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Evaluation du niveau de satisfaction des usagers du centre hospitalier Bethesda

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par Rosine Mugisha Ntibenda
Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL-Goma) - Licence 2012
  

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V.4 Appréciation du mode de facturation des actes

Cette dernière section décrit les résultats en rapport avec la perception qu'ont les pensionnaires du CHB se font de la manière dont sont établies les factures.

Il est en effet reconnu que dans un contexte de vulnérabilité économique, le type de financement du système de santé par paiement direct des soins de santé par les usagers peut contribuer à limiter l'accessibilité, comme le reconnaissent les chercheurs du Centre de recherche de l'Université de Montréal.

Les enquêtés soutiennent à 96,9%, comme le montre le tableau n° 31, que les ordonnances qui leur sont prescrites sont servies au sein même du CHB, pendant que 3,1% disent qu'elles le sont aussi bien à l'hôpital qu'en dehors de ce dernier. Les insatisfaits (34,4%) font partie de ceux dont les ordonnances sont servies au sein de l'hôpital. La probabilité observée étant de 0,584>0,05, il n'y a aucune association entre le degré de satisfaction des usagers et le fait que les ordonnances soient servies au sein de l'hôpital. Il ne suffit donc pas que les médicaments soient obtenus au sein de l'hôpital pour que les bénéficiaires soient satisfaits des prestations. En effet, il faut, beaucoup plus encore, qu'ils soient efficaces et facilitent le recouvrement de la santé.

Notons que l'étude faite dans l'aire de santé Keshero avait montré que pour ce qui est de la relation probable entre le lieu d'obtention des médicaments et la fréquentation des structures de santé, 79,2% disent se procurer de médicaments au poste de santé, au centre de santé et au sein de centres hospitaliers. Il convient d'ajouter que les habitants de l'aire de santé Keshero, comme l'avait trouvé Borive Malosi, optent pour une structure de santé ou une autre en raison de leur revenu mensuel.

Pour ce qui est de l'étude faite au Burkina-Fasso par l'Institut national de la statistique et de la démographie, les utilisateurs s'approvisionnaient en produits pharmaceutiques de diverses manières. Dans l'ensemble, 72,4% avaient eu leurs produits au dépôt de la structure sanitaire et environ 25% les avaient eu en pharmacie. D'autres s'approvisionnaient auprès des commerçants ambulants. Ce qui n'est pas le cas pour les usagers du CH Bethesda.

Les participants à l'enquête apprécient à 82,8% la facturation du CHB pas du tout abordable ; seuls 17,2% l'estime abordable. Malgré cela, parmi ceux qui la trouvent non abordable il y a 29,7% qui quand même sont un peu satisfaits des prestations. La probabilité observée étant de 0,031<0,05, il résulte que le degré de satisfaction dépend de l'appréciation qu'un usager a de la facturation telle qu'établie (cfr tableau n° 32). Compte tenu non seulement de la crise économique, mais aussi de la faiblesse du revenu des ménages, il est normal que le coût des soins soit estimé non abordable à bon nombre d'usagers du CHB.

A comparer ce qui précède avec les résultats qui avaient été trouvés par Borive à Keshero, les habitants de Keshero avaient à 55,4% un revenu mensuel inférieur à 50$ ; 18,1% avaient un revenu mensuel de 50 à 100$, pendant que seuls 16,7% avaient 101 à 200$. Tout en tenant compte d'autres devoirs auxquels répondre, il est bien clair qu'avec un tel revenu, on ne saurait pas être en mesure de bien honorer les factures des soins de santé. Ce qui, automatiquement, fait aussi que les usagers du CH Bethesda ne soient en majorité pas satisfaits du mode de facturation des actes.

Dans ce même ordre d'idée, de l'étude faite à Rubavu par Fabien Nkinamubanzi avait résulté qu'au sujet des facteurs socio-économiques, seul le coût de transport avait été significatif pour expliquer l'utilisation tardif des services curatifs intégré (p<0,05). Ce qui signifiait que le transport influençait de façon significative le problème d'accès aux services de santé. C'est certainement pour cette même raison que les usagers du CHB trouvent aussi le coût des soins non abordable.

Bien plus, dans le cadre des mutuelles de santé, l'Université de Montréal avait prouvé que le faible pouvoir d'achat des ménages serait un des principaux obstacles à l'adhésion. Pratiquement, les familles pauvres ou de grande taille, les handicapés, les aveugles et les gens souffrant de maladies chroniques seraient particulièrement à risque de faire face à cet obstacle. Il y a donc une association positive entre l'adhésion et le statut socio-économique. Cette réalité correspond bien à celle des pensionnaires du CHB.

Du tableau n° 33 ressort que 82,8% d'enquêtés se sont réservés de donner leur point de vue quant à savoir si la facturation du CHB se fait de façon proportionnelle, tandis que 17,2% soutiennent qu'elle l'est ; 29,7% de ceux qui ne se sont pas prononcés sont cependant un peu satisfaits ; 21,9% d'entre-eux ne sont pas du tout satisfaits, et 20,3% sont satisfaits. Comme le test statistique fait ressortir une probabilité observée de 0,031<0,05, il y a lieu de dire que le degré de satisfaction des usagers du CHB est significativement influencé par l'estimation de la proportionnalité de la facturation au sein de cette formation sanitaire. La réticence des enquêtés à répondre à cette question se justifierait non seulement par le problème financier évoqué précédemment, mais aussi par le fait qu'ils ont difficile à savoir combien vaudrait la santé, en principe, étant donné sa valeur inestimable. De l'étude faite dans la ZS de Karisimbi par Bauma Tulinabo ressortit que 59,2% de répondants avaient estimé que le coût des soins était élevé. Dans le même ordre d'idée, l'étude faite à Kadutu par Mushagalusa Salongo avait prouvé que les raisons financières constituaient le principal motif de renoncement aux soins de santé.

Dans cette même perspective en effet, l'OMS souligne que des millions de pauvres se voient obligés de payer tous les services qu'ils reçoivent au moment où ils sont malades. Elle ajoute que l'entrée en vigueur de la rémunération à l'acte crée des tensions entre les achats de services conformes à la politique et prépayés et ceux qu'effectuent les consommateurs selon les lois du marché. Ce qui ne peut que les vulnérabiliser davantage.

Les résultats que présente le tableau n° 34 prouvent que 51,6% d'enquêtés disent s'être acquitté de la caution, alors que 48,4% affirment que cela ne leur avait pas été exigé. Etant donné que du test statistique résulte une probabilité égale à 0,388>0,05, nous soutenons que le degré de satisfaction des usagers du CHB n'a aucun lien avec le fait qu'une caution leur ait été exigée. Ce qui reviendrait à dire qu'en réalité, le fait d'avoir exigé la caution au patient n'entraîne aucune différence dans le traitement. Il n'y a donc pas de différence significative entre le traitement ou la satisfaction des patients à qui il a été exigé la caution, et ceux pour qui ce n'est pas le cas.

Les enquêtés à qui il a été exigé de payer la caution, comme le montre le tableau 35, jugent à 66,7% cette pratique moins humaine, tandis que 33,3% l'estiment normale. Etant donné que la probabilité observée est de 0,004<0,05, nous déduisons que le degré de satisfaction des usagers du CHB dépend significativement de l'appréciation qu'ils ont de l'exigence de la caution. La différence de satisfaction est donc très significative entre les usagers selon qu'ils trouvent l'exigence de la caution moins humaine ou normale. Les informateurs clés, reconnaissent que la plupart des patients trouvent que la facturation n'est pas à leur hauteur.

Contrairement à nos résultats, au sujet du coût des soins, les résultats de l'étude faite par Didier Gobbers a révélé que près de 2 personnes sur 5 estimaient que le coût est élevé. Par contre, près de 60 % pensaient qu'il restait acceptable. Pour ce qui concerne la capacité à honorer le coût de la prestation, on remarqua que la quasi-totalité des enquêtés avaient pu s'acquitter du coût (99,4%). En effet, la différence de contextes financières explique aussi cet écart.

Comme le stipulait la dernière hypothèse, la plupart d'usagers du CHB estiment que la facturation n'est pas abordable ; plus de la moitié jugent la pratique de la caution, moins humaine. Cette hypothèse est acceptée, c'est-à-dire infirmée quant à ce qui est de l'influence de l'approvisionnement en médicaments et le payement de la caution. Elle est rejetée, c'est-à-dire confirmée quant à ce qui est de l'association entre la satisfaction des usagers avec la facturation et le payement de la caution.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius