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La protection de l'enfance dans les pays africains sortant d'une crise armée : cas de la Côte d'Ivoire

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par Sedjro Leonard SOSSOUKPE
Universite de Nantes - Master 2 2009
  

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Conclusion générale

Les droits des enfants dans les pays en crise ou sortant d'une crise armés sont fragilisés par la situation de crise. Le contexte ivoirien est particulièrement compromettant pour l'enfant en raison de la partition du pays en zones contrôlées par différentes forces. Ce contexte expose les enfants à des violations graves pourtant interdites par les instruments internationaux. D'autres violations sont dues non moins graves portent des préjudices innombrables aux enfants quant à leur existence juridique, leur personnalité et les prestations qui leur sont dues. Ces violations sont favorisées par des facteurs dont les uns sont conjoncturels et les autres sont structurels.

Les facteurs conjoncturels sont ceux étroitement liés au contexte de crise finissant mais qui dure, à savoir la gestion du processus de sortie de crise et ses implications politiques à travers les comportements des camps en présence, mais aussi la destruction des symboles de l'Etat dans les zones rebelles et l'affaiblissement des mécanismes étatiques de protection dans les zones gouvernementales. Ils sont également liés à l'impunité qui s'est installée depuis 2000 et qui comporte plusieurs facettes.

Quant aux facteurs structurels, ils sont relatifs à la situation géographique de la Côte d'Ivoire et tirent leurs sources de la période coloniale, notamment la délimitation des frontières, les disparités économiques qui se sont créées entre les pays de la sous- région et leur conséquences sur les mouvements migratoires dont la gestion a engendré à partir de 1995 des sentiments de xénophobie récupérés par les leaders politiques. Ces facteurs sont également liés au contexte économiques et socioculturel fait de pauvreté, de sous développement, d'ignorance des droits de l'enfant et des pesanteurs sociologiques comme les religions et les cultures, toutes choses face auxquels le cadre normatif interne et l'engagement de l'Etat dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme sont faibles.

Dans ces conditions la mise en oeuvre de la protection qui comporte plusieurs volets s'avère ardue. Elle s'avère ardue aussi bien pour les juridictions internes qu'internationales ainsi que pour les autres structures étatiques et les ONG. Face à ces difficultés auxquelles font face les organes de protection de l'enfance, nous avons fait des constats et tiré des enseignements. Les constats portent sur l'inefficacité partielle des actions des organes de protection qu'ils soient étatiques ou internationaux.

Les structures étatiques y compris les juridictions sont confrontées aux problèmes de lenteurs du redéploiement de l'Administration dans les zones sous contrôle des rebelles et de jouissance et d'exercice de l'autorité dans lesdites zones. Les organes de garantie internationale sont, eux, confrontés à l'absence de sanction des obligations internationalement souscrites par les Etats dans les instruments juridiques dont ils reçoivent leurs mandats. La CPI est tiraillée entre la nécessité de punir et le souci de ménager une marge de réconciliation pour les acteurs. Quant aux ONG, elles sont limitées par le caractère de leur intervention, le manque de coordination entre elles et l'étroitesse de leur marge de manoeuvre quant aux actions de plaidoyer.

Les constats sont également liés à un partage de responsabilité des violations entre les autorités légales et les autorités de fait établies dans les zones rebelles. Cette responsabilité internationale cohabite avec la responsabilité pénale individuelle des auteurs des violations dans les deux zones.

Ce constat d'échec partiel nous ont amené à des enseignements relatifs à la nécessité d'abord de réunification du territoire et l'établissement de l'autorité dans les zone. Ils sont ensuite liés à l'urgence de réformes législatives et organiques pour une adaptation adéquate aux exigences des instruments internationaux. Ils portent enfin sur le besoin urgent pour la Côte d'Ivoire de ratifier et d'appliquer sans réserve les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'enfant, mais également le statut de la CPI.

La nécessité de renforcement du cadre juridique international vise à rendre plus efficaces les organes de garantie internationale des droits de l'enfant et de répression des graves violations des droits de l'homme en général et ceux des enfants en particulier. Le renforcement apparait comme la meilleure solution capable de dissuader les gouvernants et les chefs de guerre d'exposer les enfants aux pires violations et de les amener à respecter et faire respecter les droits reconnus par les instruments internationaux.

On peut espérer que si ces conditions sont réunies, les progrès réalisés depuis 2005 qui ont amené les Nations Unies à déclasser en 2007 la Côte d'Ivoire des pays à haut risque pour les enfants se renforceront et l'enfant en Côte d'Ivoire s'en tirera mieux pour le respect de sa personnalité et la jouissance de ses droits sur tous les plans.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille