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Le contrôle des armes légères et de petit calibre en afrique de l'ouest

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par Salamane YAMEOGO
Institut de Hautes Etudes Internationales et du Dévelppement (IHEID) - Master en Etudes du Développement 2009
  

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§III : LA PERTINENCE DU SYSTÈME

Le critère de pertinence renvoie à l'idée qu'une « une politique se justifie très généralement par l'identification d'un problème de société auquel les pouvoirs publics se sentent tenus de faire face. Une politique sera dite pertinente si ses objectifs explicites sont adaptés à la nature du (des) problème(s) qu'elle est censée résoudre ou prendre en charge. La pertinence des objectifs et des actions par rapport aux besoins et aux enjeux territoriaux révélés par le diagnostic initial (ORIV 2007, 1). Sous un volet développementaliste, Olivier Charnoz et Jean-Michel Severino  la pertinence renvoie au bien fondé de la finalité du projet (de la norme ou de la politique) et à la cohérence de sa démarche. S'est-il attaché à un problème prioritaire ? Y répond t-il mieux que d'autres actions envisageables ? (Charnoz et Severino 2007, 95). La norme ou la politique publique doit répondre à une demande, à un problème de société.

Au regard de ces définitions, il n'est pas déraisonnable de dire que les normes et les stratégies de contrôle de transferts des ALPC en Afrique de l'Ouest sont pluriellement pertinentes. La prolifération des ALPC est sans équivoque un problème de société. Tous les acteurs publics et privés ouest-africains et ceux du monde entier sont unanimes que la prolifération incontrôlée des ALPC représente le lit des problèmes d'insécurité humaine, de sous développement, d'atteinte aux droits humains, au droit international humanitaire. Et comme le rappelait Momodou Lamin Sadat Jobe, Secrétaire d'État aux affaires étrangères de la Gambie en 2001 à la Conférence onusienne sur le Programme d'Action, trois ans après l'adoption de la Déclaration du Moratoire, « La grande disponibilité des armes légères est une vive source de préoccupation pour ma délégation. Les armes de petit calibre et les armes légères ont des effets déstabilisateurs considérables sur les sociétés. Sur le continent africain qui connaît aujourd'hui une multitude de conflits, la disponibilité d'armes de petit calibre et d'armes légères ne fait qu'aggraver et exacerber ces conflits. Dans des sociétés qui font face à des problèmes sociaux, où sévissent la pauvreté et la délinquance, la présence d'armes légères contribue aux problèmes par l'incidence négative qu'elles ont sur le plan psychologique et physique ainsi que par leurs conséquences sociales. Le problème des armes légères et des armes de petit calibre représente un défi considérable qui se pose à tous les niveaux de la société et qui va au-delà des conflits entre États ou à l'intérieur des États, mais englobe également le banditisme et la délinquance. Les sociétés qui ont connu des conflits ou qui sortent de conflits connaissent des difficultés beaucoup plus considérables, en raison de la présence des armes légères » (Nations Unies 2001). Mieux, tous les textes CEDEAO en matière de sécurité, de contrôle des ALPC et de résolution des conflits ont été adoptés à l'unanimité. La preuve que le phénomène des ALPC est véritablement un problème de société auquel il faut s'attaquer. Cette unanimité déborde le cadre ouest-africain.

En octobre 2008, les Etats membres de l'ONU ont adopté par 166 voix pour et une contre (États-Unis), le texte relatif au commerce illicite des armes légères et de petit calibre (Nations Unies, AG/DSI/3378). L'Assemblée Générale encouragerait les États à mettre en oeuvre les recommandations formulées dans le rapport du Groupe d'experts gouvernementaux chargé d'examiner les nouvelles mesures à prendre pour renforcer la coopération internationale en vue de prévenir, combattre et éliminer le courtage illicite des armes légères. La Conférence du désarmement dans son Rapport A/C.1/63/L.47 d'octobre 2008 a rappelé la nécessité du contrôle des ALPC dans la mesure où ces armes sont sources de la violence armée. Les objectifs depuis l'apparition des stratégies ouest-africaines restent convergentes. Le Moratoire, le Code de Conduite ainsi leur instrument d'application le PCASED, la Convention et l'ECOSAP poursuivent grosso modo la même vision : Eradiquer le flot d'ALPC qui nuit à la stabilité, à la sécurité et à la paix. Par conséquent, le critère de pertinence est validé.

Cependant, quelques fausses notes ramollissent cette pertinence. La lenteur dans la signature de la Convention donne à penser que le problème des ALPC préoccupe peu les Etats. Comment comprendre que depuis 2006, ce soit cinq Etats (Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal et Sierra Leone) qui ont ratifié la Convention ? Parmi ces cinq pays, le Sénégal n'a pas encore déposé les instruments de ratification au Secrétariat de la CEDEAO ? Seule la Sierra Leone, un Etat ayant connu la guerre, fait partie du peloton des Etats qui ont ratifié la Convention. Il y a une certaine réticence dans la mesure où dix autres Etats n'ont pas encore franchit le pas de la ratification. Comme le souligne Michel Sallé et Robin-Edward Poulton, les Etats sont d'accord sur le fait que les ALPC sont un problème de société, mais ce problème n'est pas traité comme une réelle priorité (Sallé et Poulton 2008, 3). C'est cette nonchalance qui discrédite les initiatives ouest-africaines en dépit des efforts consentis. Toutefois, comment peut-on évaluer l'effectivité, l'efficacité et l'efficience ?

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams