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Le « droit au retour » des réfugiés palestiniens dans la perspective d'une solution du conflit au Moyen- Orient

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par Stéphanie Nakhel
Université Paris Sud 11 - Master en diplomaties et négociations stratégiques 2010
  

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§4- Le Rapatriement Volontaire entre Opérations d'Urgences et Développements.

Ceux qui procurent l'assistance au retour considèrent que son principal objectif est l'intégration des rapatriés. Dans un modèle parfait de rapatriement, les réfugiés exprimant le désir de retourner dans leur pays d'origine signent un formulaire de rapatriement volontaire, sont assistés à retourner dans leur pays, reçoivent un niveau minimal d'aide personnelle et communautaire afin de faciliter leur processus d'intégration, puis, dans un an (plus ou moins), y seront intégrés au point qu'ils n'auront plus besoin d'aide extérieure. Ce genre de réflexion a guidé la « Décennie de rapatriement » du HCR dans les années 1990 et continue d'être le paradigme dominant de la planification de rapatriement.

224 Les accords d'Arusha, concernant le Rwanda, se sont déroulés de juin 1992 à août 1993 par étapes successives entre l'État Rwandais et le Front patriotique rwandais. Les négociations d'Arusha ont été conduites en Tanzanie. L'accord définitif fut signé le 4 Août 1993.

225 Accord général de paix pour le Mozambique ; la signature des derniers protocoles a eu à Rome le 4 Octobre 1992.

226 Accord d'Addis-Abeba du 27 Mars 1993, conclu à la première session de la Conférence de réconciliation nationale en Somalie.

227 Voir, « Manuel sur la restitution des logements et des biens des réfugiés et personnes déplacées», (Pour la mise en oeuvre des «Principes Pinheiro»), de l'OCHA (OCHA/IDD), UN Habitat, le UNHCR, la FAO, le HCDH, le Conseil norvégien pour les Réfugiés (NRC) et l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC),( Mars 2007).

228 Kosovo Housing and Property Directorate, HPD.

Avec le retour de plus en plus considéré comme ayant des implications non seulement pour les individus, mais aussi pour les communautés d'origine et le processus plus large de développement, l'expérience a montré que ce retour lui-même ne suffit pas de promouvoir la paix, mais plutôt il doit être « réussi ». Ainsi, le HCR indique: « L'expérience montre que si la question de la durabilité ou la réinsertion des réfugiés et populations déplacées ne sont pas traitées de façon appropriée, les pays concernés vont presque inévitablement sombrer à nouveau dans le conflit » 229. Une gamme de programmes d'aide au retour volontaire, des projets à impact rapide et d'autres programmes ont tenté d'influencer la réussite des retours230 et ainsi de promouvoir la paix.

Bimal Ghosh identifie comment la combinaison harmonieuse des effets bénéfiques pour les migrants eux-mêmes et le développement économique et social du pays d'origine peut « mettre en branle un cercle vertueux » de développement231.

Bien que les règlements de retour dans la plupart des cas ne soient pas devenus des centres florissant et innovant de nouvelles formes de production, néanmoins ils peuvent être interprétés comme ayant eu des effets en termes de reconstruction de l'État après le conflit armé. Le cas de la réinstallation après le déracinement peut être considéré comme un marqueur symbolique de la transition du conflit à la paix dans des sociétés généralement sédentaires232.

Avant d'aller plus loin sur le sujet du développement, on va présenter en concision les principales étapes d'un processus de retour.

Les mouvements de réfugiés à grande échelle se produisent normalement, soit après la cessation des conflits, soit après un changement de gouvernement. De tels retours exigent des négociations préalables qui sont parfois très longues en fonction des relations des gouvernements concernés et des besoins des réfugiés à leur arrivée.

Les termes seront établis dans un protocole d'entente entre le pays d'accueil et le gouvernement du pays d'origine. Avant le retour des réfugiés en masse, les fonctionnaires du HCR les informent sur les conditions auxquelles ils devraient faire face à leur arrivée au pays d'origine et du type d'assistance qui sera mise à leur disposition.

Le rapatriement effectif peut avoir lieu par voie terrestre, au moyen d'autobus, de camions et d'autres formes de transports pour les réfugiés et leurs possessions. Quand les camps de réfugiés sont situés près de la frontière, ceux qui sont valides peuvent marcher jusqu'à la maison233.

229 UNHCR, «Dialogue on Voluntary Repatriation and Sustainable Reintegration in Africa», (8 Mars 2004), p.1.

230 Voir, UNHCR, «The State of the World's Refugees», Geneva: UNHCR, (1997).

231 B. Ghosh, «Managing Migration: Time for a New International Regime?», Oxford University Press, (2000), p.185.

232 F. Stepputat, «Repatriation and Everyday Forms of State Formation in Guatemala». In R. Black - K. Koser «The End of the Refugee Cycle? Refugee Repatriation & Reconstruction», Oxford: Berghahn Books, New York (1999).

A. Helton, «The Price of Indifference: Refugees and Humanitarian Action in the New Century», Oxford: Oxford University Press, (2002).

S. Petrin, «Refugee return and state reconstruction: a comparative analysis», New Issues in Refugee Research. Working Paper No.66. UNHCR, Geneva, (2002).

233 Voir à ce sujet, P. Weiss Fagen, «UNHCR and Repatriation», in M. Dumper, «Palestinian Refugee Repatriation: Global Perspectives», Routledge, (2005), p.44.

À l'autre extrême, illustrée par la Namibie en 1989, quelque 40 000 réfugiés rapatriés ont été transportés par voie aérienne à un coût élevé, en raison des conditions dangereuses en cours de route et la nécessité de vitesse.

Dans la plupart des cas du retour à grande échelle, les réfugiés qui regagnent spontanément leur pays sont plus nombreux que ceux ramenés formellement par le HCR, bien qu'ils soient généralement dans les deux catégories en mesure de profiter de toute assistance post-retour qui est mise à leur disposition.

Après avoir réussi à négocier des accords de paix post-conflictuels, l'ONU et ses agences ont commencé à superviser des programmes ambitieux de consolidation de paix et de reconstruction. La plupart des guerres des années 1980 et 1990 ont été des guerres civiles, et les victimes en grande partie ont étés elles aussi civiles.

Une fois les réfugiés rapatriés à ces pays déchirés par la guerre, ils ne pouvaient pas compter sur le soutien économique significatif de leurs gouvernements. Par conséquent, leur réinsertion a nécessité l'appui des agences des Nations Unies, des ONG et des donateurs.

Le HCR et pratiquement tous les acteurs principaux ont accepté le fait que la réintégration des populations déracinées soit un élément essentiel de consolidation de la paix post-conflictuelle, comme elle est aussi essentielle pour la consolidation des accords de paix, la reconstruction de l'économie et du tissu social d'un pays.

Encore une fois, les paroles de septembre 1991 du Haut Commissaire Ogata:

« Les réfugiés retournant peuvent être correctement réintégrés, seulement s'il ya des programmes complets pour la construction ou reconstruction politique, économique et sociale.

En tant que tel, assurer le succès du rapatriement volontaire va au-delà du mandat ou des ressources du HCR seul ».

Ainsi, les retours en masse au Cambodge, El Salvador et au Mozambique au début des années 1990, ont transformé l'approche traditionnelle des activités d'intégration du HCR, qui jusque-là consistait à fournir des programmes d'aide aux familles de rapatriés individuels et des interventions visant à assurer des garanties judiciaires.

En plus des préoccupations d'ordre juridique, le HCR a créé des projets pour restaurer les infrastructures, améliorer la gouvernance locale et générer les revenus.

Le concept de base de l'aide et du développement des réfugiés et des rapatriés remonte aux années 1980 ; les gouvernements africains se sont plaints d'avoir accueilli des centaines de milliers de réfugiés, mais en retour, ils ont été incapables de fournir des opportunités économiques pour leurs propres citoyens. À cette époque, le HCR et les donateurs persistaient à envisager les problèmes des réfugiés principalement dans les domaines juridiques et politiques alors que les acteurs de développement avaient d'autres priorités.

Le changement de perspective est seulement arrivé à la fin de cette décennie en Amérique
centrale, où les processus de paix régionaux et les engagements des donateurs avaient conduit à
une approche nouvelle et plus large de la réinsertion sociale. Le plan a prévu la coordination des

activités des donateurs, des gouvernements et des ONG locales et internationales, au moyen d'un secrétariat conjoint avec le HCR et le PNUD234. C'était la première fois que ces deux organismes travaillaient ensemble dans un programme à long terme.

En termes de réinsertion, la répartition des responsabilités dans les trois différentes phases (secours, reconstruction et développement) a été reprise dans le protocole d'entente entre le HCR et le PNUD. Alors que le HCR mettait l'accent sur les besoins immédiats des rapatriés, le PNUD se concentrait sur la réintégration à long terme.

Ce type de projet a été transmis au Cambodge, Mozambique, Tadjikistan, Afghanistan, Angola, et à d'autres situations de rapatriés.

L'apogée de l'engagement du HCR dans les activités de réintégration a eu lieu au Mozambique; entre 1993 et 1996, le HCR a aidé à rapatrier et/ou à réintégrer plus de 1,5 millions de personnes235. Sur le montant total des 108 millions dépensés sur les opérations au Mozambique, 20% seulement ont été dépensés sur le rapatriement236 ; le programme de réinsertion englobait beaucoup plus que le nombre de personnes rapatriées par le HCR, puisque la plupart des réfugiés mozambicains sont rentrés spontanément.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams