L'accord de Cotonou et la lutte contre la pauvreté( Télécharger le fichier original )par Yaya MORA BROUTANI Institut d'études politiques de Toulouse - Master géopolitique et relations internationales 2006 |
Les acteurs économiques et sociaux non étatiquesCette catégorie de la société civile regroupe les individus, les travailleurs salariés ou indépendants qui participent à la vie économique et sociale de l'État. Rompant avec la tradition des accords de Lomé, la Convention de Cotonou entend promouvoir une approche participative « qui consiste à associer aux efforts de développement et sous la responsabilité des pouvoirs publics, maîtres d'oeuvre en la matière, l'ensemble des forces vives de la société »172(*). Le secteur privé, d'une part, est invité à prendre part au dialogue avec les pouvoirs étatiques ainsi qu'avec les autres membres de la société civile. La représentativité de ces acteurs doit être avérée, dans chacun des États ACP. D'autre part, la Convention de Cotonou vise « les partenaires économiques et sociaux », à savoir l'ensemble des forces de travail et des organes qui défendent leurs intérêts tels que les syndicats, corporatismes ou toutes autres formes d'organisation représentatives d'une partie de la population. Ces acteurs doivent non seulement fonctionner de manière démocratique mais également répondre expressément « aux besoins de la population » et doivent, pour ce faire, exploiter des compétences particulières. Plusieurs groupes de travail, institués par le premier forum de la société civile ACP des 2 et 3 juillet 2001, ont pour mission de réfléchir aux composantes de la société civile dans la perspective de promouvoir le dialogue. Dès lors, dans son discours d'ouverture, monsieur Jean-Robert Goulongana, secrétaire général du groupe ACP, souligne la difficulté d'appréhender un tel concept : « si la nécessité d'une large participation dans le processus de développement des nouveaux acteurs et leur implication dans le partenariat ACP-UE ont donc été admis et consignés dans l'Accord, encore faut-il définir de façon plus précise les modalités de leur implication, qui dépendent, pour l'essentiel, vu leur diversité, de la situation spécifique dans chaque pays ACP.»173(*) L'enjeu de ce dialogue « vertical »174(*) est de rassembler et de rendre cohérent le discours des acteurs économiques et sociaux. Ceux-ci, qu'ils appartiennent à la sphère privée ou publique, au domaine économique, social ou autre, ont pour objectif de rendre plus démocratique et plus efficace les projets s'inscrivant dans le cadre du développement. Dès lors, il s'agit de trouver, dans chacun des États ACP, l'unité de la société civile ainsi que les modalités de sa représentation pour un discours conforme aux attentes de l'ensemble de cette entité hétérogène. La définition des acteurs non étatiques dépend donc de chaque État ACP, de sa culture et des pratiques politiques et participatives qui existent. Cependant, les pays qui ne répondent pas aux idéaux démocratiques doivent être incités à instaurer un tel dialogue et l'appréciation du contenu de cette catégorie doit être le fait d'intervenants extérieurs neutres. * 172 Jean-Robert Goulongana, secrétaire général du groupe ACP, discours prononcé à l'occasion du premier forum de la société Civile ACP, Bruxelles, le 3 juillet 2001, www.acpsec.org * 173 Discours, idem * 174 Du fait qu'il s'exerce entre acteurs situés à des niveaux différents de la société. |
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