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Investissements directs étrangers et développement durable. Cas de la côte d'Ivoire

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par Louis Kouamé CANINGAN
Faculté universitaire privée d'Abidjan (FUPA) - Master II recherche 2012
  

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ANNEXES......................................................................................65

LISTE DES GRAPHIQUES

FIGURE 1:FLUX ENTRANTS DES IDE EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 (MILLIONS USD) 2

FIGURE 2 TAUX DE CROISSANCE DU PIB PAR HABITANT EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 2

FIGURE 3: ÉVOLUTION DE LA FBCF DANS LE PIB EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 (MILLIONS USD) 2

FIGURE 4: EVOLUTION DE L'IDH EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 2

FIGURE 5 : RÉPARTITION DES FLUX D'IDE EN AFRIQUE DE L'OUEST (MOYENNE 2000-2005) 2

FIGURE 6: EVOLUTION DU TAUX D'ÉMISSION DE CO2 EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 (TONNES PAR HABITANT) 2

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : EMISSIONS DE CO2 EN CÔTE D'IVOIRE DE 1990 À 2004 2

TABLEAU 2 : FLUX ENTRANTS D'IDE PAR PIB EN CÔTE D'IVOIRE DE 1970 À 2010 (POURCENTAGE DU PIB) 2

TABLEAU 3 : EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTÉE DES ACTIVITÉS EXTRACTIVES EN USD DE 1970 À 2010 2

TABLEAU 4 : RÉSULTATS DES TESTS DE STATIONNARITÉ 2

TABLEAU 5 : RÉSULTATS DE LA DÉTERMINATION DU NOMBRE DE RETARDS 2

TABLEAU 6 : RÉSULTAT DU TEST DE LA TRACE DE JOHANSEN 2

TABLEAU 7 : RÉSULTAT DE L'ESTIMATION DU MODÈLE À CORRECTION D'ERREUR 2

TABLEAU 8 : RÉSULTAT DU TEST DE CAUSALITÉ BIVARIÉE DE GRANGER À LONG TERME 2

TABLEAU 9 : RÉSULTAT DU TEST DE CAUSALITÉ BIVARIÉE DE GRANGER A COURT TERME 2

SIGLES ET ABREVIATIONS

ADF : Dickey Fuller Augmenté

CEPICI : Centre de Promotion des Investissements en Côte d'Ivoire

CME : Commission Mondiale pour l'Environnement

CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

CO2 : Dioxyde de Carbone

DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté

FAO : Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FBCF : Formation Brute de Capital Fixe

F CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

FMI : Fonds Monétaire international

FMN : Firme Multinationale

IDE : Investissement Direct Etranger

IDH : Indice du Développement Humain

IPPTE : Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PIB : Produit Intérieur Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PP : Phillips et Perron

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UICN : Union Internationale pour la Conservation de l'Environnement

VAR : Vecteur Autorégressif

VECM : Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur

INTRODUCTION

La relation entre investissements Directs Etrangers (IDE) et développement durable est un sujet d'actualité, en Afrique, en général, et, en Côte d'Ivoire, en particulier. Cette question est d'autant plus préoccupante que pour une économie ivoirienne sous-développée sortant de près de dix années d'instabilité politico-sociale, les choix politiques, économiques, sociaux et d'ouverture à l'extérieur à faire, sont déterminants pour son développement harmonieux.

L'investissement joue, aujourd'hui, un rôle majeur de moteur de croissance. Alors, depuis les indépendances, les pays africains se sont engagés dans la mobilisation des investissements nécessaires à leur développement ; plusieurs organisations ont été mises en place marquées par un engagement important de l'Etat dans la constitution d'un tissu industriel national, avec la création de sociétés à participation majoritaire ou totale publique et le soutien au renforcement d'une classe locale d'investisseurs. Ce vaste mouvement industriel a induit de gros investissements publics dans les secteurs des infrastructures économiques, routières et sociales (santé, éducation, etc.).

Les conditions mises en place ont suscité de l'intérêt chez plusieurs investisseurs étrangers. Mais l'afflux d'IDE est resté faible. De 1970 à 2010, selon les chiffres de la CNUCED1(*) le flux entrant des IDE en Afrique s'est élevé de 1 266 millions USD à 55 040 millions USD avec des chiffres relativement très bas pour tous les pays au sud du Sahara, en dehors de l'Afrique du Sud, du Nigéria et de l'Angola. Cette situation est due, en partie, selon Alaya et al (2009), au manque d'intérêt des pays africains pour les IDE, au début de la période post-coloniale; en effet, les nouveaux pays décolonisés les considéraient comme un canal de domination et donc une éventuelle entrave à leur souveraineté nationale.

Toutefois, les crises économiques mondiales successives, à partir des années 1970, la détérioration des termes de l'échange international et la crise de la dette vont considérablement amenuisées les gains financiers extérieurs, déterminants pour la survie de ces pays. En effet, la faiblesse de l'épargne nationale n'a pas pu soutenir le tissu industriel mis en place ; or cette épargne devait renforcer l'investissement privé, qui en prenant la relève de l'Etat, aurait été le canal pour une croissance soutenue. Elle aurait également permis aux différents pays de réduire les recours permanents à l'aide internationale au développement.

Face à cette situation de crise généralisée, la majeure partie de ces pays, en situation de pauvreté et d'endettement extrêmes, se sont engagés, sous la houlette des institutions internationales notamment le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, dans les projets de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres très Endettés (IPPTE).

L'engagement des pays en développement dans ce programme de politiques économiques est lié à l'un des constats fait par les décideurs au niveau des investissements étrangers. Les recherches scientifiques2(*) effectuées sur les moteurs de la croissance ont montré que c'est surtout l'investissement privé qui est le principal catalyseur de la croissance. Mais en plus, elles indiquent qu'une part belle faite à l'investissement privé étranger a des impacts nets positifs importants sur l'ensemble de l'économie. L'essor économique des pays d'Asie du Sud-Est et de l'Amérique Latine en est un exemple remarquable. Ces pays, malgré la situation de crise mondiale depuis le début du deuxième millénaire, réussissent à garantir des taux de croissance largement supérieurs aux taux mondiaux. Plusieurs travaux, notamment ceux de Mainguy (2004), associent la solidité de leurs économies et la réussite de leurs politiques de lutte contre la pauvreté, notamment en Chine et au Vietnam, au « boum » de la destination des IDE en direction de ces pays. En 2001, la Chine, Hong Kong, Singapour, Taïwan, Thaïlande et la Corée ont reçu 95% des IDE mondiaux3(*).

Les nouveaux programmes seront l'occasion de réunir un minimum de conditions structurelles et réglementaires pour inciter cet investissement privé étranger. Ces conditions appellent une révision de la vie de la nation, un renforcement de la bonne gouvernance économique, financière, politique et sociale. Ces exigences sont contenues dans le Document Stratégiques de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui retrace les attentes des gouvernements et des populations.

La Côte d'Ivoire qui n'échappe pas à la situation décrite précédemment a été à tous les rendez-vous des programmes d'ajustement initiés depuis les années 80. En 1996, elle a conclu un programme de réduction de sa dette avec le FMI et la Banque Mondiale dans le cadre de l'initiative PPTE. Ce programme suit son cours, en dépit de quelques entraves créées par les crises militaro-politique de 1999 et 2002.

Avec l'appui des partenaires extérieures, la Côte d'Ivoire a adopté une politique de libéralisation économique, qui sera définitivement scellée à partir de 1990. Dans ce programme, une place plus importante est faite au secteur privé et un désengagement de l'Etat du secteur productif national est fortement recommandé. Il devrait conduire au renforcement du tissu d'investisseurs locaux et surtout encourager un afflux plus important d'investisseurs étrangers privés. Des réformes importantes ont été réalisées dans ce sens : la privatisation des entreprises étatiques à partir de 1990, le réaménagement du code des investissements en 1995 et 2012, la création de la zone franche biotechnologique et des technologies de l'information et de la communication, l'initiation des « programmes investir en Côte d'Ivoire », le réajustement du FCFA en 1994 et la mise en oeuvre du pacte de convergence et l'harmonisation du droit des affaires dans le cadre de l'UEMOA, etc. Toutes ces actions devraient pouvoir insuffler son développement.

Malgré ces efforts, les résultats espérés sont loin d'être atteints. L'avènement d'investissements étrangers est resté relativement faible même si on constate un taux d'augmentation élevé. Le montant net des flux entrants d'IDE, selon les chiffres de UNCTAD, de 1990 à 2003, est passé de 48 millions USD à près de 272 millions USD avec des pics de plus de 415 millions USD juste après la dévaluation du FCFA de 1994. Ces chiffres sont confirmés par le Centre de Promotion des Investissements en Côte d'Ivoire (CEPICI), qui, entre 1996 et 2004, n'a pu assister qu'environ 697 entreprises privées dans le cadre des facilités offertes par le nouveau code des investissements.

Par ailleurs au niveau de l'économie nationale, en dehors des premières heures de l'indépendance le taux de croissance est resté faible avec une valeur moyenne autour de 1,8% sur la période d'étude ; il a même atteint des valeurs négatives entre 2000 et 2003. Les espérances d'amélioration des conditions de vie sont également restées faibles : la pauvreté s'est accrue et les inégalités sociales et régionales se sont aggravées ; en 1999, au forum économique mondial, la Côte d'Ivoire a été classée parmi les pays les moins compétitifs du monde au 110è rang sur 135 pays. En 2010, le classement IDH du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) la classe dans le groupe des pays à développement humain faible, à la 170ème place, avec un Indice de Développement Humain (IDH) de 0,400.

En plus, le pays connaît une dégradation permanente de l'environnement et du cadre de vie avec l'accentuation de la pollution agricole et industrielle, la baisse du couvert forestier, notamment dans les zones de forte exploitation agricole. Les menaces sur l'accessibilité à l'eau potable et aux infrastructures se sont également accrues avec la pression de l'urbanisation galopante et la croissance des activités industrielles dans les grandes zones urbaines.

Au regard de ce maigre résultat, la détermination affichée par les gouvernements successifs à la poursuite des mesures en faveur des IDE mérite une plus grande attention ; en effet, l'on est en droit de se demander s'il est possible que les IDE aient un impact effectif sur le développement durable de la Côte d'Ivoire. A première vue, on serait tenté d'affirmer que l'entrée des IDE et l'installation des Firmes Multinationales (FMN) participent à l'activité économique locale puisqu'elles coexistent avec une croissance faible, certes, mais positive. Mais c'est un regard simpliste car de véritables interrogations demeurent. En effet, de nombreux travaux effectués sur les IDE en Afrique subsaharienne ont souvent donné des conclusions divergentes, créant ainsi une grande controverse quant à l'importance et l'utilité des IDE dans les pays en développement.

Le problème que nous abordons, au cours de cette étude, est de savoir s'il existe effectivement des mécanismes de transmission des avantages des IDE au développement durable de la Côte d'Ivoire. Il s'agit particulièrement de rechercher des canaux de diffusion par l'intermédiaire du PIB par habitant, de l'Indice de Développement Humain (IDH) et du taux d'émission de CO2 par tête. En somme, comment les IDE peuvent-ils insuffler le développement de la Côte d'Ivoire par leurs relations avec le PIB par tête, l'IDH et l'émission de CO2?

La présente étude est d'un intérêt notable pour la Côte d'Ivoire car elle doit permettre de faire une appréciation de la corrélation entre l'afflux des IDE et des Firmes Multinationales (FMN), l'économie, le capital humain et l'environnement dans l'optique d'un développement durable; elle doit pouvoir ouvrir des voies de réflexion sur la croissance soutenue et durable. C'est une contribution à l'enrichissement des travaux empiriques sur la mise en place des conditions d'un développement durable en Côte d'Ivoire.

Notre travail a pour objectif principal de rechercher les canaux par lesquels les IDE peuvent insuffler le développement durable de la Côte d'Ivoire. Cet objectif se décline en plusieurs autres objectifs spécifiques dont l'identification des secteurs d'attrait des IDE en Côte d'Ivoire, l'analyse des liens de causalité entre les flux IDE, le PIB par tête, l'IDH et les émissions de CO2 par habitant en Côte d'Ivoire et la proposition de politiques économiques, sociales et environnementales intégrant les IDE.

Pour cette étude, nous faisons les hypothèses suivantes : premièrement, les IDE n'ont pas une incidence directe sur le PIB par tête en Côte d'Ivoire et donc les IDE ne causent pas la croissance; deuxièmement, les IDE ont une incidence directe sur l'IDH ; l'avènement des IDE entraîne une amélioration des indicateurs de l'IDH; et, troisièmement, il n'existe aucune relation de causalité entre les IDE et le taux d'émission de CO2 par tête.

La vérification de ces hypothèses nous conduit à utiliser une méthode économétrique inductive basée sur l'estimation d'un modèle vectoriel à correction d'erreur en mettant en relation les IDE et l'IDH pris comme indicateur du développement durable. Cette démarche utilisera les données fournies par le ministère du plan et du développement, le CEPICI, le PNUD et l'OCDE sur la période de 1970 à 2010 concernant la Côte d'Ivoire.

La démonstration économétrique que nous ferons doit nous permettre d'aboutir à des résultats utiles. D'abord, elle doit compléter les travaux scientifiques mettant en évidence les canaux de transmission des effets des IDE au développement à travers les liens entre l'IDE, le PIB par tête, l'IDH et l'émission de CO2 par habitant; enfin elle doit aboutir à des propositions en vu d'une plus grande prise en compte des objectifs environnementaux et sociaux dans le projet de développement durable de la Côte d'Ivoire.

Le plan du document que nous présentons s'articule autour de deux grandes parties. Dans la première partie, nous faisons la revue de la littérature théorique et empirique et exposons l'expérience ivoirienne en matière de politique des IDE; quant à la seconde partie, elle sera consacrée aux estimations économétriques et à l'interprétation des résultats.

* 1 : www.unctad.org

* 2 OCDE, (1998) Pour l'ouverture des marchés : les avantages des échanges et de l'investissement », Problèmes économiques, no 2611-2612, 7-14 avril 1999.

* 3 Mainguy, C. (2004) : «l'impact des investissements directs étrangers sur les économies en développement«, revue régional et développement n°20.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery