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Contribution du Bois Energie aux moyens d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari


par Abdelaziz LAWANI
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi
Traductions: Original: fr Source:

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Deuxième _partie :

Résultats, Analyses et Discussions

CHAPITRE 4 : GENERALITES SUR LA ZONE D'ETUDE ET CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES DES MENAGES ETUDIES

4-1- Présentation du milieu d'étude

4-1-1- Milieu naturel

4,1-1-1- Situation géographique

La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) est située à l'extrême pointe nord-ouest de la République du Bénin (Figure 2 et Figure 3). Ses limites géographiques sont comprises entre 10°30 et 11°30 latitudes Nord et entre 0°50 et 2°00 longitude Est. A l'Est, la réserve fait frontière avec celle du W, et au Nord avec le Burkina-Faso. Cette limite Nord est représentée par le fleuve de la Pendjari qui donne son nom à la réserve et lui assure une faune riche et variée. L'une des aires protégées les mieux gardées et les plus riches de l'Afrique de l'Ouest (Bousquet, 1992), la Réserve de Biosphère de la Pendjari est située à cheval sur les communes de Matéri, Tanguiéta et Kérou, elle couvre une superficie de 477.802 ha (CENAGREF, 2005) dont :

ü Le Parc National de la Pendjari proprement dit, intégralement protégé, d'une superficie de 266 040 ha ;

ü La Zone Cynégétique de la Pendjari (ZCP) de 170.080 ha dont 3.460 ha pour la Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC) ;

ü La Zone Cynégétique de Konkombri (ZCK) (41.682 ha) incluse dans la zone cynégétique de l'Atacora (125.682 ha) ;

ü La Zone de Transition essentiellement composée de tous les terroirs qui jouxtent le complexe de la Pendjari.

en

co

u

0: 1: 2: 3:

Légende
1-1 Complexe pendjari.

Le BENIN
en Afrique

NIGER

BURKINA FASO

Poiga

NIGERIA

TOGO

I

H 14'1 O 1(111

Iftnarper ANCESCILI ISE.1.CERIALX:,
· .saa cm dm .1.1.3,11u, 51C
·


· Umm Mu UN,

G 37 Flkesé

11

Carte de situation du Parc National de la Pendjari

DI° 2I
· 3I°

Figure 2 : Localisation de la Réserve de la Pendjari au Bénin

Source : CENAGREF (2005)

Zones de Protection de la Réserve de

Biosphère de la PendjariN

/imite de la Réserve de Biosphère de la Pendjari

aires centrales

Daga

Satiandiga

Sakouéhou

Pouri

Kandou

Nagasséga

Dassari

TANGUIÉTA

aire tampon écotouristique

Batia

Sangou

Tanongou

Pessagou chanwassaga

0 10 20 km

ktiagou

aire tampon pour la

protection des zones centrales

aire touristiques et de chasse sportive

aires de protection voisines

T. K. Buteschardt

Source: Carte de l'Afrique de l'Ouest ARLI, NATITING011; M 1 200.000i PAG du DPNP 2003

zone d'occupation controlée

zone dèxploitation des ressources villages

routes, pistes

rivières, mares

Tiélé

Tambogolé

Source : CENAGREF (2007)

Figure 3: Carte de la Réserve de Biosphère de la Pendjari

4-1-1-2- Relief et hydrographie

La réserve se présente sous la forme d'une vaste pénéplaine au relief très plat d'altitude variant entre 150 et 200 m. La Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC), où est concentrée l'étude, est marquée par le massif montagneux de l'Atacora qui est orienté sud- ouest, nord-est et ayant une altitude de 400 m à 500 m. Une seconde chaîne plus réduite parallèle à la première se situe au sein du parc à une altitude de 170 m à 400 m (Delvingt et al, 1990).

La rivière Pendjari d'où découle le nom du Parc, constitue le seul cours d'eau important qui contrôle le réseau hydrographique de la Réserve de Biosphère de la Pendjari. D'une longueur totale de 300 km dont 200 km dans le Parc, la Pendjari a un débit important en saison des pluies, faible à nul en fin de saison sèche (Delvingt et al, op.cit.). Elle prend sa source dans l'Atacora et arrose le Parc par ses affluents que sont : Magou, Yatama, Tandjali, Podiéta, Bonkata et Pourou (U.R.E.E.Q ; 2002). Dans la RBP, hormis la rivière Pendjari, on

retrouve plus de 103 mares qui constituent les points d'abreuvages des animaux (Agbossou et Okounde, 2001).

4-1-1-3- Climat et sol

Le climat de la RBP se situe à la limite des climats soudaniens et soudanoguinéens à saisons fortement contrastées (Sinsin 1993a).

On y rencontre :

ü une saison sèche allant de mars à mi-mai et une période fraîche allant d'octobre à février. C'est la période de l'harmattan : vent sec et froid venant du Nord, chargé de sable et de poussières, asséchant rapidement les points d'eau (mares et cours d'eau) et réduisant considérablement la visibilité ;

ü une saison pluvieuse allant de mi-mai à mi-octobre.

La température moyenne mensuelle varie de 19 à 34°C selon les localités et les mois. Les températures les plus élevées sont enregistrées dans les mois de mars, avril, mai où les maxima peuvent atteindre 40° à l'ombre. Les basses températures sont quant à elles notées de décembre en janvier.

La pluviométrie moyenne annuelle est de 1100 mm. L'évapotranspiration potentielle (ETP) est supérieure à 1500 mm par an témoignant d'un déficit hydrique saisonnier. L'humidité relative a des valeurs moyennes mensuelles variant entre 25 et 85 %.

On peut y distinguer divers types de sol (Agbossou et Okounde, 2000a et 2000b). Ceux rencontrés dans la Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC) sont des sols pauvres en général et constituent l'essentiel des sols de cultures. Ils sont peu profonds et peu fertiles fortement colonisés par le striga.

4-1-1-4- Végétation et faune

La végétation est fortement diversifiée. A chacune des types de végétations correspond une faune spécifique et diversifiée (Heymans 1989) :

Dans les jachères, qui sont les formations les plus proches des habitations, les espèces
dominantes sont le néré (Parkia biglobosa), le karité (Vitellaria paradoxa) et le baobab
(Adansonia digitata) et d'autres laissées pour leurs parties consommables, leur ombre, leur
caractère sacré ou leur utilisation comme bois énergie. En effet le bois de chauffe est un sous-
produit de l'agriculture extensive sur brûlis pratiquée dans cette région. Les exploitants ne
vont pas toujours couper directement le bois destiné à la commercialisation dans la forêt, mais
le récoltent au cours du défrichement des jachères forestières. Elles sont fréquentées par des
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animaux déprédateurs des cultures à savoir principalement les primates, les phacochères (Phacochoerus aethiopicus) et les oiseaux.

Dans les savanes arbustives les genres dominants sont les Terminalia, Combretum et Acacia (Sinsin et al. 2000) et les espèces ligneuses les plus rencontrées sont Combretum glutinosum, Crossopteryx febrifuga, Acacia seyal, Acacia senegal, Acacia gourmaensis ... (MAB/UNESCO 1990). Les animaux rencontrés sont les babouins (Papio doguera), le lion (Panthera leo), le bubale (Alcelaphus buselaphus major), l'hippotrague (Hippotragus equinus), l'ourebi (Ourebia ourebi) (Delvingt et al. 1989).

Au niveau des savanes herbeuses qui caractérisent les zones d'inondation, l'espèce ligneuse caractéristique est Mitragyna inermis. Elles abritent des espèces animales telles que le phacochère, le cob de Buffon (Adenota kob), le redunca (Redunca redunca), le cob defassa (Kobus defassa).

Pour les savanes arborées, la strate arborescente est dominée par les espèces telles que Acacia sieberiana, Pseudocedrela kotschyi, Terminalia macroptera, Detarium microcarpum, Burkea africana, Afzelia africana et Vitellaria paradoxa. Ces savanes sont le gîte d'animaux tels que le céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia), l'ourebi, l'hippotrague, la civette (Viverra civetta), le porc-épic (Hystrix cristata), le bubale, le lion.

Quant aux savanes boisées et les forêts claires, elles sont à dominance d'Isoberlinia doka, Anogeissus leiocarpus ou Daniellia oliveri. On y rencontre des animaux fréquentant les milieux fermés en particulier l'ourebi, le céphalophe de Grimm, le céphalophe à flancs roux (Cephalophus rufilatus).

Les galeries, elles, abritent des espèces telles que Diospyros mespiliformis, Borassus aethiopium, Ficus capensis, Khaya senegalensis, Parinari congoensis, Syzygium guineense,... On y rencontre entre autres des hippopotames (Hippopotamus amphibius), des guibs harnachés (Tragelaphus scriptus) ainsi que des mangoustes (Herpestes ichneumon).

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