Tests neuropsychologiques utilisés pour la
mémoire épisodique.
Les subtests de l'échelle de mémoire de
Wechsler, version III (MEM III) :
Les subtests suivants ont été retenus :
- Mémoire logique II: il s'agit du rappel
différé de l'histoire courte lue par l'examinateur 30 mn plus
tôt.
- Reconnaissance des visages II : il s'agit du
rappel différé des 24 visages observés 30 mn plus
tôt, en les reconnaissant parmi une nouvelle série de 48
visages.
Tâche informatisée utilisée
pour la mémoire épisodique
Mémoire épisodique :
« Mémoire d'éléphant »
Il s'agit d'une tâche de rappel d'une liste de mots.
Une grille de 25 mots est présentée durant cinq minutes ; le
sujet doit ensuite retrouver ces 25 mots, en sélectionnant cinq mots par
planche de 15 mots présentée. Parmi les 15 mots se trouvent des
perturbateurs appartenant aux mêmes catégories sémantiques
que les mots à retrouver ou bien étant de même consonance.
La performance du sujet est notée selon les critères de temps de
réalisation (un maximum de 20 secondes par planche est permis), de mots
reconnus et de fausses reconnaissances. Trois niveaux de difficultés
existent, en fonction du nombre de mots à rappeler ; nous avons
choisi le niveau moyen (25 mots).

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IV. SONS BINAURAUX ET
EMOTIONS.
1. Revue de la
littérature.
Comme pour la mémoire, peu d'études ont
été publiées à ce jour sur les relations
spécifiques entre sons binauraux et émotions. Pourtant, dans la
littérature, il a été démontré depuis
longtemps les liens entre ondes cérébrales et émotions,
d'une part grâce à une méta analyse des publications sur
les ondes thêta (Schacter, 1977), d'autre part par l'observation de
l'asymétrie cérébrale en ce qui concerne le traitement des
émotions (Davidson, 1993). En particulier, Davidson remarque
l'asymétrie des ondes cérébrales chez des patients
souffrant de dépression : la distribution de l'activité alpha
dans les parties antérieures des hémisphères est
associée à l'humeur ; chez les patients dépressifs,
ils constatent une activité moindre dans l'hémisphère
gauche par rapport au droit.
En conséquence de ces travaux, un protocole de
traitement de la dépression par neurofeedback -ondes alpha- a
été mis en place avec succès (Baer & Rosenfiel, 2001).
Les auteurs ont montré que la dépression disparaissait, que les
cognitions habituellement liées à la dépression avaient
également disparues et que ces effets se maintenaient au cours d'un
suivi de cinq ans après cette thérapie.
Young Youn Kim et Al ont étudié en Corée,
en 2002, les effets particuliers d'exercices respiratoires sur l'EEG de 12
enfants, ces changements visibles à l'EEG étant
corrélés à de meilleurs résultats scolaires et une
meilleure stabilité émotionnelle. Ces changements ont pu
être comparés à ceux induits chez les adultes par la
méditation : augmentation du rythme d'amplitude alpha,
présence rythmique d'ondes bêta, augmentation du rythme
Thêta et cohérence inter-hémisphérique. Les auteurs
ont montré que les effets de la relaxation induisaient chez ces enfants
une maturation émotionnelle.
2. Echelles cliniques
utilisées.
L'échelle HAD :
L'échelle HAD est un questionnaire
développé par Zigmond et Snaith (1983), traduit et validé
en France par Lepine (1985), afin d'évaluer le niveau actuel de la
symptomatologie dépressive et anxieuse en éliminant les
symptômes somatiques. C'est principalement pour cette raison que nous
avons sélectionné cette échelle, au vu de la population
à laquelle nous nous intéressons. Ce questionnaire se
présente sous la forme d'une échelle d'auto-évaluation de
symptômes anxieux et dépressifs, dans laquelle la dimension
d'anhédonie c'est-à-dire de perte de la capacité à
ressentir du plaisir est prédominante. L'échelle comporte 14
questions : 7 concernant l'anxiété et 7 concernant la
dépression, correspondant à une réponse variant de 0
à 3. Le score total est la somme des deux sous-scores, calculés
en additionnant les réponses.
Les auteurs de l'échelle recommandent l'utilisation des
deux sous-scores avec les valeurs suivantes :
· Score total = 7 : trouble (anxieux ou
dépressif) considéré comme absent,
· Score total compris entre 8 et 10 : trouble
(anxieux ou dépressif) considéré comme douteux,
· Score total = 11 : trouble (anxieux ou
dépressif) considéré comme probable.
La comparaison de différentes populations de patients
évalués par l'HAD permet de confirmer sa stabilité
malgré des facteurs événementiels ou situationnels
récents, comme l'admission en milieu hospitalier, le stade
d'évolution de la maladie cancéreuse, la proximité de la
fin de vie, qui en soi, ne sont pas associés à des scores
significativement différents. En revanche, la baisse du fonctionnement
physique et social du patient et la présence d'une douleur chronique
sont associés à des scores d'anxiété plus
élevés (Lepine, 1985). L'échelle est apparue sensible aux
changements. Son administration peut être répétée
jusqu'à une fois par semaine. Dans cette perspective d'évaluation
dynamique, il est possible de mesurer l'efficacité des traitements mis
en route par la variation des scores.
Le "Bermond-Vorst Alexithymia Questionnaire"
(BVAQ):
Bermond et Vorst, deux auteurs néerlandais, ont
développé dans le courant des années 90 un questionnaire
d'alexithymie suite à certaines critiques qu'ils formulaient à
l'égard de la TAS-20. Tout d'abord, ils voulaient
réintégrer la dimension d'appauvrissement de la vie fantasmatique
qui avait été éliminée de la TAS-20 car elle
était corrélée avec la désirabilité sociale.
Ensuite, ils ont sélectionné un nombre identique d'items par
dimension afin d'éviter qu'un facteur n'exerce un poids plus important
sur le score total, comme c'est le cas pour la TAS- 20. Enfin, leur
échelle comprend un nombre identique d'items dont la cotation est
inversée.
La BVAQ mesure, en auto-évaluation, cinq facteurs:
F1 : Difficulté à décrire ses sentiments
(difficulty verbalizing)
F2 : Difficulté à s'échapper dans
l'imaginaire (difficulty fantasizing)
F3 : Difficulté à identifier ses sentiments
(difficulty identifying)
F4 : Pensée opératoire (difficulty
analyzing)
F4 : Difficulté à réagir aux situations
émotionnelles (difficulty emotionalizing)
Les quatre premières dimensions concernent des aspects
habituellement mesurés par les échelles d'alexithymie. En
revanche, la dimension de faible réactivité est nouvelle. Elle
concerne la capacité de l'individu à ressentir des
émotions en présence d'une scène admise comme
émouvante.
La « Trait Meta-Mood
Scale » (TMMS) :
Cette échelle a été créée
par Salovey et Mayer (1995), auteurs connus par ailleurs pour leurs travaux sur
l'intelligence émotionnelle et la mise au point d'un outil
évaluant celle-ci, la MEIS (Mesurement of Emotional Intelligence
Scale). Elle a pour but de mesurer les différences individuelles
dans la capacité à identifier et à traiter les
émotions. Plus précisément, elle évalue le
degré d'attention que les individus portent à leurs sentiments,
la clarté de leur expérience de ces sentiments, et leurs
croyances à propos de la possibilité de stopper les états
d'humeurs négatives ou de prolonger les positifs. Les auteurs
considèrent cet instrument comme une sorte de test d'intelligence
émotionnelle puisqu'il a été conçu pour mesurer des
différences individuelles relativement stables concernant les trois
facteurs évalués. Les individus diffèrent dans leur
compréhension de leurs états affectifs (et ceux des autres) ainsi
que dans leur capacité à les articuler. Ils varient
également dans leur capacité à réguler ces
sentiments et à les utiliser de manière adaptée pour
motiver leur comportement. L'attention portée aux émotions, la
clarté de discrimination des émotions et la régulation de
l'humeur semblent fondamentales dans le domaine de l'intelligence
émotionnelle. Ainsi, la structure factorielle de l'échelle mesure
les trois domaines de l'expérience de l'humeur réflexive
décrits par Mayer et Gaschke (1988) : monitorer les
sentiments, les discriminer et les réguler.
Trois échelles ont été
créées, basées sur l'analyse factorielle :
F1 : L'attention (Attention) portée aux
émotions.
F2 : La clarté (Clarity) dans la
discrimination des émotions.
F3 : La régulation de l'humeur (Repair),
dans le sens de stopper les émotions négatives et prolonger les
positives.
La TMMS se présente sous la forme d'un questionnaire
d'auto-évaluation en 30 questions, 10 pour chaque échelle.
V. UTILISATION DES SONS
BINAURAUX EN MEDECINE ET PSYCHOPATHOLOGIE.
1. Revue de la
littérature.
En dehors du trouble de déficit de l'attention et des
troubles du développement, c'est en psychopathologie et en
médecine comportementale que les effets des sons binauraux ont sans
doute été le plus étudiés. Il existe
également quelques publications concernant leur intérêt en
chirurgie (anesthésie) et pour le contrôle de la douleur. Ainsi,
deux publications récentes dans la revue
« anaesthesia » décrivent, l'une les effets
sur la dose d'anesthésique nécessaire durant une intervention
chirurgicale légère, l'écoute de sons binauraux diminuant
significativement cette dose comparée à l'écoute de sons
neutres (Kliemptf et al, 1999), l'autre les effets de l'écoute de sons
binauraux sur l'anxiété pré opératoire des patients
(Padmanabhan , Hildreth & laws, 2005). Dans cette étude,
l'anxiété des patients avant l'intervention a été
mesurée à l'aide de l'échelle STAI, anxiété
Etat/Trait de Spielberger ; l'anxiété était
significativement plus basse chez les patients ayant écouté des
sons binauraux que chez ceux ayant écouté des sons neutres.
D'autre part, il a été montré (Cox,
1996), que l'écoute de sons binauraux de fréquence alpha
réduisait la pression artérielle et la vitesse des battements
cardiaques de 4 à 10 %, diminuait la sensation de douleur de 50% en
moyenne, diminuait le taux sanguin de mélatonine de 6 % en moyenne
tandis que les taux de beta endorphines sanguines augmentaient de 14 % en
moyenne. Chez les mêmes sujets, Cox note une augmentation de
sérotonine de 23% ainsi qu'une diminution de norépinephrine de
18%.
.
Peniston et Kulkosky (1989) ont mis en évidence des
effets physiologiques dus à un entraînement par les ondes
cérébrales lentes alpha et thêta, en particulier une
augmentation sanguine des bêta endorphines chez des patients alcooliques.
Par la suite, Peniston et Saxby (1995) ont confirmé l'efficacité
de l'entraînement cérébral par des ondes lentes chez des
sujets alcooliques présentant des symptômes dépressifs
associés, cotés par l'échelle de dépression de
Beck. Le traitement consistait en 20 séances d'entraînement de 40
minutes chacune. L'entraînement a de plus induit une diminution
significative des scores aux sous-échelles de personnalité
(personnalités schizoïde, schizotypique, borderline,
évitante, dépendante, anxieuse, hypomaniaque, dysthymique,
histrionique, passive-agressive, abus de substances, abus d'alcool,
pensée psychotique et dépression psychotique). Un suivi de 21
mois n'a pas montré de reprise d'alcool. Le choix des ondes a
été déterminé en ce qui concerne les ondes alpha
pour leur action réduisant l'anxiété et les ondes
thêta, induisant des états proches du sommeil, pour leur
capacité à générer imagerie mentale et rêves
éveillés habituellement pauvres chez les sujets alcooliques. Ces
résultats ont été confirmés par d'autres auteurs,
lors d'une étude chez des patients indiens d'Alaska, présentant
une dépendance alcoolique (Sanders & Waldkoetter, 1997).
Enfin, nous citerons une dernière étude (Degood
& Valle, 1975) qui a mis en évidence l'effet de la production
d'ondes alpha chez 28 jeunes hommes de 20 ans en moyenne : augmentation
significative aux échelles auto-administrées de confiance en soi,
d'expressivité, d'ambition, d'internalité, de contrôle sur
les événements, ainsi que sur l'extraversion. Dans une
deuxième étude chez les mêmes sujets (DeGood & Valle,
1975) les auteurs ont mis en évidence une diminution significative de
l'anxiété cotée par l'échelle de Spielberger, la
STAI.
2. Echelles cliniques
utilisées.
L'échelle d'anxiété Etat-Trait de
Spielberger (STAI-Y) :
Couramment utilisée dans la recherche en psychologie,
la STAI-Y est un indicateur sensible des modifications transitoires de
l'anxiété induite par divers situations ; elle comprend deux
échelles : l'échelle anxiété-Etat, qui a pour but
d'évaluer les sentiments d'appréhension, la tension, la
nervosité et l'inquiétude que le sujet ressent
« à l'instant présent, juste en ce moment », et
l'échelle anxiété-Trait qui mesure l'anxiété
en tant que disposition stable, révélant un trait de
personnalité, ressentie « de façon
générale ». Chaque échelle comporte 20
propositions, elles sont auto-administrées. L'échelle Etat
évalue l'anxiété situationnelle, c'est-à-dire
l'état émotionnel actuel du sujet. Dix énoncés de
cette échelle se réfèrent à la présence
d'affect négatif (ex : être nerveux) tandis que dix autres
énoncés se réfèrent à la présence
d'affects positifs (ex : être calme). Le sujet indique ses
réponses selon une échelle de Likert à quatre points
allant de « pas du tout » à
« beaucoup » selon l'intensité des sentiments
ressentis. L'échelle anxiété Trait permet d'évaluer
l'état émotionnel habituel du sujet. Onze énoncés
se réfèrent à la présence d'affects négatifs
(ex : avoir des pensées troublantes) et neuf se
réfèrent à la présence d'affects positifs
(ex : être bien). Le sujet indique ses réponses selon une
échelle de Likert à quatre points allant cette fois de
« presque jamais » à « presque
toujours ».
Echelle de relaxation de Crist (Relaxation
Inventory) (traduction Dovero) :
Le but de cette échelle est de mesurer par
autoévaluation l'état de détente ressenti par le sujet
à un moment précis.
C'est une échelle factorielle qui comporte trois
facteurs qui forment trois sous échelles :
F1 : l'échelle de tension physiologique
(Physiological Tension) concerne les activités physiologiques
présentes durant les états de tension et de non
relaxation ;
F2 : l'échelle d'évaluation comportementale
(Physical Assessment) représente l'évaluation d'un
état général agréable ;
F3 : l'échelle de tension cognitive (Cognitive
Tension) évoque les états mentaux d'inquiétude et
d'anxiété.
L'intérêt de cette échelle est de
permettre d'établir une ligne de base de l'état de relaxation du
sujet afin d'évaluer une thérapie ou encore l'entraînement
à la relaxation. Elle se prête facilement à un re-test.
VI. UTILISATION DES SONS
BINAURAUX DANS UN DISPOSITIF PSYCHOTHERAPEUTIQUE.
L'écoute de sons binauraux ne nécessite qu'un
lecteur de CD audio et un casque stéréo. Il devrait donc pouvoir
s'insérer facilement dans un dispositif de psychothérapie en face
à face, le son devant être réglé de façon
à ne pas gêner l'entretien. Nous pouvons imaginer diverses
applications de ce dispositif : relaxation, diminution de
l'anxiété, traitement des émotions, facilitation des
souvenirs, facilitation des associations, « médium »
autorisant la verbalisation et l'élaboration etc.
Nous avons évoqué précédemment
l'effet de synchronisation des hémisphères
cérébraux lors de l'écoute de son binauraux. La technique
EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
développée par Francine Shapiro (2001) qui consiste à
stimuler alternativement chaque hémisphère de façon rapide
en demandant au sujet de suivre des yeux un stylo est très
employée pour traiter les psycho-traumatismes ; l'hypothèse
la plus souvent avancée pour expliquer l'efficacité de ce
traitement est la synchronisation inter-hémisphérique, laquelle
favorise le traitement des émotions. Nous noterons que les mêmes
effets ont été obtenus par la stimulation alternative de chaque
côté du corps, en tapant par exemple alternativement sur chaque
cuisse ou sur chaque bras, ainsi que par un son qui serait entendu
alternativement d'une oreille à l'autre.
Il nous paraît donc intéressant d'inclure des
sons binauraux dans un dispositif de psychothérapie avec les mêmes
indications qu'un protocole EMDR.
PARTIE II - DISPOSITIF
EXPERIMENTAL
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