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L'implication dans les travaux d'un groupe projet assure-t-elle un engagement individuel dans la diffusion du projet au sein de l'organisation ?

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par Christophe Fié
Université d'Evry Val d'Essonne - D.E.S.S. - Dynamique humaine et développement de l'organisation 1994
  

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ETUDE 3 :

CHAMPIONS OF TECHNOLOGICAL INNOVATION

JANE M. HOWELL & CHRISTOPHER A. HIGGINS

ADMINISTRATIVE SCIENCE QUARTELY - N°35 - 1990- P. 317-341.

(Synthèse et traduction personnelles)

Un nombre important de recherches se sont attachées aux facteurs qui facilitaient ou freinaient l'adoption des innovations dans les organisations. L'une des variables le plus souvent associée au succès de ces changements est la présence de champions. C'est une personne qui émerge de façon informelle dans la phase de diffusion d'un changement dans l'organisation pour apporter une contribution décisive en faisant une promotion active et enthousiaste du progrès apporté - Schön (1963), Tushman & Nadler (1986).

Il y a une trentaine d'années, dans un article sur les grandes innovations dans le domaine militaire, Schön a mis en évidence l'existence de ces champions. Il a constaté que l'indifférence et les résistances que les changements majeurs provoquent, nécessitaient la présence d'un "champion" pour s'identifier à l'idée, la promouvoir activement dans l'organisation au risque de perdre sa position et son prestige dans cette affaire. Par la suite, de nombreuses études ont confirmé le résultat des travaux de Schön (Roberts, 1968; Burgelman, 1983; Achilladelis & robertson, 1971; etc.). Cependant on peut remarquer un manque de rigueur et des insuffisances méthodologiques dans de nombreuses études ayant porté sur ce thème, ce qui conduit à douter de certaines de leurs conclusions et nous interpelle sur la pertinence de nos connaissances sur les champions. Il s'agit principalement de faiblesses concernant :

la mesure systématique des caractéristiques de la "personnalité" et de leur style d'influence sur les autres membres de l'organisation. Sur ces points la plupart des travaux sont anecdotiques et reflètent davantage les impressions des chercheurs que le résultat de mesures valides et sérieuses (Schön, 1963; Delbecq & Mills, 1985; Dean, 1987; etc.),

il n'est pas fait de distinction entre les champions et les managers en général,

les études souffrent de défauts méthodologiques, par exemple, il est rarement indiqué comment les champions ont été identifiés. D'autres chercheurs identifient les champions à partie de l'idée qu'ils s'en font, en désaccord avec les travaux précédents. Cette méthode qui consiste à identifier les champions à partir d'un jugement personnel peut conduire à des biais résultant de la tendance à se projeter soi-même comme étant un champion, qui il est vrai est un attribut social désirable.

enfin, l'identification d'une façon fiable des champions manque dans ces recherches de précision en ce qui concerne la variété des rôles joués par les individus dans le processus d'innovation, là encore sans tenir compte des travaux réalisés dans ce domaine. Des auteurs ont identifié différents rôles dans le processus d'innovation (Katz & Tushman, 1983; Maidique, 1980; Jervis & Robertson, 1971; etc.). A partir de ces travaux on peut distinguer :

Gatekeeper, celui qui fournit, recherche et distribue le savoir à ses collègues,

Project champion, celui qui est au centre de notre étude et qui promeut le projet au sein de l'organisation,

Business innovator, celui qui fournit les moyens et l'accès aux ressources, protège contre les interférences de l'organisation,

Technical innovator, celui qui réalise et développe l'innovation.

Pour identifier les champions et étudier ce concept dans son intégralité il est nécessaire de distinguer les différents rôles liés au processus d'innovation.

Notre objectif est de conduire une recherche empirique rigoureuse sur le concept de champions en nous attachant particulièrement :

à leurs caractéristiques personnelles, c'est-à-dire les "qualités" qui les prédisposent à s'engager dans une activité de champion,

leur leadership et les tactiques d'influence qu'ils utilisent. Cette dimension est importante car l'adoption par l'organisation du projet est dans une mesure importante un processus d'influence tant en direction des subordonnés (qui se traduit par le style de leadership) qu'en direction des supérieurs (relève des tactiques d'influence).

Cette étude nous conduit à développer et à tester un modèle qui nous permet de comprendre comment des individus émergent pour assurer le rôle de champion.

Nous avons utilisé la littérature sur l'entreprenariat, le leadership et l'influence sociale pour poser nos hypothèses. Le thème de l'entrepreunariat a été utilisé pour identifier le poids de la dimension "Personnalité" du champion. La théorie du leadership transformatif a été examinée car les champions peuvent être considérés comme des leaders informels qui influencent et inspirent leur entourage avec leur vision du potentiel d'un projet. Les recherches sur l'influence ont été analysées parce que les actions des champions influencent les autres pour promouvoir leurs idées.

I - HYPOTHÈSES

a - Style de leadership

La littérature sur les champions met en avant leur capacité à inspirer et enthousiasmer les autres avec leur vision du potentiel du projet, à persister dans la promotion de leur vision en dépit de l'opposition de l'organisation, montre leur confiance en eux-mêmes et dans leur mission et à réussir à impliquer les autres dans la diffusion de l'innovation.

Pour Schön (1963) "C'est une caractéristique essentielle des champions.. Ils s'identifient à l'idée, sa promotion à une cause, jusqu'à aller beaucoup plus loin que ce qui leur est demandé dans leur travail...".

Ces comportements des champions sont similaires aux qualités que l'on attribue au leader transformatif en ce qui concerne leur capacité à conduire leurs collaborateurs à dépasser leurs intérêts personnels pour réussir un objectif collectif supérieur. A partir des travaux de Burns M. G. (1978) sur le leadership en politique, Bass B. (1985) a développé une théorie du leadership transformatif dans le champ organisationnel. Il identifie 4 facteurs qui caractérisent les leaders transformatifs :

Le charisme qui s'attache à l'habileté du leader à articuler une vision captivante, inspirer et encourager l'effort, inspirer du respect et de la loyauté envers lui.

Il inspire ses collaborateurs en utilisant les rouages émotionnels, une communication vivante, des images persuasives et des exemples qui donnent confiance aux subordonnés et les impliquent dans la poursuite d'un but de niveau supérieur.

La stimulation intellectuelle, qui représente sa capacité à suggérer de nouvelles idées et de la créativité, permet la conceptualisation, le discernement et la compréhension de la nature du problème et des solutions.

La considération des autres, qui représente l'orientation du leader vers ses subordonnés, l'aide qu'il leur apporte dans le développement de leurs capacités. Il leur permet d'augmenter leur confiance en eux même et dans leurs compétences, leur capacité à inventer et mettre en oeuvre des solutions innovantes aux problèmes courants qu'ils rencontrent dans l'organisation.

A partir de la littérature sur les leaders transformatifs on peut dire que comprendre comment les champions agissent pour promouvoir l'innovation dans l'organisation, c'est s'attacher à la manifestation des comportements du leadership transformatif.

Hypothèse 1 : Les champions manifestent de façon plus importante des comportements similaires aux leaders transformatifs (charisme, inspirateur, stimulation intellectuelle, considération des autres) que les non-champions.

b - Caractéristiques de la personnalité

La littérature sur les champions les décrit comme des personnes qui prennent des risques, socialement indépendant et persistant dans leurs engagements même confrontés à des obstacles et des risques d'échec importants (Schön, 1963; Frohman, 1978; Burgelman, 1983; etc.). Parfois ces auteurs fournissent des points de départ utiles pour comprendre la personnalité des champions, mais n'arrivent pas à des conclusions opérationnelles, car ils tendent à faire reposer leurs recherches davantage sur leurs impressions plus que sur le résultat de tests de personnalités valides.

Plus encore ces observations sont faites sans groupe de référence ce qui conduit à un manque de clarté en ce qui concerne les caractéristiques propres aux champions que n'ont pas les managers en général. Pour pallier ce manque, nous nous sommes attachés aux études réalisées sur les entrepreneurs.

Dans une étude sur la personnalité des entrepreneurs, Mc Celland (1967) utilise le Thematic Apperception Tests (T.A.T.) et met en évidence que le score obtenu par les entrepreneurs est plus élevé que la norme en ce qui concerne le besoin de s'accomplir, la recherche des responsabilités, l'intérêt pour les résultats concrets des décisions et leur désintérêt pour les travaux routiniers.

D'autres études mettent en évidence (Robert, 1968; Wainer & Rubin, 1969) que les entreprises les plus performantes sont dirigées par des entrepreneurs ayant un fort besoin d'accomplissement et un faible intérêt pour le pouvoir (mesurer par le test T.A.T.). Hornaday & Aboud (1971) mettent en évidence leur indépendance et leur besoin d'accomplissement.

Ces conclusions sont en accord avec la littérature existant sur les champions lorsqu'elle indique qu'ils sont moins conformistes, mettent en valeur la créativité, ont confiance dans leurs capacités.

Hypothèse 2 : Les champions manifestent plus que les non-champions des caractéristiques personnelles de besoin d'accomplissement, de persistance, d'attrait pour l'innovation, indépendance et de prise de risques.

On constate que les caractéristiques de la personnalité des entrepreneurs sont identiques à celles des leaders transformatifs (innovation, prise de risques, besoin d'accomplissement, force de persuasion). Bass B. (1985) constate que les leaders transformatifs sont plus audacieux que la norme sociale, plus créatifs, originaux et déterminés. D'autres théoriciens avancent que les leaders transformatifs sont des "avocats" passionnés du changement et de ce qui n'est pas conventionnel.

Hypothèse 3 : Il y aura un lien plus étroit entre la personnalité des champions et les comportements des leaders transformatifs que chez les non-champions.

c - Tactiques d'influence

Selon Schön, les champions sont capables d'utiliser des moyens d'influence informelle et de pression sur les autres pour réussir. Les résultats de Burgelman (1983) sur les processus internes de coalition montrent que la "ruse" et les astuces des champions influencent de façon importante le Top Management en ce qui concerne leur disposition vis-à-vis du projet. L'étude de Dean J. W. (1987), sur le processus de décision qui conduit à l'adoption de technologies d'avant garde dans l'industrie, montre que les champions utilisent une large gamme de tactiques d'influences comme la justification rationnelle, la répétition des comportements enthousiastes et confiant vis-à-vis du projet, le partage d'informations confidentielles avec les membres potentiels de la coalition.

La littérature sur l'influence sociale constate que la décision de s'engager dans un processus d'influence est fonction de plusieurs facteurs comme :

caractéristiques personnelles (recherche du risque, besoin d'accomplissement, persuasion),

caractéristiques de la cible de l'influence (perception de son pouvoir),

facteurs situationnels (les raisons de l'exercice de l'influence).

Modway (1979), Porter, Allen & Angle (1981) analysent les caractéristiques personnelles des individus influants. Ils trouvent que le besoin d'accomplissement et de pouvoir sont reliés positivement à la propension à s'engager dans l'influence et dans les méthodes d'influences utilisées dans la situation de décision (persuasion des arguments et manipulation).

Hypothèse 4 : Il y aura une plus grande corrélation entre les caractéristiques personnelles et les tactiques d'influence utilisées chez les champions que chez les non-champions.

Pour s'engager dans des jeux d'influence auprès du Top Management, les leaders transformatifs se "donnent" une image de compétence et de succès. En ce qui concerne leurs collaborateurs et subordonnés, ils transmettent une image attractive des résultats que l'on peut attendre du projet, décrivent la mission en montrant sa valeur morale et insistent sur la construction de quelque chose de grand (House, 1977; Bass B., 1985). Les travaux de Howell & Froste (1985), Hater & Bass B. (1988), Avolio & al. (1988) montrent que cette influence a un fort impact sur la performance des subordonnés.

Hypothèse 5 : Les comportements de leadership sont davantage en relation avec les tactiques d'influence utilisées chez les champions que chez les non-champions.

Les caractéristiques de la cible de l'influence, particulièrement son pouvoir, jouent un rôle déterminant dans la stratégie d'influence. Les tactiques vont différer lorsqu'il s'agit d'un supérieur ou d'un subordonné. Les facteurs liés à la situation et les objectifs de l'individu déterminent les tactiques d'influence utilisées.

Hypothèse 6 : Les champions essayent d'influencer les autres plus fréquemment en utilisant une palette de tactiques d'influence plus large que les non-champions.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein