B- UNE EVOLUTION DU SYSTEME
D'ACTEURS ET DES MODALITES D'ACTION
Alors que la globalisation et/ou la mondialisation peuvent
donner le sentiment aux citoyens - et aux élus eux-mêmes - que le
pouvoir politique n'exerce plus qu'une influence restreinte, la
coopération décentralisée contribue à construire un
nouvel espace politique, à l'échelle même de cette
mondialisation, au sein duquel des actions conjointes peuvent renforcer les
capacités des exécutifs locaux. Dans la même veine, la
coopération décentralisée crée des espaces
d'initiatives et de mobilisation de la société civile, de
dialogue entre les actions institutionnelles et associatives. Elle est
perçue par les élus comme pouvant contribuer au renouvellement de
leurs relations avec les citoyens, à l'enrichissement de la
démocratie locale à travers des enjeux et des actions
partagées (ACTconsultants-GRET, 2006 : 28). Même s'il est
vrai que les collectivités locales sont des organisations politiques,
leurs motivations sont plutôt humanitaires. Ce point de départ
fait qu'elles basent leurs projets sur la participation communautaire et sur
une direction locale, qu'elles écoutent et finalement tirent les
leçons. Mais ce n'est pas tant à cause de leur
« humanitarisme » qu'elles réussissent, mais leur
« humanitarisme » les entraîne vers certains modes
d'action qui se trouvent être les moyens les plus efficaces de motiver
les gens et de répandre de nouvelles idées (Ekoumou, 1991). Le
danger ici serait alors d'invalider les politiques qui marginalisent la masse
laborieuse de la société : c'est la problématique de
la coopération non-étatique qui a pour souci premier la
préservation des intérêts de la population locale.
Toutefois, au regard de la convention cadre France-Cameroun
pour la coopération décentralisée, la "coopération
décentralisée" ne serait elle qu'un habillage juridique, un
artifice consistant à faire passer la coopération
interétatique pour une coopération entre collectivités
locales, par conséquent dissimuler le réel ?
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