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Coopération décentralisée et développement durable. Cas de la préfecture de Bandiagara au Mali

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par Néné KASSOGUE
Institut africain de management Mali - Master de gestion 2010
  

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Section 2 : Principales contraintes de la production de l'échalote

Malgré les immenses potentialités dont dispose le Mali, le développement de la production et de la filière de l'échalote se heurte à un ensemble de contraintes dont les principales se présentent comme suit :

2.1 Au niveau du m a i llon de l a p roduc t i on

· Faible disponibilité et coût élevé des semences en début de campagne maraîchère, difficultés d'accès au crédit ;

· Qualité douteuse et coût élève des engrais. Les engrais disponibles sont généralement de formulation destinée aux céréales et cultures industrielles, les petits commerçants qui en assurent la distribution sont des non professionnels de surcroît analphabètes (ignorant provenance et formules etc.) ;

· Surproduction saisonnière ;

· Sous-équipement des producteurs, manque et/ou insuffisance de formation, de suivi et d'appui conseil ;

· Insuffisance de personnel d'encadrement et manque de moyens de travail au niveau des services techniques ;


·Dégradation et difficultés d'entretien des infrastructures hydro agricoles (cas du plateau Dogon) d'où réduction du temps de la disponibilité d'eau ;

· Inexistence ou insuffisance d'aménagements dans beaucoup de zones propices ;

· Manque d'organisation des producteurs, le maraîchage étant une activité essentiellement individuelle etc....

2.2 Au niveau du m ai ll on c o n s e r va t io n / t r a n s f o r m a t ion

· Inexistence d'infrastructures performantes et adaptées de stockage et de conservation ;

· Très mauvaise qualité hygiénique et sanitaire des produits issus des techniques traditionnelles de transformation ;

· Inexistence de technologies performantes et adaptées de transformation / valorisation, ce qui aurait contribué logiquement au développement de la production en amont ;

· Faible niveau d'organisation des producteurs / transformateurs ;

· Faible niveau d'encadrement des producteurs/ transformateurs ;

2.3 Au niveau du maillon de la commercialisation

Il constitue à notre avis le maillon le plus important de la filière. En effet, il est le trait d'union entre besoin (demande) et offre (production). Il contribue donc au développement de ces deux pôles constituant ses centres d'intérêt (intérêt bipolaire).

Les principales contraintes au niveau de ce maillon sont :

· Inexistence de commerçants spécialisés exclusivement dans la filière. En effet, s'il existe de nombreux commerçants expérimentés dans la filière traditionnelle de l'échalote (écoulement de l'échalote fraîche et des produits de sa transformation traditionnelle), en raison du caractère saisonnier et sensible (périssable) de la production, son commerce ne constitue l'activité principale continue d'aucun d'entre eux. Ceci est une contrainte réelle à la fidélisation desdits opérateurs saisonniers souvent opportunistes (n'étant intéressés que lorsque le marché leur est favorable) ;

· Engorgement saisonnier des marchés engendrant l'effondrement des prix ;

· Insuffisance d'infrastructures adaptées de stockage au niveau des principaux centres de collecte et d'écoulement des produits ;


·Éloignement, dispersion et /ou enclavement des sites de production et des points (centres) de collecte. Ceci alourdit les charges de commercialisation au détriment des producteurs en particulier (bas prix aux producteurs) ;

· Insuffisance d'organisations au niveau des producteurs. Il en découle une atomisation des offres au niveau des points primaires de collecte (marchés hebdomadaires des zones de grande production) ;

· Sous-équipement des producteurs en moyens de transport et défectuosité des pistes d'accès (quand elles existent) aux points de collecte ;

· Méconnaissance des informations relatives aux différents marchés d'écoulement (évolution des prix des différents produits échalote sur les marchés nationaux et sous régionaux évolution des stocks et de la demande par nature de produit etc..) ;

· Inexistence d'une stratégie de régulation du marché (réguler l'offre en fonction de la demande pour une stabilisation optimale du prix) ;

· Inexistence d'un système adapté et opérationnel de collecte et de diffusion d'information relatives aux marchés nationaux et sous régionaux au profit des acteurs de la filière ;

· Inexistence d'un cadre de concertation en vue de l'instauration d'un partenariat loyal dynamique entre les différents acteurs de la filière tant au niveau des principales zones de grande production, qu'au niveau national et sous régional ;

· Inexistence d'emballages appropriés à un bon marketing des produits échalotes et à leurs bonnes conservations pendant le transport ;

· Inexistence d'un système de labellisation pouvant permettre aux consommateurs d'apprécier la qualité et la zone de provenance des différents produits etc. 2.4 Contraintes inhérentes à tous les maillons

Certaines contraintes sont inhérentes à la production, à la commercialisation, au transport et à la recherche :

2.4.1 Difficultés d ' a ccê s à u n cr é d i t a d a p t é :

« L'argent est le nerf de la guerre » dit un dicton. En effet, aucune activité économique ne saurait se développer sur un fond de contraintes financières.

2.4.2 Les p r o du c t e u r s : paysans généralement pauvres, désorganisés et analphabètes ont besoin d'intrants (importés et coûteux) pour produire, d'équipements

et d'argent pour transformer et conserver, l'accès au crédit leur est difficile ou impossible.

2.4.3 Le s c o m m e r ç a n ts : Producteurs/commerçants pour la plupart et analphabètes, ils n'ont pas une couverture financière suffisante. C e qui les oblige à utiliser généralement la collecte des produits à crédit auprès des producteurs qui devront attendre la vente desdits produits (cas très répandu sur le plateau). Ceci est de nature à aggraver la situation de précarité des producteurs.

2.4.4 Le s t r a n s p o r t e u r s : L'utilisation de véhicules vétuste constamment en panne avec les produits et la pratique de transport mixte sont des indicateurs éloquents d'un manque de moyens financiers de ces acteurs, mais aussi d'une attitude de « non regard » ou de négligence des autorités vis-à-vis du secteur des transports.

2.4.5 La r ec h e r c h e : Moteur et phare de tout secteur de développement, la recherche est une activité très coûteuse et de longue haleine que nos États peuvent difficilement soutenir individuellement à hauteur de souhait sans appuis extérieurs.

Malheureusement la disponibilité des partenaires extérieurs à apporter ces appuis est liée à l'intérêt que leurs industries pourraient tirer des retombées des programmes de recherche à financer.

Donc, le développement des marchés africains au profit des économies africaines et des peuples africains passe par une conjugaison des efforts des Etats africains dans les domaines des filières porteuses (à identifier et prioriser) par la création de « fonds africain de recherche ».

Un tel fonds devra être ouvert aux industriels et opérateurs économiques. Ainsi, on peut imaginer par exemple « Le fonds Ouest Africain de Recherche » pour l'Espace CEDAO en vue de financer des programmes de recherche pour le développement des filières pertinentes et opportunes pour le marché sous régional.

Section 3 : Les potentialités pour un développement durable du maraichage

Elles ont déjà été suffisamment évoquées. Si les chiffres de production présentés sont des indicateurs éloquents des potentialités dont dispose le Mali, il convient, en

raison de la batterie de contraintes évoquées qu'ils engendrent une certaine sous- estimation des potentialités réelles.

Si au Mali, à l'exception des zones des Offices, les producteurs souffrent aujourd'hui du manque d'encadrement en raison des contraintes déjà évoquées plus haut, des efforts sont en cours en direction de certaines filières jugées porteuses dont celle de l'échalote.

Conclusion sur l'étude maraîchère

Cette étude a fait l'état des lieux de l'échalote de la région de Mopti (potentialités, contraintes, atouts et faiblesses, opportunités).

À la lumière de ce qui a été développé tout au long de cette réflexion, nous pouvons affirmer que les opportunités de développement du marché de l'échalote à Bandiagara sont nombreuses. Il reste une volonté politique réelle de les identifier, les étudier, les sélectionner, les concevoir et mettre en oeuvre de véritables programmes sous- régionaux de leur valorisation au profit des populations et des économies des pays de cet espace.

Pour susciter cette volonté politique au niveau des différents États, une véritable campagne de plaidoyer doit être menée en direction de tous les acteurs clés du développement:

- dirigeants politiques, institutions financières nationales et /ou régionales, institutions de recherche et universités, industriels etc....

Un consortium d'ONG à audience bien établie pourrait être d'une grande utilité pour une telle entreprise qui ne sera pas certainement des plus aisées.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault