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Les états de la CEMAC face aux défis de la sécurité humaine

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par Marius Judicael TOUATENA SIMANDA
Université de Yaoundé 2 - Master en Droit Public International et Communautaire 2015
  

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B- Les institutions nationales

De l'entrée de jeu, il faut savoir que les Etats de la CEMAC n'ont pas mis en place des institutions propres en matière de la sécurité humaine. Mais il faut savoir que la question de la sécurité humaine a été touchée par certains Etats de la CEMAC dans le sens de la protection civile, de gestion des catastrophes ou encore de la protection des individus à travers les dispositifs sécuritaires ou de défense.

Ainsi donc, il y'a lieu de noter que, de par sa multi dimensionnalité, la sécurité humaine, centrée sur la personne humaine, doit être orientée sur la prévention, en abordant les risques et causes premières des insécurités, et doit introduire la protection et l'autonomisation comme objectif.

Il serait ici question de présenter les efforts institutionnels que font les Etats de la CEMAC en matière de la sécurité humaine, même si ces efforts ne sont pas propres à tous les Etats et ne touche pas véritablement cette notion.

Au Cameroun, par exemple, la question de la sécurité humaine peut être entendue au sens de la loi n° 86/016 du 06 décembre 1986. Cette loi protège la personne humaine dans le cadre de la Protection Civile qui consiste à assurer de façon permanente, la protection des hommes, des biens et de l'environnement contre les risques d'accidents graves, de calamités ou de catastrophes ainsi que contre les effets de ces sinistres. Alors, la protection civile a pour objet la prévention des risques civils, l'organisation et la mise en oeuvre des moyens de secours, que requièrent la sécurité des personnes, la protection des biens et de l'environnement contre les accidents, sinistres et catastrophes.

En matière de la protection civile, le Cameroun dispose des organes d'orientation générale tels que :

ú Le Président de la République définit la politique générale en matière de Protection Civile.

ú Le Conseil Nationale de Protection Civile est un organisme consultatif du PR en matière de Protection Civile, créé le 12 mars 1996.

ú La plate-forme nationale pour la réduction des risques de catastrophes créée par arrêté de septembre 2010 du MINATD, est un cadre permanent de concertation et d'échange d'informations entre l'ensemble des partenaires nationaux et internationaux de la Protection Civile.

ú L'Observatoire National des Risques est un mécanisme de veille sécuritaire mis en place par arrêté du Premier Ministre, Chef du Gouvernement le 19 mars 2003  et dont la mission consiste à collecter, analyser, stocker et diffuser les informations sur les risques tant naturels qu'humains.

Il y'a aussi les organes sectoriels que sont :

ú Cellules de veille sécuritaire quisont des mécanismes de collaboration au niveau local, placés auprès des Autorités Administratives (Gouverneurs de région, Préfets) suivant les termes d'une circulaire du 15 janvier 2010 du Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, dans le cadre du renforcement des mesures de prévention des risques dans les unités administratives de l'Etat

ú La commission d'agrément des plans d'urgence quiest une plate-forme interministérielle, placée sous l'égide du Ministère de l'Industrie, des Mines et du Développement Technologique, chargée d'approuver les outils d'opération interne en cas de crise que les établissements classés (entreprises potentiellement pourvoyeuses de risques) soumettent à la validation des pouvoirs publics avant le démarrage de leurs activités et sur une base biannuelle pour la mise à jour.

ú La commission d'analyse des risques de construction pour sa part est un mécanisme de concertation en matière d'élaboration des normes de construction des immeubles de grande hauteur ou à usage public d'importance. Elle est logée au Ministère des Travaux Publics et regroupe les principaux intervenants de la chaîne de la Protection Civile en matière de bâtiment.

Le Ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation est responsable de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière de protection civile.

Aux termes du Décret n° 2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du Gouvernement, le MINATD est chargé dans le domaine de la Protection Civile:

Ø De l'élaboration, de la mise en oeuvre et du suivi de la réglementation et des normes en matière de prévention et de gestion des risques et des calamités naturelles, en liaison avec les autres Administrations concernées ;

Ø De la coordination des actions nationales et internationales en cas de catastrophe naturelle.

L'organe de coordination qui est la Direction de la protection civile est chargé :

ü De l'organisation générale de la protection civile

ü De la conduite des études sur les mesures de protection civile en temps de paix et en temps de guerre

ü De la gestion des relations avec les organismes nationaux et internationaux de protection civile

ü De la préparation des stages de formation des personnels de la protection civile

ü De l'examen des requêtes en indemnisation et aides financières des victimes de calamités

ü Du contrôle de l'utilisation, du suivi et de la gestion des aides

ü De la coordination des moyens de la protection civile

Mais, il faut savoir que les Ministères spécialisés et partenaires interviennent aussi dans le domaine de la protection civile. Il s'agit entre autres du Ministère de la Santé Publique ; Ministère de l'Environnement, de la protection de la nature et du développement durable ; Ministère de la Défense ; Ministère de la recherche scientifique et de l'innovation technologique ; Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural ; Ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement Technologique ; Ministère en charge de la Promotion de la Femme et de la Famille ; Ministère de la Justice, etc.

Pour les organes opérationnels, il faut noter l'autorité administrative, les autorités décentralisées et le corps national des sapeurs-pompiers.

Le Décret n° 98/031 du 09 mars 1998, portant organisation des Plans d'urgence et des secours en cas de catastrophe ou de risque majeur, fait de l'autorité administrative le pilier central du dispositif de gestion des catastrophes au Cameroun.

Il s'agit du :

ú Préfet au niveau départemental

ú Gouverneur au niveau de la région

ú Secrétaire Général à la Présidence au niveau national

L'action de l'autorité administrative comporte a :

v La diffusion de l'alerte ;

v L'engagement immédiat des mesures d'urgence ;

v L'information des autorités hiérarchiques ;

v La mobilisation des moyens (humains, matériels, etc.) ;

v La convocation immédiate du comité de crise, qu'il préside ;

v L'information du public et des médias.

Les collectivités territoriales décentralisées et les autorités traditionnelles, qui constituent les autorités décentralisées, jouent également un rôle important en Protection Civile, notamment dans l'élaboration des plans de secours. Elles doivent promouvoir certaines connaissances et techniques des communautés locales qui tiennent compte des cultures spécifiques, de la sexo-spécificité, de la jeunesse et des groupes vulnérables.

Le corps national des sapeurs-pompiers, placé sous l'autorité directe du Ministre de la Défense et mis pour emploi à la disposition du Ministère de l'Administration Territoriale et de la décentralisation (Décret n°2001/184 du 25/ 07/ 2001), est une unité militaire interarmées spécifique de protection Civile qui peut agir au profit des autres administrations ministérielles dans le cadre des missions qui lui sont dévolues : lutte contre les incendies, secours aux personnes et biens en péril, participation à la gestion des catastrophes, participation aux études de dangers et actions préventives.

En cas de besoin, les organismes de Protection Civile sont soutenus par l'armée, la Gendarmerie ou la Police, sur réquisition de l'autorité compétente. Cf. Art. 8 de la loi de 1986 portant réorganisation générale de la protection civile au Cameroun.

Les membres des forces armées et unités militaires peuvent aussi accomplir des tâches de protection civile : premiers secours ; traitement hospitalier, extraction déblaiement ; sauvetage ; aménagement du territoire, etc. (cas de l'action du Génie militaire lors des inondations dans le grand nord du Cameroun).

En matière de défense nationale, le Cameroun dispose des forces armées qui assurent la défense du territoire et protègent la population.

Il n'est pas à douter de l'encadrement juridico-institutionnel que dispose les Etats de la CEMAC pour la sécurité humaine. Mais quelles sont donc les initiatives menées par ceux-ci pour accroitre la sécurité humaine ?

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard