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Le « droit au retour » des réfugiés palestiniens dans la perspective d'une solution du conflit au Moyen- Orient

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par Stéphanie Nakhel
Université Paris Sud 11 - Master en diplomaties et négociations stratégiques 2010
  

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§3- La Commission de Conciliation des Nations Unies pour la Palestine.

L'idée d'une « commission de conciliation » des Nations Unies a été mise en avant par le médiateur de l'ONU pour la Palestine le comte Folke Bernadotte17.

Après son assassinat en Septembre 1948, l'Assemblée générale, se basant sur la résolution 194 du 11 décembre 1948, a voté pour la création d'un organisme qu'elle a appelé la Commission de Conciliation des Nations Unies pour la Palestine (CCNUP). L'objectif de la Commission de Conciliation a été d'assumer la mission conciliatrice du médiateur de l'ONU. La CCNUP a été structurée comme un corps composé de trois membres de l'AGNU, les Etats Unis d'Amérique, la France et la Turquie.

Poursuivant les efforts du Médiateur des Nations Unies sur la Palestine, l'Assemblée générale a aussi chargé la CCNUP de:

- Prendre des mesures afin d'aider les gouvernements et les autorités concernés à parvenir à un règlement définitif de toutes les questions qui demeurent en suspens18.

- Faciliter le rapatriement ou la réinstallation et l'indemnisation des réfugiés palestiniens. En effet, tout en affirmant le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers19, l'Assemblée générale a également chargé la Commission de Conciliation à: faciliter le rapatriement, la réinstallation et la réhabilitation économique et sociale des réfugiés et le

16 Délégation palestinienne, réunion sur les refugiés, (13 mai 1992) à Ottawa, Canada.

17 Folke Bernadotte, comte de Wisborg et petit-fils du roi Oscar II de Suède, était un diplomate suédois et président de la Croix-Rouge suédoise, connu pour avoir négocié la libération de 15 000 prisonniers des camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale. Il fut assassiné le 17 septembre 1948 à Jérusalem par des membres d'un groupe armé juif sioniste.

18 Voir, Paragraphe 6 de la résolution 194(III) de l'AGNU.

19 Voir, Paragraphe 11 ibid.

paiement de l'indemnisation. En 1950, l'Assemblée générale a expressément demandé à la Commission de conciliation de protéger les droits, les propriétés et les intérêts des réfugiés20.

- Statuer sur Jérusalem : dans la quatrième session ordinaire de l'Assemblée générale se trouve des propositions détaillées concernant un régime international permanent pour la région de Jérusalem, qui fournirait de l'autonomie locale maximale pour les groupes distincts, conformément au statut international spécial de la région de Jérusalem21.

- Conclure des ententes entre les gouvernements et les autorités concernés qui faciliteraient le développement économique de la région, y compris les modalités d'accès aux ports et aux aérodromes et l'utilisation de moyens de transport et de communication22.

La commission de conciliation a commencé sa fonction en Janvier 1949. Les commissaires ont commencé un tour de navettes diplomatiques dans les capitales du Moyen-Orient, ils ont tenu une conférence avec les représentants arabes à Beyrouth, puis ont organisé une grande conférence à Lausanne entre avril et août 1949, rencontrant les représentants arabes et israéliens séparément. Après, il y a eu une nouvelle série de discussions à Genève en 1950 et une conférence de délégués arabes et israéliens à Paris vers la fin de 1951.

La Commission de conciliation a été établie avec un double mandat. Tout d'abord, comme son nom l'indique, la Commission a été faite pour concilier et aider les parties à trouver, conformément à la résolution 194 (III) de l'Assemblée générale, une solution permanente à tous les problèmes en suspens du conflit israélo-arabe, y compris le problème des réfugiés palestiniens. Le deuxième mandat a été de fournir une protection aux réfugiés par la sauvegarde de leur « droit au retour » et d'autres droits connexes, y compris leur droit à la propriété. La Commission de conciliation a essayé de persuader Israël de permettre le retour de certaines catégories de réfugiés et surtout de réunir les familles. Elle a également tenté de faciliter la restitution des biens des réfugiés par des appels à la réforme des lois israéliennes sur la propriété.

En 1950, la Commission a créé un sous-bureau, l' « Office des Réfugiés » pour identifier les propriétés arabes en Israël et examiner les diverses mesures provisoires par lesquelles les réfugiés pourraient tirer un revenu de leurs propriétés. Une identification globale et individuelle des biens palestiniens a été basée sur les enregistrements de données du mandat britannique23. Dans le début des années 1960, l'identification a été remplie: 430 000 enregistrements documentant l'ordre de 1,5 millions d'exploitations individuelles24. La numérisation de cette base de données a été achevée dans les années 1990. Ce travail servira de base fondamentale pour les années à venir, y compris les années post-Oslo, puisque les données recueillies par la CCNUP et

20 Voir, résolution 394(V) de l'AGNU, (14 Décembre 1950).

21 Voir, Paragraphe 8 de la résolution 194(III) de l'AGNU.

22 Voir, Paragraphe 10 ibid.

23 Pour un examen détaillé des activités de la CCNUP et les procédures relatives à la propriété, voir :

M. Fischbach, « Records of Dispossession, Palestinian Refugee Property and the Israeli-Arab Conflict ».New York, Columbia University Press, (2003).

S. Hadawi, «Palestinian Rights and Losses in 1948, A Comprehensive Study». London: Saqi Books, (1988).

24 UNCCP, «Working Paper Prepared by the Commission's Land Expert on the Methods and Techniques of Identification and Valuation of Arab Refugee Immovable Property Holdings in Israel». UN Doc. A/AC.25/W.84, 28 (April 1964).

avalisées donc par les Nations Unies- serviront de base de travail pour la question de la compensation que doit Israël aux réfugiés palestiniens, sur le modèle évoqué dès 1951, notamment par la France, de la compensation obtenue par Israël de l'Allemagne, à la suite de la deuxième guerre mondiale.

La CCNUP a également examiné les moyens et les principes pour la mise en oeuvre de l'indemnisation, en recommandant que la compensation soit accordée principalement aux personnes (et non aux gouvernements).

La commission a tenté en vain de parvenir à un accord sur des propositions spécifiques pour un règlement de paix ; ses efforts pour trouver des solutions durables pour les réfugiés palestiniens ont échoué, en raison de l'objection d'Israël au retour des réfugiés et le manque de volonté politique internationale suffisante pour appliquer les dispositions de la résolution 194 (III) de l'AGNU. Après l'échec de la conférence de Paris, la Commission, convaincue que les parties n'étaient pas encore prêtes à faire la paix, a limité ses efforts pour faire face au problème des réfugiés palestiniens. Sur ce sujet, elle n'a pas pu faire que des progrès limités, essentiellement sur des études de fond des aspects techniques concernant l'indemnisation future (comme on vient de le voir précédemment).

Les efforts de la CCNUP vers la réinstallation des réfugiés palestiniens ont également échoué, les Etats arabes d'accueil et les réfugiés eux-mêmes étaient opposés à la réinstallation sans se voir offrir la possibilité de retour.

En début des années 1950, la Commission de Conciliation a reconnu qu'elle était incapable de s'acquitter de son mandat en raison de la réticence des parties à appliquer intégralement les résolutions de l'Assemblée générale en vertu desquelles elle opérait25.

Si elle a effectivement cessé de fonctionner activement depuis 1966, la CCNUP existe jusqu'à nos jours, avec toujours pour membres les Etats Unis, la France et la Turquie ; et pour secrétaire, un employé du Secrétariat de l'ONU.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille