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Les facteurs d'intégration du Rwanda à  la communauté de l'Afrique de l'est

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par Eric Rutsindintwarane
Institut d'à‰tudes Politiques de Toulouse - Maitrise 2009
  

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II.2. Problématique, question de recherche et hypothèses de recherche

L'intégration est un processus qui a toujours existé. Les peuples se sont rapprochés sous différentes formes qui sont allées des formes brutales de guerre aux formes douces d'échanges commerciaux et de mariages. Cependant, l'intégration régionale, sous sa forme actuelle, est une révolution post industrielle et un phénomène typique du 20ème siècle, caractérisé par la libre circulation (des marchandises, des services, des capitaux, des personnes, des idées, des politiques, des valeurs et de la culture) à travers des frontières communes, réalisée à travers la suppression progressive des frontières identifiables des Etats nations.

L'intégration régionale moderne est un processus de restructuration fondamentale des frontières existantes des Etats nations dans un super Etat, généralement un Super Etat Economique. Au 20ème siècle, l'intégration régionale était, dans son essence, un constat que l' « Etat-Nation » tel qu'il a évolué à travers les siècles depuis les grandes civilisations de l'histoire ancienne et atteint l'âge mûr au 18 ème siècle, était inadéquat sous la nouvelle ère de l'information et de la communication à savoir que « l'Etat est devenu trop petit pour les grandes choses et trop grand pour les petites choses ». Il existe une dynamique visible et globale vers la décentralisation. Il est aussi devenu une réalité qu'il est peu probable que l'intégration régionale soit gérée avec succès et de manière durable sans gouvernements locaux efficaces. Cette compréhension relativise ce que certains prennent plaisir à dire comme quoi « L'Etat Nation est mort, longue vie au Super Etat ».

L'intégration régionale a peu progressé ces dernières décennies en Afrique. Le pourcentage de commerce intra régional est de 9% en Afrique occidentale et seulement de 4% en Afrique centrale (Foroutan, 1998). Avec la résurgence des conflits armés et des guerres civiles en Afrique de l'Ouest et du Centre, l'intégration régionale a même reculé. La guerre en Côte d'Ivoire a engendré une grande perturbation du commerce intrarégional ainsi que des échanges avec les pays tiers. De même, le conflit au Congo-Brazzaville et la paralysie du chemin de fer pendant de longues périodes a déstabilisé les échanges avec les pays voisins.

Depuis le début des années 90, une reprise du processus d'intégration régionale s'observe en Afrique ; elle intervient après l'éclipse des années 80 qui avait succédé à l'effervescence intégrationniste ayant caractérisé la décennie des indépendances. Cette recherche de l'intégration, grâce à laquelle le thème et la démarche sont à nouveau à l'ordre du jour, reflète la conviction chez les décideurs des économies africaines que l'intégration est une condition essentielle du succès des efforts déployés en matière de développement. Cette conviction s'est d'autant plus consolidée que l'évolution de l'économie mondiale se traduit par l'émergence de pôles économiques, eux-mêmes résultats de regroupements et d'émergence de pôles tels que la mondialisation est multipolaire (B.Békolo-Ebé, 1993, 1994).

Sur le plan politique, les tentatives de la CEDEAO et de la CEMAC d'apporter des solutions africaines aux différentes crises des pays membres ont connu des échecs. Tous ces faits montrent que le processus d'intégration régionale a été caractérisé depuis longtemps par une crise structurelle et que la nouvelle approche de l'intégration mise en place dans le cadre de la zone franc au milieu des années 1990 n'a pas apporté les remèdes appropriés. Il convient par ailleurs de mentionner que les raisons qui motivent les pays à s'intégrer restent partagées. Les structures socio-ethniques, l'histoire commune, le contexte géostratégique dans lequel ces pays évoluent sont autant de facteurs explicatifs de cette intégration comme le montre N. Bourenane(1995).

Comme les autres pays du monde entier en général et de l'Afrique en particulier, le Rwanda n'a pas échappé à l'intégration dans la région et d'appartenir à plusieurs ensembles économiques régionaux. C'est récemment qu'il a rejoint la Communauté de l'Afrique de l'Est même si la demande d'adhésion a été présentée depuis 1996. En effet, si on localise le Rwanda dans son contexte géographique, il est situé au Centre Est de l'Afrique entre 1 et 3° L.S et entre 28 et 30° L.E. Il se trouve à 1,200 km de l'Océan Indien et à 2,200 km de l'Océan Atlantique, il partage ses frontières au Sud avec le Burundi, à l'Est avec la Tanzanie, au Nord avec l'Uganda et à l'Ouest avec la République Démocratique du Congo. Ce contexte géographique d'enclavement du Rwanda fait que les produits importés soient relativement chers et les produits d'exportation moins compétitifs sur le marché mondial (J.D. Muhigira, 1991).

Au cours de l'histoire récente du Rwanda, ce dernier a adhéré aux différentes organisations régionales comme la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), l'Organisation du Bassin pour l'aménagement de la Kagera (OBK), la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale, (CEEAC). Suite aux crises qu'ont connues le Burundi (1993), le Rwanda (1994) et la République Démocratique du Congo (1996), la CEPGL est devenue inopérante. Les États membres de cette Organisation traversent depuis plus d'une décennie, la plus grave crise politique de leur existence, marquée entre autres par des conflits ethniques d'une ampleur sans précèdent, une insécurité généralisée et un blocage de longue durée des institutions républicaines et des administrations (C.I. R. G. L, 2006). L'autre organisation régionale à laquelle le Rwanda avait adhéré est l'Organisation pour l'Aménagement du Bassin de l'Akagera (OBK). Après le Génocide de 1994, cette organisation n'a pas été aussi fonctionnelle, il semble qu'elle a été abolie.

Quant à la CEEAC, le Rwanda s'est retiré de cette organisation le 5 juin 2007. A cet effet, l'ancien Ministre Rwandais des Affaires Étrangères Charles Murigande a justifié ce retrait par le fait que le Rwanda « est confronté aux problèmes liés aux multiples appartenances aux Communautés Économiques Régionales ayant pour corollaire la perte et la déperdition des maigres ressources (Rapport de la Deuxième conférence des Ministres Africains de l'Intégration, 2007). Cependant, en y regardant de près, l'on remarque que le retrait est motivé par des raisons géostratégiques et politiques. Sans entrer en détails, une chose est certaine c'est que le retrait du Rwanda à la CEEAC, correspond à son entrée à la CAE. Bien que les facteurs d'intégration du Rwanda à la CAE soient nombreux, le gouvernement Rwandais précise que « plus de 70% du commerce du Rwanda se passe dans le rayon commercial de la CAE et que la quasi-totalité des institutions rwandaises sont liées à celle des pays de la CAE par des accords de coopération » (La Nouvelle Relève, 2007).

Pour approfondir davantage cette question ayant trait aux raisons ayant motivé l'intégration du Rwanda à la CAE, nous nous sommes posé la question suivante : «Quels sont les facteurs qui ont poussé le Rwanda à s'intégrer dans la Communauté de l'Afrique de l'Est »?

Les réponses provisoires à cette question se résument autour de deux hypothèses ci - après :

1. Les facteurs géographiques et historiques justifient d'un côté l'intégration du Rwanda à la Communauté de l'Afrique de l'Est;

2. Les facteurs économiques et politiques justifient de l'autre côté l'intégration du Rwanda à la Communauté de l'Afrique de l'Est.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore