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La contribution de la société civile congolaise au processus de la réforme du secteur de la sécurité dans le cadre de la consolidation de la paix et de la stabilisation du pays

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par Gaston ASITAKI LISIKI
Université Pierre Mendès France - Master 2 en sécurité internationale et défense 2012
  

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Section 2. La reprise en main de la réforme du secteur de la sécurité par le gouvernement congolais (période après les élections de 2006)

Pour assurer le retour a la paix dans ce pays meurtri par une dizaine d'années de guerres, l'organisation des élections paisibles fut un premier défi. Le deuxième auquel devait faire face le gouvernement de la république demeurait la réforme du secteur de la sécurité.

Après les élections de 2006, le nouveau gouvernement, se prévalant de sa légitimité populaire, s'est engagé dans la redéfinition de ses rapports avec ses partenaires internationaux. En

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18 Dylan Hendrickson et Missak Kasongo, La réforme du secteur de la sécurité en République Démocratique du Congo : enjeux stratégiques, Issue Paper No. 4: Security Sector Reform, Center on International Cooperation, p. 5.

effet, bien d'acteurs politiques congolais estimaient que le leadership cédé au CIAT dans la conduite de la réforme du secteur de la sécurité hypothéquait a bien d'égards la souveraineté nationale. Cette attitude justifia la préférence accordée à la coopération bilatérale en lieu et place de celle multilatérale qui prédominait jusqu'alors. A l'argument maintes fois avancé par les partenaires extérieurs que la RSS ne progresserait pas en raison notamment de l'absence d'un mécanisme de coordination, les autorités congolaises rétorquaient en présentant le travail du CIAT qui pour, elles, n'étaient point un exemple de succès. D'autre part, la communauté internationale n'a cessé de réclamer alors au gouvernement de produire une approche spécifiquement congolaise de la réforme.

L'absence d'un mécanisme de coordination au niveau national favorisa l'émergence de l'approche bilatérale qui, pour certains, permettait a l'Etat congolais de s'afficher directement et de faire valoir plus facilement ses préférences. Une subdivision de fait du travail s'imposa alors : le gouvernement congolais travaille avec la Chine dans la réforme de l'armée, le Japon intervient dans la réforme de la police tandis que la Suède prend le lead dans la réforme de la justice... Bien d'autres partenaires jouent de rôles mineurs dans l'un ou l'autre secteur. On soulignera ici l'engagement de quelques pays africains en appui à la réforme du secteur de la sécurité au Congo : l'Angola et l'Afrique du sud par exemple. Mais la prolifération d'arrangements bilatéraux s'installait sans une réelle cohérence dans les activités : différents standards de formation, absence de doctrine de défense unique et incompatibilités notoires dans les matériels militaires fournis...

Cette politique gouvernementale eut notamment pour effet l'amenuisement de l'influence des Nations Unies dans le secteur de la réforme du secteur de la sécurité. Il devenait dès lors difficile, malgré les moyens importants engagés par la MONUC (transformée en MONUSCO le 1er juillet 2010), de faire émerger une cohérence internationale au milieu de ces différentes approches nationales difficiles à concilier. Une autre illustration du coup porté à la coopération multilatérale dans le domaine qui nous occupe est la manifestation des divergences entre la Banque Mondiale et le Ministère de la défense nationale dans la conduite des opérations de DDR en Ituri engagées en application des accords de paix signés avec les groupes armés locaux. Alors qu'un travail était déjà engagé avec ce premier partenaire, un autre fut initié avec les nationaux pour mener un programme parallèle, sous la direction du Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (PNDDR). Cette opportunité fut utilisée pour réorienter les activités de réintégration vers un nouveau programme de sécurité communautaire.

Une autre divergence est illustrée sur l'application des mesures d'embargo prises par le Conseil de sécurité des Nations Unies sur la RDC. Ces mesures furent initialement prises pour casser l'économie de la guerre qu'entretenaient divers groupes armés. Alors même que la résolution du Conseil de sécurité comportait une exception en ce qui concerne les acquisitions par le gouvernement national qui devait armer les brigades intégrées ; dans les faits, le gouvernement fut soumis a de limitations qu'il ne lui était pas pratiquement facile d'organiser l'armement de ses troupes.

Une troisième illustration fut l'émergence des deux plans sur la réforme de l'armée différents et presque en compétition : le plan conçu par les FARDC avec l'appui des experts internationaux parmi lesquels un nombre important venant de EUSEC et qui prônait une approche classique de la RSS et celui du Ministère de la défense nationale prônant la constitution d'une armée forte engagée dans la consolidation de la paix et la stabilisation de l'est du pays.

A tout ceci s'ajoute l'opinion largement partagée par bon nombre d'officiers supérieurs et généraux des FARDC qui considèrent la RSS comme le cheval de Troie pour certains partenaires internationaux qui pourraient s'en servir pour imposer au pays leur modèle personnel de réforme.

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Il convient de souligner que ces divergences se sont apaisées mais leur survenance a eu l'effet principal d'alourdir la marche en avant du processus, de le compliquer d'avantage et surtout de faire

perdre du temps. Une position de consensus fut présentée, par la partie congolaise, a l'occasion de la Table ronde sur la RSS durant laquelle le Ministère de la défense nationale présenta le Plan national défense. Mais encore une fois, il fut noté le peu d'empressement du gouvernement congolais dans la création d'une structure de supervision et de coordination de la réforme de l'armée ouverte aux partenaires extérieurs.

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