-2008. Tout est parti de la candidature de l'ancien premier Ministre sous Félix H. Boigny en la personne d'Alassane Dramane Ouatara. Après les affrontements estudiantins en avril-mai 1999 suivis de la fermeture de l'Université ivoirienne, Alassane Ouatara quitte le Fonds Monétaire International (FMI) en annonçant officiellement sa candidature pour l'élection présidentielle d'octobre 2000. Cependant la justice ivoirienne sous le règne du successeur constitutionnel et Président de la république Henry K. Bédié n'a pas cautionné sa candidature et annule son certificat de nationalité ivoirienne délivré à la fin du mois de septembre.

Il s'agit là de l'application politique du concept d'ivoirité, ce qui aggrave la situation et durcit les positions entre les antagonistes. Le 15 novembre 1999 des dizaines d'immigrés burkinabés sont chassés de leur domicile dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire suite à des problèmes fonciers. Le mois de décembre de la même année est marqué par des tensions politiques ponctué par un arrêt lancé contre l'adversaire politique le plus populaire, Alassane Ouatara, contre Bédié et la formation d'une mutinerie à Abidjan le 23 décembre avant l'annonce le jour suivant de la destitution du Président Bédié et la formation d'un Comité National de Salut Public (CNSP) dirigé par l'ancien chef d'Etat-major, le Général Robert Guei. Celui-ci, en voulant s'accrocher au pouvoir après un bref souffle de soulagement, a ouvert la porte du Palais Présidentiel à Laurent Gbagbo en éliminant politiquement et juridiquement Ouatara de la course à la présidentielle.42(*) Le 22 octobre 2000, les tensions et contradictions électorales montent à Abidjan. Des militaires sont déployés au siège de la Commission Nationale Electorale (CNE) qui sera dissoute et son président arrêté. Le Général Robert Guei se proclame Président de la deuxième République de la Côte d'Ivoire. De l'autre côte, Laurent Gbagbo se déclare dans la foulée, Chef de l'Etat et invite ses partisans à manifester. Ce fut un affrontement meurtrier entre manifestants et forces de l'ordre. La CNE, après la fuite du Général Guei, confirme l'élection de Laurent Gbagbo comme Président de la république de la Côte d'Ivoire. La crise politique prend une connotation ethno-religieuse entre nordistes en majorité musulmane et sudistes en majorité animiste et chrétienne. Le bilan des affrontements est lourd et le Secrétaire Général de l'ONU d'alors, Koffi Annan appelle à la tenue de nouvelle élection pendant que la cour suprême proclame Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin avec 59,36% des voix. Malgré tout, le conflit dégénère en une crise sans précédent suite à la tentative de coup d'Etat à Abidjan le 19 septembre 2002. Les rebelles prennent le contrôle des grandes villes du Centre (Bouaké) et du Nord (Korhogo). Le pays est divisé avec affrontements périodiques entre les forces loyalistes et les trois mouvements rebelles que sont le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand-Ouest (MPIGO), le Mouvement pour la justice et la Paix (MJP) et le Mouvement Patriotique de la Côte d'Ivoire (MPCI).

Force est de reconnaitre que des groupes rebelles de ce genre sont aussi à l'origine des troubles en RDC et Somalie. Pour ce dernier pays, il s'y développe des groupes islamiques claniques en perpétuelle lutte pour le pouvoir. C'est le cas du groupe Hizbul Islam, des milices tribales, l'UTI soutenue par le groupe terroriste Al qaida. Ces groupes rebelles ont une forte connotation religieuse contrairement aux rebellions ivoiriennes et congolaises. Les exactions des groupes somaliens d'inspiration islamiste et tribale ont complètement affaibli l'institution étatique qui, au regard de lu Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies en Somalie, n'existe pas en tant que tel.43(*) C'est ainsi qu'une lecture politique des facteurs explicatifs du conflit souligne que la piraterie s'appuie sur l'absence d'Etat, celui-ci ne pouvant lutter contre la criminalité s'exerçant sur son territoire.

La question de la rébellion demeure encore une équation difficile à résoudre en territoire congolais. La partie orientale de la République Démocratique du Congo est le bastion des groupes rebelles dont il faut citer les forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dénommées avant 2000 Armée de Libération du Rwanda (ALIR). Les FDLR sont composées des membres de l'ex-FAR (Forces Armées du Rwanda) et des milices interahamwes qui ont participé au génocide de 1994, des ex-FAR n'ayant pas participé aux massacres, des recrues « post-génocide » passées par les camps de refugiés en Tanzanie et au Zaïre (actuelle RDC) entre 1994 et 1996 constituant par conséquent le gros des troupes. Ces forces se sont bien entrainées dans les camps de refugiés de la RDC en 1994 et jouent un trouble jeu entre Joseph Kabila et Laurent Kunda. En 1996 lors de la première guerre du Congo, l'Armée rwandaise à poursuivi ces forces rebelles à travers les forêts du Congo et massacré plusieurs milliers de ses membres et des populations refugiées prises en otages par les forces génocidaires. Il faut dire donc que ces forces rebelles ont beaucoup contribué à la déstabilisation de l'Est de la République Démocratique du Congo, ce qui du reste durcit les hostilités entre la RDC et le Rwanda.

* 42 Op.cit.Kassimi Bamba et Kévin Adou.p22.

* 43 Op.cit.S.E Ahmedou Ould Abdallah.

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