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Monopoles légaux et marché commun d'Afrique Centrale

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par Gaël Nguefack Donzeu
Université de Dschang-Cameroun - Master 2 en Droit de Affaires et de l'Entreprise  2012
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Depuis les Accords de l'OMC, il est connu que chaque Etat Membre fera en sorte que tout fournisseur monopolistique d'un service sur son territoire n'agisse pas, d'une manière incompatible, lorsqu'il fournit un service sur le marché considéré295. Au demeurant, une réalité domine le droit communautaire de la CEMAC : dans la gestion de certains secteurs jugés très sensibles, les Etats membres refusent une implication directe en optant pour la reconnaissance, au profit de certaines entreprises ou groupes d'entreprises, d'un régime spécial leur conférant un statut d'utilité publique. La réaffirmation de ces missions de service public dans des secteurs clés de l'économie nationale et la reconnaissance en faveur de certaines entreprises d'un statut de monopole légal, n'a pour autant pas remis en question le nouveau principe de la soumission de tous les acteurs économiques au libre jeu de la concurrence admis par tous les pays membres, lesquels venaient de reconnaître, depuis peu et à l'unanimité, les vertus du libéralisme économique296.

Dans l'espace économique de la CEMAC, les monopoles légaux sont autorisés et contribuent, dans une certaine mesure, à justifier l'intervention des pouvoirs publics dans l'économie. Leur existence se heurte donc à la question de leur conformité à la logique du marché. Du coup, le législateur pose le principe de leur assujettissement aux règles de la concurrence en appliquant, à leur égard, les règles régissant les pratiques d'abus de position dominante. Dans la même orientation, la jurisprudence a imposé aux entreprises dominantes, l'accès à leurs infrastructures aux autres opérateurs, en élaborant la théorie dite des « installations essentielles ».

Le problème reste celui de savoir si cette soumission réussit elle à rassurer les intérêts du marché commun en général, et ceux d'autres opérateurs économiques en particulier. La raison en est que des réserves, sous fond de protection, y ont été consacrées. En premier lieu, les activités des monopoles légaux échappent aux règles

295 Article VIII de l'Accord Général sur le Commerce des services, Annexe 1B du Traité de l'OMC.

296 GNIMPIEBA TONNANG (E.), droit matériel et intégration sous-régionale en Afrique centrale (contribution a l'étude des mutations récentes du marché intérieur et du droit de la concurrence CEMAC), Thèse de Doctorat précitée, pp. 353-354.

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communautaires lorsqu'elles réussissent à satisfaire des besoins d'intérêt général. Dans un second temps, en vue de la garantie des intérêts privés, certains acteurs se prévalent de la gestion exclusive d'un secteur donné, par l'idée de la reconnaissance de leur droit de propriété intellectuelle.

Indéniablement, la compétition joue un double rôle : l'amélioration de la satisfaction des consommateurs et la préservation du bon fonctionnement de l'économie en l'occurrence en faisant place à la pérennité des entreprises, à l'innovation et au maintien de la structure concurrentielle des marchés297. La réglementation du marché est donc nécessaire. Sinon, la compétition concurrentielle risquerait de s'étouffer devant les comportements abusifs des entreprises monopolistes ou en position dominante sur le marché et partant, favoriser le triomphe des procédés anticoncurrentiels préjudiciables aux intérêts des opérateurs économiques, des consommateurs et à l'intérêt général298.

Pour tout dire, le monopole légal signifie absence de compétition traditionnelle par impératif juridique, alors que la concurrence est un facteur essentiel pour un fonctionnement si ce n'est optimal, du moins satisfaisant aux protagonistes de l'échange, c'est-à-dire satisfaction de tous les intérêts et surtout de l'intérêt général.

297 NJEUFACK TEMGWA (R.), Etude de la notion de collaboration dans les procédures en droit de la concurrence : une lecture du droit africain (CEMAC et UEMOA) sous le prisme du droit européen, op. cit., p. 77.

298 MASAMBA MAKELA, Pour une loi sur les pratiques commerciales restrictives au Zaïre, Afrique- éd., Kinshasa, 1986, p. 15.

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