III. ROLES JOUES PAR LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE ET
L'ETAT CONGOLAIS DANS L'OPERATION DE NEUTRALISATION DE LA LRA.
Nous pouvons affirmer que les attaques de la LRA
perpétrée à l'endroit de la population civile ont
certainement eu pour finalité d'attirer l'attention des observateurs
aussi bien nationaux qu'internationaux sur sa présence.
Les actes de propagande et de terreur auxquels la population
civile est soumise de la part des rebelles de la LRA, reflètent sans
aucune contestation le souci de ceux-ci à vouloir passer leur message de
revendication auprès de ses adversaires directes et ou des complices
assimilés. Cette façon de s'en prendre davantage à la
population civile, peu importe la catégorie serait une manière
d'exprimer le mécontentement face à une décision qu'elle
jugerait contraire à ses intérêts.
Les attaques et les actes des violences ont constitué
les voies principales d'expression de ce mécontentement.
Cependant ces actes ne sont pas restés
inaperçues, par les destinateurs (il s'agit notamment du gouvernement
ougandais et ses alliés, la communauté internationale).
Particulièrement les réactions de la RDC
à ces attaques ont été remarquables comme nous le verrons
plus en avant. Ainsi, on retiendra les efforts de la communauté
internationale, des gouvernements ougandais et congolais à travers une
série d'opérations militaires répressives.
C'est dans une perspective de rétablissement de
l'autorité de l'Etat au regard des menaces perpétrés par
les rebelles que l'Etat congolais s'est engagé dans cette lutte qui a
nécessité la participation de plusieurs partenaires.
C'est aussi afin d'affirmer sa souveraineté face au
déficit de la protection des personnes et de leur biens que le
gouvernement agit avec efficacité. « L'auto-prise »
en charge populaire face aux attaques des rebelles est perçue comme
étant une réaction à la démission du pouvoir
public face à l'impératif sécuritaire.
III.1. les actions internationales
Nous alignons dans ce paragraphe deux catégories
d'actions menées par les acteurs internationaux. Il s'agit :
- du processus de la paix ;
- des efforts des Nations Unies.
a) Le Processus de la paix.
En rapport avec le processus de paix, il a été
convenu de donner des aides humanitaires aux membres de la LRA, afin de les
dissuader à piller les communautés civiles. Initialement, l'aide
concernait 5000 éléments, ensuite le nombre de ceux qui devaient
recevoir l'aide a été revue à la baisse.
Cependant, les critiques ont affirmé que les vivres
étaient stockés, et peut-être aussi utilisés pour
financer le réarmement de la LRA, mais les bailleurs ont insisté
sur le fait que l'aide alimentaire servirait à dissuader les pillages et
à encourager les négociations.
Par ailleurs, il se peut que les fragiles pourparlers de paix
aient contribué aux tentatives faites pour minimiser les violations
incessantes des droits humains commises par la LRA, par crainte de perturber le
processus de paix. C'est ainsi qu'en 2003, la CPI (Coure Pénale
Internationale) a appelé les bailleurs de fonds internationaux à
mettre un terme à l'aide alimentaire, affirmant que les
approvisionnements constituaient un soutien pour KONY et les autres personnes
inculpées par la CPI.
Les Etats Unis par contre étaient
restés sceptique à propos de pourparlers de
paix, le gouvernement américain a été l'un des premiers
à soutenir l'idée d'une opération militaire
régionale visant à neutraliser la LRA, en cas de l'échec
des pourparlers.
b) Les Nations Unies
Conformément à la résolution 1674 (2006)
adoptée à l'unanimité par le Conseil de
Sécurité des Nations Unies, le mandat de la MONUC est
principalement celui de la protection des civils. La résolution
S/RES/1856 (2008) du 22 décembre 2008 a encore réaffirmé
ce même mandat. Cependant, la grande difficulté qui se pose
demeure être celle des ressource nécessaires pour faire face
à la LRA dans les Uélé.
Le rôle déterminant de la MONUSCO lors du
déclanchement de l'opération Lightning Thunder est
significatif en termes de personnel et de logistique. Le déploiement de
264 militaires à Dungu afin de protéger et de manutentionner
l'aéroport outre l'éventuel soutien logistique aux FRADC se
figure dans cette optique. Peu après les effectifs ce sont accrus
d'environ 300 hommes.
Autre action qu'on peut mentionner dans cette rubrique, c'est
l'ouverture de ses bases de Faradje et de Duru, ainsi de Dingila (dans le
Bas-Uélé). Ces présences ont certainement permis à
ce qu'il ait une réduction sensible des attaques des rebelles dans ces
entités.
La difficulté que la MONUSCO a éprouvée
lors de cette opération peut être regroupée en deux
volets :
D'une part, un effectif faible de son personnel militaire
à pouvoir répondre efficacement et valablement aux exigences
sécuritaires de l'ensemble des Territoires sinistré, ce qui
explique son souci d'être renforcée par 3000 nouveaux casques
bleus.
D'autre part, nous notons la difficulté liée
à la participation conjointe FRADC- MONUSCO dans l'opération
Lightning Thunder .
Pour sa part, la MONUSCO n'avait pas participé à
la planification ni à la mise en oeuvre de l'opération
« coup de tonnerre ». Elle n'était pas directement
engagée dans l'opération mais elle avait continué à
appuyer les FRADC sur le plan logistique en termes de rations alimentaires et
de transport des éléments. Son souci d'être davantage
impliquer dans la planification des opérations militaires conjointes
avec les FARDC afin de mieux protéger la population n'a cependant
cessé d'être présenté.
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