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Organisation du dispositif RMI et impact sur le parcours d'insertion professionnelle des allocataires RMI. Quels sont les freins institutionnels qui influent sur les parcours d'insertion ?

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par Dominique BOURIEZ
Université de Lille III - Master Sciences Humaines et Sociales, option Conseil en développement des compétences et valorisation des acquis ( CDVA) 2007
  

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A- Les résultats quantitatifs

Le questionnaire permet d'éclaircir les rôles et champs d'action du référent de parcours. 20 questionnaires sur les 36 envoyés ont été traités.

Les soixante six questions posées au travers cette enquête ne font pas toutes l'objet d'une évaluation statistique, car leurs résultats sont problématiques.

Le lecteur aura particulièrement noté le caractère peu scientifique de ce questionnaire qui s'est adressé à un public restreint. Aussi, il permet surtout d'esquisser les actions mises en place par les référents et les difficultés éprouvées dans leur pratique quotidienne.

L'objectif primaire de ce questionnaire est un préalable aux entretiens avec les référents.

Toutefois, il nous semblait intéressant d'en tirer les données les plus exploitables afin d'étayer notre travail de recherche.

La première partie de cette analyse tend à connaître les référents, leurs qualifications, leurs compétences, et leur organisation au travers le partenariat qu'ils établissent.

Puis nous nous pencherons sur les pratiques des référents au travers des thèmes tels que le contrat ou le projet d'insertion, l'employabilité, les critères de mise en oeuvre d'un projet d'insertion.

Enfin, le troisième volet de cette analyse met en avant les freins principaux pour entrer dans les dispositifs d'accès à l'emploi.

1- Qui sont les référents ?

Le métier de référent est relativement récent, et il n'existe pas de formation spécifique pour cette profession. Les profils de poste correspondent en majorité à des travailleurs sociaux de type Assistant Social ou Educateur Spécialisé. Tous ont une formation dans le domaine du travail social.

Le lecteur notera que les Diplômes d'Etat sont considérés ici comme niveau Bac+3.

2 - Les missions principales du référent généraliste de parcours exprimées par les référents:

Missions principales du référents RMI

12

10

8

6

4

2

0

Missions principales

Définition des

professionnel besoins en

formation

Orientation vers les
partenaires

Accueil Suivi social Accompagnement Contractualisation Définition de projet

Ce graphique montre l'importance du suivi social et de la contractualisation.

L'accompagnement est un suivi plus aléatoire que le suivi social, qui nécessite des interventions renforcées. (L'accompagnement signifie que la personne est actrice de ses actions et les rencontres sont ponctuelles, en travail social, le suivi a plus un sens de contrainte, par exemple judiciaire)

Pourtant, on pourra s'étonner que l'accueil ne soit pas considéré comme une mission primordiale du métier de référent, puisque, de celui-ci dépendra la relation entretenue entre le référent et la personne accompagnée.

Le suivi social est la fonction première exprimée par les référents, avant même la contractualisation et la définition d'un projet professionnel ; cela est sans doute dû par la formation initiale des référents plutôt orientée vers les métiers du travail social à la différence de ceux issus de l'insertion/l'orientation professionnelle (de type Conseiller en Insertion Professionnelle).

L'impact de ce choix de formation initiale des référents de parcours est évidemment une tendance à privilégier l'aspect social dans la relation d'accompagnement de la personne, et des difficultés à mettre en place un parcours d'insertion professionnelle.

Alors que le métier de référent est polyvalent, nous avons demandé quelles sont les principales compétences que ce métier requiert.

Sans surprise, le graphique reflète l'importance de la capacité d'écoute et d'empathie du référent à 96%. Vient ensuite l'organisation à 24% qui est suivie de près par la capacité d'adaptation à 20%. Ces deux dernières données peuvent refléter l'indispensable mise en place d'un réseau partenarial sur lequel le référent s'appuie pour la mise en oeuvre du projet d'insertion.

Qualités du référent

QEilles

Formation adaptée
Capacité d'adaptation
Accueil
Organisation
Ecoute/empathie

 
 

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Pourcentage de référents

Orientation des allocataires vers les référents

Guichet

Information collective Collectivités

Associations et assimilées

Aussi, nous allons tenter de découvrir ce réseau, qui est un outil précieux pour les référents, ce qui nous permettra un premier pas vers la lisibilité des rôles et des champs d'action des différents acteurs.

3 - Comment travaillent les référents et avec qui ?

Pour comprendre comment le public est touché par les référents, nous avons posé la question concernant l'impulsion de l'orientation des personnes allocataires du RMI vers les référents.

Les collectivités sont majoritairement génératrices de ces orientations (de types Conseil général, ANPE, CCAS...).

Le lecteur tiendra compte du fait que les rencontres spontanées, que l'on retrouve au guichet, se font dans le cadre d'une demande l'instruction du dossier RMI. En outre, les informations collectives sont obligatoires une fois les dossiers RMI instruits, et servent à repérer les allocataires n'ayant pas de référent.

4 - Les partenaires pour la mise en place d'une formation lors d'un parcours professionnel :

Le partenariat pèse sur la mise en oeuvre du parcours d'insertion. Aussi, il a été demandé aux référents de nous indiquer quels étaient les partenaires principaux avec qui ils travaillaient dans le cadre de la professionnalisation des allocataires RMI.

Partenaires principaux dans le dispositif d'insertion professionnelle

Ne sais pas

UTPAS

CAF

CCAS

Mission locale

CMP EI/ETTI/ACI

APP

AFPA CIBC COnseil général

Centres d'hébergement Bailleurs

ANPE

Organismes de formation PLIE-ATES

On note les rôles importants du PLIE, de l'ANPE et des organismes de formation. Les ETTI, ACI et EI sont aussi fortement sollicités.

5 - Le contrat d'insertion :

Légalement obligatoire dès lors que le RMI est attribué à une famille, le contrat d'insertion est considéré avant tout comme obligatoire mais aussi conseillé, en outre, par le fait qu'il ouvre des droits et une reconnaissance du projet de la personne.

20 18 16 14 12

 
 
 

10

 

Série1

8

 
 

6 4 2 0

 
 
 

Obligatoire Conseillée Suggérée

 
 
 

6 - Combien de personnes les référents accompagnent-ils en moyenne chaque année ?

(Nombre allocataires suivis par an)

 

effectifs

%/Total

% cumulés

27

1

4.76%

4.76%

28

1

4.76%

9.52%

30

1

4.76%

14.29%

32

1

4.76%

19.05%

33

1

4.76%

23.81%

34

1

4.76%

28.57%

37

1

4.76%

33.33%

38

1

4.76%

38.10%

39

1

4.76%

42.86%

40

5

23.81%

66.67%

60

1

4.76%

71.43%

75

1

4.76%

76.19%

78

1

4.76%

80.95%

80

3

14.29%

95.24%

100

1

4.76%

100.00%

Total

21

100.00%

 
 

Valeur modale : 40 (n=5)

Médiane entre 39 & 40

Moyenne 50.05, écart-type 21.74

4
2
0

 
 

30 40 50 60 70 80 90 100

Les référents ont une moyenne de 49 allocataires à suivre tous les mois.

Notons que 53% des personnes accompagnées ne sont pas considérées comme employables de suite par les référents.

7 - Quelles sont les priorités données aux référents dans leur mission ?

La sortie du dispositif est évidemment l'objectif ultime des allocataires comme des référents.

On retrouve en outre l'importance de la construction d'un projet d'insertion sociale et/ou professionnelle, visant à l'autonomie de la personne.

Objectifs vis à vis des allocataires

Insertion sociale Insertion professionnelle

Etablir un parcours, un projet

Autonomie

Relation de confiance Sortie du dispositif

Selon les référents interrogés, le projet d'insertion professionnelle est avant tout impulsé par la motivation et la volonté des personnes à plus de 45%.

Il est important que nous remarquions que ces notions de volonté et de motivation sont subjectives.

Elles peuvent exprimer une difficulté des référents à mettre en dynamique un projet d'insertion professionnelle. Le travail empirique nous permettra d'approfondir ce point, à savoir quelles sont les raisons explicatives de ce frein à l'insertion professionnelle ?

Il est par ailleurs intéressant de constater que, selon les réponses des référents, la résolution des problèmes sociaux périphériques n'est pas un critère sine qua non pour construire un parcours d'insertion professionnelle.

oftmoimaddEm
·mmscw

1

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Critères de mise en place d'un projet d'insertion

Importance des critères

Motivation volonté employabilité

expérience professionnelle qualification

capacité de projection

résolution des problèmes sociaux périphériques Réalité économique

Il était intéressant de comparer ces derniers résultats avec ceux concernant l'employabilité des personnes rencontrées, puisque cette notion, aussi subjective que la motivation et la volonté, revient de façon récurrente dans le jargon professionnel.

Aussi, on remarque que, paradoxalement, les difficultés sociales annexes pourraient jouer sur l'employabilité des personnes, la motivation étant toujours mise très en avant.

A contrario, le nombre d'années non travaillées et l'état de santé ne sont pas considérés comme des freins à l'emploi.

Employabilité (diagnostic d')

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Difficultés
sociales

age

motivation

illetrisme

manque
d'expérience

état de santé

Manque de
qualification

2

19

4

14

1

9

1

10

 

20 15 10 5 0

Série1

Série1

Nous avouons avoir été étonné de ce résultat, qui est à l'opposé de ce que les recherches sur le sujet tendent à montrer, c'est-à-dire que la durée d'immersion dans le dispositif entraine une « désintégration lente » de l'employabilité ; Aussi, nous avons souhaité connaître quels étaient, selon les référents, les principaux freins à l'embauche que leur public rencontrait.

Le prochain graphique illustre que le frein le récurrent pour l'insertion professionnelle serait l'expression du sentiment de fatalité de la part du public face à leur situation doublé du manque de confiance en soi.

Le manque de motivation exprimé auparavant serait-il une mauvaise interprétation des craintes des individus face à l'échec ou à sa répétition?

Ou cette subjectivité serait-elle le reflet de représentations sociales des référents vis-à-vis de leur public ?

Nous ne manquerons pas de rappeler alors que le manque de qualification reste ici le critère objectif le plus important exprimé dans ce graphique.

1,50% 7,00%

21%

3%

1,50%

3%

3%

1,50%

7,50%

1,50%

13,00%

15%

9%

9%

3%

manque de formation

multiplication des interlocuteurs manque de moyens financiers complexité des démarches manque de confiance en soi temps de réponse des institutions habitude

sentiment de fatalité

difficultés sociales annexes manque d'expérience

marché de l'emploi difficile manque de formations rémunérées Profil du candidat inadapté discrimination

Difficultés de compréhension du français

Afin de comprendre les critères d'inemployabilité, nous avons posé la question des handicaps particuliers qui empêchaient leur retour à l'emploi.

8 - Critères d'inemployabilité invoqués par les référents :

Les questions de santé sont ici récurrentes à près de 50%, qu'elles soient de santé générale, des problèmes d'addictions, ou psychologiques.

Nous retrouvons par ailleurs des difficultés sociales majeures qui doivent être résolues pour pouvoir penser à l'insertion professionnelle.

Critères d'inemployabilité des personnes très éloignées de l'emploi

2%

6% 2%

4%

26%

8%

14%

4%

4%

2%

8%

20%

Santé psychologique/mentale santé en général

Logement toxicomanie motivation garde d'enfants

Difficultés sociales majeures manque de qualification

age

Mobilité

NSP

Isolement

La santé est pour les référents un frein majeur à l'insertion

professionnelle.

La motivation, qui était préalablement exprimée, devient ici secondaire et n'est pas un frein majeur à l'accès à l'emploi.

On peut traduire cette nouvelle donnée par l'explication suivante : la motivation est une notion que l'ont retrouve en amont de l'action d'insertion. C'est donc le frein évoqué par les référents pour la mise en route d'un projet. Avec le dernier graphique, on note un net recul de l'expression de cette notion de motivation, qui pourrait signifier qu'une fois le projet mis en oeuvre, la personne est en phase de dynamisation et qu'elle retrouve une certain sens à sa trajectoire professionnelle.

Le travail de fond est donc le plus difficile mais aussi le plus important pour permettre la construction d'un projet par la personne.

Nous nous sommes intéressés à un dispositif particulier de d'aide à l'accès à l'emploi : le contrat aidé.

Ce choix a été effectué par le constat de difficultés observées lors des positionnements des allocataires prétendant à un poste à la mairie.

Nous avons alors voulu comprendre quels étaient les principaux freins pour positionner une personne sur les dispositifs de retour à l'emploi, puis nous avons affiné cette recherche pour les contrats aidés uniquement.

9 - Principaux freins pour l'accès aux dispositifs d'accès à l'emploi :

(Critères d'exclusion des dispositif)

 

effectifs

%/Total

gel CA

2

9.52%

Crit. sele

6

28.57%

pbm outils

7

33.33%

age

1

4.76%

pbm famill

1

4.76%

NSP

4

19.05%

Total

21

100.00%

 

Efficacité entropique : 86.7%

NSP 19%

pbm famill 5%

age 5%

pbm outils 33%

 

10% gel CA

29% Crit. sele

 

Effectif = 21

Les critères d'exclusion des dispositifs insertion concernent à 33% des outils non adaptés aux problématiques. 29% considèrent que les critères de sélection sont trop élevés. 10% regrettent le gel des contrats d'avenir. Enfin 19% ne se prononcent pas.

Nous pouvons constater que les problématiques évoquées sont d'ordre structurel et non social.

Intéressons nous plus particulièrement aux emplois aidés, qui est le dispositif le plus visible mis en place pour dans le cadre de l'insertion des personnes les plus en difficultés et qui représente en mai 2007, plus du quart des sorties du dispositif RMI.17 .

17 http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/Sortie_des_minima_sociaux_et_acces_a_l_emploi.pdf

Principaux freins pour l'accès aux emplois aidés :

(Difficultés à positionner sur un co)

 

effectifs

%/Total

peu offres

3

14.29%

+ de CA

2

9.52%

CAE négati

3

14.29%

Crit sélec

3

14.29%

aucunes

10

47.62%

Total

21

100.00%

 

 

14% peu offres

10% + de CA

14% CAE négati
14% Crit sélec

 

Efficacité entropique : 87.7%

aucunes 48%

Effectif = 21

48% des référents ne constatent aucun frein au positionnement sur un emploi aidé.

Pourtant, cela laisse 52% de ces référents qui expriment ces difficultés, avec, sur trois niveaux équivalents (14%) un volume de contrat aidés restreint, des critères de sélection trop élevés et une image négative des contrats aidés vis des publics accompagnés.

Enfin, on note que 10% d'entre eux regrettent le gel des contrats d'avenir pour les personnes au RMI, ce qui peut s'associer au manque de volume de ces emplois.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera