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La continuation de l'activité de l'entreprise dans les procédures collectives d'apurement du passif

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par Zilhy Maryvonne Alice Dadié-Dobé épouse Yoro
Université d'Abidjan Cocody - DEA  1995
  

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B - Les besoins de la liquidation

Dans les procédures de faillite et de liquidation des biens, la continuation ne peut être décidée que si elle est nécessaire pour aboutir à la liquidation de l'entreprise. L'article 470 du code de commerce utilise l'expression «nécessité impérieuse~. C'est-àdire que la poursuite doit répondre à un besoin auquel l'on ne peut résister. En d'autres termes, la continuation ne doit être entreprise que si elle est absolument indispensable pour parvenir à la liquidation de l'entreprise.

De même, l'article 113 de l'acte uniforme sur les procédures collectives d'apurement du passif du projet OHADA stipule que la continuation ne peut être autorisée que pour les besoins de la liquidation.

Il s'agit dans ces deux procédures de tirer le meilleur parti du fonds exploité, d'en éviter la dépréciation et la dispersion de biens que peut provoquer un arrêt brutal de l'activité. Cette hypothèse repose sur l'idée selon laquelle, la poursuite de l'activité permettrait de trouver un acquéreur intéressé (tel un commerçant qui voudrait étendre son activité) et qui pourrait obtenir une rentabilité suffisante de l'entreprise.

Bien qu'importante, la continuation ne doit pas être envisagée dans le seul intérêt de l'entreprise car, tout en étant utile ou indispensable pour l'entreprise, celle-ci peut nuire à la collectivité ou aux créanciers du débiteur. Aussi, le législateur et les auteurs de la réforme ont-ils pris en considération ces intérêts.

Paragraphe II - Protection de l'ordre public et l'intérêt des créanciers A - L'intérêt Public

L'article 470 du code de commerce réglementant la faillite, stipule que la continuation ne s'effectue que lorsque l'intérêt public l'exige. Au contraire, la loi de 1889 relative à la liquidation judiciaire n'édicte pas de condition relative à l'intérêt public.

Toutefois, nous pensons qu'il y a lieu d'étendre cette exigence à la liquidation judiciaire. Ainsi, dans cette procédure également, l'activité de l'entreprise ne sera continuée que si l'intérêt public l'exige et si une cessation d'activité risquerait de porter atteinte de façon irrésistible à l'intérêt public.

Qu'est ce que l'intérêt public? Celui ci se distingue de l'intérêt de l'entreprise et de ceux des particuliers. En général une entreprise exerce une activité d'intérêt public, lorsqu'elle accompli par exemple une mission de service public,7 c'est le cas d'une société de transport qui dessert une ville donnée.

Une telle entreprise en faillite sera autorisée à continuer son exploitation s'il apparait que la cessation d'activité paralyse cette ville, portant atteinte à la mission de service public de cette société. Il faudra aussi qu'en dehors de cette société de transport, il soit impossible pour les habitants de cette ville de se déplacer ou que ceuxci le fassent avec difficultés.

L'application pratique d'un tel critère s'avère difficile, ce qui a pour conséquence de réduire les cas de continuation de l'exploitation.

Dans le projet OHADA au contraire, ce critère lié à l'intérêt public n'est pas une condition préalable mais plutôt un obstacle éventuel à cette la continuation de l'exploitation de l'entreprise.

En effet, dans le redressement judiciaire, aucune condition n'est préalablement posée. La continuation se poursuit d'office. Cependant, le juge commissaire peut, lorsque l'intérêt public est en péril, saisir le tribunal afin qu'il y soit mis un terme,

7 On estime en général que le désir d'éviter la pénurie qu'engendrerait l'arrêt du fonds est un exemple d'intérêt public. De même que celui d'éviter le licenciement d'un grand nombre de salariés.

conformément à l'article 112 de l'acte uniforme sur les procédures collectives. Dans cette hypothèse, l'activité ne sera interrompue que si cet intérêt est mis en péril par la poursuite de l'activité de l'entreprise. Cette mesure qui est beaucoup plus souple que celle du code de commerce résulte de l'idée de sauvegarde de l'entreprise qui exige que l'activité soit poursuivie.

Dans la liquidation des biens du projet OHADA, l'article 113 stipule que la continuation ne peut être autorisée par la juridiction compétente que pour les besoins de la liquidation et si l'intérêt public n'est pas mis en péril par cette activité. La continuation de l'exploitation répond à un besoin principal; celui de la liquidation. Cet intérêt ne sera pris en compte que s'il ne met pas en péril l'intérêt public qui apparait ici, non pas comme une condition préalable à la continuation mais plutôt, comme un obstacle éventuel, c'est-à-dire, un élément qui pourrait empêcher la continuation.

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