WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion du risque de crédit par la méthode RAROC : application à  Eco-Bank Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Moussa MAGADJI
Université catholique d'Afrique Centrale - Master II en comptabilité-finances 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 3 : la methode RAROC o Risk Adjusted Return On Capital »

L'elaboration de la methode RAROC a commence vers la fin des annees 70, dans une periode oil la finance directe a pris le pas sur la finance indirecte, notamment apres la nouvelle theorie du portefeuille de Markowitz, basee sur la diversification et l'optimisation du couple Rentabilite/Risque. La methode RAROC a ete lancee aux Etats-Unis au sein de la Bankers Trust par son ingenieur financier Charles S. SANFORD. Lake originelle etait de mesurer le risque du portefeuille de credit bancaire, aussi bien que le montant de capitaux propres necessaires pour limiter l'exposition des deposants de la banque et autres creanciers a une probabilite specifiee de perte. Depuis lors, la methode RAROC a connu une large diffusion au sein de plusieurs banques. D'abord dans les pays anglo-saxons, puis rapidement, dans le reste du monde bancaire comme outil par excellence pour l'evaluation et la couverture du risque de credit.

3.1 La definition et la demarche de la methode RAROC

3.1.1 La definition de la methode RAROC

Le RAROC est un indicateur synthetique permettant de mettre en relief la rentabilite reelle d'une operation avec le risque qui lui est associe : c'est le ratio entre la marge nette previsionnelle apres deduction des pertes moyennes attendues (Expected Loss) et une mesure de la perte inattendue (Unexpected Loss). En termes de gestion des fonds propres, le RAROC peut etre defini comme etant un ratio qui exprime le taux de rendement des fonds propres economiques : c'est donc le rapport entre le resultat ajuste des provisions correspondant a la perte attendue, et les fonds propres destines a couvrir les pertes inattendues.

Figure N° 1 : Decomposition du risque de credit par la methode RAROC

Risque sous-jacent a une operation de credit bancaire

Risque attendu (estimable)
Expected Loss (EL)

 

Risque inattendu (exceptionnel)
Unexpected Loss

 
 
 

Estimation d'un taux
de defaut moyen

 

Estimation d un taux de
defaut maximum

 
 
 

 

Ce risque est couvert par une
prime de risque faisant partie
integrante de la tarification
de l'operation du credit

 
 

Ce risque est couvert par les
fonds propres dits :
fonds propres economiques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : GODOWSKI Christophe, 2004

3.1.2 La &Marche de la methode RAROC

a- La perte attendue ou Expected Loss (EL)

La methodologie RAROC repose avant tout sur la necessite d'evaluer et de couvrir les pertes inherentes a l'activite bancaire. Bien qu'applicable initialement aux risques de marche, elle est utilisee aujourd'hui comme technique de gestion Actif/Passif pour l'activite de credit. Le principe de base est de distinguer la notion de « Perte moyenne attendue » de celle de « perte inattendue ». Cette methodologie peut etre utilisee «operation par operation », pour un credit, la banque devant evaluer une perte moyenne qui est statistiquement attendue. Elle a pour vocation d'être couverte ex-ante par les revenus generes par le credit. En d'autres termes, elle doit etre incluse dans la tarification du credit en question, afin que les flux provenant du remboursement permettent de couvrir cette perte. Elle est evaluee statistiquement, glee a l'utilisation de bases de donnees historiques qui doivent permettre de connaitre, par segment de clientele :


· la probabilite moyenne de defaillance d'un segment de clientele PD « Probabilite de defaut »,

·

le taux d'exposition, au moment du defaut, ou EAD « Exposure At Default »,

· le taux de perte en cas de defaut, ou LGD « Loss Given Default » qui evalue la fraction de la creance qui ne pourra etre recuperee en cas de defaut. Autrement dit, le complement du « taux de recouvrement ».

Ainsi, pour une unite monetaire de credit octroye, la perte moyenne «EL : Expected Loss » sera la resultante du produit des trois parametres &finis ci-dessus :

EL = PD x LGD x EAD

Figure N° 2 :, Decomposition de la perte attendue

Importance de la perte
attendue

1 : Quelle est la probabilite
de defaillance d'une
contrepartie ?

2 : Cornbien le client devra-
t-il a la banque en cas de
defaillance ?

3 : Quel pourcentage de
cette exposition la banque
perdra-t-elle ?

c=

EL

 
 
 
 

PD

 
 

X

 

EAD

X

Source : GODOWSKI Christophe, 2004

« Perte attendue

« Probabilite de
defaillance »

« Equivalence du
pret » (exposition au
risque de defaillance)

 

LGD

« Severite (pourcentage perte en cas de defaillance)

Cette perte moyenne peut etre exprimee en valeur ou traduite en « points de base» qui devront etre rajoutes au taux d'interet moyen auquel la banque se (re) finance et, aux frais d'exploitations et operationnels : couts de gestion (eux aussi traduits en points de base), afin de construire le taux minimal qui peut 'etre appliqué au credit. En d'autres termes, it convient de s' assurer que la marge (beneficiaire) degagee par le credit, corrige du « risque moyen » inherent a une telle operation, est au moins positive.

b- La perte inattendue ou unexpected Loss (UL)

Par opposition aux pertes attendues, ce sont les fonds propres economiques qui sont destines a couvrir les pertes inattendues deviant de la moyenne. Le role de la banque est alors d'evaluer la perte maximale susceptible de se produire sur ce type d'operation et d'affecter un montant de fonds propres en consequence, permettant soit de couvrir la perte inattendue en totalite (optique perte inattendue absolue), soit de couvrir la difference entre le montant de cette perte maximale et le montant de la perte moyenne (optique perte inattendue relative).

c- Le capital economique

Le capital d'une banque est la seule protection contre les pertes susceptibles de survenir. Ce principe est retenu par les autorites de tutelle qui imposent de respecter un niveau minimal de capital. Celui-ci est defini selon des normes simples et universelles ; it s'agit de forfaits appliqués aux encours de credits pour obtenir le capital reglementaire independamment de la nature de la contrepartie (non prise de la differenciation du risque de contrepartie). Cette limite est a l'origine de la mise en place de l'accord de Bale II. Tout le probleme est de passer des forfaits reglementaires a des mesures plus objectives. A ces mesures objectives, correspond une estimation « economique » du capital. Le « capital economique » est donc celui qui permet d'absorber des pertes potentielles mesurees objectivement. Si tel est le cas, it y a « adequation du capital aux risques encourus ». Sinon, it faut soit reduire les risques, soit accroitre le capital. Bien entendu, si ce capital peut etre defini, it doit etre remunere. Les principaux objectifs du capital economique sont de :

· mesurer les risques le mieux possible,

· permettre de definir les resultats requis en fonction des risques.

A defaut d'une telle mesure, un etablissement ne sait, ni si ses risques sont compatibles avec son niveau de capital, ni differencier sa facturation-client en fonction des risques encourus. Les fonds propres devant etre constitues apparaitront au denominateur de la mesure RAROC.

Compte tenu des elements &taffies ci-dessus, la mesure RAROC se traduit par le rapport

suivant :

Marge nette genet* par l'operation -- perte moyenne (EL)

RAROC --

Capital economique (UL)

Cette mesure donne une indication sur la rentabilite de l'operation de credit corrigee du risque ; le risque etant pris en compte par le biais de la « Perte moyenne » et par la quantite des fonds devant etre affect& a cette operation que la banque devra remunerer. En effet, si l'on suppose que les actionnaires sont les apporteurs de fonds propres, it est necessaire que le taux de la rentabilite de ces fonds propres soit conforme a leurs exigences. C' est ce qui justifie l' existence d'une norme RAROC minimale (generalement laissee a l'appreciation des dirigeants de la banque) en dessous de laquelle l'operation de credit ne pourrait etre consideree comme suffisamment creatrice de valeur, compte tenu du risque qui la caracterise et de 1' exigence de rentabilite des actionnaires.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo