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L'inspection du travail et des lois sociales et la fraude a la législation sociale ivoirienne

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par Christian Hervé Mobio
Universite Catholique de l'Afrique de l'Ouest - Master 1 en droit des affaires 2005
  

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Le non-respect de la législation se manifeste en un double point de vue : d'une part la création et le fonctionnement informel des entreprises en zones assiégées (A) et d'autre part, le non-respect des droits des travailleurs (B).

A/ LA CREATION ET LE FONCTIONNEMENT INFORMEL

DES ENTREPRISES EN ZONES ASSIEGEES

Après le déclenchement de la crise socio-politique de nombreuses entreprises telle que la société ivoirienne de tabac a continué à fonctionner dans les zones occupées de même, comme l'a révélé le dernier forum économique qui s'est tenu à Bouaké, de nombreuses se sont créées et fonctionnent de façon informelle entre autres entreprises on peut citer : Gonfreville (textile), Moov (téléphonie cellulaire), Micronet (Vente d'ordinateurs et accessoires), CEPCI (épargne), LONCI (loterie), TRITURAF (alimentaire). Cette liste n'est pas exhaustive, mais elle démontre du nombre important de travailleurs se trouvant dans cette zone.

Tout cela nous amène à nous poser la question suivante : quel est le sort des travailleurs de ces entreprises là ?

D'autant plus qu'il n'existe plus d'inspection du travail et des lois sociales. Il serait nécessaire que les autorités se penchent sur le cas de ces travailleurs, notamment les autorités de la rébellion.

Le non respect de la législation sociale a pour conséquence le non respect des droits des travailleurs.

B/ LE NON-RESPECT DES DROITS DES TRAVAILLEURS

Le fonctionnement normal d'une entreprise implique, qu'au sein de celle-ci règne, un climat harmonieux et serein dans les rapports entre l'employeur et les salariés. Cela sous-entend que la législation sociale sur laquelle se basent toutes ces relations soit bien appliquée. Hors, les partenaires sociaux, que ce soit les employeurs ou les salariés, veulent tirer profit des failles de la législation sociale. Ainsi, dans une zone ou il règne l'anarchie et l'absence totale de contrôle de l'application de la législation sociale, il est naturel que les droits des travailleurs ne soient pas respectés.

En définitive, la crise socio-politique n'a pas fait que des victimes dans les affrontements armés, elle continue de faire des victimes en zones assiégées et même dans la zone gouvernementale. En effet, avec le nombre important de travailleurs déplacés de guerre dans la zone gouvernementale, les inspections du travail qui manquent de moyens (financiers, matériels, humains) sont débordées et ne peuvent plus veiller à l'application de la législation sociale. Il est vrai que l'accroissement du nombre de travailleurs dans la zone gouvernementale n'empêche pas les inspecteur du travail d'effectuer leurs missions de contrôle mais, au regard du nombre important des travailleurs déplacés qui le plus souvent ne sont pas tous déclarés, et au regard du manque de moyens des inspecteurs du travail ceux-ci ne pourront pas exercer leur action de contrôle. Par conséquent, la fraude à la législation sociale existe dans les deux parties du pays.

CONCLUSION GENERALE

En somme, il faut retenir que face à la fraude à la législation sociale ivoirienne, l'inspection du travail et des lois sociales est totalement inefficace. En effet, lorsque l'état a mis sur pied l'inspection du travail, c'était dans l'objectif d'éviter que la législation sociale ne soit contournée, ne soit pas appliquée par les partenaires sociaux principaux que sont : Les employeurs et les travailleurs.

Mais, force est de constater que ce corps de fonctionnaires de l'administration du travail ne joue pas pleinement le rôle qui lui a été attribué. Témoin, la plus part des employeurs refusent dans un souci de profit personnel d'assumer leurs obligations vis-à-vis de leurs employés. Ainsi, les cas les plus récurrents concernent le paiement du salaire en dessous du salaire minimum interprofessionnel garanti, le non respect de la durée légale de travail, la non déclaration des salariés à la caisse nationale de prévoyance sociale, les embauchages prohibés. Cette nomenclature n'est pas exhaustive, mais elle témoigne du mépris des employeurs face à la législation sociale. Les employeurs ne sont pas les seuls fraudeurs sociaux, car les travailleurs commettent aussi des entorses à la législation sociale. Il s'agit par exemple de la falsification de certificats médicaux dans le but de s'absenter pour vaquer à leurs occupations personnelles au détriment de l'employeur (entreprise concurrente), la délivrance ou la divulgation de secret de fabrication, la vente de marchandises appartenant à l'entreprise de l'employeur, etc...

Ainsi, on se rend compte de l'existence réelle de la fraude et de son caractère évolutif, dans la mesure où les acteurs principaux du monde du travail font chaque jour preuve d'ingéniosité et de créativité pour échapper à l'application des dispositions des textes en matière sociale.

Face à cette fraude que va faire l'inspection du travail et des lois sociales ?

Initialement, lorsque les pouvoirs publics avaient décidé de mettre sur pied l'inspection du travail, c'était dans le but d'éviter que les dispositions de la législation sociale ne soient pas appliquées.

Mais aujourd'hui, le constat est amer, car malgré l'existence de l'inspection du travail, il y a tous les jours des cas de fraude.

Il ressort des enquêtes et des rencontres avec les inspecteurs du travail, que ce corps de contrôleur de l'administration du travail souffre de nombreuses difficultés. L'inspection du travail rencontre deux types de difficultés : l'insuffisance des moyens théoriques et la faiblesse des moyens pratiques de l'inspection du travail.

Les difficultés au plan théorique que rencontre l'inspection du travail résident dans le fait que la législation sociale dans son entièreté ne répond plus aux exigences nouvelles. En effet, les moyens d'actions et les pouvoirs que confèrent les dispositions législatives et réglementaires à l'inspection du travail ne lui permettent plus d'assumer correctement ses missions.

La plupart des inspecteurs du travail rencontrés se plaignent de l'absence de coercition dans leurs prérogatives. Témoin, l'ancien code du travail de l964 et celui de 1995 qui demeure en vigueur aujourd'hui ne leur confère aucun pouvoir coercitif. De plus, il y a une forte proéminence de l'appareil judiciaire notamment du tribunal du travail. En effet, cette prépondérance du pouvoir judicaire est préjudiciable pour les salariés, dans la mesure où les tribunaux ayant de nombreux dossiers n'arrivent pas toujours à satisfaire rapidement les usagers. De sorte que, certains meurent avant l'issue du procès. Il est malheureux de constater que l'état dans son choix à préférer démunir l'inspection du travail et des lois sociales, dans l'objectif de permettre aux chefs d'entreprise d'abuser de leurs employés. Ce constat amer se fait dans la plupart des pays d'Afrique noir francophones, dans lesquels les pouvoirs publics ont optés pour le même choix à savoir : laisser l'inspection du travail sans moyens.

Ce manque de moyen, apparaît aussi dans les pays développés notamment en France où les inspecteurs du travail se plaignent du manque de moyens matériels, d'effectifs et du choix des politiques en faveur des employeurs.

L'élaboration de ce travail n'a pas du tout été aisée notamment à cause de l'insuffisance d'écrits nationaux en la matière, et de l'impossibilité de rencontrer certains administrateurs du travail.

Ainsi, il faudrait une importante réforme de la législation sociale, notamment du titre 9 sur le contrôle du travail et de l'emploi. Ensuite, il faudrait que des textes réglementaires soient rapidement pris en remplacement des anciens. De plus, il faudrait que les propositions faites par les inspecteurs du travail lors des ateliers et des séminaires soient sorties des tiroirs et analysées par les autorités compétentes. Enfin, il faut que l'état puisse aider franchement l'administration du travail, car si les travailleurs qui sont censés animer ce secteur souffrent dans l'accomplissement de leur travail, du fait de la non application de la législation sociale par les employeurs, c'est l'économie nationale qui subira les conséquences de cette fraude à la législation sociale.

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