SECTION I. LA SITUATION ACTUELLE DE LA RDC AU REGARD
DES
CONDITIONS PRINCIPALES
§ 1. La situation des droits de l'homme en RDC
Le respect des droits de l'homme est en fait une condition
imposée par les Etats-Unis dans la loi AGOA afin de ne pas faire
bénéficier les avantages de cette loi aux Etats qui violent
manifestement ceux-ci.
Le non respect de cette condition a coûté
à la RDC sa place sur la liste des Etats bénéficiaires de
cette loi, sur base des violations graves des droits de l'homme
perpétrée à l'Est du pays par les forces de
sécurités régulières et
irrégulières.
Dans ce paragraphe nous allons analyser la situation des
droits de l'homme en RDC en 2010, l'année au cours de laquelle la RDC a
perdu son statut de partenaire commercial privilégié des
Etats-Unis dans le cadre de l'AGOA.
Nous signalons que les violences sexuelles constituent la
principale violation pour laquelle la RDC a été radié.
Mais il ya d'autres situations qui ont pesé dans la balance, telles que
: les arrestations et détentions arbitraires et illégales : les
conditions carcérales , la torture et les mauvais traitements en
détention , les violences sexuelles , les violations des droits
économiques et sociaux , l'exploitation illégale des ressources
naturelles ,la situation des journalistes, des défenseurs des droits de
l'homme, des victimes et des témoins , l'administration de la justice et
la lutte contre l'impunité des forces de sécurité
congolaise.
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1. Arrestations et détentions arbitraires et
illégales
Les arrestations et détentions arbitraires et
illégales restent une pratique courante en République
Démocratique du Congo, et les mesures qu'il serait nécessaire de
prendre pour les combattre efficacement ne sont pas prises67.Cela a
pour conséquence la multiplication de ces pratiques et l'augmentation
des victimes dans tout le pays.
L'art.17 al.2 de la constitution de la RDC dispose que «
nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou
condamné qu'en vertu de la loi et dans les formes qu'elle prescrite...
», mais cette disposition constitutionnelle n'est pas respectée par
les auteurs de ces actes répréhensibles et qui sont des agents
publics ceux-ci, ayant été commis à ces fonctions, sont
censés respecter la loi en matière d'arrestation et de
détention, mais ils agissent généralement sous l'impulsion
de leur chefs hiérarchiques.
Ces arrestations et détentions arbitraires et
illégales sont tellement fréquentes dans tout le pays que
beaucoup de victimes les considèrent comme normales68
généralement par manque de moyen de s'offrir les services d'un
avocat, ou encore à cause des conditions dans lesquelles elles ont
été arrêtés et détenus. Pour le dernier cas,
nous pouvons citer le cas des personnes détenues dans les locaux de
l'agence nationale des renseignements (ANR) ou d'autres cachots clandestins des
services de renseignements.
Ces pratiques sont tellement encrées dans l'esprit des
agents public que ces derniers les considèrent malheureusement comme
faisant partie de leur déontologie professionnelle.
67Rapport de la Haut Commissaire des Nations Unies sur
la situation des droits de l'homme et les activités du haut commissariat
en république démocratique du Congo, du 10 janvier 2011, p.6
2.
35
Les conditions carcérales, les tortures et
mauvais traitements en détention
Les conditions carcérales en RDC sont
préoccupantes du fait de la vétusté des infrastructures
destinées à recevoir les personnes incarcérées ou
détenues. Les locaux de détention ne sont pas bien entretenus
pour assurer la bonne santé des détenus, d'où des
problèmes sanitaires qui affectent les personnes
incarcérées qui, eux déjà subissent des peines de
privation de liberté et des taux de décès des personnes en
détention toujours en hausse.
En effet, le nombre des décès en
détention est resté élevé, avec environ 119
décès enregistrés entre les mois de janvier et juin
201069. De ce fait nous signalons que les personnes détenues
bénéficient toujours de leurs droits malgré, leur
situation de privation de liberté.
Les tortures continuent à se pratiquer en RDC
malgré leur interdiction. Mais le parlement congolais vient d'adopter en
2011une loi interdisant la pratique de la torture. Cela est un progrès
réalisé par l'Etat congolais, nous pensons qu'elle sera mise en
pratique pour mettre fin à ces actes. Car, en effet, adopter un texte
est une chose, et l'appliquer en est une autre.
3. Les violations des droits économiques et
sociaux et exploitation illégale des ressources naturelles.
Le niveau de vie des congolais est loin de correspondre aux
richesses naturelles dont regorge le pays, comme le démontre entre
autres l'indice de développement humain, qui mesure le niveau moyen de
développement humain atteint dans un pays donné sous trois
aspects essentiels : santé et longévité, accès
à l'instruction et niveau de vie décent70. Le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) signale une
diminution de cet indice au cours des deux dernières années, ce
qui place aujourd'hui la
69 Rapport de la Haute Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo, p.7
70idem, p.11
36
République Démocratique du Congo en 168ème
position sur une liste de 169 pays71.
Dans les milieux ruraux, les populations qui y vivent sont
vouées à leurs triste sort du fait du manque criant des
structures adéquates pour leur bien-être, notamment les centres de
santé proches, les pharmacies, les marchés où elles
peuvent trouver des produits de première nécessité. Pour
s'approvisionner, elles doivent faire des longs trajets à pied et cela
à leurs risques et périls. Cette situation ne sévit pas
seulement en RDC elle est rependue dans la majorité des pays d'Afrique
subsaharienne.
L'exploitation illégale des ressources naturelles en
RDC est une pratique qui a pris de l'ampleur et qui est à la base de
plusieurs problèmes qui ont affecté l'Est du pays.
Celle-ci demeure inquiétante dans la mesure où
elle génère des violations graves des droits de l'homme, aussi
bien par les forces de sécurité nationale que par les groupes
armés72.
Actuellement, l'Est du pays est le théâtre des
conflits armés dont les protagonistes organisent des exploitations
illégales des ressources naturelles dans les zones qu'ils
contrôlent pour en tirer profit notamment pour leur approvisionnement en
armes..
Avec la province du Nord Kivu, la province du Sud-Kivu
constitue l'une de celles qui ont payé le plus lourd tribut aux conflits
armés. Son sous-sol regorge des gisements des matières
stratégiques notamment le coltan dont l'exploitation a été
identifiée comme la cause sinon l'une des causes majeures des conflits
précités73.
Dans les provinces de Maniema, de deux Kivu, l'activité
minière a été suspendue le 20 septembre 2010 par
Arrêté
71 Rapport de la Haute Commissaire des Nations sur la
situation des droits de l'homme et les activités du commissariat en
République Démocratique du Congo,p 11
72 idem
73 Rapport sur la recherche PAR et la sensibilisation
sur les lois relatives à la répression des violences sexuelles au
sud Kivu, effectué par GLOBAL RIGHTS et USAID, en 2009, p.4
37
38
ministériel74, la mise en oeuvre de cette
décision suscite aussi de nombreuses difficultés75.
Toutes ces mesures prises par le gouvernement ne sont pas
suffisantes pour permettre aux congolais de profiter des richesses de leur pays
et de mettre fin à ces exploitations illégales qui suscitent des
conflits armés.
4. La situation des journalistes et des
défenseurs des droits de l'homme
Les journalistes, dans l'exercice de leur profession,
connaissent beaucoup de problèmes, et cette situation est pareille dans
beaucoup d'Etats africains. Ils doivent apporter l'information au public et
même si cela les expose à des manoeuvres dilatoires des certaines
autorités. En faisant ainsi, ils s'exposent à des risques qui
peuvent leurs priver de liberté jusqu'à leur coûter la
vie.
Les journalistes couvrant des événements ou
s'intéressant à des problématiques dites sensibles telles
que l'exploitation des ressources naturelles et les marchés publics sont
les plus exposés aux menaces, intimidations et autres violations de
leurs droits76.
Les défenseurs des droits de l'homme en RDC sont sujet
des menaces, des intimidations parce qu'ils dérangent certaines
autorités en dénonçant des pratiques contraires à
l'éthique publique et parfois ils sont victimes d'atteinte à leur
vie.
Le cas récent le plus emblématique est celui de
l'assassinat de Floribert CHEBEYA BAHIZIRE77 le 02 juin 2010
à Kinshasa, et jusqu'à ce jour le corps de son chauffeur n'a
jamais été retrouvé. Il ya un procès en cours qui
est actuellement en appel afin d'établir les responsabilités.
74Rapport de la Haute Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo, p.11
75 Idem
76 idem, p. 13
77 Ibidem
5. L'administration de la justice et l'impunité
L'appareil judiciaire congolais connait des
défaillances issues des problèmes sociaux et économiques
que connait le pays en matière de prise en charge des magistrats et
agents de l'Etat.
Les magistrats affectés dans les diverses provinces du
pays sont confrontés au non paiement de leurs primes d'affectation et au
manque de bureau et de logement à leur arrivé dans leur lieu
d'affectation78 et cela a un impact direct sur le fonctionnement de
l'appareil judiciaire.
Or les magistrats ne seront à même de remplir
leurs fonctions de manière efficace que si des ressources
adéquates leur sont allouées79 par l'Etat en palliant
au manque criant des conditions leur permettant d'exercer leur fonction en
toute quiétude.
Cela implique, notamment l'allocation d'un budget
conséquent au système judicaire pour lui permettre de se
conformer aux standards internationaux, de moderniser les infrastructures et de
recruter des auxiliaires de justice en nombre suffisant80.
Quelques progrès sont à relever dans le domaine
de l'administration de la justice notamment les efforts consentis pour
renforcer le système judiciaire. Par l'Ordonnance présidentielle
du 30 juillet 2010, 984 magistrats ont été nommés au rang
de substitut du procureur et le 31 juillet 2010, le Ministre de la justice et
des droits humains a annoncé la création de 85 tribunaux de
paix81.
Il convient de souligner qu'à l'issue des recrutements
déjà opérés et à venir, au total 400 femmes
auront été recrutées soit une hausse de leur ratio au sein
de la magistrature passant de 5% à 25%. Cent d'entre elles seront
formées sur les problématiques des violences sexuelles et
déployées dans l'Est du pays82 et cela
78 Rapport de la Haute Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo, p.15
79 Idem
80ibidem,
81 Ibidem
82 Ibidem.
39
40
41
42
permettra à déterminer si la justice fonctionne
sans entraves, au recul de ces violences commises dans cette partie du pays.
Lorsque le système judiciaire ne fonctionne pas bien cela
a pour conséquence l'installation de l'impunité des auteurs des
violations des droits. Ce problème est épineux, et nous osons
croire, avec les progrès suscités, ces fléaux
connaîtront du recul sinon la disparition.
6. L'impunité des forces de
sécurité
Dans ce groupe, nous faisons allusion aux forces de
sécurité nationale de la RDC, reconnues comme forces
régulières et les groupes armés incontrôlées
opérant sur le territoire congolais qualifiés de forces
irrégulières.
Dans la catégorie des forces de sécurité
nationales nous remarquons que ces dernières sont auteur de plusieurs
crimes mais qui restent très souvent impunis.
Entre le 18 et 22 septembre 2010, des militaires de FARDC en
provenant de Pinga à 115 kilomètres au Nord-Ouest de Maniema
centre auraient pillé un grand nombre de villages situés sur
l'axe Pinga Kibua, territoire de Walikale, Nord Kivu, alors qu'ils se
déplaçaient vers des zones d'opérations83.
Dans la catégorie de forces irrégulières,
nous retrouvons les groupes armés qui sèment la terreur et
n'obéissent qu'aux ordres de leurs chefs hiérarchiques.
N'étant pas contrôlés, ils sont les principaux auteurs des
violations des droits de l'homme commis à l'Est du pays et leurs
spécialités sont les violences sexuelles qu'ils utilisent comme
arme de guerre.
Si nous pouvons comparer les forces régulières
et irrégulières, ces dernières bénéficient
d'une impunité remarquable par rapport aux premiers par le seul fait
qu'ils n'appartiennent pas à une structure étatique.
83 Rapport de la haute commissaire des nations sur la
situation des droits de l'homme et les activités du commissariat en
République Démocratique du Congo p.19
S2. Les violences sexuelles en RDC
Nous consacrons tout un paragraphe à cette
catégorie de crimes parce qu'elles ont été à la
base de la radiation de la RDC de l'AGOA.
La violence est une « contrainte illicite, acte de force
dont le caractère illégitime tient (par atteinte à la paix
et à la liberté) à la brutalité du
procédé employé (violence physique ou corporelle,
matérielle) ou (et), par effet d'intimidation, à la peur
inspirée (violence morale) »84. Cette violence est
sexuelle quand elle a pour finalité l'accomplissement d'un acte
sexuel
Le rapport que nous établissons entre les violences
sexuelles individuelles et collectives se basent par plusieurs aspects que nous
allons analyser dans les lignes qui suivent.
Nous avons qualifié de violence sexuelle individuelle
celle dont l'auteur du crime est comme indiqué, un individu et qu'il
peut commettre ce crime sur plusieurs victimes, mais ne sera pas
qualifié de crime collectif. Ce dernier intervient lorsqu'il est commis
par un groupe de personnes bien organisé.
Ces deux violences ont un point de ressemblance qui est le
résultat qu'elles produisent : l'atteinte à
l'intégrité physique de la victime, qui peut parfois, dans la
plupart des cas, avoir des effets néfastes sur sa santé tant
morale que physique, mais elles se démarquent l'une de l'autre par les
point de divergence.
Pour les violences sexuelles commis par un individu sur une
personne, ces actes sont réprimés par le code pénal et
sont érigés en infraction de droit commun. Les violences
collectives ou massives constituent un crime contre l'humanité et crime
de guerre, s'il est commis en période de guerre et sont
réprimés tant sur le plan interne que sur le plan
international.
84 CORNU (G), vocabulaire
juridique,P.U.F,Paris,2005,p 950.
1. Bref historique
L'Est de la RDC, est la partie où sévissent les
violences sexuelles de façon systématique, utilisées comme
arme de guerre par les différents groupes armés opérants
dans cette région.
En effet, dans l'histoire de la région, les violences
sexuelles étaient des actes tellement rares que peu de gens savaient
qu'ils se perpétraient. Et lorsque cela arrivait, les familles
concernées faisaient tout pour occulter les faits, surtout si cela se
passait entre jeunes. En ce cas, elles tentaient de trouver un arrangement
à l'amiable afin de ne pas troubler la paix au village. Cet arrangement
consistait souvent en ce que le garçon épouse la fille en versant
une dot comme dans un mariage régulier. De telles situations
étaient taboues et les gens évitaient d'en parler. Lorsqu'il
s'agissait d'une grande personne, celle-ci était considéré
au même titre qu'un sorcier et traitée comme tel,
c'est-à-dire chassée du village sous l'opprobre de tout le monde.
Sa famille était obligée aussi de s'exiler pour éviter la
honte liée à cet acte85.
Cette pratique d'arrangement à l'amiable permettait
à la communauté de montrer une bonne image et étouffer
cette affaire qui pourrait porter atteinte aux coutumes locales.
L'arrivée des refugiés rwandais en 1994 (dont
beaucoup de militaires avec leurs armes) et les guerres qui s'en sont suivies
ont créée des conditions pour une prolifération des
violences sexuelles et du viol en particulier86, qui a changé
la façon de vivre des populations de la région et a
instauré un climat de terreur dans le chef de cette dernière.
Actuellement l'Est de la RDC est considéré comme
le berceau des violences sexuelles spécifiquement des viols massifs
qui
85 Rapport de recherche effectué par Augustin
CHABWINE consultant national pour le compte de GLOBAL RIGHTS Bukavu, juin 2009
sur l'évaluation du niveau de connaissance des nouvelles lois
réprimant les violences sexuelles (2006) et des perceptions des
violences sexuelles dans les secteurs de l'armée, de la police nationale
et de la justice au sud Kivu RDC, p.42
86Idem, p.45
choquent la communauté internationale par sa
pérennisation et souvent font l'objet d'interpellation des
autorités congolaises.
2. Les viols massifs
Ces actes de violence sexuelle ont été à
la base de la radiation de la RDC de l'AGOA, à cause de l'ampleur des
conséquences qui en découlent à l'égard de la
communauté internationale et des violations du droit international.
Les viols massifs sont perpétrés à la
fois par les groupes armés et les forces de sécurité de la
RDC à l'encontre de la population civile. Comme nous l'avons dit
précédemment, ces viols sont utilisés comme arme de guerre
car ils sont commis en période de conflit et pour semer la terreur.
Dans le conflit qui se déroule à l'Est, comme
dans le reste du pays, les violences sexuelles demeurent une
préoccupation majeure. La période considérée a
été en particulier marquée par les viols massifs d'au
moins 380 femmes, hommes et enfants du 30 juillet au 2 août 2010, dans 13
villages situés sur l'axe Kibua-Mpofi, territoire de Walikale, province
du Nord Kivu, par des combattants armés des FDLR et des Mai Mai Cheka
87. Ces groupes armés incontrôlées commettent
des actes atroces parce qu'ils savent qu'ils sont les seuls maitres et ne sont
soumis à aucune autorité étatique.
Les forces de sécurité ont été
également auteurs de nombreux viols au cours de la période
considérée. A titre d'exemple, le 06 août 2010 à
Kataluka, au Sud-Kivu, dix femmes auraient été violées par
des militaires du 431ème bataillon des FARDC88.
Il ne fait pas de doute que l'Etat a pris conscience du fait
que les violences sexuelles posent un problème89, et que des
solutions doivent être trouvée afin de pallier à ce
fléau qui prend de l'ampleur et fait beaucoup de victimes.
87 Rapport de la Haut Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo p.5
88 Idem
89 Idem, p.9
43
3. Conséquences
Ces actes produisent des effets néfastes pour la
santé des victimes qui parfois sont irréversibles et dans
certains cas conduisent à la mort.
Une personne violée est exposée à
plusieurs dangers. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer les grossesses
indésirables, le VIH SIDA et ainsi que d'autres problèmes
consécutifs à la destruction et au traumatisme de l'appareil
génital.
Les enfants nés suite à un viol (parce que
l'avortement est prohibé en RDC), sont marginalisés autant par
leur mère que par la communauté, dès leur naissance, ils
payent en quelque sorte le prix du mal causé par leurs géniteurs
inconnus.
Cette situation devient fréquente à l'Est de la
RDC, et cela devrait normalement attirer l'attention du gouvernement congolais
par le biais de son Ministère du genre, famille et enfant afin de
trouver des solutions pour ces enfants victimes dès la naissance d'une
stigmatisation qui affectera tout leur passage sur terre.
La transmission volontaire ou involontaire du VIH SIDA est
l'une des conséquences majeures des viols massifs qui se produisent sans
aucune distinction sur les femmes, hommes et enfants qui ,plus tard ,suite au
manque de soins nécessaires, affectera la démographie de la RDC
et augmentera le nombre des PVV.
Nous pensons qu'il y a beaucoup à dire en cette
matière, et que les pages consacrés aux violences sexuelles sont
insuffisantes. De ce fait, nous attirons l'attention de nos lecteurs pour ceux
qui le voudront, à pouvoir approfondir cette étude que nous avons
abordée sommairement.
44
S3. La lutte contre les violations des droits de
l'homme et les activités terroristes
La lutte contre les violations des droits de l'homme et les
activités terroristes constitue l'une des conditions imposées par
les Etats-Unis dans le cadre de l'AGOA.
Dans les lignes qui suivent, nous allons analyser
successivement la manière dont la RDC lutte contre les violations des
droits de l'homme et les activités terroristes.
1. La lutte contre les violations de droits de l'homme
En ce qui concerne la lutte contre les violations des droits
de l'homme, le gouvernement congolais travaille étroitement avec le
bureau conjoint90, des Nations Unies pour les droits de l'homme en
République Démocratique du Congo, qui est la
représentation du conseil des droits de l'homme en RDC.
Les efforts fournis par le gouvernement congolais dans la
lutte contre les violations des droits de l'homme n'ont pas porté des
fruits considérables selon le rapport de la Haute Commissaire des
Nations Unies sur la situation des droits de l'homme du 10 janvier 2011, et des
certaines organisations non gouvernementales locales, nationales et
internationales.
Le gouvernement congolais a pris des mesures afin de lutter
contre ces violations, mais elles s'avèrent insignifiantes quand on
considère les résultats escomptés dans ce domaine.
L'Est du pays continue à enregistrer des violations
graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire
perpétrées par des militaires tant dans le rang des forces de
sécurité congolaises.
De nombreux autres cas de violations des droits de
l'homme résultent du comportement individuel des agents de l'Etat.
Souvent,
90 Le 1 janvier 2008, la division des droits de
l'homme de la MONUSCO en RDC et le bureau de pays du haut commissaire de l'ONU
aux droits de l'homme en RDC ont fusionnées, formant ainsi de bureau
conjointe des nations unies pour les droits de l'homme en RDC.
45
ces derniers abusent de leurs fonctions et utilisent leur
autorité à des fins personnelles en toute
impunité91, et créent ainsi un climat de terreur au
sein de la population congolaise. Normalement, la justice devrait condamner ces
pratiques mais avec l'influence politique qu'elle subit quand elle est saisi
d'un dossier sensible, elle ne peut rien faire, sinon intenter des actions qui
ne pourront par aboutir à un bon résultat.
Beaucoup reste encore à faire pour rendre effective la
politique de tolérance zéro décrétée par le
Président de la République92, il faut que cela se
concrétise par la mise en application des lois nationales, et la
répression des actes des violations des droits de l'homme par les cours
et tribunaux. L'information que nous avons ce dernier temps, par la voie des
médias, seuls les KULUNA93, sont frappés par cette
politique de tolérance zéro, mais ceux qui en premier lieu
étaient concernés par ladite mesure, continuent à oeuvrer
en toute quiétude94, et commettent toujours ces
violations.
2. La lutte contre les activités terroristes
Il a été démontré que
l'exploitation illégale des ressources naturelles finance parfois des
activités terroristes. Il en est de même pour l'opacité
entretenue dans la protection de certains investissements.
En ce qui concerne la sécurité des Etats-Unis,
la RDC s'acquitte bien de ces obligations de protection des missions
diplomatiques à l'égard des diplomates américains se
trouvent sur sont territoire ainsi que celle des locaux (résidences et
centre culturel) appartenant à cette mission.
91 Rapport de la Haut Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo , p.5
92Idem, p.18
93 Délinquant semant la terreur dans la ville
de Kinshasa
94 Les militaires
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