Tâches informatisées utilisées pour la
mémoire immédiate et pour la mémoire de travail.
Mémoire immédiate et mémoire de
travail : « Tour du monde »
Dans cette tâche, après avoir choisi 2 pays
à visiter, le sujet doit en mémoriser les circuits, le nom de
six villes pour chaque pays ainsi que les photos associées à
chaque ville, en un temps limité. Ensuite, il lui est demandé de
redonner l'ordre du circuit, puis de replacer les noms des villes à leur
place et enfin de placer les photos qui correspondent aux noms, chaque sous
épreuve est limitée dans le temps (5mn). Il existe trois niveaux
de difficulté selon le nombre de villes et le temps disponible ;
nous avons choisi le niveau moyen.

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Mémoire de travail : « Garçon
s'il vous plait ! »
L'exercice consiste à mémoriser les menus de
plusieurs convives. Pour chaque convive, un menu de quatre plats est
présenté durant une minute. Puis le nom de chaque plat est
présenté au milieu de la table et le sujet doit cliquer sur
l'assiette du convive qui avait commandé ce plat, de façon
à attribuer à chaque convive son menu. La performance tient
compte du temps d'exécution, du nombre de plats correctement
attribués et du nombre de menus correctement reconstitués. Parmi
les différents niveaux, nous avons choisi l'un des plus faciles, quatre
convives qui ne changent pas de place et sans tâche interférente
entre la présentation des menus et leur reconstitution.

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Mémoire de travail : « Dernier
mot »
Ici, des phrases sont présentées
successivement, d'abord deux, puis une de plus jusqu'à six en fonction
des performances du sujet. Dans un premier temps, une question est posée
sur chaque phrase (ex copie d'écran ci-contre) ; puis, le sujet
doit entrer le dernier mot de chaque phrase, dans l'ordre de
présentation des phrases. La difficulté est donc de retenir le
sens des phrases pour répondre aux questions tout en gardant en
mémoire le dernier mot de chaque phrase. Nous avons retenu la version
difficile de cet exercice.

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III. SONS BINAURAUX ET
MEMORISATION.
1.
Définitions : mémoires et apprentissage.
La mémoire à long terme est un système
composé de plusieurs mémoires, mis en évidence par les
travaux sur les lésions cérébrales. Elle repose
anatomiquement sur le circuit de Papez (hippocampes, fornix, corps
mamillaires, noyaux antérieurs du thalamus et gyrus cingulaire). Ce
circuit permet le codage et l'organisation du stockage de l'information. Ainsi,
les lésions du circuit de Papez empêchent l'apprentissage tandis
que les souvenirs les plus récents sont perdus ; cependant, les
souvenirs anciens sont préservés car ils ont été
stockés en dehors de ce circuit.
Tulwig (1983) distingue deux types de mémoire, la
mémoire sémantique et la mémoire épisodique. La
mémoire sémantique concerne le corpus des connaissances d'un
individu, c'est-à-dire son savoir, sa culture, dépourvus de toute
référence à l'histoire personnelle du sujet. Cette
mémoire gère aussi la signification des mots. La mémoire
épisodique permet de relater les événements d'une
journée ou d'un passé récent ; elle recouvre en partie la
mémoire autobiographique. C'est la mémoire épisodique qui
est évaluée dans les épreuves d'apprentissage, de rappel
de liste de mots (Gröber-Buschke, 15 items de Rey, figure de Rey-
épreuve de rappel, nombreux subtests de la WAIS et de la MEM III).
2. Revue de la
littérature.
Peu d'études à ce jour ont été
publiées spécifiquement sur les relations entre l'apprentissage
et les sons binauraux. La raison en est que l'apprentissage est
généralement intégré dans des problématiques
plus larges (trouble du déficit de l'attention, troubles envahissants du
développement, rééducation des traumatisés
crâniens etc.). Cependant, l'amélioration de l'apprentissage d'une
langue étrangère par les sons binauraux a été
démontrée et utilisée par l'armée américaine
(Pawelek, 1985).
Une recherche a exploré l'action des sons binauraux de
fréquences alpha et thêta sur l'apprentissage de la musique, dans
un conservatoire (Egner &.Gruzelier, 2004). Les sujets apprenaient, par
neurofeedback sur un écran d'ordinateur, à ralentir leurs ondes
cérébrales vers les gammes alpha et thêta. Le groupe de
sujets entraînés par neurofeedback a significativement
amélioré leurs capacités d'apprentissage de la musique par
rapport au groupe contrôle, les deux groupes étant
évalués par des professionnels de la musique indépendant
des chercheurs. Les performances ont été améliorées
dans divers domaines tels que compréhension de la musique,
précision stylistique et interprétation imaginative. De plus, les
étudiants faisaient significativement moins d'erreurs
d'apprentissage.
Nous avons mentionné précédemment
quelques-unes des études effectuées chez des enfants et des
adolescents souffrant de trouble de déficit de l'attention. Les sons
binauraux ont été et sont encore largement utilisés
auprès d'enfants présentant divers troubles du
développement (Morris, 1985) ainsi que dans le but de faciliter la
communication chez des enfants handicapés moteurs, ou bien encore pour
améliorer la prise de nourriture chez les enfants souffrant de troubles
neurologiques importants (Morris, 1985). En particulier, ce type de son
améliorerait l'intégration sensorielle (Morris, 1990) et a
été utilisé avec succès chez des enfants
dyspraxiques. L'auteur montre que les changements obtenus pour toutes ces
pathologies sont significatifs et surtout permanents dans le temps, pour des
écoutes de sons binauraux d'environ trois heures par mois.
Nous citerons enfin l'étude de Russel (1990) qui a
montré chez 30 garçons de 8 à 12 ans présentant des
troubles des apprentissages sans pathologie associée, l'effet
très significatif des stimulations par écoute de sons binauraux
sur l'apprentissage, au travers de tests tels que le « Peabody
Picture Vocabulary Test » (mesure du QI verbal), les matrices
progressives de Raven, le subtest « Auditory Sequential
Memory » du test Illinois d'habiletés psycho
linguistiques, et l'échelle de Wechsler, la WISC III-R. L'auteur conclue
dans son article que cette méthode améliore significativement les
résultats de l'enfant sur les tests d'intelligence, les tests de
performance scolaire ainsi que le comportement coté par les parents et
les enseignants. Il constate que la simplicité d'utilisation et le
coût très faible de l'équipement en font un traitement de
choix, à la fois efficace et facile à mettre en place, pour les
troubles des apprentissages et les troubles du déficit de
l'attention.
3. Tests et taches
neuropsychologiques utilisés.
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