WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion du risque de crédit par la méthode RAROC : application à  Eco-Bank Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Moussa MAGADJI
Université catholique d'Afrique Centrale - Master II en comptabilité-finances 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE

Le systeme bancaire camerounais, tout comme celui des pays membres de la Communaute Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC) a eta caracterise durant les annees 80 jusqu'au debut des annees 90 par le non respect de la reglementation prudentielle. Cette situation a eu de facheuses consequences, dont la plus importante est la faillite de plusieurs banques a l'instar de Cameroon Bank S.A, International Bank of Africa-Cameroon (IBAC), Societe Camerounaise des Banques (SBC), Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale (BIAO), Banque Camerounaise de Developpement (BCD), etc. Il decoule de l'analyse faite de cette crise bancaire, qu'elle est le resultat de decisions peu judicieuses en matiere de credit et d'une gestion inappropriee de son risque. A la suite de cette crise bancaire, des reformes ont ete mises en oeuvre sur deux axes, l'une sur la restructuration des etablissements bancaires et l'autre sur la refonte du dispositif de surveillance bancaire avec l'avenement de la Commission Bancaire pour Afrique Centrale (COBAC). L'operation de restructuration visait essentiellement deux objectifs a savoir, d'une part, liquider les banques irremediablement compromises et d'autre part, restaurer durablement la solvabilite, la rentabilite et la liquidite des banques viables. Sur le plan financier, la restructuration du systeme bancaire s'est elevee a 490,4 milliards hors charges financieres, dont 185,1 milliards de F CFA pour les banques a liquider et 305,3 milliards de F CFA pour celles devant etre restaureesl. Notons au passage que les procedures de liquidation de plusieurs banques ne sont actuellement pas achevees.

La crise des « subprimes » qui s'est &clench& au deuxieme semestre 2006 avec le « lcrach » des prets hypothecaires a risque aux Etats-Unis est revel& au monde en fevrier 2007, notamment par l'annonce d'importantes provisions passees par la banque Hong Kong & Shanghai Banking Corporation (HSBC) ; elle s'est veritablement transform& en crise financiere mondiale partir de Pete 2007. La crise des credits « subprimes » a conduit a une defiance au niveau mondial envers les systemes bancaires et financiers susceptibles de detenir les credits immobiliers

1

TANGAKOU SOH R., Le systeme bancaire et financier du Cameroun, Douala, collection ROTAS, octobre 2007.

hypothecaires et les derives de credits immobiliers. Cette crise de confiance generale a entraine a son tour la chute des marches financiers et une crise de liquidite bancaire. Par crainte que la crise ne touche la sphere de Peconomie reelle, les Banques Centrales ont ate amenees a injecter des liquidites dans le marche interbancaire et a assouplir leur politique monetaire a l'exemple de la Federal Reserve (FED) aux Etats-Unis en septembre 2007.

A partir de Pete 2007, les banques du monde entier ont dil passer chaque trimestre dans leurs comptes, des depreciations de la valeur de leurs actifs liees aux « subprimes » ; de fete 2007 a Pete 2008, les banques du monde entier ont ainsi passé pour 500 milliards de dollars US de depreciations d'actifs, reduisant a due concurrence leurs capitaux propres. Ceci d'autant que le systeme de reassurance de ces produits s'est revele inefficient devant l'ampleur des risques a couvrir. Afin de pouvoir respecter les ratios de solvabilite du métier et poursuivre leur activite, elles ont du parallelement reconstituer leurs capitaux propres par augmentation de capital, pour un montant de 300 milliards US de dollars de la mi-2007 a la mi-2008. Plusieurs fonds souverains, notamment de pays asiatiques ont ainsi pris des participations significatives au capital des grandes banques americaines. En 2008, plusieurs grandes banques ont connu des destins varies :

· certaines ont dii etre rachetees afin de sauver leur activite (Bear Stearns et Merrill Lynch aux Etats-Unis),

· d'autres ont ete nationalisees (Northern Rock en Grande-Bretagne, Fannie Mac et Freddie Mac aux Etats-Unis, et egalement l'assureur AIG),

· enfin d'autres encore ont fait faillite (Lehman Brothers aux Etats-Unis).

La difficulte des banques a entraine un ralentissement des octrois de credits a travers le monde et donc a renforce le ralentissement economique en cours a travers le monde. Le secteur de l'assurance a egalement ete touché par la crise, dans une mesure moindre que le secteur bancaire a la mi-20082.

Selon plusieurs analystes financiers, la recente crise bancaire est la consequence d'une conduite imprudente des banques, poussees par la recherche effrenee de profits dans un environnement caracterise par une concurrence intense, exacerbee par la globalisation. Cette

2 Groupe les Echos, Les Echos N°21125, Paris, News letters, Decembre 2009.

nouvelle crise, comme les precedentes, a pour denominateur commun la defaillance des contreparties. L' activite traditionnelle de la banque fait peser sur cette derniere une probabilite de defaillance de contrepartie. En effet, l'intermediation bancaire qui consiste a garantir aux deposants la securite du depot et sa restitution, et a l'emprunteur qui beneficie momentanement du depot sous forme de pret jusqu'a &Mance convenue, quoi qu'il arrive a l'un ou a l'autre, fait courir a la banque un risque de credit en cas de defaillance de l'emprunteur. Malgre les crises que le risque de credit a engendrees et la menace qu'il represente pour la stabilite des systemes bancaires, ce n'est qu'au debut des annees quatre-vingt dix que la gestion des risques est devenue effective en zone CEMAC. A cette periode, les banques, en plus de leur tendance a renforcer leurs fonds propres conformement aux exigences edictees par l'accord de Bale de 1988, se sont lancees dans le developpement de nouvelles techniques de gestion des risques de credit afin de reduire, ou au mieux d'eviter les defauts de contrepartie que l'activite bancaire genere.

Quelques annees plus tard, le Comite de Bale, conscient des limites de son premier accord (Bale I), a exprime sa volonte de le remanier et d'instaurer un nouveau dispositif (Bale II) dont le principe fondateur est de recommander les meilleures pratiques en matiere de mesure et de gestion du risque de credit, et de permettre aux banques ayant fait un long parcours dans ce domaine d'utiliser leur propre savoir-faire et leur technologie pour evaluer leur risque. La notation interne etant l'une des mesures principales prises par le Comite de Bale dans son nouvel accord, a contribue significativement a la diffusion des innovations manageriales utilisant cette approche. Parmi ces innovations, on trouve la methode RAROC ou « Risk Adjusted Return On Capital », adoptee par de nombreuses banques a Pechelle internationale. Cette methode fondee sur les principes de la finance moderne visant l'optimisation du couple risque-rentabilite, a trouve une application non seulement en matiere de gestion du risque de credit, mais aussi comme outil de mesure de la performance.

Aujourd'hui, l'enjeu pour les banques, n'est plus d'evaluer les revenus des operations de prets a la clientele, mais de confronter les revenus aux risques inherents a ces transactions. Cela facilite la facturation du client au regard du risque encouru. Par ailleurs, detenir un engagement jusqu'a maturite n'est plus a l'ordre du jour, car dans la nouvelle vision de la finance, les banques peuvent se fixer des objectifs de maximisation comme sur les marches financiers notamment avec le developpement du marche des derives. En outre, la gestion dynamique du risque donne une bonne lisibilite des risques encourus et evalue les fonds propres economiques a mobiliser, afin de reduire les coins d'opportunite. Les differentes pratiques evoquees ci-dessus, ne sont pas encore developpees en Afrique, encore moins au Cameroun, mais elles seront amenees a Pete avec

l'internationalisation de la sphere bancaire et le developpement des places financieres. Notre ambition est que ce document contribue a la reflexion sur le developpement harmonieux des etablissements financiers au Cameroun voire sur le continent, notamment grace a une bonne maitrise des risques de credit.

PROBLEMATIQUE

Dans la zone CEMAC, le Cameroun est le pays dont le systeme bancaire est le plus etoffe en termes d'etablissements bancaires. La concurrence est rude sur certains segments d'activite tels que les credits aux entreprises. Les entreprises n'ont d'autres options de financement externe que le credit bancaire pour leurs activites, compte tenu de l' etat embryonnaire de la bourse de valeurs nationale et regionale. De ce fait, la marge d'intermediation constitue une composante non negligeable de la rentabilite des banques. Dans ces conditions, le determinant de la stabilite du systeme bancaire se ramane en derniere analyse a optimiser l'octroi de credit ; cette activite pourvoyeuse de ressources est par excellence source de risque. En effet, faire du credit genere des risques de contrepartie que les etablissements de credit doivent evaluer a leur juste valeur et les gerer afin d'atteindre leur objectif de rentabilite et d'assurer leur perennite. Les evolutions recentes en matiere de gestion du risque de contrepartie ont permis une nouvelle approche basee sur la tarification economique des credits, dont la methode RAROC, sa diffusion rapide et son application au sein de l'univers bancaire occidental sont deux elements parmi tant d'autres qui ont mis ce concept au cceur d'un long debat sur son utilite, son efficacite et ses limites. L'on peut ainsi s'interroger sur la pertinence de la methode RAROC dans la gestion du risque de contrepartie dans une institution de credit comme Eco-Bank-Cameroun ?

PROPOSITION

Dans le cadre de la gestion du risque de contrepartie, une methode de gestion axee sur le couple rentabilite-risque de type RAROC pourrait aboutir a une gestion plus fine du risque de credit.

OBJECTIF

L'objectif de ce travail consiste a proposer a un etablissement de credit, une methode de gestion du risque de credit objective basee sur l'optimisation du couple risque-rentabilite, en l'occurrence la methode RAROC. De maniere specifique, ce travail presentera la methode RAROC de fawn theorique et procedera a une application pratique sur des donnees reelles d'une banque.

INTERET

L'interet majeur de cette modeste contribution est d'experimenter la methode RAROC dans une banque de grande notoriete en Afrique et particulierement au Cameroun, comme outil de gestion du risque de credit alliant la rentabilite des operations de credit bancaire.

Outre ce qui precede, ce travail peut etre decline en un ensemble de visees sur divers plans :

Ø sur le plan scientifique, ce travail pourra permettre, en partant de l'exemple d'une des plus importantes banques du Cameroun et du continent, de faire une analyse de la gestion du risque de credit. Il pourrait, dans une certaine mesure, s'averer d'une utilite certaine pour les institutions de credit, particulierement pour celles qui voudront repenser leur approche de la gestion des risques de contrepartie,

Ø sur le plan academique, cet exercice intellectuel a ete l'occasion d'entreprendre des travaux de recherche au moyen d'une experience dans le milieu professionnel, couple d'une importante synthese de la revue de la litterature. Les etudiants et les chercheurs pourront y trouver notre modeste contribution,

> la structure qui a servi de cadre a cette analyse, en l'occurrence Eco-Bank, pourra sur cette base apprecier sa gestion de risque de credit, et eventuellement envisager des ajustements,

> enfin, d'un point de vue plus general que l'on qualifiera de culturel, les differents acteurs ou observateurs de la sphere bancaire pourront trouver dans ce travail des elements de documentation et d'information.

METHODOLOGIE

La posture retenue est de type constructiviste, it s'agira d'une appreciation qualitative appuyee sur une etude de cas. Une revue de la litterature, ainsi qu'une exploitation des publications et de la reglementation en matiere de risque de credit seront employees. A ceci s'ajouteront des discussions et explications aupres des acteurs de la gestion du risque, ainsi qu'une exploitation des documents internes de travail de la structure d'accueil.

PLAN DU TRAVAIL

L'orientation adopt& se decline autour d'une part, d'une approche theorique de la gestion du risque de credit, et d'autre part, d'une approche pratique de ce risque par la methode RAROC.

De ce fait, la premiere partie se proposera d'exposer les concepts du risque de credit et les differentes methodes de sa gestion.

La deuxieme partie quant a elle, tentera d'appliquer la methode RAROC de gestion du risque de credit sur des donnees d'Eco-Bank Cameroun S.A. Elle permettra egalement de presenter cette methode ainsi que la structure qui nous a accueilli. In fine, nous mettrons en application les contours de la methode RAROC a l'effet d'en tirer un meilleur parti comme outil de gestion du risque de credit et de rentabilite.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King