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Contribution du Bois Energie aux moyens d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari


par Abdelaziz LAWANI
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi
Traductions: Original: fr Source:

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7-1-2- Analyse et discussion des résultats

Des résultats du modèle Tobit nous pouvons retenir que plus les chefs ménage sont instruits moins ils dépendent du bois énergie, que ce sont les plus pauvres qui dépendent le plus du bois énergie et que la taille du ménage explique sa dépendance par rapport au bois énergie. Au même moment des revenus hors bois énergie faibles poussent les ménages à plus dépendre du bois énergie.

Le niveau d'instruction

Le signe négatif du coefficient du niveau d'instruction suggère que quand l'on passe d'un chef ménage non instruit à un chef ménage plus instruit, la dépendance des ménages régresse. Comme l'indique le Tableau XIX, peu de chefs ménage instruits ayant le niveau secondaire (5,1% des ménages enquêtés) exploitent le bois énergie. La majorité des ménages exploitants sont sans instruction (70,1%).

Tableau XIX : Effectif des exploitants du bois énergie selon leur niveau d'instruction

 
 

Niveau d'instruction des ménages

Pas instruit

Niveau primaire

Niveau secondaire

Effectif des exploitants

82

29

6

Pourcentage correspondant

70,1%

24,8

5,1

Source : Enquêtes terrains juillet-octobre 2007

L'instruction permettant aux gens d'avoir d'autres possibilités de revenu, il est évident que les ménages dont le chef a un niveau d'instruction plus élevé dépendront moins du bois énergie car ils auront d'autres possibilités de revenu. Seuls les besoins domestiques seront essentiels pour ces ménages.

La taille des ménages

On constate que la taille des ménages augmente dans le même sens que la dépendance du ménage. Ceci s'explique par le fait que plus on est nombreux dans le ménage, plus il faut de combustible pour préparer la quantité de repas nécessaire à tout ce monde. Et si le ménage était pauvre le besoin de revenus pousserait ces ménages à plus exploiter le bois énergie.

Le niveau de prospérité et le revenu du ménage hors bois énergie

Les résultats du modèle Tobit confirment les analyses faites dans le paragraphe 6-1 concernant la contribution du BE au revenu des ménages. En effet les signes positifs du niveau de prospérité et négatifs du revenu du ménage hors bois énergie révèlent que plus les ménages sont pauvres, plus ils sont incapables de générer suffisamment de revenus à partir de l'agriculture, de l'élevage ou d'autres sources de revenus (revenu hors BE faible) plus ils dépendent du revenu issu du bois énergie. Ce type de PFAB se révèle vital pour les pauvres. Les propos d'une productrice de Bouniessou qui suivent illustrent quelque peu cette dépendance des pauvres

Encadré 3 : Témoignage d'une productrice de BE de Bouniessou sur sa dépendance vis-à-

vis du bois énergie

«Le bois de feu est un produit dont la collecte est libre et gratuite pour peu qu'on ne dépasse pas la permettralel et qu'on n'aille pas dans les friches des autres. Son exploitation ne nécessite pas d'investissements préalables. C'est le bois que j'utilise dans mon foyer pour mes besoins domestiques. Aussi est-ce ce produit qui me donne le plus de revenus. Il y a le riz bien sûr, mais en saison sèche ce n'est que de la vente du bois que je trouve un peu d'argent.

Nous les femmes ici nous sommes les mêmes : toutes pauvres. Qu'aurions-nous fait s'il n'y avait pas le bois ? A peine trouvons-nous de l'argent pour acheter le pétrole nécessaire à nous éclairer ; il n'est donc pas possible que nous cuisinions avec ce type de combustible ou avec un autre s'il n'est pas gratuit. Le pétrole c'est pour les femmes de la ville, le bois c'est fait pour nous. Aussi est-ce avec l'argent issu de la vente du bois de feu que nous sommes indépendantes fmancièrement de nos maris. Sinon il faudrait chaque jour leur demander 25 francs pour le sel, 50 francs pour les condiments, 300 francs pour le moulin ou tel franc pour telle chose : ils fmiraient par se fatiguer de nous et nous renvoyer ».

Source : Enquêtes terrains juillet-octobre 2007

1

La permettrale désigne le nom donné par les paysans de Bouniéssou à la limite de la ZOC qu'il ne leur est pas

permis de dépasser pour aucune raison sans une autorisation préalable du CENAGREF.

Pour réduire donc la dépendance des ménages vis-à-vis du bois énergie, il faudrait donc améliorer leur niveau revenu. La promotion des activités génératrices de revenu est donc une solution parmi d'autres.

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